Et si on se rachetait des lacunes pour renforcer notre retraite?

La vie n’est pas un long fleuve tranquille et il arrive que nous passions quelques écluses durant notre parcours. Que notre temps de travail ait été réduit ou mis entre parenthèses quelques temps, nous regardons nos certificats LPP avec quelques inquiétudes. A quoi va ressembler notre retraite? A ce que nous décidons aujourd’hui. Et quel que soit votre parcours, se racheter quelques lacunes peut s’avérer être une bonne option. Explications avec Alain Anthamatten, responsable LPP au Groupe Mutuel. 

 

Que faire aujourd’hui pour prendre les meilleures décisions en matière de retraite?

Commencer de réfléchir à la retraite à l’âge de 60 ans, c’est trop tard. Et à 50 ans, aussi. Il faut commencer à y penser le plus tôt possible. Souvent les personnes n’obtiennent pas leurs prestations complètes pour la simple raison qu’elles n’ont pas complété leur 2ème pilier au maximum des cotisations possibles. Arrivées à la retraite, elles se retrouvent avec de grosses lacunes.

Les rachats permettent d’améliorer sa retraite. Expliquez-nous.

La lacune de cotisations est l’écart qu’il y a entre le montant épargné dans notre deuxième pilier (la réalité) et celui que l’on aurait pu cotiser, à supposer que l’on ait travaillé non-stop depuis l’âge de 25 ans aux mêmes conditions qu’aujourd’hui. Mais comme dans la vie, rien n’est jamais perdu, on a la possibilité combler la différence. Alors, quelle différence? Le rachat de lacunes de cotisations consiste à verser à sa LPP le montant correspondant à l’écart entre le rêve et la réalité et ainsi d’obtenir une rente de retraite plus élevée.

Les rachats permettent donc de compenser des lacunes…

Par exemple celles qui peuvent survenir si la personne a travaillé quelques années à l’étranger et qui n’a ainsi pas été soumise à la LPP. Ou si la personne a baissé son taux d’activité, par exemple une mère ou un père au foyer qui arrête de travailler pendant cinq ans pour s’occuper des enfants, là aussi il s’agit de montants qu’il est possible de rattraper. Les rachats, d’une part, sont entièrement déductibles fiscalement ; d’autre part, un intérêt minimum LPP de 1% est garanti sur ce qui est versé dans le 2ème pilier. Ce taux varie bien sûr selon les caisses. S’agissant du Groupe Mutuel Prévoyance, il s’élève par exemple à 4% en cette année 2022.

Comment reconnaître ses lacunes, s’il y en a?

Les possibilités de rachat diffèrent selon la prévoyance à laquelle on est assuré et notre situation personnelle. C’est pourquoi il est important de s’adresser directement à sa caisse de pension, pour connaître toutes les conditions. Cette information figure souvent sur le certificat de prévoyance.

Arrive un moment où l’on a atteint le montant maximal de ses prestations…

Alors il est temps peut-être de penser à un rachat vous permettant de prendre une retraite anticipée en maintenant vos prestations assurées à l’âge terme. En résumé, vous prenez une retraite anticipée avec des prestations identiques à celles que vous auriez perçu à l’âge réglementaire, le tout financé par un rachat.

Par rapport à la problématique «Rente ou capital», où s’inscrivent les rachats?

Dans le cas d’une personne qui souhaite retirer son capital, le rachat s’inscrit dans une pure perspective de placement et d’optimisation fiscale. Car les rachats ne vont alors pas améliorer les prestations de rente. Il s’agit simplement de stocker du capital dans sa caisse de pension. C’est un placement sûr, compte tenu de la solidité financière de la plupart des caisses de pension, avec des taux plus intéressants que ceux proposés sur un compte-épargne. Mais le montant versé dans la caisse de pension ne sera pas disponible comme il le serait sur un compte-épargne. Il faut également faire attention au fait qu’un rachat engendre un blocage de tout versement en capital pendant une durée de trois ans.

Les rachats sont donc tout à fait à conseiller?

Clairement. Les rachats constituent un placement sur la retraite, à un taux d’intérêt plutôt intéressant par rapport au marché actuel de l’épargne. De plus en plus de personnes transfèrent d’ailleurs des montants de leur 3ème pilier sur le 2ème.

Pourquoi?

Les conditions y sont plus intéressantes tant du point rémunératoire que sécuritaire. Mais dans le cas d’un transfert du 3ème au 2ème pilier, cette opération est neutre fiscalement. Cela dit, quand vous procédez à des rachats, il s’agit de bien vérifier que votre caisse de pension soit solide – ce qui en général est le cas. Ou encore de ne pas faire de rachat si vous savez que vous allez divorcer. S’agissant d’économies fiscales, il est en général plus avantageux de répartir ses rachats sur plusieurs années.

Donnez-nous trois arguments d’activer l’option «rachats»…

A court terme, vous économisez des impôts ; à moyen terme, c’est un placement ; à long terme, vos rentes seront supérieures à la retraite – le montant du rachat s’additionnant au capital, celui-ci étant ensuite multiplié par le taux de conversion qui se traduira en rentes.

Pourquoi 60 ans est-il trop tard pour procéder à des rachats?

Avec un one-shot ou dans l’urgence, vous ne bénéficiez pas de tous les effets du rachat. Les rachats devraient ainsi s’inscrire dans une planification à long terme.

 

L’expert de ce blog – Alain Anthamatten

Cadre supérieur au Groupe Mutuel, Alain Anthamatten est responsable de la gestion clientèle LPP pour les Clients Entreprise. Il a travaillé dans le domaine de la recherche académique ainsi qu’auprès d’une grande fiduciaire internationale. Coopérant avec une vingtaine de collaborateurs spécialisés, il gère les fondations de prévoyance commune et collective du Groupe Mutuel ainsi que des caisses autonomes de droits privé et public. Alain Anthamatten est Economiste HES et titulaire d’un brevet fédéral de spécialiste en assurances sociales.

Partager

Groupe Mutuel

Le Groupe Mutuel emploie plus de 2700 collaborateurs. Il compte plus de 1,3 million de clients individuels et 25 500 entreprises lui font confiance. En plus de gérer une fondation de prévoyance professionnelle, le Groupe Mutuel propose également aux entreprises des assurances perte de gain maladie selon la LAMal et la LCA ainsi que l’assurance-accidents selon la LAA.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *