5075, 658, 500 : abondance de bien ne saurait nuire !

Le marché de la formation supérieure est dynamique, concurrentiel et offre des prestations généralement de très bonne qualité, pour le plus grand profit de tous, entreprises, écoles et étudiants.

Depuis 2018, la Confédération soutient financièrement les personnes qui suivent des cours pour se préparer à un examen de brevet ou de diplôme fédéral. La décision politique prise à l’époque de soutenir ces formations a été saluée par l’économie en général et, bien sûr, par les intéressés eux-mêmes. Il était plus que temps en effet de reconnaître l’importance de ces filières de formation de niveau tertiaire en soutenant financièrement les étudiants et en rétablissant un certain équilibre avec le montant des écolages que paient ceux qui fréquentent l’Université.

Un marché de plus de 300 millions
Nous ne disposons pas à ce jour de statistique actualisée pour évaluer l’impact de cette décision politique sur le nombre de personnes se présentant chaque année aux examens fédéraux. Ces dernières étaient déjà très nombreuses en 2018, avec 23’000 candidates et candidats. On peut toutefois analyser quelques chiffres intéressants, présentés dans un communiqué de presse du Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI)en mars 2020. Cela concerne l’incroyable abondance de l’offre de formations et d’acteurs dans ce domaine, pour un marché que l’on peut estimer à près de 250 millions de francs en Suisse et auquel s’ajoutent les frais d’examens payés par les candidats, soit quelque 70 millions de francs chaque année.

Plus de 5000 cours proposés par plus de 600 prestataires
Les cours donnant droit à des subventions figurent sur la « liste des cours préparatoires », sur laquelle les prestataires les enregistrent eux-mêmes. Pour 2017 et 2018, cette liste comptait 5075 cours proposés par 658 prestataires dans presque 500 formations différentes.
Des cours préparatoires étaient proposés dans tous les cantons, à l’exception d’Appenzell Rhodes-Intérieures. Un quart des cours avait lieu dans plusieurs cantons. En 2018, seul 1% des cours étaient dispensés à distance (e-learning). Pour ce qui est des matières enseignées, 43% de tous les cours enregistrés s’inscrivaient dans le domaine commerce et administration. Suivaient ensuite la santé (13%), l’ingénierie et les techniques apparentées (9%) et les services aux particuliers (8%).
En ce qui concerne les langues d’enseignement, 75% des cours étaient dispensés uniquement en allemand, 16% en français et 3% en italien. Enfin, 6% étaient proposés en plusieurs langues.

La Suisse romande à la traîne
Pour la Suisse romande, ces chiffres n’ont rien de surprenant. Ils sont le reflet d’une certaine réalité démographique, même si la proportion de candidats francophones est de plusieurs points inférieure à la part de la population parlant le français. Ils semblent surtout démontrer la préoccupante évolution toujours à la baisse du nombre de personnes entrant en apprentissage. La Suisse romande fait en la matière office de mauvais élève depuis des années. Or, les formations de brevets et de diplômes fédéraux sont justement destinées en priorité à celles et ceux qui ont obtenu un CFC, qui leur ouvre ainsi l’accès à des formations de niveau tertiaire.

En 2018, le marché des formations supérieures en ligne n’existait pas
Un autre élément intéressant est le chiffre assez étonnant de 1% qui concerne les cours donnés en ligne. Certes la situation depuis 2018 a fortement évolué en raison du COVID, mais cela démontre que les instituts de formation n’étaient pas du tout prêts à affronter la crise sanitaire que nous traversons et à donner leurs cours en ligne. Les raisons en sont multiples, dont certainement l’absence de réelle demande. Dans un marché pareillement éclaté, avec plus de 600 acteurs, on peine à imaginer, si la demande pour une des cours en ligne avait réellement existé, que l’offre n’ait pas suivi.
Un autre facteur à prendre en compte est le fait que ces formations restent essentiellement destinées à des personnes en emploi. Or, le monde du travail de 2018 avait un tout autre visage. Le télétravail et les outils d’interactions en ligne n’étaient encore pour beaucoup qu’un concept théorique. Cela aussi a changé en 2021, sans que l’on puisse bien mesurer l’impact que cela aura sur les habitudes de formation. Que restera-t-il de la numérisation pour les cours de la formation supérieure dans quelques mois ou années ? Le marché dictera la réalité de l’offre de demain et c’est bien ainsi. Il me semble néanmoins que l’enthousiasme pour des formations longues 100% en ligne est déjà en nette perte de vitesse, aussi bien dans les écoles qu’auprès des étudiants.

La concurrence est un gage de maintien de la qualité.
Pour les entreprises et leurs collaborateurs intéressés par l’obtention d’un brevet ou d’un diplôme fédéral, la statistique du SEFRI montre aussi que ce secteur reste très dynamique, avec des prestataires nombreux, sur un marché très concurrentiel. C’est aussi important pour stimuler la qualité de l’offre dans un domaine où le prix moyen de l’écolage est très souvent supérieur à CHF 10’000.-, sans compter les nombreux frais annexes. De plus, ces formations ont une vraie valeur et sont reconnues sur le marché de l’emploi avec à la clé de véritables perspectives d’évolution professionnelle.

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Frédéric Bonjour

Membre de la direction du Centre Patronal depuis 2013 Frédéric Bonjour est responsable du marketing et des ventes, ainsi que de la marque Romandie Formation appartenant au Centre Patronal . Avec une offre de près de 30 brevets et diplômes fédéraux et quelques 300 chargés de cours, les enjeux de la formation des cadres en entreprise sont son quotidien.

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