Le vrai leader s’expose !

Avoir de l’intérêt pour les autres, susciter la confiance, savoir communiquer dans le but de faire changer les mentalités, prendre la responsabilité d’avoir une idée et de chercher à  la réaliser, tout cela dépend de qualités personnelles qui font et feront toujours la différence .

Tout commence par les mots

J’ai récemment eu le plaisir de me replonger dans certaines interviews de l’auteur, conférencier et entrepreneur Seth Godin dans lesquelles il évoque notamment le sujet de l’écriture. Il rappelle qu’écrire n’est pas seulement rédiger ; il s’agit en fait d’exercer une influence sur les choses.

La pratique du management doit être quotidienne

Dans une de ses interventions, Seth Godin explique la nécessité de pratiquer quotidiennement l’écriture, d’avoir cette discipline, en sachant qu’on ne rédige pas tous les jours de bons textes mais que, dans la quantité produite, certains seront nécessairement de qualité. Tout comme on peut apprendre à écrire, on peut se former au management en suivant des formations de brevets, CAS, MAS, MBA ou des conférences, afin de s’approprier des concepts et de savoir utiliser des outils.

Mais toutes les formations du monde ne changent rien au fait que, tout comme en matière d’écriture, la seule façon pour le manager de s’améliorer, c’est de travailler son management, de le pratiquer sans interruption, jour après jour, sachant que les résultats ne sont jamais garantis. Cet entraînement quotidien implique la modestie de reconnaître que l’on ne sera pas bon tous les jours.

Savoir communiquer est essentiel

Le deuxième enseignement que je retiens de Seth Godin est celui de l’importance des mots. Tout ce qui est important commence par des mots et les mots ont un impact. Parce que les mots sont très importants, les managers doivent apprendre à les utiliser. Si la communication est essentielle dans le management, elle présente aussi des difficultés et des risques. En fait, le même discours, les mêmes mots, la même attitude (communication non verbale) n’auront pas la même signification, la même portée sur celui à qui est destiné le message selon sa situation personnelle dans l’entreprise, selon son niveau de confiance à l’égard de sa hiérarchie. Tout l’enjeu en matière de communication réside dans la façon dont  le manager va communiquer son idée, sa vision, à son interlocuteur, de façon à avoir un impact sur lui.

Avoir un impact, c’est accepter de prendre la responsabilité de réaliser quelque chose

Je suis convaincu que la meilleure façon pour le manager d’obtenir que les mots  aient un impact est d’indiquer clairement son intention de faire quelque chose, sa volonté de réaliser une action qui va déployer des effets, que cela soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’organisation. Déclarer une telle intention, c’est prendre la responsabilité d’entreprendre. Que l’opération soit, finalement, une réussite ou un échec, le fait de déclarer son intention dès le départ est un acte de courage par lequel le manager s’expose à un risque dans une opération dont il ne connaîtra le résultat qu’ultérieurement.

Ce sont de tels managers qui amènent le changement dans une organisation et qui, contrairement à beaucoup, ne se contentent pas d’avoir une idée, mais surtout endossent la responsabilité de la mettre en œuvre. Cette idée doit être communiquée pour emporter l’adhésion d’autres personnes au sein de l’organisation. La conviction que cette idée est non seulement réalisable mais aussi positive sera d’autant plus facilement partagée par une équipe que certaines conditions préalables auront été mises en place par le manager.

Comme toujours la confiance est essentielle

S’ajoute à la communication et à la pratique quotidienne du management un élément déterminant pour que l’idée et la prise de responsabilité du manager puissent se réaliser : la confiance. On ne le redira jamais assez, sans la confiance, rien n’est possible. Celui qui assume une responsabilité et , ainsi, le risque d’un échec doit pouvoir avoir confiance en son organisation et ne pas craindre d’être injustement sanctionné, cas échéant.

Il faut aussi que les personnes qui seront convaincues par un projet aient confiance dans leur manager et dans le fait que ce dernier n’a pas pour objectif de servir ses propres intérêts. La confiance est ce qui rend possible une saine collaboration et l’entraide mutuelle. Le rôle du manager est de créer cette confiance autour de lui. Il ne peut certes pas s’occuper directement de tous, mais il doit faire en sorte qu’à tous les échelons de la hiérarchie cette confiance existe.

Le courage ne s’apprend pas

Aucune formation ne prépare les managers à instaurer un climat de confiance autour d’eux en leur apprenant à « se servir en dernier », à penser aux autres avant eux-mêmes. De même, aucune formation ne peut former au courage qu’il faut pour endosser réellement une responsabilité avec la volonté de réaliser quelque chose. Ce sont des qualités personnelles, humaines, qui feront toujours la différence entre un simple manager au pouvoir organique et un leader qui inspire, que l’on a envie de suivre, pour lequel on a du respect et peut-être même de l’affection, dans le sens d’un sentiment de reconnaissance, de bienveillance.

La formation donne des outils au service de qualités personnelles et humaines, le temps donne les moyens les développer

Aussi bien les formations universitaires, supérieures de type brevets ou diplômes, que les CAS ou les MBA  offrent d’intéressantes perspectives et des outils utiles aux managers. Cette acquisition de connaissances et de compétences doit être encouragée dans les entreprises. Cela ne suffit toutefois pas si l’on souhaite que les managers soient aussi des leaders inspirants, des personnalités qui décideront de réaliser quelque chose et qui sauront emmener leurs équipes. Marquer de l’intérêt pour les autres, susciter la confiance, savoir communiquer dans le but de faire changer les mentalités, tout cela suppose des qualités personnelles qui font et feront toujours la différence et qui demandent du temps et de l’expérience pour se développer par la pratique quotidienne de petits gestes, de petites choses à l’attention des autres et surtout de beaucoup de temps à consacrer à toutes et à tous.

Partager

Frédéric Bonjour

Membre de la direction du Centre Patronal depuis 2013 Frédéric Bonjour est responsable du marketing et des ventes, ainsi que de la marque Romandie Formation appartenant au Centre Patronal . Avec une offre de près de 30 brevets et diplômes fédéraux et quelques 300 chargés de cours, les enjeux de la formation des cadres en entreprise sont son quotidien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *