3 questions à Emilie Hawlena

“Que vous soyez familier ou pas avec le marketing digital, il est aujourd’hui impossible de lancer un projet entrepreneurial sans être sur les réseaux. 

– Emilie Hawlena, Fondatrice et CEO, Genuine Women

 


Chaque semaine, Swiss Marketing Léman interroge des experts en marketing et communication afin de prendre le pouls de cette discipline. Les réponses de ces différents spécialistes dressent le panorama concret des pratiques et outils de marketing en Suisse romande.


Selon vous, quel est l’état du marketing digital en Suisse romande? 

Je pense qu’il évolue vite et fort actuellement. La crise sanitaire a vraiment accéléré les choses! Aujourd’hui, tout le monde a pris conscience que le marketing digital était crucial pour développer ses activités et qu’on ne pouvait plus se permettre de passer à côté.

Je le constate tous les jours au sein des Genuine Women. Peu importe le secteur d’activité, toutes ont mis en œuvre des actions dans ce sens depuis mars 2020.

D’ailleurs, le lancement du réseau en lui-même n’aurait pas pu se faire, ou alors beaucoup plus lentement, sans le digital, c’est-à-dire à une époque où les réseaux sociaux n’existaient pas.

Je m’en souviens encore, j’ai commencé un compte Instagram et une page Facebook en novembre 2016, trois mois avant la soirée officielle de lancement.

A l’époque, j’avais aussi un blog “Fashion mais pas fauchée”. J’ai fait une liste de personnes qui me suivaient et qui pouvaient être potentiellement intéressées par un réseau de femmes entrepreneures,  j’en ai trouvé 70. Je leur ai envoyé ma toute première newsletter sur MailChimp avec comme simple objet: ‘Fais partie de mon nouveau projet’. Je disais en substance: “Je suis en train de développer un projet qui a tel objectif, si tu veux en savoir plus, confirme ton adresse email”.

Le 5 janvier 2017, j’ai lancé un event sur Facebook.

C’était vraiment que du teasing car le site web allait être dévoilé lors de la soirée de lancement le 25 janvier, mais j’avais mis les moyens pour cet événement, avec 5000,- de budget. Et ça a pris!

Quand des femmes se sont déplacées de Montreux jusqu’à Genève pour la soirée, j’ai compris que j’avais touché quelque chose et que cela répondait à un besoin encore inassouvi!

J’avais également contacté la presse mais elle ne se mouille pas des masses quand il s’agit de quelque chose de nouveau…

Voilà comment Genuine Women a commencé! Donc que vous soyez familier ou pas avec le marketing digital, il est aujourd’hui impossible dans un cadre de projet entrepreneurial de ne pas être sur les réseaux. Il faut juste bien choisir son canal selon sa cible pour ne pas s’épuiser, car c’est très chronophage.

 

Pour vous, quel est le levier le plus puissant du marketing digital?

Il est multiple… Le marketing digital est indispensable pour toucher un large public, acquérir des prospects, faire savoir son message, la solution qu’on propose.

Il offre une opportunité de visibilité énorme mais ça va clairement plus loin que ça. Il permet aussi de créer une communauté autour de sa marque. De communiquer facilement et fréquemment avec ses clients et prospects.

Pour illustrer la puissance du digital en termes de visibilité et d’impact, je vais vous raconter l’histoire d’une de mes Genuine. Elle souhaitait créer un espace Tea Room dédiées aux mamans,  avec un coin garderie, un lieu familial où tout le monde puisse profiter gaiement. Elle a d’abord essuyé beaucoup de refus pour trouver une arcade… C’était terriblement frustrant pour elle car le lieu était tellement clair dans sa tête, elle le voyait! C’est alors que beaucoup de Genuine ont collaboré et qu’a émergé l’idée de le faire exister d’abord sur les réseaux sociaux, en montrant le décor, la tarte aux fraises, bref, l’univers tout autour du projet. C’est là que ça a pris et qu’elle a pu convaincre et trouver un local.

Le digital lui a permis de faire pré-exister son lieu, avant même de créer quoi que ce soit. En cela, les réseaux sociaux sont un excellent moyen de tester une idée, on peut rapidement voir si elle prend ou pas.

De même, les campagnes de crowdfunding, par exemple sur Ulule, fonctionnent également sur ce même principe.

Cela évite d’avoir un stock qui coûte trop cher, et des invendus sur les bras, 6 mois de R&D pour rien… Tu peux construire ta communauté, ta clientèle avant même de produire. C’est ça, la force de la communication digitale!

Le marketing digital offre à tout le monde la possibilité de lancer son business sans engendrer de grosses charges, voire sans débourser un franc parfois. Quand on y pense, c’est incroyable. Le pire, c’est que j’ai le sentiment qu’on utilise à peine 20 à 30 % de son potentiel de manière générale.

Pour ma part par exemple, je n’ai même encore jamais utilisé Google Ads ou Facebook Ads et je ne vous parle pas de mon SEO ! Malgré cela, avec les moyens mis en œuvre seulement via les newsletters et les réseaux sociaux, c’est déjà extraordinaire.

Pour résumer, l’avantage de la stratégie digitale organique, c’est que l’on fédère une communauté solide, engagée, on crée un lien très fort et profond avec les membres à travers l’émotion des live, des face cam, les visuels qui incarnent ton univers.

On peut diffuser son message à large spectre, et en toute autonomie, on devient son propre média.

L’inconvénient, c’est que c’est un full time job !!  J’ai essayé plusieurs fois de déléguer, mais j’ai toujours un peu peur de perdre mon ADN, cette dimension personnelle, émotionnelle, qui fait la différence.

 

Pour vous, quelle est la prochaine grande tendance à surveiller ?

Cette question me fait sourire car mes amies me qualifient de “has been” car je suis toujours à côté des tendances, surtout en matière de digital ! 🙂

Je pense à la tendance entrepreneuriale, je crois dur comme fer que “demain” 3 personnes sur 4 seront indépendantes… Il y a un vrai changement de paradigme qui se joue dans le monde du travail.

Cette tendance va donc s’accompagner de plein d’autres, dont le besoin d’espaces de travail tels que les coworking qui se développent de plus en plus, le besoin de réseaux pour se connecter, échanger nos compétences et œuvrer en collectif!

 

BONUS/ Quels outils digitaux utilisez-vous tous les jours ?

  • Unum, Later, Instagram, Linkedin, pour les réseaux sociaux
  • Trello pour la gestion de projets
  • Canva pour le design de visuels
  • Mailchimp pour ma newsletter

Et ce n’est pas digital mais c’est en quelque sorte un outil : dans mes interactions, j’aime bien me rappeler des accords toltèques 🙂

 


Après son lancement Zurich le 5 octobre, le réseau arrive à Bâle: la soirée aura lieu le 20 novembre.

Plus d’infos: genuinewomen.co

 

 

Propos recueillis par Raphaëlle Boissicat, présidente de Swiss Marketing Léman et fondatrice de Moderne Attraction, agence digitale à Genève

 

 

3 questions à Anela Lebic

“Souvent, on associe le digital aux outils, aux machines, alors au mieux, on arrive à dégager un budget pour les outils. Et on oublie que ces outils ne peuvent être utilisés qu’à hauteur d’homme, à hauteur de leur conscience et de leur connaissance. Où sont les budgets pour les ressources derrière les machines, pour le capital humain ?

– Anela Lebic, Fondatrice et directrice de IHP (Institute for Human Positioning)

 


Chaque semaine, Swiss Marketing Léman interroge des experts en marketing et communication afin de prendre le pouls de cette discipline. Les réponses de ces différents spécialistes dressent le panorama concret des pratiques et outils de marketing en Suisse romande.


Selon vous, quel est l’état du marketing digital en Suisse romande? 

La réponse simple et politiquement correct est qu’il est là où il peut être.

Après, si l’on distingue ce qui se fait dans le monde et ce qui se fait réellement en Suisse romande, on est « complètement à la ramasse ». De nouveau, on fait comme on peut.

Mais ce qui me frappe, c’est qu’on a oublié l’essentiel : l’humain. Souvent, on associe le digital aux outils, aux machines, alors au mieux, on arrive à dégager un budget pour les outils (et cela a enfin lieu surtout grâce au Covid).

Et on oublie que ces outils ne peuvent être utilisés qu’à hauteur d’homme, à hauteur de leur conscience et de leur connaissance. Où sont les budgets pour les ressources derrière les machines, pour le capital humain ?

J’ai commencé en 2009 en télémarketing (quand j’utilise ce terme, cela semble il y a un siècle en arrière !) A l’époque, on pouvait se permettre d’être en retard. On pouvait plus facilement rattraper le temps perdu. Aujourd’hui, tout va mille fois plus vite : avec cette accélération nous n’avons plus le luxe d’être en retard.

On parle actuellement de green washing, j’aimerais qu’on en soit déjà à dénoncer le human washing : cela signifierait au moins que la prise de conscience du changement a eu lieu et cela dénoncerait les mauvaises pratiques.

Les termes de « capital humain » sont très répandus dans la communication corporate, mais les slogans ne reflètent pas la réalité du terrain : quelles sont les entreprises qui investissent réellement dans les compétences collaborateurs ?

Les statistiques en Suisse n’existent même pas à ce sujet, ça veut tout dire à l’ère du data ! Et celles qui veulent le faire se rendent rapidement compte qu’elles ne savent pas comment s’y prendre. On connaît les outils mais on ne sait pas les implémenter.

C’est pourquoi entre autres j’ai créé l’Institute for Human Positioning, avec 2 programmes, l’un pour les particuliers, l’autre pour les entreprises.

 

Pour vous, quel est le levier le plus puissant du marketing digital?

Pour moi, c’est l’image, quand elle est vraie. Et la vidéo, notamment, permet l’exposition de l’humain « dans sa chair » sans tricher. Le corps ne ment pas, les études ont déjà montré que le langage non-verbal compte pour une part énorme de la communication. Les consommateurs ont l’embarras du choix, ils veulent ce qu’il y a de mieux.

Il est facile de faire de beaux flyers, mais on ne voit pas l’énergie qu’il y a derrière. Comme aujourd’hui, nous sommes tous pressés, la vidéo permet de faire ses choix plus rapidement : elle permet de s’identifier tout de suite ou non.

Cette évolution n’est pas facile pour les entreprises. Depuis 2009(!), on sait que 2/3 du marketing passe par les consommateurs. Les entreprises ont perdu le contrôle. L’étape qui suit est d’accepter cette perte de contrôle et d’explorer des nouvelles pistes dans un énergie plus féminine, un marketing plus conscient.

Arrêtons de nous demander “comment VENDRE plus” et commençons à travailler à “ETRE” mieux. Ce sont les paradigmes même de l’entreprise qui sont ici remis en cause ; il est temps d’ouvrir les yeux, d’accepter que notre économie n’est pas rationnelle.

Bien souvent le marketing peut revêtir une connotation négative car on parle de manipulation. Mais cela relève d’ignorance et de méconnaissance.

Quand on travaille nos outils d’hyper-présence, cela développe justement notre capacité à être là, à être complètement présent, et ainsi beaucoup moins manipulable. Et en tant que marketeur, à offrir de vraies solutions durables, conscientes et efficaces.

 

Pour vous, quelle est la prochaine grande tendance à surveiller ?

Vous l’aurez compris, le marketing aujourd’hui, même digital, doit se baser sur l’humain.

L’évolution a déjà commencé: de product-centered il y a vingt ans à client-centered aujourd’hui. Il est temps d’embrasser le marketing human-centered. Pour se lancer dans la transformation, je suis convaincue que cela passe par l’humain.

Si l’on se concentre sur les outils, on sera constamment en retard en tant que marketeur. Regardez, nous n’avons plus besoin de nouveaux services ou de nouvelles choses, tout est déjà là.

Alors que derrière chaque humain, se trouvent ces émotions universelles, comme la peur du rejet ou le désir d’appartenance : ce sont ces questions qui méritent que l’on tente d’y répondre.

Plusieurs grands auteurs américains abordent cette thématique :

  • Seth Godin, qu’on ne présente plus
  • Simon Sinek, avec son concept du Why
  • Mark Schäffer, avec Marketing Rebellion, que je suis en train de relire pour un cours que j’ai créé pour la Haute Ecole de Gestion de Genève et qui nous rappelle que le marketing se situe à l’intersection des sciences humaines : la psychologie, la sociologie et l’anthropologie
  • Mark Manson qui démontre la puissance de nos parts inconscientes

Tous parlent du « marketing du cœur », et pour une fois, je suis ravie que cela ait été écrit par des hommes légitimes reconnus, car si cela avait été par des femmes, malheureusement le concept aurait été moins pris au sérieux et aurait été perçu comme le « monde des bisounours».

Je crois que ce monde est notre nouveau paradigme; soit on accepte de jouer le jeu, soit on sera mis hors jeu. Et l’arbitre ne sera autre que le consommateur.

 

BONUS/ Quels outils digitaux utilisez-vous tous les jours ?

Je vais vous dire quel outil j’utilise tous les jours : il s’agit de mon corps. Peut-être que cela semble « facile à dire », mais dans la réalité du quotidien, combien dirigent leur entreprise et leurs équipes ainsi ?

Les émotions sont justement de la data, et trop peu encore la prennent en compte. Je vous suggère de commencer à utiliser ces données, non pas pour vendre davantage, mais pour vous servir mieux et ainsi mieux servir vos clients.

La notion d’exemplarité est centrale, et encore plus aujourd’hui avec les nouveaux métiers de formations (notamment en ligne) qui émergent : comment éduquer les gens si soi-même on n’est pas congruent ?

Le travail sur soi, par exemple à travers des retraites, de l’auto-hypnose, des exercices de sophrologie, ou tout simplement une thérapie, impacte ta stratégie, ton interaction avec tes équipes, etc. Et c’est là qu’on voit des résultats durables.

En tant que femme, on peut également travailler sur l’aspect cyclique de notre énergie et synchroniser les tâches qui sont les plus efficaces selon la période avec les moments les plus adéquats.

Mon corps est une véritable boussole qui me guide dans la réussite de mon activité professionnelle.


 

Plus d’infos: https://institutehumanpositioning.com

Propos recueillis par Raphaëlle Boissicat, présidente de Swiss Marketing Léman et fondatrice de Moderne Attraction, agence digitale à Genève

 

 

3 questions à Emilie Disner

“Étonnamment, les entreprises suisses sont surtout en retard vis-à-vis de leurs propres concitoyens: les romands ont en effet très vite adopté les nouveaux usages du digital (e-commerce, réseaux sociaux, etc…).

– Emilie Disner, experte en digital marketing

 


Chaque semaine, Swiss Marketing Léman interroge des experts en marketing et communication afin de prendre le pouls de cette discipline. Les réponses de ces différents spécialistes dressent le panorama concret des pratiques et outils de marketing en Suisse romande.


Selon vous, quel est l’état du marketing digital en Suisse romande? 

Il y a de fortes disparités en fonction de la taille et du secteur des entreprises. Je pense que ce sont les petites structures qui accusent le plus de retard. En général, plus l’entreprise est petite, plus elle est frappée « d’illectronisme » (illettrisme numérique). Mais globalement, l’on peut dire que les entreprises suisses sont visiblement à la traîne dans le digital en comparaison à leurs voisins européens.

Il semble que le marketing digital soit perçu comme une réelle opportunité par les dirigeants des PME suisses. Pourtant, son déploiement reste encore très limité.

Une étude de Localsearch a déclaré que les PME suisses romandes étaient les grandes absentes du web :

Selon cette étude, les sites web sont « dépassés ». Certains de ces sites ne disposent pas d’une version mobile (Mobile Responsive) malgré que la population suisse passe de plus en plus de temps sur les smartphones.

Du côté du référencement, le constat est sans appel :

90% des entreprises analysées dans cette étude « ignorent les recommandations de SEO élémentaires ». Pourtant, on sait que 71% des contacts clients commencent par une recherche en ligne.

Par exemple, voici ce qui nuit au référencement des PME suisses :

  • Le temps de téléchargement des sites internet : ce qui est rédhibitoire quand on sait que plus de la moitié des internautes quitte un site après 3 secondes d’attente. Source : Wizishop.
  • L’absence de maintenance des sites internet : 44% des sites internet n’ont pas été mis à jour en l’espace d’une année.
  • La sécurité du site internet : plus de 40% des sites ne disposent pas d’un certificat SSL, qui assure que les données soient bien cryptées.

On comprend maintenant pourquoi les PME suisses rencontrent des difficultés à atteindre le consommateur sur le web !

Malheureusement, c’est le même constat pour les réseaux sociaux : toujours selon cette étude, seules 24% des PME suisses sont présentes sur Facebook et 16% sur Instagram.

Étonnamment, les entreprises suisses sont surtout en retard vis-à-vis de leurs propres concitoyens : les romands ont en effet très vite adopté les nouveaux usages du digital (e-commerce, réseaux sociaux, etc…).

Bref, il y a de quoi faire !

Avec la crise sanitaire et le confinement, la numérisation s’est accélérée. Les consommateurs passent de plus en plus de temps devant leurs écrans.

C’est pour cela qu’en très peu de temps, le marketing digital est devenu un impératif pour les sociétés qui veulent être compétitives sur le marché. Aucune entreprise ne pourra grandir sans saisir les opportunités créées par le digital. Il est donc impératif de s’y mettre car c’est une question de survie !

Il faut éviter à tout prix que cette révolution numérique ne laisse nos petites entreprises sur le bord de la route.

Pour éviter que cela n’arrive, j’ai trois conseils qui peuvent vous aider à ajuster le tir:

1 – Accepter une éventuelle faiblesse dans le domaine du digital.

Pensez à réaliser une analyse SWOT. Se remettre en question n’est pas l’étape la plus agréable, mais elle est indispensable. Il est normal d’avoir un manque de compétences digitales

2 – S’y mettre !

Le monde digital est déjà notre réalité : aujourd’hui, on ne se demande plus « j’y vais ou je n’y vais pas ? », mais plutôt « comment mettre en place ces nouveaux canaux digitaux ? ».

3 – Faites-vous accompagner.

En marketing digital, il est essentiel de se faire accompagner. Un professionnel peut vous apporter des éléments de réflexion ainsi qu’une méthode pour avancer. Un regard extérieur est toujours bon à prendre : il permet d’ouvrir de nouvelles perspectives !

 

Pour vous, quel est le levier le plus puissant du marketing digital?

Il n’y a pas un levier de marketing digital qui ait la toute-puissance, sinon ce serait trop facile ! Il y a juste des leviers qui sont plus ou moins adaptés à une entreprise.

Du coup, choisir LE levier le plus puissant est difficile… mais je joue le jeu et choisis les réseaux sociaux ! En effet, ils sont montés en puissance durant cette décennie.

Aujourd’hui, les médias sociaux peuvent jouer un rôle clé dans la plupart des stratégies digitales car ils exercent une réelle influence sur les comportements d’achat.

Mais la grande question est : quels réseaux choisir ?

En fonction de votre public cible, certains médias sociaux s’avèreront être plus pertinents que d’autres. Par exemple, si votre entreprise s’adresse principalement aux seniors, créer un compte sur Twitch vous sera inutile !

Généralement, je suggère à mes clients d’en sélectionner deux, afin de concentrer leurs efforts. Car si vous êtes actifs sur tous les réseaux, vous risquez de frôler le Burnout.

Actuellement, les plus importants sont Facebook, Instagram, Pinterest, YouTube, LinkedIn, Twitter et TikTok. Ils favorisent les interactions entre les marques et leur audience.

Pour ma part, j’ai un (gros) faible pour Instagram. En voici les principales raisons :

1-    L’audience

  • 1 milliard d’utilisateurs à travers le monde ;
  • L’engagement est particulièrement élevé ;
  • 80 % de la communauté est connectée à une marque ;
  • La plateforme est propice aux influenceurs, ce qui est intéressant quand on pense que le marketing d’influence continue d’augmenter.

Source : blog du modérateur

2-    Les différents formats

  • Instagram offre une grande diversité de formats (single post, carrousel, Live, Story, IGTV, Reels, etc) ;
  • L’onglet « Shopping » permet d’acheter directement sur le réseau ;
  • C’est un réseau très visuel et son approche esthétique permet à certains secteurs (mode, voyage, fitness) de vraiment mettre les marques en valeur ;
  • L’application ne veut plus être qu’une plateforme de partage de photos comme l’a dit Adam Mosseri, le nouveau patron d’Instagram. Désormais, elle va mettre en avant le contenu vidéo (comprenez les Reels). C’est une façon, à peine dissimulée, de mettre la pression à TikTok.

Les Reels sont donc aujourd’hui une très bonne stratégie pour partager le contenu de votre marque.

3-    La publicité

  • La publicité Instagram offre des options de ciblage avancé.
  • Le budget est relativement correct.
  • Les formats de publicités sont immersifs : lorsque les utilisateurs « scrollent » leur feed, les marques apparaissent entre les publications.

Comment augmenter sa visibilité sur Instagram ?

Idéalement, il faut optimiser sa bio, produire du contenu intéressant et à forte valeur ajoutée, publier régulièrement, identifier les meilleurs hashtags, utiliser les différents formats, etc.

Mais l’arme secrète, c’est se rappeler qu’Instagram est un réseau SOCIAL. Il ne faut donc pas hésiter à engager le dialogue avec ses abonnés et l’audience cible.

Bref, il n’y a qu’une seule façon de faire : il faut plonger dans l’outil pour obtenir des résultats ! Pour ceux qui sont prêts à faire le grand plongeon, voici une liste des outils utiles sur Instagram.

Pour vous, quelle est la prochaine grande tendance à surveiller ?

Il y a plusieurs grandes tendances à surveiller… et cette liste n’est pas exhaustive !

1.     L’utilisation de la recherche vocale dans le marketing

Les assistants vocaux comme Siri et Alexa, basés sur l’intelligence artificielle, sont de plus en plus courants. Ils ont créé une nouvelle façon de chercher de l’information en ligne. La recherche vocale est donc un secteur en pleine croissance.

Aujourd’hui, beaucoup d’Américains effectuent déjà une partie de leurs requêtes en vocal, et ce mouvement pourrait bientôt gagner l’Europe.

La difficulté réside dans le fait que les résultats des requêtes vocales seront moins larges que sur une page de moteur de recherche. Aujourd’hui, vous n’existez pas si vous êtes en page 2 de Google, et demain vous n’existerez peut-être pas si vous êtes en 4ème position des recherches vocales. Il va falloir se battre !

Pour aller plus loin sur le sujet de la recherche vocale :

https://fr.semrush.com/blog/50-faits-incontournables-sur-la-recherche-vocale/

https://www.anthedesign.fr/referencement/recherche-vocale-seo/

 

2.     L’essor de la technologie immersive

La réalité augmentée (RA) est de plus en plus utilisée pour créer des expériences utilisateur uniques. On peut désormais imaginer des visites digitales en 3D d’espaces de bureau, et « essayer » des vêtements depuis son smartphone.

IKEA a déjà eu recours à la réalité augmentée : son application vous permet de prendre une photo d’une pièce de votre appartement et d’y placer des meubles pour mieux vous projeter.

Pour aller plus loin sur le sujet de réalité augmentée :

5 ways to use Augmented Reality in your marketing strategy

Credit : Ikea.

 

3.     Continuer avec un accent positif sur le marketing

C’est excitant de voir 2022 avec une perspective plus positive que ces deux dernières années !

Par le passé, de nombreuses entreprises se sont concentrées uniquement sur les bénéfices, mais en 2020, nous avons vu un changement.

Avec la COVID-19, de nombreuses entreprises ont réagi positivement pour aider la communauté. Cela s’est mis en place au travers de programmes de bien-être pour les employés, des accès gratuits aux produits et de partenariat avec d’autres organisations pour répondre à des besoins des consommateurs, etc.

Il semble que le but de l’entreprise ne soit plus seulement d’avoir un gain financier, mais aussi de maximiser son impact social. Selon moi, cette tendance se poursuivra après 2021, et les organisations qui ne le feront pas expérimenteront très probablement un retour de bâton.

Pour aller plus loin sur le sujet de l’après-Covid :

Société post-Covid: s’inspirer de l’économie sociale et solidaire

Covid : la crise sanitaire resserre les liens dans les entreprises

 

QUESTION BONUS/ Quels outils digitaux utilisez-vous tous les jours ?

Geek dans l’âme, les outils digitaux sont une extension de moi-même. Si vous l’êtes aussi, voici un article qui liste le top 100 des outils digitaux (gratuits ou presque).

Voici mes 10 coups de cœur :

Calendly

Calendly est un centre de planification qui vous permet de planifier vos réunions ou vos appels découverte de manière professionnelle et efficace, en vous évitant les allers-retours par e-mails.

Later

Later est un outil de gestion des réseaux sociaux qui vous permet de gérer et planifier vos publications sur plusieurs plateformes. Vous pouvez télécharger des photos, programmer des tweets à intervalles réguliers tout au long de la journée, planifier vos stories Instagram à l’avance, etc.

Inshot

InShot est une application de montage photo et vidéo très complète. Elle offre tous les outils nécessaires à la retouche, de l’ajout d’un filtre à la suppression d’un objet ou d’une personne indésirable dans le champ. C’est une application idéale pour créer des Reels Instagram de qualité.

Answer the public

Answer the public est un outil puissant (et gratuit) pour le référencement qui collecte toutes les questions des internautes liées à un même mot-clé. Vous ne serez plus jamais en manque d’inspiration pour vos sujets de blog !

Flick

Avec Flick, vous pouvez trouver des hashtags tendance pour rendre vos publications Instagram plus visibles et découvrir quels hashtags fonctionnent pour vous.

ActiveCampaign

ActiveCampaign est un outil très complet et simple à prendre en main pour se lancer dans le vaste chantier du marketing automation.

Notion

Notion est l’outil ultime de productivité. C’est un véritable « gestionnaire d’informations » : une To-do-list, un outil de prise de notes, un logiciel de fichiers, un fichier client, etc.

Zapier

Zapier permet de synchroniser des tâches sur plusieurs logiciels en simultané. En fait, l’outil se connecte sur l’API des différents logiciels et offre aux utilisateurs une série de « déclencheurs » et « d’actions » possibles.

Juste pour le fun :

Archive Wayback Machine

Souhaitez-vous vous rappeler du site d’Airbnb quand ils ont commencé ? Archive Wayback Machine est une machine à remonter le temps version site web !

AI Experiments

AI Experiments de Google est une vitrine d’expériences simples qui permettent à quiconque d’explorer de façon ludique l’apprentissage automatique à travers des jeux.

C’est idéal si vous rêvez de jouer au Pictionary contre un ordinateur, ou encore voir à quelle point votre voix ressemble à celle de Freddy Mercury ! Personnellement, j’ai encore du travail avant de monter sur scène !


Plus d’infos pour découvrir mon univers, pour des trucs et astuces sur Instagram, pour garder le contact : Mon profil LinkedIn

Propos recueillis par Raphaëlle Boissicat, présidente de Swiss Marketing Léman et et fondatrice de l’agence spécialiste en stratégie digitale, Moderne Attraction

 

 

3 questions à Damien Real

 

“L’approche verticale, autocentrée sur le produit (et ses bénéfices), a vocation à disparaître. Cela laisse la place au conversationnel qui inverse le dialogue marque / consommateur et redonne une place centrale aux fondamentaux, qui est l’authenticité et la confiance en favorisant les échanges, afin de créer un lien durable avec les clients.

– Damien Real, Directeur de création chez Freestudios

 


Chaque semaine, Swiss Marketing Léman interroge des experts en marketing et communication afin de prendre le pouls de cette discipline. Les réponses de ces différents spécialistes dressent le panorama concret des pratiques et outils de marketing en Suisse romande.


Selon vous, quel est l’état du marketing digital en Suisse romande? 

De ce que je peux voir ou entendre, la Suisse romande reste assez traditionnelle dans sa façon de communiquer et je pense qu’il y a un véritable manque en stratégie digitale.

Les marques ne peuvent plus se permettre de créer du contenu occasionnel, mais doivent prendre la parole régulièrement afin de développer un véritable langage de marque et créer de la connivence avec ses consommateurs.

Avec l’essor massif du e-commerce, le marketing digital est de fait incontournable et les nouveaux outils apportent de nouvelles perspectives créatives pour divertir son audience, l’éduquer, capter son attention. Nous devons en tant qu’acteurs.trices les aider dans ce sens afin de les amener à activer les meilleurs leviers pour qu’ils puissent gagner en perception et en reconnaissance.

 

Pour vous, quel est le levier le plus puissant du marketing digital?

La crise sanitaire du Covid a accéléré une tendance : l’exigence de collaboration entre l’émetteur d’un message et son récepteur.

L’approche verticale, autocentrée sur le produit (et ses bénéfices), a vocation à disparaître. Cela laisse la place au conversationnel qui inverse le dialogue marque / consommateur et redonne une place centrale aux fondamentaux, qui est l’authenticité et la confiance en favorisant les échanges, afin de créer un lien durable avec les clients.

Depuis presque un an, nous constatons une véritable montée en puissance de la conversation surtout par le biais des réseaux sociaux. Cela se traduit par un marketing plus personnalisé et expérientiel avec des persona plus affutés, plus affinés.

C’est-à-dire un marketing qui utilise la data et les techs pour « anticiper » la rencontre avec une audience en proposant des contenus centrés sur ses intérêts, des contenus qui peuvent prendre aujourd’hui différentes formes (VR, AR, vidéos, articles, etc…).

Aujourd’hui, l’enjeu est d’éviter « l’intrusion », d’être là où l’audience ne veut pas nous voir.

 

Pour vous, quelle est la prochaine grande tendance à surveiller ?

Après cette année si particulière il est difficile de dire qu’elle va être LA prochaine grande tendance, mais on peut constater de nouvelles habitudes digitales qui émergent peu à peu.

Il y a notamment YouTube qui développe depuis presque un an, sous format Bêta, leur nouveau service Youtube Shorts qui tend à concurrencer TikTok et qui permet aux utilisateurs de la plateforme de créer leur propre contenu très facilement avec des outils surprenants, mais aussi d’utiliser des extraits vidéo et de sampler l’audio Youtube, de pouvoir leur ajouter du texte, des filtres, etc.

Un nouveau média qui croise les différents atouts de TikTok, Snapchat et Instagram est donc une opportunité pour les marques de se démarquer en se déployant sur un réseau qui ne représente que … 2 billions d’utilisateurs !

 

QUESTION BONUS/ Quels outils digitaux utilisez-vous tous les jours ?

  • Milanote pour les brainstormings et échanges créatifs
  • Toggl pour l’agenda partagé
  • Google Slides pour les présentations
  • La suite Adobe pour les outils créatifs
  • KnowledgeBase pour le partage d’articles sur les tendances en interne
  • Instagram, Behance, Pinterest pour les inspirations
  • Snapchat, TikTok, Twitch pour les tendances
  • Linkedin pour le réseau pro
  • Infomaniak et Discord pour les échanges intra-agence lorsque le face-to-face n’est pas applicable

 


 

Plus d’infos sur:

Propos recueillis par Raphaëlle Boissicat, présidente de Swiss Marketing Léman et fondatrice de Moderne Attraction

 

 

3 questions à Nicola Ricca

 

Grâce à YouTube, je crée un climat de confiance avec mon audience et par la suite, les plus investis feront appel à mes services pour être accompagnés et atteindre leurs propres objectifs.

– Nicola Ricca, expert en marketing digital

 


Chaque semaine, Swiss Marketing Léman interroge des experts en marketing et communication afin de prendre le pouls de cette discipline. Les réponses de ces différents spécialistes dressent le panorama concret des pratiques et outils de marketing en Suisse romande.


Selon vous, quel est l’état du marketing digital en Suisse romande? 

En un mot : incompris !

Quand je parle de marketing digital autour de moi, la discussion se tourne naturellement sur l’utilisation des réseaux sociaux donc je vais répondre à cette question en parlant de ce sous-domaine.

De plus en plus de sociétés ont des comptes Instagram ou Facebook ou autres, mais très peu ont une stratégie qui permettrait de mieux comprendre l’ADN du groupe.

Ne sachant pas comment s’y prendre, leurs publications sont dénuées d’identité digitale, ce qui ne crée aucune émotion envers leur audience et donc aucune interaction avec ce contenu.

On recherche du profit calculable et scalable à court terme, on met en avant nos produits ou services sans penser à la personne qui se trouve de l’autre côté de l’écran.

Cette même personne ne fait même plus attention à la pancarte publicitaire géante qui se trouve au coin de la rue, pourquoi devrait-elle s’arrêter de scroller à une pancarte publicitaire qui se trouve pourtant sous son nez ?

Notre façon de consommer et d’acheter a radicalement changé en une décennie, nous devons changer notre façon de communiquer et mettre en avant notre expertise.

De ce que je peux constater, la stratégie de communication sur les réseaux est finalement très peu exploitée car elle ne rapporte pas “assez” et on se tourne donc sur du marketing payant, du martèlement de publicités dont le ROI peut être analysé et amélioré.

Les réseaux sociaux ne sont pas des vitrines mais des points de communication entre une entité et un groupe de personnes.

D’un point de vue du marketing d’influence, on est également en retard. On fait appel au plus grand alors que nos amis d’outre-Atlantique ont compris que les micro-influenceurs ont un excellent rapport avec leur audience, ce qui extrêmement intéressant quand on souhaite atteindre un persona bien défini.

 

Pour vous, quel est le levier le plus puissant du marketing digital?

Sans aucun doute la vidéo, c’est d’ailleurs pour cela que je me suis lancé sur YouTube.

Grâce à ce média, je peux partager mon savoir, mettre en avant mon expertise mais surtout partager mon ressenti et mes émotions, ce qui est pour moi essentiel pour développer une audience réceptive à mon message. Ma personnalité va me rendre unique auprès des autres créateurs de contenu qui traitent du même sujet. Cette personnalité peut être mise en avant facilement en vidéo.

YouTube est au cœur de ma stratégie digitale, c’est un générateur de trafic gratuit et illimité pour ceux qui ont la patience de partir de zéro.

Grâce à cette plateforme, je crée un climat de confiance avec mon audience et par la suite, les plus investis feront appel à mes services pour être accompagnés et atteindre leurs propres objectifs.

Voilà en quoi l’utilisation de ce média représente un levier puissant au sein de ma stratégie digitale.

 

Pour vous, quelle est la prochaine grande tendance à surveiller ?

Pour moi il est impératif de comprendre la tendance de l’utilisation qui sera faite de ces fameux réseaux sociaux. Grâce à eux, les gens ont repris le contrôle de ce qu’ils désirent voir ou ne plus voir.

Si on prend le temps de comprendre comment ces gens utilisent ces réseaux sociaux, on est capable de perfectionner notre approche et d’avoir une stratégie marketing de plus en plus organique et naturelle.

Penser que Tik Tok est un jouet réservé aux adolescents est une erreur et pourtant c’est ce que j’entends quasi tous les jours. De même pour YouTube qui serait une “plateforme remplie de vidéos de chats ou de pranks en tout genre”.

Prenez le temps de vous intéresser à ces médias qui sont les ponts de connexion vers vos futurs clients. Ils ont besoin d’un marketing authentique et transparent.

 

QUESTION BONUS/ Quels outils digitaux utilisez-vous tous les jours ?

  • Youtube Studio, pour analyser l’évolution de mon contenu.
  • Instagram, qui me permet d’échanger facilement avec mon audience.
  • Tubebuddy pour analyser les volumes de recherche sur YouTube et optimiser ma stratégie de contenu.
  • Canva que j’utilise régulièrement pour créer mon contenu digital.

 


 

Plus d’infos sur Nicola Ricca:

Propos recueillis par Raphaëlle Boissicat, présidente de  Swiss Marketing Léman et fondatrice de Moderne Attraction

3 questions à Aliénor Debonneville

 

“TikTok et les reels Instagram permettent actuellement de s’adresser à des personnes en dehors de notre communauté, et donc ont une plus grande viralité. Ils sont encore sous-utilisés, mais offrent, selon moi, un énorme potentiel.

– Aliénor Debonneville, Co-fondatrice & Directrice Générale chez Alma Heritage

 


Chaque semaine, Swiss Marketing Léman interroge des experts en marketing et communication afin de prendre le pouls de cette discipline. Les réponses de ces différents spécialistes dressent le panorama concret des pratiques et outils de marketing en Suisse romande.


Selon vous, quel est l’état du marketing digital en Suisse romande? 

Selon moi, le digital marketing en Suisse romande n’a pas été encore totalement compris par les entreprises.

Il n’est pas perçu aujourd’hui comme une priorité, mais d’abord comme une charge, alors que c’est aujourd’hui un vrai levier pour la commercialisation des produits et services.

Il y a évidemment des choses qui sont mises en place comme les Google Ads ou encore les reviews, mais globalement il y a un retard dans l’utilisation du digital marketing en Suisse romande.

Chez Alma Heritage, par exemple, nous le voyons au quotidien avec nos propriétaires de domaines historiques: peu de ces domaines exceptionnels ont un compte Instagram (ou alors très peu actif), alors que c’est pourtant aujourd’hui LE réseau par excellence du tourisme. Et il y aurait tant de choses à partager et faire découvrir entre les activités d’hébergement (chambre d’hôte, hôtel, gîte), d’expérience (concerts, ateliers enfants, escape game) ou de restauration proposées… c’est bien dommage !

 

Pour vous, quel est le levier le plus puissant du marketing digital?

Selon moi, c’est la création de contenus de qualité, adaptés aux différents réseaux, qui a  aujourd’hui le plus de valeur. Face à un contenu travaillé, les personnes qui y seront exposées auront forcément plus d’émotions, et donc d’intérêt pour le service / produit proposé, que face à un contenu lambda : ils reconnaîtront le travail / seront contents d’apprendre quelque chose, etc. C’est la réflexion dans la création du contenu qui va permettre de se différencier de ses concurrents.

Par exemple, nous travaillons tous les jours au sein d’Alma Heritage sur des contenus originaux autour du patrimoine et du voyage: interviews de propriétaires historiques, quizz, visites insolites, etc.

 

Pour vous, quelle est la prochaine grande tendance à surveiller ?

Je pense que la prochaine tendance à surveiller est la montée en puissance d’une part de TikTok et, d’autre part, des reels sur Instagram. Ces deux formats permettent actuellement de s’adresser à des personnes en dehors de notre communauté, et donc à une plus grande viralité. Ils sont encore sous-utilisés, mais ont, selon moi, un énorme potentiel.

 

QUESTION BONUS/ Quels outils digitaux utilisez-vous tous les jours ?

Alma Heritage est présent et actif sur Instagram, Facebook, Pinterest, Youtube, Tiktok, en plus de partager tous les jours des articles en lien avec l’actualité du tourisme et du patrimoine sur twitter.

Par ailleurs, nous publions sur notre site une fois par semaine un article écrit par nos équipes et envoyons à nos abonnés une newsletter mensuelle sur un thème précis.

 


 

Plus d’infos sur: www.almaheritage.com

Propos recueillis par Raphaëlle Boissicat, présidente de  Swiss Marketing Léman et fondatrice de Moderne Attraction

 

 

3 questions à Louis Piaget

 

“Les Suisses aiment l’excellence, la qualité et le compromis. Par conséquent, ce qui est virtuel prend plus de temps à convaincre, de par sa nature intangible.

– Louis Piaget, Chief Growth Hacker chez EEvolve

 


Chaque semaine, Swiss Marketing Léman interroge des experts en marketing et communication afin de prendre le pouls de cette discipline. Les réponses de ces différents spécialistes dressent le panorama concret des pratiques et outils de marketing en Suisse romande.


Selon vous, quel est l’état du marketing digital en Suisse romande? 

En Suisse romande, nous utilisons au maximum 30% du potentiel du marketing digital. Et la raison pour laquelle ce n’est pas davantage n’est pas celle que vous imaginez.

Vous pensez peut-être qu’à vouloir avancer aussi vite que possible mais surtout aussi lentement que nécessaire, nous avons pris du retard dans ce domaine par rapport à des pays anglo-saxons qui foncent tête baissée, quitte à casser quelques pots sur leur passage.

Mais, selon moi, cela serait ne pas rendre justice à ce qui fait la force de notre pays. Nous aimons l’excellence, la qualité et le compromis. Par conséquent, ce qui est virtuel prend plus de temps à convaincre, de par sa nature intangible.

De plus, notre confort de vie à tous nous vient sans avoir besoin d’être à la pointe de la technologie marketing, alors à quoi bon.

Nous nous sommes reposés sur nos lauriers, jusqu’à ce que la pandémie vienne rappeler au bon souvenir de tous les dirigeants de PME que le digital était en fait un canal devenu indispensable.

Dès lors, une ruée vers l’ordinateur a commencé. Ou en tout cas un bref instant, le temps de se rendre compte de la complexité de ce domaine quand on est une personne qui s’énerve en lançant Microsoft Teams.

C’est alors qu’une question est survenue. Quelle solution existe-il pour un dirigeant de PME qui souhaite se digitaliser?

  1. Engager un stagiaire marketing?
  2. Faire appel à l’ami d’un ami qui est freelance et fort en com’?
  3. Demander un devis à l’une des 103 agences de marketing et communication de Genève?

Pour les plus téméraires, la 3e solution est envisagée. Résultat: une facture à 5 chiffres pour un site web qui est en fait un template WordPress, certainement sous-traité à un freelance dans un pays moins cher, que vous auriez pu faire vous-même avec 2 tutoriels Youtube gratuits. Comme j’en ai rencontré plusieurs depuis l’année passée. Ci-gît les 70% du potentiel du marketing digital restant.

Car, si vous me demandez l’état du marketing digital en Suisse Romande, je vous répondrais que le taux de culture générale en la matière est insatisfaisant et la meilleure chose que vous puissiez faire en tant que dirigeant de PME est de vous former seul devant votre ordinateur grâce aux centaines de milliers de ressources gratuites disponibles sur Internet*.

Cela vous évitera de vous faire avoir par des gens peu scrupuleux qui sont légion dans notre région (croyez-moi sur parole), cela vous donnera des outils pour faire exploser vos ventes, même durant une pandémie, et cela vous évitera de faire la même erreur que l’Empire romain: se reposer sur ses lauriers.

 

Pour vous, quel est le levier le plus puissant du marketing digital?

Sans aucun doute les données. Ou plus précisément celles qui viennent valider ou invalider une hypothèse que vous avez émise au début d’un sprint de growth hacking (un sprint de growth hacking est une période de test, usuellement 7 ou 14 jours, durant laquelle vous testez une hypothèse marketing. Par exemple, tester plusieurs versions de publicités Facebook pour voir quelle image, texte ou audience fonctionne le mieux).

Car oui, si vous demandiez à Sean Ellis, inventeur du growth hacking, quel est le secret de la réussite de Dropbox ou Eventbrite, deux entreprises pour lesquelles il était CMO, il vous répondrait le “high velocity testing & learning” ou autrement dit l’expérimentation à haute fréquence.

Comme un “hacker” qui souhaite pénétrer un système de sécurité en utilisant 1001 façons de cracker l’entrée, les startups doivent tester plusieurs combinaisons pour résoudre leur problématique de croissance: pour trouver son product-market fit, pour déterminer quel canal d’acquisition fonctionne le mieux, pour savoir comment argumenter lors de la vente, pour connaître le feedback de ses clients, pour encourager le bouche-à-oreilles. Les occasions de tester et d’apprendre ne manquent pas pour trouver l’alignement parfait entre produit-canal-message.

Et pour cela, les données sont cruciales pour déterminer ce qui fonctionne. Car au final, les jours des publicitaires à la Mad Men sont révolus, maintenant ce n’est plus un expert du style de Don Draper qui viendra trouver votre publicité parfaite, mais une intelligence artificielle qui testera 1500 versions de votre pub Facebook pour déterminer ce qui fonctionne et le rapport de données final sera ce qui vous aidera à construire votre stratégie.

 

Pour vous, quelle est la prochaine grande tendance à surveiller ?

Pour moi, il y en a deux à surveiller de près.

La première tendance est micro: la volonté d’Apple de devenir le porte-drapeau de la data privacy. En prenant le contre-pied de Google et Facebook, Apple se veut maintenant être le garant de la vie privée de ses utilisateurs en instaurant un climat de guerre totale envers le tracking de données personnelles à coup d’update iOS.

Première salve, l’update 14 et son Apptracking Transparency Framework qui était un coup à la carotide à peine caché à Facebook. Maintenant, les utilisateurs d’iPhone peuvent décider de désactiver le tracking de leurs données avec un simple popup en lançant leur app Facebook sur leur smartphone. Du jour au lendemain, il est devenu beaucoup plus difficile d’avoir des publicités ciblées efficaces sur Facebook pour des millions d’entreprises de toute taille. Même si cela touche uniquement les utilisateurs d’iPhones, cela reste une grande part de l’audience et un changement conséquent pour les marketeurs digitaux.

L’update 15 annonce une attaque sur l’e-mailing et son tracking. Il ne sera plus possible de connaître le taux d’ouverture et de clic de ses e-mails ou newsletters. À ce rythme d’un canal de marketing digital détruit par update, le paysage du domaine pourrait se métamorphoser et devenir très différent très rapidement. C’est pourquoi il faut le surveiller.

La deuxième tendance à surveiller, selon moi, est macro: l‘avènement de l’intelligence artificielle dans le marketing. Elle est importante car cela va modifier quasiment tous les processus que l’on utilise aujourd’hui. Grâce aux avancées en matière de modèle de langage comme le GPT-3 d’OpenAI, une intelligence artificielle pourra bientôt être utilisée pour écrire vos e-mails d’introduction, vos articles de blog, vos publicités Facebook, vos sites internet etc… de manière plus rapide qu’un être humain.

Cette avancée est particulière car elle touche au langage et non plus aux simples données. Elle n’est pas encore tout à fait au point, certes, mais ce n’est qu’une question de temps.

Nous nous dirigeons inexorablement vers un monde où il suffira de rentrer un nom et un produit dans une machine qui s’occupera de tout créer, du site web, au message en passant par la distribution de publicités automatiquement, parfaitement modélisées aux modèles de décision d’achat des consommateurs.

Autant suivre l’évolution de ce domaine pour être au courant avant tout le monde et peut-être gagner un avantage concurrentiel. On parlera de l’éthique de cette approche une autre fois! Ou en commentaire.

 

QUESTION BONUS/ Quels outils digitaux utilisez-vous tous les jours ?

Voici quelques outils que j’utilise régulièrement, qui pourraient aider les lecteurs :

  • Tester la santé d’un site web: Pagespeed Insights, GTmetrix, SEOptimer et Screaming Frog.
  • Tracker les données: Google Search Console et Analytics, Segment, Hotjar et WhatAGraph.
  • Rechercher des idées de contenus: Google Trends, Buzzsumo, Ubersuggest et Moz Open Site Explorer
  • Scraper des infos sur internet: Octoparse.
  • Design: Canva.
  • Live chat sur un site web: Tawk.to.
  • Pour me donner de l’inspiration: Zest.is, Medium, Blinkist.
  • Pour mon personal branding: Linkedin

 

* Pour commencer à vous former gratuitement, je vous conseille:

  1. Commencez par lire quelques articles sur https://www.pme-web.com : Un blog francophone créé par Matthieu Corthésy qui comprend tout ce dont vous avez besoin pour commencer à apprendre le marketing digital.
  2. Ensuite à chaque fois que vous aurez une question sur le marketing digital, lisez l’article correspondant sur https://neilpatel.com : Le blog de Neil Patel, l’un des marketeurs digitaux les plus connus. Avec une quantité astronomique d’articles sur tous les sujets du marketing digital.
  3. Ensuite entrez dans le monde du growth hacking avec https://growwithward.com : Un blog rempli de ressources pour apprendre les bases du growth hacking et sa méthodologie.
  4. À chaque fois que vous avez de la voiture à faire, écoutez un épisode de https://growthmakers.fr : Le podcast francophone numéro 1 du growth hacking. Attendez-vous à ce que votre vision du marketing soit révolutionnée après seulement quelques écoutes.
  5. S’il vous arrive de procrastiner, vous pouvez vous rendre sur https://community.growthhackers.com : La plus grande communauté de growth hackers du monde, créée par l’inventeur du terme “Growth hacking”. Incroyable pour l’inspiration et mieux comprendre la méthodologie.

 


Plus d’infos sur: www.eevolve.ch

 

Propos recueillis par Raphaëlle Boissicat, présidente de Swiss Marketing Léman et fondatrice de Moderne Attraction

 

 

3 questions à Gaëtan Vulliez

 

“Pas besoin de faire des centaines de millions pour se faire une place parmi les boutiques en ligne. Un bon marketing, une relation client parfaite et un branding fort sera la clef de votre succès !  

– Gaëtan Vulliez, expert marketing digital

 


Chaque semaine, Swiss Marketing Léman interroge des experts en marketing et communication afin de prendre le pouls de cette discipline. Les réponses de ces différents spécialistes dressent le panorama concret des pratiques et outils de marketing en Suisse romande.


Selon vous, quel est l’état du marketing digital en Suisse romande? 

Il y a un retard au niveau du marketing digital en Suisse romande, ce domaine change très rapidement et il est important que les marques puissent adapter leur stratégie pour rester dans la course.

Par exemple, si nous prenons le marketing d’influence en Suisse, cette stratégie y est très peu utilisée par rapport aux autres pays, comme par exemple la France ou les Etats-Unis.

Cette stratégie est pourtant l’une des plus performantes aujourd’hui, très efficace pour fidéliser une communauté sur les réseaux sociaux et faire aimer sa marque grâce à la mise en avant des influenceurs, s’ils sont bien choisis bien sûr. 

 

Pour vous, quel est le levier le plus puissant du marketing digital?

Avec mon expérience, le levier marketing en 2021 le plus puissant reste les plateformes Ads comme Facebook Ads, Google Ads, et maintenant TikTok Ads qui mérite le détour.

En effet, ces plateformes permettent aux différentes marques de pouvoir cibler leurs utilisateurs de façon ultra précise en utilisant la data. C’est aussi un bon moyen pour tester un produit rapidement sans avoir à dépenser beaucoup de budget si la stratégie est bonne.

L’avantage avec ce genre de plateforme est que nous pouvons avoir un retour direct sur les campagnes et analyser les chiffres pour pouvoir optimiser rapidement, contrairement à une affiche publicitaire en physique par exemple, ou nous avons zéro data pour pouvoir optimiser.  

 

Pour vous, quelle est la prochaine grande tendance à surveiller ?

Les consommateurs sont en train de changer leur façon de consommer, aujourd’hui, l’e-commerce représente 15% du commerce en détail et ce chiffre est en constante augmentation chaque année et ce n’est que le début. Il est donc important que les entreprises puissent se digitaliser le plus rapidement possible pour pouvoir survivre dans les années à venir.

Pas besoin de faire des centaines de millions pour se faire une place. Un bon marketing, une relation client parfaite et un branding fort sera la clef de votre succès !  

 

QUESTION BONUS/ Quels outils digitaux utilisez-vous tous les jours ?

Les outils digitaux sont très nombreux, voici une sélection de ma boîte à outils pour automatiser la gestion de la stratégie digitale de mes clients:

  1. Later (Programmation des publications réseaux sociaux)
  2. Facebook Business Manager (Gestion des campagnes Facebook/Instagram)
  3. Envato (Parfait pour des visuels, templates de site, vidéos etc …)
  4. Shopify (Plateforme pour faire les sites e-commerces)
  5. Canva (Faites vos visuels en 2min très simplement)
  6. Google Ads (Pour lancer votre site sur les services Google)
  7. Notion (Outils d’organisation pour planifier les tâches)
  8. Photoshop (Pour créer des packaging, montage photo  etc…)
  9. Google Analytics (Pour analyser vos comportements clients et optimiser vos stratégies)
  10. SemRush (Parfait pour espionner vos concurrents et travailler sur votre SEO)

 


Vous pouvez contacter Gaëtan Vulliez via sa page LinkedIn

Propos recueillis par Raphaëlle Boissicat, présidente de Swiss Marketing Léman et fondatrice de Moderne Attraction

3 questions à Alain Classe

Alain Classe Ecole hoteliere de Geneve

 

“La transition digitale n’est pas facile à opérer pour tous, certains ne sont pas très à l’aise avec les nouvelles technologies, d’autres peinent à percevoir le retour sur investissement que celles-ci peuvent générer…”

 

 

Alain Classe, professeur à l’École hôtelière de Genève

 


Chaque semaine, Swiss Marketing Léman interroge des experts en marketing et communication afin de prendre le pouls de cette discipline. Les réponses de ces différents spécialistes dressent le panorama concret des pratiques et outils de marketing en Suisse Romande.


Selon vous, quel est l’état du marketing digital des hôteliers en Suisse Romande ?

Les hôteliers font face à des besoins technologiques grandissants et doivent relever le défi d’investir dans des logiciels de gestion performants pour rester compétitifs.

C’est une transition digitale qui n’est pas facile à opérer pour tous, certains ne sont pas très à l’aise avec les nouvelles technologies, d’autres peinent à percevoir le retour sur investissement que celles-ci peuvent générer…

Jusqu’à maintenant, beaucoup d’hôteliers avaient plutôt l’idée d’utiliser des logiciels propres à leur métier tels qu’un PMS, voire un Channel Manager, car beaucoup sont encore focalisés sur les opérations journalières telles que le check-in ou le check out. Il ne faut pas voir cette idée comme réductrice, mais il y a un gap énorme entre les hôteliers, certains sont au courant des dernières innovations dans la distribution, d’autres pas du tout, et surtout n’ont pas la connaissance du monde digital avec des acteurs tel que Google, les méta Search…

De plus, les technologies évoluent de plus en plus vite, il est très difficile d’être en permanence au courant des dernières technologies. Toutefois, la pandémie aura fait réaliser à certains d’énormes progrès dans la digitalisation de leur établissement.

Quid de l’après-COVID ?

Que faire en effet pour préparer l’après-Covid ? En premier, comprendre l’attente des clients.

De nos jours, les voyageurs sont de plus en plus exigeants : ils ont désormais les moyens de trouver et de comparer une masse quasiment illimitée d’hébergements sur Internet.

De plus, on peut dire que le séjour de la clientèle hôtelière ne se limite plus au simple fait de dormir dans un lit confortable. Les voyageurs s’attendent à vivre une véritable expérience et à jouir d’un écosystème complet, allant bien au-delà de l’hébergement :

  • Convivialité,
  • Restaurants,
  • Loisirs…

Les « clients » cherchent des hébergeurs ayant un sens accru de l’hospitalité capables de leur offrir de l’échange, de la flexibilité, des bons plans…

L’hôtelier doit s’adapter, il doit faire ce que les sociétés d’e-commerce font jour après jour : analyser le comportement des voyageurs. Ceci permettra de leur proposer une expérience qui corresponde à leur état d’esprit, leurs motivations et leurs contraintes. Une personne en voyage d’affaires n’aura pas les mêmes besoins qu’une famille en vacances.

Il faut se préparer activement à l’après-Covid : ce n’est pas le jour où les clients ont à nouveau le droit de profiter des hôtels, des terrasses des restaurants qu’il faut faire du digital. Idéalement, c’est en amont que l’on prépare ce moment, que l’on met en place sa stratégie.

 Le plus compliqué pour nombre d’établissements, c’est que ceux-ci sont fermés, ouverts quand ils en ont la possibilité et le plus grave, c’est que certains hôteliers ont dû malheureusement se séparer « pour des raisons indépendantes de leur volonté » de certains de leurs collaborateurs ayant cette connaissance.

Pour les hôtels, la mise en place d’un CRM est un MUST, celui-ci doit être l’interface avec le PMS, afin que la notion de (référence client unique – RCU) soit en place, cela va permettre à l’hôtelier d’avoir des données client structurées, un seul profil par client quel que soit son point de contact, via le web ou à la réception de l’hôtel.

 

Pour vous, quel est le levier le plus puissant du marketing digital ?

Les data, quelle que soit votre stratégie (et vous devez en avoir une) : sans data, sans analyse de données, vous êtes aveugle. C’est comme conduire une voiture sans volant.

Les data donnent aux « responsables marketing » la possibilité d’identifier les meilleures opportunités pour leur établissement, et donc de cibler beaucoup plus spécifiquement les groupes démographiques clés, notamment par le biais de l’e-mailing, le SEO ou de la publicité en ligne.

Il peut également s’agir d’un marketing spécifique à un lieu ou à une heure, permettant aux hôtels ou aux restaurants d’atteindre les clients lorsque la publicité est la plus pertinente pour eux, ou lorsqu’ils sont le plus susceptible de vouloir la voir.

Il y a 20 ans, l’hôtellerie-restauration a eu une grande transformation avec les débuts et la mise en place du revenue management. En 2008, en discutant avec la direction de l’hôtel où je travaillais, j’avais émis l’idée que dans les 5 années à venir nous devrions avoir ce que j’appelais à l’époque un « Twitter manager ». Quelle ne fut pas la réaction de la plupart des cadres et de la direction suite à mon idée ! Il s’est avéré que de nos jours un Community manager est présent, ou bien c’est une personne ayant déjà de fortes connaissances qui gère les réseaux sociaux dans les grands hôtels. Dans le futur, c’est le poste de data analyste qui va émerger de la même manière.

 

Pour vous, quelle est la prochaine grande tendance à surveiller ?

La prochaine grande transformation, qui a déjà commencé, et que certains hôtels ont déjà mise en place, est celle de l’analyse des data.

De nos jours, les hôtels sont submergés par le nombre d’informations qu’ils peuvent recevoir à la minute, et trop d’information tue l’information s’ils ne sont pas capables de l’analyser.

La data doit permettre aux hôteliers d’analyser leur tunnel de conversion, de mettre en place des actions marketing, d’améliorer le service client en anticipant les demandes de ceux-ci.

À l’École Hôtelière de Genève, lors de mes cours de Gestion de l’hébergement, et de web marketing, j’essaye en permanence de faire le lien entre ces 2 matières, et d’inculquer à mes étudiants cette notion d’analyse des data.

 

Question bonus: quels outils digitaux utilisez-vous tous les jours ?

Pour suivre nos progrès et les résultats de notre site internet, j’utilise plusieurs outils tels que SEMrush, Google Analytics, ainsi que Google Data Studio.

Pour les réseaux sociaux et la e-réputation, j’utilise Hootsuite et Mention, car cela me permet de gérer, planifier et surveiller nos différents comptes.

Plus d’infos sur l’Ecole hôtelière de Genève: www.ehg.ch
Et pour continuer cette conversation avec Alain Classe, c’est sur son profil LinkedIn.

Propos recueillis par Raphaëlle Boissicat, présidente de Swiss Marketing Léman et fondatrice de Moderne Attraction.

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3 questions à Anthony Gonnet-Vandepoorte

 

“À surveiller pour ne pas rater le tournant: le WEB 3 et ses extensions, et toujours garder un œil sur le marketing inclusif, le podcast, le SEO vocal et la stratégie de marque qui poursuivent leur avancée…

– Anthony Gonnet-Vandepoorte, entrepreneur dans les sciences numériques

 


Chaque semaine, Swiss Marketing Léman interroge des experts en marketing et communication afin de prendre le pouls de cette discipline. Les réponses de ces différents spécialistes dressent le panorama concret des pratiques et outils de marketing en Suisse Romande.


Selon vous, quel est l’état du marketing digital en Suisse Romande ?

Il me semble que la Suisse commence à peine son développement dans cet univers. De très nombreuses entreprises et acteurs à travers le canton ont pris conscience des enjeux de leur présence sur Internet à cause de la pandémie. Ils l’ont notamment compris en souhaitant continuer de vendre des produits et services, malgré les mesures sanitaires, ou en voulant entretenir un lien « physique » avec leur clientèle. 

Pour celles étant déjà bien implantées, sur le marché du e-commerce notamment, le chiffre d’affaires a littéralement explosé grâce au surplus d’épargne emmagasiné par les ménages durant cette période. 

Les ventes sur le site Galaxus, leshop.ch ou encore la Fnac se sont multipliées.

Pour d’autres, la transition s’est faite à retardement (mais c’est une bonne chose quand même) sans avoir eu le temps de s’y préparer

Par exemple, les entreprises de restauration ont dû, du jour au lendemain, trouver une nouvelle manière de vendre leurs produits par des canaux qu’ils n’exploitaient pas encore, comme Uber Eats, Smood, ou encore Google My Business. pendant la COVID, il a fallu attirer plus de visiteurs  pour les livraisons à domicile et traiter efficacement ces commandes. 

Fréquemment, je constate dans mon activité des entreprises qui ne disposent d’aucune stratégie numérique/digitale avec des sites Internet qui ne sont pas du tout orientés expérience utilisateurs et qui fonctionnent encore moins sur mobile.

La première raison de cette situation est symbolisée par une réponse qui est souvent la suivante : « Cela fonctionne très bien comme ça, alors pourquoi changer ». C’est une « bonne » réponse évidemment et c’est bien pour ça qu’il est important de la mettre en avant. 

Ce qui fonctionne est certes bon, mais ce qui “sur-performe” est encore mieux ! 

Google sait tout. Cela n’est plus à prouver. Et lorsqu’à l’aide de ses robots, il visite un site Internet qui ne correspond pas à ses critères d’excellence pour les utilisateurs (site adapté sur mobile, vitesse de chargement, SEO, indentation des titres, catégorisation, etc.), il fait naturellement descendre sa position dans les résultats de recherche. Cela peut prendre de plusieurs mois à quelques jours mais une fois que le site a été « déclassé », il faut parfois de longues semaines avant de pouvoir reconquérir la première place difficilement gagnée. 

La Suisse a beaucoup de choses à construire dans ce marché encore en pleine évolution et a déjà toutes les cartes en main, ainsi que les ressources opérationnelles disponibles sur son territoire pour continuer son développement. Mais selon moi, vivre en 2021 et ne pas avoir franchi le cap du marketing digital (numérique) représente tout de même une certaine menace pour la pérennité de son activité. Surtout avec les progrès qui arrivent et dont je vais vous parler. 

 

Pour vous, quel est le levier le plus puissant du marketing digital ? 

Sans aucun doute, l’innovation numérique. Et la stratégie de mise en application qui en découle. 

Quand on reprend les 30 à 40 dernières années qui se sont écoulées, on voit très bien que l’innovation a toujours été là. Dans les produits, dans les services et dans le management d’entreprise. 

Mais ce qui était le plus difficile, c’était la communication et l’instantanéité

Cette formidable capsule qu’est l’innovation a permis de mettre en relation les différentes ressources entre elles dans le but d’obtenir davantage de résultats. Par exemple :

  • L’acquisition client : avec la possibilité de trouver de nouvelles façons de cibler un prospect sans faire le même message que ses concurrents, tout en étant capable de connaître précisément son coût d’obtention. On est désormais capable de savoir combien coûte un prospect, ce qu’il rapporte et rapportera (potentiellement) dans le temps.
  • Le copywriting : pour toucher émotionnellement le prospect avec un message fort qui le fera cliquer sur vos publicités, puis qui visera à le convertir en client sur votre site internet dynamique. Cela signifie que le site, en fonction des visiteurs et de l’historique de leurs cookies, n’affichera pas les mêmes messages, grâce par exemple à ce plugin WordPress If-So.
  • L’email Marketing : grâce à lui, on peut donner vie à un email en le personnalisant et en jouant sur son contenu. Par exemple, en utilisant des données de localisation récupérées grâce à différents logiciels (notamment LemList de Guillaume Moubeche) pour ensuite faire apparaître un gif dans l’image en ajoutant le nom de la ville la plus proche de votre prospect. Effet garanti!
  • Les canaux de discussion :  Telegram et Signal permettent davantage de proximité avec son audience. Ce sont de nouvelles façons de communiquer avec une stratégie de diffusion complètement différente des plateformes traditionnelles. 
  • Blockchain et Holochain : deux technologies que tout le monde devrait retenir pour les années à venir. Elles répondent à des enjeux capitaux sur la transparence, et à la question de la création de valeur et de la réorganisation des forces de travail pour re-dynamiser vos ressources humaines. 
  • Instantanéité : permet avec la livraison rapide de se faire expédier des colis dans l’heure, dans certaines zones géographiques, et au meilleur prix, en utilisant les data comme par exemple le fait ShippyPro.

Arrosez le tout d’intelligence artificielle et de machine learning, ainsi que de sciences des data, et tout cela vous permettra d’interagir plus vite et d’obtenir des statistiques détaillées sur vos prochaines opportunités, ou encore sur les meilleures offres que vous pourriez proposer.

 

D’après vous, quelle est la tendance marketing à surveiller (pour ne pas rater le tournant)? 

Le WEB 3 et ses extensions ! (tandis que le marketing inclusif, le podcast, le SEO vocal et la stratégie de marque continuent leur avancée…)

Il s’agit ici d’un web plus intelligent, qui intervient avant même que l’utilisateur ne se pose des questions, pour se positionner au bon endroit, au bon moment. 

En introduisant la présence intensive de l’IA à travers le site internet, l’utilisation des data collectées pourra donner du sens aux recherches utilisateurs encore plus rapidement.

La deuxième tendance à surveiller est la décentralisation. Elle remet l’utilisateur au cœur de son activité et exploite ses données sans les collecter afin d’affiner ses recherches, pour que le client se sente privilégié et unique.

Par exemple, je suis propriétaire d’un nom de domaine qui n’est rattaché à aucune entité physique et qui est totalement décentralisé, me permettant d’en avoir tous les droits, et les accès et cela en plus de son potentiel d’originalité (https://y.at/👑🌕👑) Par sa nature, il est donc très sécurisé.

Il y a également une autre tendance dont je peux vous faire part: l’IOT (Internet of Things). Je travaille en effet avec mes équipes sur le développement d’un réseau Peer To Peer, sur l’intégralité de la Suisse.

Les antennes constituant ce réseau de hotspots permettent de communiquer avec des personnes au travers d’objets connectés. Ce réseau transcende complètement le modèle de télécommunication traditionnel en mettant en place des infrastructures sans-fil et accessibles à tous.

 

Question bonus: quels outils digitaux utilisez-vous tous les jours ?

Quelqu’un qui visiterait mon ordinateur me prendrait certainement pour un fou. Car la plupart des outils que j’utilise et leurs exploitations sont très protocolaires.

Brand mention : celui-ci me permet de savoir tout ce qui se dit sur mes clients et moi-même, à travers des signaux faibles, sur les forums, dans des discussions, etc. 

Telegram : ce réseau m’assure de soutenir mes communautés d’entrepreneurs, de les maintenir informés et de leur faire obtenir de sérieux profits.

Cloud App : cette appli permet d’expliquer des concepts plus efficacement au client, de lui faire des démonstrations ainsi que des remarques, ce qui lui permet de mieux se projeter.

J’utilise aussi la suite Microsoft Office 365 et le logiciel To Do pour réaliser mes tâches et créer des protocoles à suivre. J’évite donc de faire des erreurs dans mes activités. 

Le navigateur BRAVE est également très utile pour me faire gagner des cryptomonnaies pendant que j’exerce mes activités, tout en réduisant considérablement les publicités qui nuisent à mon attention. 

Dashlane : pour la gestion des mots de passe des différentes plateformes sur lesquelles je m’inscris pour être sûr de posséder de véritables mots de passe sécurisés et automatiquement modifiés en cas de faille de sécurité. 

Burner Email : cet outil vraiment pratique me permet de limiter le nombre de demandes dans mes emails, tout en assurant ma confidentialité. Le principe est de laisser des adresses emails aléatoires sur les sites que je visite mais l’ensemble des messages qui leur sera adressé sera redirigé vers ma boîte mail principale.

 

Plus d’infos: Anthony-gonnet.com // Nolimits-inc.com

Propos recueillis par Raphaëlle Boissicat, présidente de Swiss Marketing Léman et fondatrice de Moderne Attraction