3 questions à Barbara Schumacher

 


Chaque semaine, Swiss Marketing Léman interroge des experts en marketing et communication afin de prendre le pouls de cette discipline. Les réponses de ces différents spécialistes dressent le panorama concret des pratiques et outils de marketing en Suisse romande.


Selon vous, quel est l’état du marketing digital en Suisse romande? 

Que ce soit en Romandie ou en Suisse globalement, je constate qu’il y a encore un énorme potentiel de développement dans le domaine du digital marketing dans les entreprises.

D’une part c’est un terrain peu connu par de nombreux dirigeants d’entreprises, et d’autre part c’est un élément dont la puissance est trop souvent sous-estimée et donc négligée.

Il faut penser qu’un budget investi dans le marketing digital équivalent au salaire d’un commercial traditionnel peut apporter plus, ou en tous cas autant de leads qualifiés que celui-ci, et en amont bien plus de notoriété auprès du public-cible.

Enfin, tout le monde, y compris les dirigeants d’entreprise, qui n’ont pas de formation marketing et communication, se sentent vite dans leur zone de confort quand on parle marketing. Les gens ont la croyance que c’est une question de ce qui leur plaît ou pas, ou de ce qu’il leur parle ou pas.

Alors que c’est faux : le marketing est le résultat d’analyses quantitatives des besoins de l’entreprise et des attentes du public-cible. C’est un métier.

Pour vous, quel est le levier le plus puissant du marketing digital?

C’est la mise en place et la bonne utilisation d’un écosystème digital complet, évolutif, communiquant, en incluant un CRM à la pointe. Les données générées par ces outils internes et externes (on parle bien des BigData) permettront d’apprendre à connaitre les clients et le public-cible, et ainsi d’assurer l’utilisation de canaux corrects et d’un contenu pertinent.

Par exemple, un site Internet avec trop peu de Calls to actions (CTA), sans stratégie de Search Engine Optimization (SEO) ou Search Engine Advertisement (SEA), et sans interaction avec les réseaux sociaux de l’entreprise, ne pourra jamais répondre aux besoins commerciaux et de notoriété d’une entreprise.

Pour mettre en place un écosystème marketing digital efficace, il faut :

  1. Des collaborateurs et/ou des partenaires spécialisés dans ce domaine.
  2. Un investissement financier basé sur le MROI. A souligner que le budget alloué au marketing digital est un investissement, car c’est une approche 100% quantitative.
  3. Une analyse et une lecture des statistiques qui permettent d’améliorer et d’ajuster en permanence la stratégie de marketing et de communication.

Pour vous, quelle est la prochaine grande tendance à surveiller ?

Selon moi c’est l’arrivée des générations Z et Alpha dans les entreprises qu’il faut suivre. Ceci va en outre accélérer le digital marketing, accessoirement aplanir les organisations hiérarchiques et effacer l’attribution du genre femme/homme. Ils vont naturellement apporter la digitalisation des outils métiers, des bases de données clients et administratives, et bien sûr des outils marketing digitaux, tous interconnectés. C’est à ce moment-là que les postes des Data Scientists deviendront cruciaux pour la prospérité et longévité d’une entreprise. Il y aura une nouvelle collaboration à mettre en place entre les différents métiers. Les générations Z et Alpha cherchent à intégrer des entreprise digitales et modernes ou créeront spontanément leurs propres entreprises.

La réalité virtuelle (VR) contient beaucoup de suspense. Dans de nombreux secteurs, elle est déjà utilisée à bon escient. A moyen terme, je suis persuadée que la VR apportera une puissance non négligeable à l’échelle du marketing digital, grâce à des données jusqu’à présent non tangibles.

L’évolution des réseaux sociaux et les tendances d’utilisation sont également à surveiller. Le choix des réseaux sociaux doit être analysé pour qu’il soit cohérent avec la stratégie de la marque, le marché et ses besoins. Ainsi à l’heure actuelle, si on prend l’exemple de TikTok, il n’est pas adapté pour tous les secteurs d’activités et son utilisation est encore timide en Suisse.

L’audio aussi va gagner encore plus de place dans nos vies. Un accompagnement discret et disponible partout. Le contenu peut être ludique, formateur, informatif ou divertissant. Le point le plus important est qu’il faut apporter une valeur ajoutée au consommateur.

BONUS/ Quels outils digitaux utilisez-vous tous les jours ?

Rire… Sur mon smartphone et mon laptop, j’ai beaucoup trop d’applications comme la plupart des gens. La question devrait plutôt être « combien de temps arrivez-vous à vous passer des outils digitaux ? ».

Plus concrètement, pour en nommer quelques-uns : Google et sa panoplie d’outils, LinkedIn, Facebook et Instagram et leurs plateformes business, YouTube, Microsoft office (Teams, OneNote et l’incontournable outil du genre OneDrive). En privé j’aime Blinkist, Audible et Spotify. L’audio est donc toujours et partout.

Propos recueillis par Swiss Marketing Léman

3 questions à Sébastien Roux

 


Chaque semaine, Swiss Marketing Léman interroge des experts en marketing et communication afin de prendre le pouls de cette discipline. Les réponses de ces différents spécialistes dressent le panorama concret des pratiques et outils de marketing en Suisse romande.


Selon vous, quel est l’état du marketing digital en Suisse romande? 

Avant la pandémie, le marketing digital en Romandie était à des années lumière de marques internationales FMCG composant mon benchmark. Avec le Covid-19, des PME comme la nôtre ont dû travailler fort sur leur présence online pour rattraper ce retard et trouver d’autres sources de revenu pour survivre.
Aujourd’hui, je remarque tout de même une forte disparité entre de jeunes entreprises qui ont compris la puissance du digital et qui l’ont intégré avec de faibles moyens et de grosses structures nationales qui ont de gros budgets marketing et qui peinent à créer du contenu pertinent.
Petit comme gros budget, la stratégie digitale doit découler selon moi d’une excellente plateforme de marque. La marque doit pouvoir exprimer une personnalité forte et cohérente sur tous ses points de contact. Et finalement, les marketeurs doivent absolument tout connaître de leur cible.

Pour vous, quel est le levier le plus puissant du marketing digital?

Selon moi, les leviers sont multiples en fonction de ses objectifs.
Pour de la brand equity, c’est la parfaite exécution de la plateforme de marque et sa cohérence sur tous les canaux digitaux.
Pour de la monétisation pure, c’est l’emailing.
Mais surtout, ce qui est le plus important : l’écoute active de ses consommateurs pour avoir le bon équilibre entre ses besoins et les nouvelles tendances du marché.

Pour vous, quelle est la prochaine grande tendance à surveiller ?

  • Avec l’explosion de Tik Tok et la volonté du CEO d’Instagram de s’inspirer du réseau social chinois, la grande tendance 2022 sera le push de la vidéo courte en format 9:16.
  • Le social selling
  • La combinaison Metavers & NFT

BONUS/ Quels outils digitaux utilisez-vous tous les jours ?

Facebooks Ads, Google Analytics, Google Ads. Shopify et Klaviyo pour l’email marketing automation.

 

Propos recueillis par Céline Saunier, Membre du Comité de Swiss Marketing Léman.

 

3 questions à Mélina Neuhaus

Le podcast est en vogue, bien qu’encore timide en Suisse. Outre le fait que ce canal soit tendance car il s’adapte parfaitement au mode de vie actuel, il est surtout véhicule d’émotions. Une émotion que d’autres canaux peinent à faire passer.

– Mélina Neuhaus, Associée de Elitia Group Sàrl

 


Chaque semaine, Swiss Marketing Léman interroge des experts en marketing et communication afin de prendre le pouls de cette discipline. Les réponses de ces différents spécialistes dressent le panorama concret des pratiques et outils de marketing en Suisse romande.


Selon vous, quel est l’état du marketing digital en Suisse romande? 

À mon sens, les entreprises et autres institutions ont bien compris l’importance du marketing digital et les résultats qu’elle peut apporter.

Cependant, avec notre agence, nous identifions une certaine lacune généralisée dans la compréhension globale de ce que représente une réelle stratégie de marketing digital et ce que cela implique au niveau effectif et opérationnel de mettre en place sa présence digitale. Il faut encore rappeler que d’installer une marque, une entreprise ou une personnalité sur les canaux digitaux prend du temps, c’est un marathon, il faut pouvoir avoir une vision à long terme et rester aux aguets sur les évolutions de ces outils et des tendances.

Une présence digitale doit être réfléchie et être complémentaire à la communication et au marketing offline. D’où la nécessité absolue d’avoir travaillé sur une stratégie de communication globale qui va définir les objectifs, les cibles, les messages clés à véhiculer, offline et online. C’est en effet ce contenu qui devra trouver ses bons canaux, avec le bon ton pour s’adresser à la bonne audience.

Le digital est une jungle qui peut engendrer son lot de craintes.

Nos clients nous le disent souvent : « Nous savons que nous devons développer notre présence online mais nous ne savons pas comment le faire ni comment interagir avec notre communauté et comment, quand surtout, le retour sur investissement sera palpable. »

C’est en effet aussi une question de coûts, la communication et le marketing demandent des investissements parfois importants mais si la stratégie est bonne, les retours n’en sont que bénéfiques.

D’autant plus que le digital permet de calculer son retour car les outils statistiques le permettent, comme par exemple l’analyse de performance d’une campagne sur les réseaux sociaux, Google Ads et emailing, ou encore suivre précisément le parcours de l’utilisateur sur un site web, pour ne citer que ces exemples.

Idem avec les podcasts où l’on peut précisément analyser les audiences, tout comme la vidéo.

 

Pour vous, quel est le levier le plus puissant du marketing digital?

Dans ma vision des choses, ce sont la globalité et la cohérence de sa présence digitale qui vont donner des résultats. Se concentrer sur un unique levier n’est hélas pas suffisant. D’où la nécessité de savoir où l’on va avec des objectifs clairs et des messages bien définis.

 

Pour vous, quelle est la prochaine grande tendance à surveiller ?

Le podcast est en vogue, bien qu’encore timide en Suisse.

Outre le fait que ce canal soit tendance car il s’adapte parfaitement au mode de vie actuel, il est surtout véhicule d’émotions. Une émotion que d’autres canaux peinent à faire passer.

L’écran est accessible 24h sur 24, mais nous avons aussi beaucoup perdu l’aspect humain ces dernières années. Nos clients nous le demandent de plus en plus: « Nous voulons utiliser le digital pour montrer qui nous sommes vraiment, notre direction et surtout nos collaborateurs, car ce sont grâce à eux que nous pouvons ensuite communiquer sur nos activités et vendre nos services ou produits. » 

L’image et le son touchent nos sens, nous y sommes toutes et tous sensibles. Raison pour laquelle la vidéo est également un puissant levier.

 

BONUS/ Quels outils digitaux utilisez-vous tous les jours ?

Personnellement, pour communiquer sur mes activités de communicante, j’utilise le blogging: premièrement sur le blog de notre agence, mais également sur nos propres médias que nous possédons avec Elitia Group Sàrl: Socialize Magazine et Swiss Wine Lovers Magazine. De plus, j’apporte ma plume à d’autres médias tels que Marie Claire Suisse ou encore lifetimedesign.ch, un webzine spécialisé sur le design et l’architecture. C’est une visibilité intéressante et qui me permet de démontrer mon expertise de créatrice de contenu. 

Quant aux réseaux sociaux, j’utilise LinkedIn, Instagram, Facebook, Twitter et Whatsapp pour partager mon quotidien et le travail que nous réalisons avec nos différentes activités. Cette manière de faire s’apparente au Personal Branding, ce qui me permet égalemnt de clarifier auprès du public mes nombreuses activités. 

J’anime également ma propre émission de podcast durant laquelle j’invite chaque mois une femme entrepreneure à partager ses activités, mais aussi et surtout son parcours. L’enregistrement s’effectue dans notre propre studio professionnel situé dans les locaux du groupe à Crissier. L’émission est hébergée sur Ausha, plateforme de partage et de diffusion de podcast et sur Socialize Magazine, dans notre rubrique podcastshttps://socialize-magazine.ch/podcasts/, car nous en produisons plusieurs. 

En quelque sorte, c’est un mariage de textes, de visuels et d’audio qui rejoint ma vision de travailler sa présence digitale de manière globale en utilisant des canaux complémentaires avec chacun un contenu qui lui est propre.


 

Plus d’infos: elitia.ch

Propos recueillis par Raphaëlle Boissicat, présidente de Swiss Marketing Léman et fondatrice de Moderne Attraction, agence digitale à Genève

 

 

3 questions à Laurence Zaied

“La Creator Economy développe une nouvelle vision du travail, plus nomade, plus morcelée mais sans doute plus efficace. Elle contribue au développement toujours plus grand du marché de l’éducation en ligne et elle contribue à l’émergence d’un nouveau marché d’outils destinés à aider les créateurs à se développer.

– Laurence Zaied, Chief Magic Officer, Rapide.ly

 


Chaque semaine, Swiss Marketing Léman interroge des experts en marketing et communication afin de prendre le pouls de cette discipline. Les réponses de ces différents spécialistes dressent le panorama concret des pratiques et outils de marketing en Suisse romande.


Selon vous, quel est l’état du marketing digital en Suisse romande? 

Insuffisant et avec des grandes disparités.

La Suisse, sur ce sujet, semble parfois être le parent pauvre de l’Europe. J’observe quotidiennement les tendances et évolutions du marketing digital aux Etats-Unis et je remarque que s’il faut un temps de latence avant que ces changements n’arrivent en Europe, il en faut encore plus pour qu’ils arrivent jusqu’en Suisse.

C’est dommage car c’est en étant dans les premiers à utiliser ces nouvelles tendances qu’on profite des meilleures opportunités.

Je prends pour exemple TikTok. TikTok est déjà énormément utilisé par les business et notamment les start-ups aux Etats-Unis. Il commence à l’être de plus en plus en France mais peine à démarrer en Suisse.

J’exclus cependant de ce constat les multinationales implantées en Suisse.

 

Pour vous, quel est le levier le plus puissant du marketing digital?

Je ne pense pas qu’il y ait un levier plus puissant qu’un autre. Le marketing fonctionne difficilement avec un seul canal.

C’est plutôt l’écosystème marketing que l’on va créer avec plusieurs canaux et qui va permettre une expérience client fluide et unifiée qui va vraiment faire la différence.

Par exemple, chez rapide.ly:

  1. on crée de la notoriété grâce aux réseaux sociaux, de l’influence marketing et YouTube,
  2. on approfondit ensuite la relation avec de l’email marketing
  3. et on convainc avec de la publicité Facebook ou Google.

C’est ce qui marche pour nous.

Pour d’autres (ou pour nous dans 6 mois), le cheminement et les leviers peuvent être complètement différents.

Et c’est ce qui est fantastique avec le marketing digital, c’est qu’il y a des milliers de chemins possibles pour amener un utilisateur à faire une action. Selon le domaine d’activité, la cible et l’orientation de l’entreprise, les choix seront différents.

Le marketing digital n’est pas une science exacte. C’est en testant, en tâtonnant et en mesurant à chaque étape de l’expérience client qu’on trouve les meilleures solutions.

 

Pour vous, quelle est la prochaine grande tendance à surveiller ?

TikTok qui va finir par arriver pour les professionnels. Et les premiers à s’en saisir seront ceux qui en profiteront le plus. En France, même le président Macron est sur TikTok aujourd’hui.

Le Personal Branding pour les employés. Aujourd’hui, les carrières ne sont plus linéaires et le Personal Branding n’est plus réservé aux consultants et aux startupeurs. Le Personal Branding va de plus en plus compter dans le recrutement et de nombreuses solutions vont apparaître pour aider les employés à créer leur Personal Branding (on planche déjà dessus dans rapide.ly avec une solution pour la fin de l’année).

La Creator Economy: entre l’explosion du marché de la formation en ligne, le marché des newsletters payantes et le COVID, de plus en plus de personnes se lancent dans une activité de “créateur” que ce soit à temps plein ou à temps partiel. Ce sont soit des activités que l’on démarre par une passion que l’on a envie de partager avec le monde, ou encore parce qu’on a envie de développer un projet “à soi”.

Entre les réseaux sociaux, YouTube ou les newsletters payantes ainsi que les plateformes dédiées aux créateurs comme Kajabi, Teachable ou Podia, il n’y a plus de barrière à l’entrée pour se lancer. Il faut juste un bon sujet, une réelle envie de partage et beaucoup de persévérance.

Ces activités développent une nouvelle vision du travail, plus nomade, plus morcelée mais sans doute plus efficace. Elles contribuent au développement toujours plus grand du marché de l’éducation en ligne et elles contribuent à l’émergence d’un marché constitués d’outils qui vont aider les créateurs à se développer.

 

BONUS/ Quels outils digitaux utilisez-vous tous les jours ?

Oh, beaucoup !

  • Tous les réseaux sociaux pour communiquer avec notre audience: Instagram, Linkedin, Facebook, Pinterest, TikTok, YouTube.
  • Un CMS pour une partie de notre site web: Kajabi
  • Des outils publicitaires: Google Ads et Facebook Business Manager
  • Des messageries pour communiquer avec mon associée et avec les freelances qui travaillent pour nous: Messenger, WhatsApp, Slack
  • Des outils de communication avec nos clients et partenaires: Zoom pour les visioconférences, Calendly pour fixer des rendez-vous.
  • Des outils d’analyse et de gestion: Google Analytics, Profitwell et Stripe pour les reporting business, Flick et Later pour Instagram, Tailwind pour Pinterest.
  • Des outils de créations graphiques: Canva pour les images, Adobe Premiere Pro pour le montage vidéo.
  • Des outils d’organisation et de productivité: Evernote et Notion pour l’organisation et la prise de notes; Todoist, Google Calendar et Sunsama pour mon organisation quotidienne; Mindmeister pour les mindmaps.
  • Des outils de formation: Skillshare
  • Des outils de mise en relation: Whyse pour échanger avec des pairs hors de mon réseau habituel

 

Plus d’infos: rapide.ly

Propos recueillis par Raphaëlle Boissicat, présidente de Swiss Marketing Léman et fondatrice de Moderne Attraction, agence digitale à Genève

 

 

3 questions à Bertrand Saillen

“Etant donné notre exposition à un immense nombre de messages différents chaque jour, la pertinence du contenu est un enjeu majeur.

– Bertrand Saillen, Directeur associé chez Debout sur la table à Vevey

 


Chaque semaine, Swiss Marketing Léman interroge des experts en marketing et communication afin de prendre le pouls de cette discipline. Les réponses de ces différents spécialistes dressent le panorama concret des pratiques et outils de marketing en Suisse romande.


Selon vous, quel est l’état du marketing digital en Suisse romande? 

C’est difficile d’en faire une généralité. On ressent souvent du côté des clients une confusion entre le marketing digital et la communication digitale.

Le marketing digital est basé sur le développement de l’offre commerciale et de l’expérience utilisateur alors que la communication digitale, elle, se concentre sur l’engagement et les interactions entre la cible et l’émetteur.

Il est important d’avoir une stratégie marketing globale au niveau digital.

La situation particulière des derniers mois a évidemment obligé de nombreuses PME à trouver des alternatives dans la stratégie de commercialisation de leurs produits mais aussi dans tout le fonctionnement interne et externe de leur entreprise. Le marketing digital rentre pleinement dans ces outils indispensables aujourd’hui, quel que soit votre secteur d’activité.

 

Pour vous, quel est le levier le plus puissant du marketing digital?

C’est la capacité de pouvoir agir en temps réel et d’obtenir très rapidement des informations qui permettent d’ajuster ses outils par rapport aux objectifs fixés.

Cela demande par contre une rigueur importante dans le suivi et le contrôle des données récoltées et une action rapide lorsque cela est nécessaire.

Les outils sont très nombreux et évoluent rapidement, ce qui impose une veille constante sur les évolutions de ceux-ci afin d’offrir un service optimal à nos clients.

 

Pour vous, quelle est la prochaine grande tendance à surveiller ?

Elles sont nombreuses car c’est un secteur extrêmement riche en développements mais plus qu’une grande tendance, je parlerai d’une direction à prendre.

Pour capter l’attention, il faut des moyens technologiques et un ciblage précis mais il est nécessaire aussi et surtout de proposer un contenu de qualité. C’est ce qui vous permettra de vous démarquer auprès de la cible afin qu’elle passe à l’acte le plus simplement et rapidement possible.

Etant donné notre exposition à un immense nombre de messages différents chaque jour, la pertinence du contenu est un enjeu majeur. Dans l’environnement digital, on doit à mon avis impérativement intégrer les enjeux du marketing de contenu et du marketing d’influence.

 


 

Plus d’infos: www.deboutsurlatable.ch

Propos recueillis par Raphaëlle Boissicat, présidente de Swiss Marketing Léman et fondatrice de l’agence de stratégie et marketing digital, Moderne Attraction

 

 

3 questions à Christophe Schranz

“Il est crucial de définir avec intelligence sa stratégie digitale et de créer les bonnes synergies entre ses actions pour créer de la valeur pour ses clients. Et ainsi espérer avoir un retour sur investissement intéressant.

– Christophe Schranz, spécialiste en marketing digital et fondateur de Hulk Agency

 


Chaque semaine, Swiss Marketing Léman interroge des experts en marketing et communication afin de prendre le pouls de cette discipline. Les réponses de ces différents spécialistes dressent le panorama concret des pratiques et outils de marketing en Suisse romande.


Selon vous, quel est l’état du marketing digital en Suisse romande? 

Il faut dire ce qui est : une grosse partie des entreprises à qui nous parlons chez Hulk Agency pensent que le marketing digital s’arrête à la refonte de leur site web et la publication d’un post par semaine sur les réseaux sociaux.

C’est loin d’être suffisant.

Bien sûr, le quotidien d’un entrepreneur est mouvementé et ses préoccupations sont souvent à 10’000 lieues du marketing digital – c’est normal.

Néanmoins, ce manque de connaissances tend de plus en plus à se répercuter sur les opportunités d’affaires de ces entreprises.

Et même si cette épidémie les a poussées à s’intéresser de plus près au marketing digital, le chemin est encore long pour arriver à un bon niveau d’appréhension.

À mon sens, la situation du COVID n’a fait que creuser le fossé déjà existant entre les 2 typologies d’entreprises que nous rencontrons au quotidien :

  • Celles qui n’y connaissent (quasiment) rien – et pour qui la refonte de site est la principale (voire seule) activité du marketing digital
  • Celles qui sont éduquées – qui connaissent des stratégies avancées comme l’Inbound Marketing ou la génération de leads, et qui ont (ou pas) de réelles compétences en interne

Mais ce n’est pas tout.

Même si de plus en plus d’entreprises comprennent l’importance du digital et tendent à l’utiliser, mon impression est qu’une problématique plus globale touche les PME de Suisse romande :

celle d’approcher le marketing digital sans vision stratégique, dans le seul but “d’être présent” ou “gagner en visibilité”.

La vérité, c’est que ce manque de sensibilité stratégique court-circuite l’implémentation d’actions de marketing digital vraiment efficaces.

À la place de chercher à créer un maximum de valeur pour leurs prospects et leurs clients, des actions hasardeuses et déconnectées sont mises en place – comme si on faisait du marketing digital pour “en faire”.

Dans les erreurs typiques que nous voyons le plus, on retrouve notamment :

  • La refonte de site web, pour qu’il soit “plus beau” – alors que le problème réside dans les fondamentaux du marketing (proposition de valeur faible, discours commercial bancal, offres peu attrayantes, etc.)
  • La publicité hasardeuse – en amenant ses visiteurs vers la page d’accueil de son site ou vers des pages qui ne sont pas à jour
  • Les posts peu (ou pas) pertinents sur les réseaux sociaux – alors que la plupart de ses prospects n’en ont strictement rien à faire

Qu’il s’agisse de marketing traditionnel ou digital, d’Outbound Marketing ou d’Inbound marketing, la fonction première de la discipline reste à mon sens de créer de la valeur pour ses clients. Et cela ne se ressent souvent pas.

En résumé, voir le marketing digital comme un gros sac à bonbons dans lequel on peut choisir ses prochaines actions selon ses envies n’apportera pas de bons résultats. Au contraire.

J’adore la citation de Zig Ziglar à ce propos (Vendeur, marketeur et auteur célèbre) : “Si vous ne visez rien, vous le toucherez à tous les coups”.

Il est crucial de définir avec intelligence sa stratégie digitale et de créer les bonnes synergies entre ses actions pour créer de la valeur pour ses clients. Et ainsi espérer avoir un retour sur investissement intéressant.

 

Pour vous, quel est le levier le plus puissant du marketing digital?

À mon sens, ce sont les données qui rendent le marketing digital aussi puissant. Pas les nouvelles approches ou techniques qui sont apparues. Je m’explique.

Avec la démocratisation d’Internet et l’arrivée de nouvelles tendances comme les réseaux sociaux, le comportement des consommateurs a drastiquement évolué (autant en B2C qu’en B2B). Cela ne fait aucun doute.

Par conséquent, les entreprises ont dû réagir pour s’adapter à ces nouveaux processus de décision d’achat. Et même si de nouvelles stratégies ont été mises au point et affinées comme l’Inbound Marketing, la discipline du marketing en soi n’a (à mon sens) pas vraiment changé.

Les mêmes fondamentaux qui étaient valables il y a 50 ans le sont toujours aujourd’hui – seules les technologies, les stratégies et les formats ont changé.

Et pour cause : le marketing est lié à l’humain – donc à la psychologie.

Vous seriez surpris de voir à quel point notre cerveau n’a pas évolué depuis que nous sommes apparus sur terre : nos réflexes et nos schémas de pensées sont exactement les mêmes qu’il y a 2000 ans.

Au fil des siècles, l’Homme est passé par de multiples révolutions comme l’imprimerie, la radio et Internet. Toutes ces innovations ont impacté la manière dont les entreprises font du marketing, c’est certain.

Mais en soi, aucune d’entre elles n’a fondamentalement transformé la discipline.

Vous pouvez prendre n’importe quelle technologie, n’importe quelle stratégie ou n’importe quel format, les mêmes concepts universels s’appliquent.

C’est un peu comme un jeu dans lequel les pions évoluent et s’adaptent au fil du temps, mais où les règles ne changent pas.

Tout cela nous amène aux données.

Et à la raison pour laquelle je pense qu’il s’agit du levier le plus puissant du marketing digital.

Comme le dit si bien Philip Kotler, auteur et marketeur de renom : “Le marketing est le travail que nous faisons avant d’avoir un produit”.

En d’autres termes, il s’agit avant tout d’avoir la meilleure connaissance possible de son marché – en définissant par exemple de bons personas. Pas d’avoir le plus joli site web, d’utiliser le nouveau format à la mode ou le dernier “hack” venu des US.

Parce que lorsqu’une entreprise connaît vraiment son marché sur le bout des doigts, c’est à ce moment-là que la magie opère :

  • Elle peut cibler ses prospects ultra-précisément en adaptant ses messages pour chaque étape du parcours client
  • Elle est capable de proposer des produits/ services qui répondent parfaitement aux besoins de ses utilisateurs
  • Elle sait comment mettre en avant ses produits/ services et de quelle manière construire ses discours commerciaux
  • Elle sait exactement comment se positionner face à sa concurrence
  • Elle peut améliorer en continu ses offres en ayant un feedback direct de son marché

Et c’est en cela que le digital est si puissant :

Les données permettent d’en savoir beaucoup plus sur ses clients cibles tout en optimisant ses actions marketing jusque dans les moindres détails.

Prenez l’exemple de l’email marketing. Entre les possibilités de segmentation et de personnalisation, vous pouvez construire une relation personnalisée avec des centaines d’abonnés en même temps – en plus de pouvoir optimiser en continu le contenu de chaque email !

Autre exemple avec les pages d’atterrissage (ou landing pages). Les données recueillies lors de tests A/B nous ont permis de décupler le taux de conversion d’une page d’atterrissage pour l’un de nos clients – le faisant passer de 7% à 18,5%!

Idem avec la publicité en ligne. Utiliser les données nous a permis de plus que doubler le taux de clics des publicités LinkedIn de l’un de nos clients – le faisant passer de 1,1% à 2,33%!

Alors qu’il faut souvent des semaines pour mesurer l’efficacité d’une campagne de marketing traditionnel (et ce n’est parfois tout simplement pas possible), le marketing digital permet de (presque) tout mesurer. De tout analyser. Et de maximiser le retour sur investissement de chaque action.

C’est en cela que les données sont si puissantes : elles offrent la possibilité de comprendre plus facilement ce qui se passe dans la tête de nos clients pour mieux les aider à résoudre leurs problèmes.

Vous connaissez probablement cette fameuse “règle” formulée par Charles Kepner : le bon produit, au bon moment, au bon endroit, à la bonne personne, au bon prix, en bonne quantité et avec la bonne information.

Et bien les données offrent la possibilité de se rapprocher plus que jamais de cet idéal.

 

Pour vous, quelle est la prochaine grande tendance à surveiller ?

Pour moi, il y en a deux : l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans les activités marketing et l’utilisation croissante des données dans les processus de réflexions stratégiques des PME.

La première impactera nos activités en tant que marketeurs et la deuxième influencera la manière d’approcher la discipline.

Commençons par l’intelligence artificielle.

Ce n’est plus un secret : l’IA gagne du terrain de jour en jour.

En pleine expansion aux États-Unis, il est déjà possible de l’utiliser pour rédiger des articles de blogs, optimiser des campagnes publicitaires ou analyser des données.

Et même si certains sont sceptiques quant à la pertinence de ces technologies, je pense personnellement qu’elles transformeront le cahier des charges des marketeurs – car elles sont bien meilleures que nous pour certaines tâches.

Prenons l’exemple de l’analyse de données. Présenté devant un jeu de données plus ou moins complexe, une IA est capable d’analyser, identifier et synthétiser des informations implicites en quelques minutes – chose impossible à faire pour un humain.

Idem pour l’optimisation publicitaire : une IA peut tester des milliers de combinaisons de textes, de visuels et d’appels à l’action, analyser les données récoltées et trouver les combinaisons qui fonctionnent le mieux en un temps record. Cela prendrait des mois (voire des années) à un humain pour arriver aux mêmes résultats.

En termes économiques, cela représente un impact positif sur les dépenses marketing des entreprises : elles seront capables de définir les meilleures annonces publicitaires d’une campagne beaucoup plus rapidement. De quoi optimiser leurs budgets publicitaires à 200%.

Par conséquent, je vois les activités du marketing se diriger encore plus vers la gestion opérationnelle et les réflexions stratégiques – délaissant ainsi une grosse partie des actions “manuelles” (sans valeur ajoutée).

Conclusion : La machine bat l’homme à (presque) tous les coups. Enfin… pour les tâches mathématiques. Car pour ce qui est des concepts ancrés au plus profond de la nature humaine comme les émotions, la psychologie ou la communication, je suis convaincu que nous serons toujours meilleurs qu’elle.

Du moins, je l’espère sincèrement…

La deuxième tendance à surveiller selon moi est l’utilisation croissante des données dans les stratégies de marketing digital.

Je le disais dans la rubrique précédente, le levier le plus puissant du marketing digital est l’accès aux données (à mon sens). Mais faut-il encore savoir quelles données récolter et comment les utiliser.

Même si aujourd’hui de nombreuses entreprises sont encore à un stade “expérimental”, leur niveau de compréhension des enjeux digitaux s’améliorent de jour en jour. Et très vite, elles se rendront compte que la “data” est la clé de voûte du marketing digital.

Dès lors qu’elles commenceront à vraiment exploiter les données (comme cela s’est produit aux États-Unis), je pense que l’on verra une belle transformation du paysage économique romand – et notamment chez les PME.

 

QUESTION BONUS/ Quels outils digitaux utilisez-vous tous les jours ?

Avoir de bons outils, c’est bien. Mais c’est ce qu’on en fait qui importe vraiment.

Un petit conseil que j’aurais aimé recevoir à plusieurs reprises : ne perdez pas des heures pour choisir l’outil “parfait” ou tester toutes les possibilités. Choisissez-en un qui réponde à vos besoins. Et passez à l’action.

Voici ma boîte à outils complète :

 

 

Plus d’infos sur: hulk.agency

Propos recueillis par Raphaëlle Boissicat, présidente de Swiss Marketing Léman et fondatrice de l’agence digitale Moderne Attraction

 

 

3 questions à Léanne Dejeu

Ce qui va particulièrement progresser, c’est l’expérience d’achat depuis les réseaux sociaux. Il sera possible d’acheter directement via les interfaces des réseaux sociaux, sans avoir besoin de quitter la plateforme.

– Léanne Dejeu, Strategic planner & Digital specialist à L’Agence Trio

 


Chaque semaine, Swiss Marketing Léman interroge des experts en marketing et communication afin de prendre le pouls de cette discipline. Les réponses de ces différents spécialistes dressent le panorama concret des pratiques et outils de marketing en Suisse romande.


Selon vous, quel est l’état du marketing digital en Suisse romande? 

Le marketing digital a énormément évolué ces deux dernières années en Suisse romande.

De plus en plus, les annonceurs prennent conscience que le digital n’est pas seulement le médium privilégié pour toucher les « jeunes ». Ils savent qu’il s’agit d’un canal indispensable pour compléter leur stratégie marketing et communicationnelle.

Évidemment cette tendance de fond a été grandement accélérée par la crise sanitaire. Les annonceurs ont déporté une partie de leurs budgets normalement alloués aux médias traditionnels pour les attribuer au digital.

Finalement, cette crise a permis de réaliser de belles réussites dans ce domaine. Nos clients nous ont fait confiance pour utiliser ces budgets intelligemment, et les ont renouvelés pour les années qui suivent.

 

Pour vous, quel est le levier le plus puissant du marketing digital?

Pour moi, le levier principal du marketing digital c’est les data. Aujourd’hui tout est data, on les utilise au quotidien quand on veut mesurer nos performances sportives grâce à notre montre connectée, regarder la qualité de l’air sur la météo de notre smartphone, analyser son poids sur notre balance connectée… Elles sont donc devenues constitutives de notre environnement alors qu’auparavant elles semblaient trop complexes et impalpables.

Désormais, grâce aux nombreuses plateformes de marketing digital, nous avons accès à des données lisibles très facilement et nous sommes capables de prendre des décisions pertinentes grâce à ces data.

Je pense que ces décisions « data driven » sont très intéressantes d’un point de vue stratégique. Elles permettent également de rassurer le client et de lui donner des recommandations très précises pour optimiser ses différentes campagnes grâce à un suivi quotidien.

C’est le côté « test and learn » qui est également très appréciable avec les données. On teste ce qui fonctionne le mieux, on ajuste et on améliore, en quelques clics !

 

Pour vous, quelle est la prochaine grande tendance à surveiller ?

Forcément si je vous dis qu’il faut regarder de près les réseaux sociaux, ça ne va pas vous étonner.

Pour moi, ce qui va particulièrement progresser, c’est l’expérience d’achat depuis les réseaux sociaux.

D’ici à quelques années (voire l’année prochaine ?), il sera possible d’acheter directement via les interfaces des réseaux sociaux, sans avoir besoin de quitter la plateforme.

Ça a été testé aux États-Unis et cela permet de réduire considérablement les frictions, c’est-à-dire d’éviter que l’expérience client soit entachée et ne conduise pas à l’achat.

Grâce à ces nouvelles expériences d’achats in-app, il sera également possible de mieux tracker les conversions et d’optimiser nos achats d’espaces publicitaires. C’est une très bonne nouvelle pour les annonceurs !

 

 

QUESTION BONUS/ Quels outils digitaux utilisez-vous tous les jours?

À l’Agence Trio, nous utilisons une multitude d’outils digitaux au quotidien pour répondre aux différents besoins de nos clients :

    • Facebook Business Manager : pour gérer les campagnes digitales sur Facebook et Instagram.
    • Canva : pour optimiser le processus créatif des posts sociaux et créer des templates qui s’alignent à l’identité de marque.
    • Google ads : pour suivre et optimiser nos campagnes search, display et Youtube ads.
    • Google data studio : pour créer des rapports dynamiques qui facilitent la lecture des KPIs à nos clients.
    • Google Analytics : pour analyser les retombées de nos actions directement sur les sites de nos clients.
    • Notion : pour organiser nos process en interne, avoir une vue d’ensemble de tous les livrables à réaliser et ainsi dérouler nos plans d’action dans le respect des délais.
    • Miro : pour créer des wireframes et monter des outils collaboratifs à remplir durant les workshops.
    • Réseaux sociaux : Facebook, Linkedin, Instagram et Twitter évidemment pour donner des nouvelles de l’agence au quotidien à notre communauté.
    • Sharepoint : pour améliorer le suivi de projet et la co-création avec nos clients
    • Alerti et Swissdox : pour la veille concurrentielle et stratégique sur nos clients ainsi que pour les revues de presse de notre département RP

 


 

Nous avons développé des formules pour aider les entreprises à peaufiner leur stratégie digitale ! À découvrir ici.

Propos recueillis par Raphaëlle Boissicat, présidente de Swiss Marketing Léman et fondatrice de Moderne Attraction

 

 

3 questions à Sacheen Sierro

 

“À mon sens, sans l’ombre d’une hésitation, les mots sont ce qui permet de faire la différence entre un contenu et un autre pour augmenter sa visibilité, et donc le développement de son entreprise.

– Sacheen Sierro, consultante marketing et fondatrice de Sémantisseo, accompagnement en référencement éditorial

 


Chaque semaine, Swiss Marketing Léman interroge des experts en marketing et communication afin de prendre le pouls de cette discipline. Les réponses de ces différents spécialistes dressent le panorama concret des pratiques et outils de marketing en Suisse romande.


Selon vous, quel est l’état du marketing digital en Suisse romande? 

Le marketing digital progresse et se développe dans notre région, indéniablement. Les entreprises ont pris conscience de l’importance de posséder une présence numérique.

Toutefois, nous pourrions aller tellement plus vite. Je constate que beaucoup d’entreprises négligent encore cette partie de leur réflexion marketing et de leur communication globale. Leurs sites internet sont peu travaillés, parfois encore anciens et lents, sans optimisation au niveau de leur SEO.

Donc largement sous-potentialisés, tandis que le secret de leur visibilité se trouve justement là. Le marketing digital pourrait leur amener un fort levier de croissance de chiffre d’affaires.

Une récente étude de l’Ifop, menée auprès de petites entreprises françaises suite à la crise sanitaire, conclut en disant que “si une petite majorité de TPE comprend l’importance que revêt le numérique, elles sont peu nombreuses à vivre le numérique comme une opportunité et à déployer de réels efforts pour se digitaliser”. Avec notamment une impression de subir la digitalisation, puisque “67% des répondants ne sont pas très enthousiastes quant à la nécessité de digitaliser leur structure”.

Bien que cette étude ait été menée sur un marché voisin, je trouve que cela sonne vrai. J’ai ainsi le sentiment que certaines de ces données pourraient être extrapolées et appliquées à notre région également.

Je ne souhaite pas généraliser bien entendu, car il existe de grandes disparités selon les domaines d’activité, la taille des entreprises et les industries concernées. Mais j’audite et décortique chaque semaine plusieurs entreprises locales, notamment leur présence digitale, où le travail d’optimisation n’a pas encore été fait. C’est ainsi que je peux affirmer que la marge de progression est énorme.

Car il ne suffit pas d’avoir un site ou de publier sur les médias sociaux pour potentialiser son marketing digital. C’est un travail qui se fait en profondeur pour que le site en question serve véritablement la croissance et le développement de l’entreprise. Qu’il génère du trafic, des visiteurs intéressés, qui aboutiront à des demandes d’offres, des commandes ou des prises de rendez-vous. La présence digitale devient alors un outil commercial et de prospection à part entière, et d’une grande puissance.

 

Pour vous, quel est le levier le plus puissant du marketing digital?

Sans aucune hésitation, les mots.

Nous parlons depuis de nombreuses années de marketing de contenu. Parmi ces contenus se trouvent notamment les contenus écrits et rédigés. Des textes de sites internet, articles, blogs, jusqu’aux fiches-produits des boutiques e-commerce ou aux descriptions des vidéos YouTube.

Le consommateur, lorsqu’il cherche de l’information, va commencer par taper une requête dans la barre de son moteur de recherche. Une association de mots qui décrit la question qu’il se pose. Horaires d’ouverture de sa boutique préférée, recherche d’un restaurant ou d’un cours de salsa, d’un ostéopathe ou d’un itinéraire. Recettes de cuisine ou remèdes de grands-mères. Nous nous adressons plusieurs fois par jour à Google et les autres moteurs de recherche pour leur poser une multitude de questions. Et ceci passe par des mots, ou par la synthèse vocale – mais qui traduit de la même manière une expression de recherche.

Cela fait 10 ans que je me penche sur les algorithmes afin de comprendre leur fonctionnement. Ce qu’ils attendent, comment ils sélectionnent les contenus qui seront proposés en priorité dans les résultats de recherche. En d’autres mots : comment prendre sa place en première page de Google, voire même avoir son article en position zéro – c’est-à-dire la vignette proposée directement par le moteur de recherche, le fameux Graal du featured snippet.

Car les chiffres sont ahurissants : le premier résultat de Google recueille à lui seul 36% des clics des internautes. Les trois premiers résultats combinés récoltent de leur côté deux tiers des clics. Et sans surprise : 90% des clics se font sur la première page. Ainsi, pour être visible et obtenir le trafic, les rendez-vous et les achats de nos prospects, le secret réside dans l’efficacité de son référencement éditorial.

Pour rapidement expliquer ce principe qui semble encore méconnu, le référencement éditorial est l’un des piliers du référencement naturel ou SEO. C’est-à-dire la manière d’attirer de manière naturelle ou organique – donc sans publicité – les internautes sur nos contenus, nos articles, les pages de notre site. Il faut pour cela répondre à de nombreux critères, parmi lesquels : 

  1. Le SEO technique, c’est-à-dire la manière dont le site est conçu. 
  2. Le contenu rédactionnel, autrement dit le travail sémantique et lexical, sa richesse, la manière dont les textes sont écrits. Cela inclut les titres, les balises, les mots-clés et leur densité. 
  3. La stratégie de netlinking, soit lorsque des sites de qualité proposent des liens, ou backlinks, vers notre site. 

Je parle donc ici du point deux, la partie écrite, le contenu. 

Mon constat est que la meilleure manière de devenir vraiment visible est de correctement travailler et enrichir ses textes écrits. Avec évidemment certaines règles à respecter et une méthodologie qui permettra au moteur de recherche concerné de bien comprendre notre texte. De quelle thématique traite-t-il, avec quelle richesse, précision, cohérence ou expertise le sujet est-il abordé ?

En d’autres termes, c’est un jeu assez fin. D’un côté nous devons rédiger des textes qui parlent de notre marque avec nos mots, notre cœur, avec de l’émotion et un bon storytelling. Et en parallèle, proposer des textes qui respectent les préceptes qui permettront à Google de bien appréhender et comprendre le texte en question.

L’objectif n’est nullement ici de se plier aux exigences des robots, en perdant son style et sa personnalité, quitte à dénaturer son contenu. Au contraire ! Ces deux éléments ne sont pas antinomiques et se complètent tout à fait. Lorsque l’on rédige, lorsque l’on raconte, il faut avant tout rester vrai, rester soi. Notre principale priorité reste et restera toujours l’internaute, le lecteur. C’est à lui que le texte s’adresse, c’est à lui qu’il doit plaire. Les entreprises pourront toujours écrire et communiquer de manière naturelle, vibrante et authentique. Mais en ajoutant quelques subtiles astuces qui sauront plaire et faciliter la compréhension pour l’algorithme. Nous cherchons à satisfaire les quelques exigences qui lui permettront simplement d’interpréter correctement et aisément les textes que nous proposons.

Et à mon sens, sans l’ombre d’une hésitation, les mots sont ainsi ce qui permet de faire la différence entre un contenu et un autre pour augmenter sa visibilité, et donc le développement de son entreprise.

Bon, évidemment, c’est devenu mon métier et ma spécialité, donc j’en parle avec beaucoup d’enthousiasme. Parce que j’y crois fermement et passionnément ! Mais si je me suis penchée dessus, c’est justement car j’ai compris qu’il y avait beaucoup de secrets à percer et une belle vitrine à offrir aux entreprises et aux marques qui veilleront à capitaliser sur leur trafic organique. Vous l’aurez compris, j’y crois davantage que la publicité payante et l’achat d’Adwords et autres mots-clés, car c’est un travail dont les résultats se remarquent immédiatement, et qui porteront leurs fruits sur le long terme également.

 

Pour vous, quelle est la prochaine grande tendance à surveiller ?

La manière dont le référencement naturel et la vidéo parviendront à se combiner et mutuellement se renforcer.

En effet, ce sont deux tendances en pleine expansion, mais elles ne se nourrissent pas encore suffisamment l’une de l’autre.

Je m’explique.

Les internautes consomment énormément et de plus en plus de contenus vidéos. Que ce soit pour s’informer, apprendre, établir leurs décisions d’achat ou dans leurs moments de loisir et de détente.

À côté de cette tendance, se trouve celle du référencement naturel qui permet aux moteurs de recherche de proposer le contenu qui répond à la demande de l’internaute.

Mais aujourd’hui, Google et les autres moteurs de recherche ne savent pas encore comprendre une vidéo, une photo ou une image sans les termes et mots qui l’expliquent et la décrivent.

Lorsque l’on sait que 20% des recherches sur Google se font à travers l’image. Et que 90% des sites que j’audite chaque semaine n’ont pas pris soin de bien décrire leurs contenus visuels et illustrés… Ce sont autant d’opportunités manquées chaque jour !

Ainsi, lorsque nous n’aurons plus besoin d’expliquer les vidéos au travers des mots, les internautes recevront encore plus de contenus pertinents pour répondre à leurs attentes.

Et en attendant, je me régale en décrivant les contenus visuels avec les bons mots pour offrir aux sites de nos clients une longueur d’avance sur les résultats de recherche. 

 

QUESTION BONUS/ Quels outils digitaux utilisez-vous tous les jours ?

Évidemment, en tant que marketeuse, je suis une grande fan d’outils pour analyser et comprendre le marché, les tendances. J’adore jongler entre graphiques et statistiques.

Et comme mon objectif principal est de développer la visibilité en ligne de mes clients, je ne quitte jamais des yeux les données de trafic de Google Analytics et de la Google Search Console.

Plus spécifiquement, depuis que je me suis spécialisée en SEO rédactionnel, j’utilise de nombreux outils dédiés au référencement naturel pour travailler les mots-clés, la richesse de contenu, comprendre les expressions de recherche et auditer la concurrence. Mes préférés au quotidien : Semrush, TextOptimizer, Ubersuggest, TextFocus, SEOMinion, Yooda. Vraiment, il y en a tellement, je jongle sans cesse de l’un à l’autre car chacun apporte un regard différent et analyse sous un autre angle. Ainsi, j’arrive à avoir beaucoup de pertinence dans mes contenus.

En termes d’outils de visibilité pour nos clients, LinkedIn et Google My Business sont mes chouchous. Simplement car je pense avoir saisi le fonctionnement de leurs algorithmes, et donc j’obtiens de jolis résultats. Je tente depuis peu de percer celui de Pinterest, et notre principal chantier au niveau du référencement reste YouTube.

Pour terminer, bien entendu WordPress et tous les plugins qui lui sont rattachés, parmi eux SEOpress, Yoast et Squirrly. Nous sommes d’ailleurs en train de démarrer le développement de notre propre outil qui se spécialise dans le référencement éditorial. Ça risque de prendre du temps, mais j’aimerais apporter des fonctionnalités spécifiquement dédiées à la partie éditoriale du SEO.

Et pour la plateforme de notre programme de formation La visibilité par les mots, j’utilise Gurucan, une plateforme en ligne qui offre une super expérience aux étudiants.

La liste est longue, oh là là. Vous aurez compris que je suis une fan inconditionnelle d’outils digitaux de tous types. Car j’ai appris au fil des ans à me fier autant à mon intuition qu’à la force de la donnée et la précision qu’apportent les outils. C’est la combinaison des deux qui améliore la qualité de mon marketing. Et comme il en sort sans cesse des nouveaux, et que je suis curieuse, je suis constamment en train de tester les derniers arrivés sur le marché. 

Pour conclure, le marketing digital a ceci de passionnant qu’il évolue et se renouvelle sans cesse, et qu’il est une source inépuisable de connaissance et d’enrichissement. Malgré mes 20 ans de métier, je continue à apprendre et à découvrir chaque jour avec toujours autant d’enthousiasme. Et je sens que ce n’est pas terminé…

 


 

Plus d’infos sur Sacheen Sierro sur son site et son profil LinkedIn ainsi que sur le site de Sémantisseo.

Propos recueillis par Raphaëlle Boissicat, présidente de Swiss Marketing Léman et fondatrice de Moderne Attraction

3 questions à Emeline Besson

“Beaucoup de marques dépensent des fortunes en acquisition sans travailler leur image de marque ni leur relation client, pourtant c’est complémentaire et absolument nécessaire si elles espèrent être prospères et pérennes.

– Emeline Besson, experte en growth marketing

 


Chaque semaine, Swiss Marketing Léman interroge des experts en marketing et communication afin de prendre le pouls de cette discipline. Les réponses de ces différents spécialistes dressent le panorama concret des pratiques et outils de marketing en Suisse romande.


Selon vous, quel est l’état du marketing digital en Suisse romande? 

Ça se met à la page suite à la pandémie !

De plus en plus de petites et moyennes entreprises qui étaient exclusivement hors ligne comprennent l’intérêt du digital et se l’approprient.

Après, globalement, le marché reste très traditionnel et frileux à tenter de nouvelles choses.

J’ai parfois du mal à convaincre que la publicité Facebook fonctionne pour le B2B ou que TikTok n’est pas un réseau uniquement pour ados. Certains préjugés ont encore la vie dure et c’est dommage car il y a une multitude d’opportunités qui ne demandent qu’à être saisies.

Mais 2020 a été une année pleine de rebondissements pour tout le monde et, petit à petit, certaines entreprises changent d’avis.

 

Pour vous, quel est le levier le plus puissant du marketing digital?

Selon moi, il faut vraiment s’attacher au parcours client dans sa globalité, notamment en utilisant le funnel AARRR: Acquisition, Activation, Rétention, Revenus, Recommandation.

Beaucoup de marques dépensent des fortunes en acquisition sans travailler le côté organique, répondre aux commentaires ou développer une vraie stratégie de rétention. Or les régies publicitaires ne sont plus un océan bleu. Une entreprise doit travailler son image de marque et sa relation client si elle veut espérer être prospère et pérenne.

Trop se focaliser sur l’acquisition revient à remplir une baignoire percée.

 

Pour vous, quelle est la prochaine grande tendance à surveiller ?

Alors la vidéo sans aucun doute, notamment avec :

  • le format de publicité Reels désormais disponible sur Facebook
  • l’annonce du CEO d’Instagram indiquant que l’algorithme de la plateforme n’allait plus privilégier les photos mais les vidéos pour faire face à la concurrence de Youtube et de Tik Tok

Je suis aussi très présente sur LinkedIn et les contenus sur l’écologie prennent de plus en plus de place. On commence à se rendre compte que s’impliquer n’est plus une option. Il y a clairement une place à prendre pour les marques qui s’emparent du sujet. Je pense aussi que les consommateurs vont devenir de plus en plus regardants sur l’engagement de chaque entreprise.

 

QUESTION BONUS/ Quels outils digitaux utilisez-vous tous les jours ?

  • Bannersnack pour créer des bannières ou simplement récupérer des icônes.
  • Miro, parfait pour les workshops ou le travail à distance. On l’utilise beaucoup chez Enigma où on peut importer directement les posts-it de notre brainstorming et les retrouver en ligne.
  • Google Data Studio pour optimiser les campagnes de performance ainsi que pour partager les résultats aux clients en direct.
  • Ausha, l’hébergeur de notre podcast Allo Fiston.

 


 

Plus d’infos sur LinkedIn ou sur le podcast Allô Fiston

Propos recueillis par Raphaëlle Boissicat, présidente de Swiss Marketing Léman et fondatrice de Moderne Attraction

 

 

3 questions à Lucien Meylan

 

“A travers la vidéo, nous pouvons intégrer toute une série de leviers émotionnels qui viennent embellir le support et augmenter la performance d’une stratégie digitale”

 

 

Lucien MeylanDirecteur de SPURRING, agence de communication

 


Chaque semaine, Swiss Marketing Léman interroge des experts en marketing et communication afin de prendre le pouls de cette discipline. Les réponses de ces différents spécialistes dressent le panorama concret des pratiques et outils de marketing en Suisse Romande.


Selon vous, quel est l’état du marketing digital en Suisse Romande?

Si on prend l’exemple des hôteliers qui est un secteur que j’affectionne particulièrement et qui illustre bien la problématique – je pense qu’il y a deux catégories en Suisse romande : ceux qui touchent les millennials avec leur marketing digital et ceux qui n’ont encore rien mis en place. Le terme « mettre en place » ne relève pas d’une simple présence sur les réseaux sociaux mais bel et bien d’une stratégie adéquate. Pourtant, tous sont conscients de l’importance et surtout de la nécessité de communiquer l’expérience de leur établissement à cette génération Y qui partage (souvent) naturellement ses aventures, ses voyages et ses découvertes. 

À mon avis, la clef est de positionner son hôtel dans une expérience globale et régionale. Depuis toujours, les offices du tourisme sont les meilleurs alliés des hôteliers mais j’ai l’impression qu’ils n’exploitent pas assez visuellement l’étendue des activités dont pourrait bénéficier un prospect. Les hôteliers sont des prescripteurs pour leurs clients et il est nécessaire aujourd’hui de plus valoriser leur expertise en communiquant de façon émotionnelle sur les réseaux sociaux, particulièrement sur Instagram.

Grosso modo, il en est de même pour toutes les activités.

 

Pour vous, quel est le levier le plus puissant du marketing digital ?

Sans aucun doute, la vidéo

80 % des gens se rappellent d’une vidéo qu’ils ont regardé dans les 7 derniers jours. Désormais, la vidéo est le support de communication qui permet de passer le plus de messages en y intégrant, plus ou moins bien, une certaine émotion. En effet, selon moi, il n’est plus permis de produire une vidéo sans y intégrer un storytelling, autrement dit d’y ajouter cette notion narrative. De plus, beaucoup de gens oublient l’importance de la musique et même d’une voix-off

Pour résumer, à travers la vidéo, nous pouvons intégrer toute une série de leviers émotionnels qui viendront embellir le support et augmenter la performance d’une stratégie digitale.

 

Pour vous, quelle est la prochaine grande tendance à surveiller ?

TikTok car je pense que les entreprises suisses déjà bien implantées sur Instagram et celles qui se mettent maintenant sur TikTok vont creuser un écart encore plus grand avec leurs concurrents qui n’ont pas de stratégie sur les réseaux sociaux

Cependant, ce canal requiert plus de créativité et une volonté de toucher rapidement un public cible plus jeune. 

Je suis admiratif des marques qui mettent des choses en place à ce niveau-là.

 

Et notre question bonus: quels outils digitaux utilisez-vous tous les jours ?

Majoritairement les réseaux sociaux car ils donnent un accès direct à d’immenses ressources et permettent de communiquer sur nos activités en permanence. 

Par ailleurs, j’invite les directeurs, managers, vendeurs, commerciaux, ou même assistants de direction, à se former à LinkedIn pour bien communiquer sur leurs activités. 

Nous sommes à la recherche d’authenticité, de transparence et je souhaite que tous les professionnels en Suisse aient les ressources et les compétences pour donner du sens à leur travail et le communiquer de manière sincère et optimisée.

 

Plus d’infos sur Lucien Meylan sur son profil LinkedIn

Propos recueillis par Raphaëlle Boissicat, présidente de Swiss Marketing Léman et fondatrice de Moderne Attraction