Black Friday ou le roi client

C’est parti ! L’effervescence des fêtes monte (déjà) à mesure que les températures baissent. Comme chaque année à la même période, les hostilités ont été ouvertes par Halloween et le prochain événement exclusivement commercial à venir est le fameux Black Friday. Pour le meilleur et pour le pire.

 

On marche sur la tête

Au départ, tout partait d’un bon sentiment : les commerçants bradaient leurs produits pour déstocker en un temps record, une journée. Aujourd’hui, on crée carrément des stocks pour l’occasion et fait des rabais sur plusieurs jours tant la demande et les attentes du client sont importantes. Cette situation a une cause majeure : l’appétit grandissant des consommateurs pour la « bonne affaire ». Mais qu’on ne s’y trompe pas : la bonne affaire est surtout réalisée par les commerçants qui ont très vite compris leur intérêt, même si cette « journée » ne représente qu’une part infime de leur revenu annuel. Elle leur permet surtout de marquer le coup et de répondre, encore une fois, à l’attente du client qui sera forcément déçu si ses attentes ne sont pas comblées. Avec un risque important : qu’il aille voir ailleurs, pas seulement lors du Black Friday mais également le reste de l’année. Voilà l’autre grand intérêt des enseignes : attirer et fidéliser une nouvelle clientèle. Par conséquent, il n’est pas étonnant que ce type de promotions s’étoffe avec les « Cyber Monday » et autres « Amazon Day ».

 

A contre-courant

A l’inverse, d’autres grands acteurs du commerce ont pris depuis longtemps le contre-pied, à l’image de Pangaia ou de Patagonia. Cette dernière a notamment marqué le coup avec son fameux slogan durant le Black Friday : « Don’t buy this jacket ». Si leur positionnement est en adéquation avec leur image et leurs valeurs, il n’en reste pas moins que c’est un joli coup marketing qui leur aura permis, justement, de vendre leur produit… sans rabais !

En somme, tout le monde semble être heureux de cette situation, quelle que soit sa position. A part peut-être La Poste qui, elle, est encore et toujours sous l’eau en attendant l’adaptation de sa logistique. Avec la hausse incroyable de l’envoi des colis durant la pandémie, le Black Friday risque de donner encore des sueurs froides à ses responsables.

Du côté des commerçants, la préparation à un événement comme le Black Friday exige une grande anticipation pour un résultat commercial tout relatif. Finalement, si le service ou le produit proposé est de qualité, les promotions ne sont pas nécessaires. A-t-on déjà vu Porsche brader ses voitures ?

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Alexandre Bonvin

Après des études au sein de la London School of Economics et un passage chez Investis Group, Alexandre Bonvin fonde Audacia en 2018. A la tête de cette « holding company », l’entrepreneur valaisan cherche à acquérir des sociétés actives dans l’e-commerce. Spécialiste du private equity et businessman dans l’âme, Alexandre regroupe ses nouvelles entités au sein de son pôle de compétences en marketing et commerce digital. Il les accompagne dans leur développement international avec l’appui des meilleurs talents du numérique.

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