La Suisse doit-elle réguler l’IA ?

 

Retour sur notre évènement à Lausanne

L’intelligence artificielle (IA) offre de formidables opportunités. Comme toute technologie disruptive, elle comporte aussi des risques. Avec le développement de l’IA générative, la question de la régulation prend de l’ampleur. Cette tendance a encore été accentuée, fin 2023, après que l’Union Européenne (UE) a annoncé avoir trouvé un «accord politique» pour réguler l’IA, une première au niveau mondial.

  1. La Suisse doit-elle suivre l’UE et réguler l’intelligence artificielle ?  Pour discuter de cette question, et aussi pour examiner les différents enjeux liés au développement de l’IA, economiesuisse a organisé un grand événement ouvert au public le 17 janvier à Lausanne. L’événement fait aussi suite à la publication d’un dossier d’economiesuisse analysant la question de l’IA (disponible ici)

Cet événement intitulé : « faut-il réglementer l’intelligence artificielle ? » a été organisé en collaboration avec la Vaudoise Assurances, la FER Genève et les chambres de commerce des cantons de Fribourg, Genève et Vaud que nous remercions.

 

Quelques moments forts de cet événement

Dans son introduction, Philippe Hebeisen, vice-président d’economiesuisse et président du conseil d’administration de la Vaudoises Assurances, a souligné que pour la Suisse, et en particulier pour son économie, l’intelligence artificielle revêt une importance stratégique. La Suisse vit de l’innovation et elle est à la pointe dans de nombreux domaines. Il a également relevé le fait que contrairement à ceux qui ont demandé un arrêt immédiat de son développement, voire des interdictions, l’économie croit fermement que la liberté d’exploiter le potentiel de l’intelligence artificielle doit être une priorité majeure. Cette position n’implique toutefois pas un laisser-faire total, car l’économie est pleinement consciente des risques à maîtriser.

 

Après cette introduction, différents orateurs se sont succédés.

Rachid Guerraoui, professeur ordinaire à l’Ecole Polytechnique de Lausanne (EPFL) et grand spécialiste du sujet a ouvert le bal en présentant l’évolution de l’IA à travers le temps et en donnant un aperçu de son formidable potentiel. Il a insisté notamment sur le fait que l’intelligence artificielle est un domaine qui ne nécessite pas d’utiliser massivement des ressources naturelles, au contraire des champs de pétrole, afin de révolutionner le monde. Il prend l’exemple des 55 jeunes innovateurs qui ont créé WhatsApp, puis l’ont vendu pour plusieurs milliards. Ces jeunes ont de fait définitivement révolutionné, la manière dont les gens communiquent. Il serait donc contre-productif de limiter et brider les opportunités créatives de ces jeunes talents.

 

Stanislas Bressange, chief transformation officer à la Vaudoise Assurances, a ensuite montré comment le secteur de l’assurance utilise depuis plusieurs années l’intelligence artificielle pour optimiser notamment le travail administratif ou la gestion des sinistres. Il a ainsi pu renforcer la gestion des coûts.

 

 

 

Maître Nicolas Capt, associé fondateur de l’étude Quinze Cour des Bastions, a quant à lui apporté un éclairage juridique et montré qu’il est difficile de trouver un équilibre entre innovation et régulation.

 

 

Puis après une pause, Serge Morisod, chief digital officer au CSEM, a présenté quelques exemples dans le but de souligner, comment l’IA aide déjà fortement au quotidien l’industrie en Suisse. Une industrie pour qui une régulation trop stricte de l’IA constituerait un risque important. En effet, une régulation irréfléchie risquerait de ralentir le rythme de l’innovation, empêchant les entreprises de capitaliser sur de nouvelles découvertes et de rester compétitives sur le marché.

 

 

 

La table ronde : le moment de débattre

Les interventions individuelles ont été suivies d’une table ronde modérée par Anouch Seydtaghia, journaliste au Temps et grand spécialiste des nouvelles technologies. Me Capt et le professeur Guerraoui ont été rejoints par la conseillère nationale du Centre, Isabelle Chappuis, et par le conseiller national PS, Samuel Bendahan, afin d’apporter la vision du politique sur cette question. Lors de cette table ronde, il a ainsi été mis en avant que le rôle du politique n’est pas d’entraver le potentiel de l’IA en Suisse, mais il consiste plutôt à orienter cette technologie au service du bien commun. Ces outils doivent maximiser leur utilité tout en assurant la protection des individus.

Cette table ronde a montré que la Suisse dispose d’une position stratégique pour aider à façonner et influencer une certaine régulation. La Suisse dispose d’institutions de recherche de renom et d’un secteur de l’innovation dynamique. Elle est souvent à la pointe des avancées technologiques, ce qui la place dans une position privilégiée. Notre pays peut ainsi contribuer au développement de normes et de réglementations en matière d’IA. Dans ce domaine, où les questions éthiques et de protection des données sont cruciales, la Suisse peut apporter une perspective éthique et juridique importante. En combinant ces facteurs, elle  peut jouer un rôle important dans la promotion d’une régulation de l’IA qui protège les intérêts des individus tout en favorisant l’innovation et la croissance responsable.

Le public a ensuite pu intervenir et poser des questions. De nombreuses personnes ont profité de ce moment pour exprimer leurs craintes de voir la Suisse emboîter le pas à l’UE sans avoir le temps de prendre un certain recul, ce qui mettrait en danger l’innovation dans notre pays.

La conclusion de Philippe Hebeisen, a rappelé que la Suisse a souvent une approche plus libérale et pragmatique que l’UE. Ainsi, la réglementation adopte une approche axée sur des principes neutres sur le plan technologique. Toutes les nouvelles technologies ne font donc pas l’objet d’une réglementation individuelle et détaillée.

Le droit suisse est apprécié et reconnu justement, car il place les principes de la cohabitation humaine au centre du droit et non la technologie. Cela assure une sécurité juridique sans entraver l’innovation. Bien entendu, des besoins réglementaires ponctuels apparaîtront sûrement avec le développement de l’IA. Le cas échéant, ces adaptations devraient être conçues de la manière la plus flexible possible, afin de pouvoir tenir compte rapidement d’évolutions techniques qui sont toujours plus dynamiques.

Pour finir, un apéritif est venu clore cette soirée en permettant à un public conquis et enthousiaste de poursuivre les discussions passionnantes entamées lors de la table ronde.

Nous remercions encore la Vaudoise Assurances pour l’accueil ainsi que les différents intervenantes et intervenants pour la belle réussite de cette soirée.

 

Basile Dacorogna, Suppléant de la direction romande, responsable de projets Concurrence et réglementation

Réussir grâce à l’intelligence artificielle

“Ce n’est pas la technologie, mais nous les humains qu’il faut placer au centre des lois”

 

La Suisse est un pays fascinant. Elle possède des sommets impressionnants et des lacs cristallins dans les Alpes et, en même temps, elle n’a presque pas de ressources naturelles et aucun accès direct à la mer. Si l’économie suisse se porte si bien en comparaison internationale, c’est en grande partie grâce à sa grande capacité d’innovation. La Suisse est un site attractif pour faire de la recherche et du développement. Les entreprises et les universités collaborent et font avancer l’innovation. Pour que cela reste ainsi, nous avons néanmoins besoin d’un cadre juridique judicieux – notamment eu égard à la réglementation des nouvelles technologies.

L’intelligence artificielle (IA) est utilisée depuis longtemps dans les milieux spécialisés et elle est une réalité dans la science-fiction depuis des années. Avec la récente vague de développement de l’«IA générative», cette technologie est désormais définitivement entrée dans le débat public. Il est devenu clair pour tous que l’IA n’est plus seulement une promesse lointaine, mais une force réelle dans nos vies et un instrument important du quotidien – notamment pour nos entreprises.

Pour suivre le rythme de l’évolution internationale, l’IA doit pouvoir être utilisée à grande échelle – et développée – en Suisse. Notre pays dispose d’excellents atouts pour rester dans le peloton de tête. L’utilisation avisée de l’IA nécessite toutefois un cadre juridique bien pensé qui soutienne son utilisation et permette une large acceptation de cette technologie au sein de la population. Il s’agit de préserver non seulement la sécurité et la protection des données, mais aussi nos valeurs éthiques et sociétales en lien avec l’utilisation des systèmes d’IA.

Lorsqu’on réglemente l’IA, le défi est donc de trouver un équilibre qui permette de profiter de ses nombreux avantages sans en méconnaître les risques. Autrement dit, la réglementation ne doit pas étouffer le progrès ; elle doit poser les fondements pour éviter les abus et les effets négatifs.

Avec son réseau d’experts, economiesuisse, la faîtière des petites et grandes entreprises suisses, a élaboré une position sur la manière de faire face aux développements entourant l’IA eu égard au cadre juridique et aux règles. L’analyse a montré qu’une réglementation légale exhaustive sous la forme d’une loi sur l’IA n’est pas nécessaire en Suisse. Il serait même dommageable de placer la technologie au centre d’une législation ou de l’y enserrer. Ce n’est pas la technologie, mais, au contraire, nous les humains qu’il faut placer au centre des lois. Malgré toute la fascination qu’elle suscite, l’IA n’est «qu’une» nouvelle possibilité technique. Et, comme tout autre phénomène, l’IA est donc également déjà couverte par l’ordre juridique existant.

En effet, de par sa tradition, le système juridique suisse est déjà très fondé, réfléchi et durable. Une bonne loi réglemente les principes de la cohabitation humaine et non la technologie. La nouvelle loi sur la protection des données ainsi que le code civil sont deux exemples de législations qui s’appliquent aux utilisations de l’IA.

Les expériences réalisées avec l’IA feront peut-être émerger des besoins réglementaires ponctuels nouveaux. Le cas échéant, il faudra adapter les lois existantes, mais il n’y a pas besoin pour autant d’une loi générale sur l’IA à proprement parler.

Un cadre juridique clair et stable permettra aux entreprises suisses de développer et de mettre en œuvre des solutions fondées sur l’IA. Elles acquièrent ainsi des avantages concurrentiels de taille, non seulement au niveau national, mais également au niveau international.

Erich Herzog

Membre de la direction, responsable du département Concurrence et Réglementation

 

La version originale de ce blog a paru le 5 janvier 2024 dans le supplément «Fokus Business Success» du Tages-Anzeiger.

Bilatérales III : la population dit OUI !

 

La population approuve largement le mandat de négociation pour des Bilatérales III. C’est ce que montre un nouveau sondage réalisé par gfs.bern pour le compte de cinq faîtières, dont economiesuisse. Le signal envoyé aux autorités est fort ! Le Conseil fédéral doit désormais s’appuyer ce soutien populaire pour entamer des négociations avec l’UE dès que possible.

Feu vert pour le Conseil fédéral ! C’est du moins ce que traduit le nouveau sondage de gfs.bern, à savoir que les bilatérales constituent le socle de la coopération avec notre grand voisin. Certains partis ne cesseront de prétendre le contraire, les chiffres prouvent le contraire. Les accords bilatéraux ont constitué jusqu’à présent une « solution sur mesure » maintes fois plébiscitée par la population. 20 ans après l’entrée en vigueur des premiers accords, la voie bilatérale s’est révélée une véritable histoire à succès. Aujourd’hui, les Suisses expriment clairement le souhait de continuer à la développer. Et les signaux sont au vert… l’approbation des bilatérales est à son plus haut niveau.

En bref
• Selon 78% de la population, la Suisse doit rapidement stabiliser ses relations avec l’UE
• Les syndicats ne sont pas suivis. Ni par la base du PS, ni par la population
• L’UDC ne convainc pas la moitié de ses propres sympathisants

71% de la population est favorable aux Bilatérales III avec l’UE
Le soutien des Suisses aux bilatérales ne se dément pas : le plan annoncé le 15 décembre dernier par le Conseil fédéral pour développer nos relations avec l’UE est largement soutenu par la population. Une nette majorité est d’accord avec la mise à jour des accords bilatéraux existants. Il est aussi particulièrement intéressant de constater que tous les camps politiques soutiennent le projet de Bilatérales III. A la lecture de ces chiffres, certains partis devraient peut-être se demander s’ils ne se positionnent pas à l’encontre de la volonté de leur propre électorat.

Au total, 53% seraient plutôt d’accord avec ces nouveaux accords, et 18% seraient même tout à fait d’accord. Avec 71%, la part de personnes étant en faveur est donc même un peu supérieure à la part de personnes considérant les Bilatérales actuelles comme avantageuses (68%).

 

 

Les syndicats ne sont pas suivis

Concernant le taux d’approbation de ces nouvelles «Bilatérales III», celui-ci est le plus élevé parmi les partisans des Vert’libéraux (94% tout à fait / plutôt d’accord), suivis par ceux du PLR (89%) et du PS (88%). Ce dernier chiffre est intéressant dans la mesure où, sur la base des discussions exploratoires entre Berne et Bruxelles, une extrême majorité des sympathisants du parti socialiste accepteraient les Bilatérales III.

 

Autre chiffre intéressant, 83% de la population soutient une adaptation des mesures d’accompagnement avec maintien de la protection salariale actuelle. Ce sujet serait d’ailleurs le deuxième avec lequel les personnes interrogées seraient d’accord (83% tout à fait / plutôt d’accord). Selon l’analyse de gfs.bern, ce qui est frappant, « c’est que l’approbation ou le refus de changement dans ce domaine n’a aucune influence sur l’opinion concernant les ‘Bilatérales III’ ».

 

Le discours de l’UDC ne convainc pas, même dans ses propres rangs

Le discours de l’UDC ne semble lui aussi plus faire recette. Parmi les questions épineuses ayant conduit à la mort de l’accord-cadre en 2021, « exit » les arguments des juges étrangers et de la soi-disant soumission à la Cour de justice de l’UE. Sur la question de la création d’un mécanisme de règlement des litiges par un tribunal arbitral paritaire composé de 50% de juges suisses et 50% de juges européens, près des deux tiers (65%) des personnes interrogées seraient en effet favorables à la création d’un tel mécanisme. En ce qui concerne la reprise dynamique (et non automatique !) du droit de l’UE dans les accords d’accès au marché européen (transport aérien, transports terrestres, et peut-être demain au marché de l’électricité), 79% des votants y seraient également favorables.

Enfin fait plus qu’intéressant, un fossé semble s’installer entre le parti agrarien et sa base. 50% des partisans de l’UDC seraient, sur la base des éléments identifiés lors des discussions exploratoires, en faveur de Bilatérales III.

L’enquête représentative a été réalisée par gfs.bern à la demande d’economiesuisse, de l’Union patronale suisse (UPS), d’Interpharma, de l’Association suisse des banquiers (ASB) et de Swissmem

 

Le temps est venu de négocier

Pour la population suisse, il est clair que le temps est venu de faire le prochain pas vers une stabilisation de nos relations avec l’UE. Le Conseil fédéral doit donc suivre le souhait de la population et entamer les négociations le plus rapidement possible !

 

 

 

 

Arnaud Midez – Responsable de projets Économie extérieure

AVS : après la TVA, les cotisations salariales aussi?

 

L’année 2024 sera marquée par une hausse de la TVA de 0,4 point, ce qui se traduira par un relèvement du taux ordinaire à 8,1%. Les entreprises reporteront cette hausse sur le consommateur, même si cela peut provoquer une certaine mauvaise humeur chez celui-ci. Mais cela restera un défi relativement modeste par rapport à ce qui attend potentiellement l’économie en cas d’acceptation de la 13e rente AVS le 3 mars prochain. En effet, si ce généreux projet devait être financé par les cotisations salariales, celles-ci augmenteraient de 0,8 point, dont la moitié à charge des entreprises.

L’initiative « mieux vivre à la retraite », dite pour une 13e rente AVS, sera en effet soumise à votation tout prochainement. Le texte a été lancé par les syndicats en 2020. Il réclame pour tous les retraités une « 13e rente », en réalité une hausse de chaque rente mensuelle de 8,33%, ce qui revient au même résultat sur l’année. Les rentiers au bénéfice de prestations complémentaires n’y perdraient pas droit. La 13e rente coûterait 4,2 milliards de francs en 2026, et 5,3 milliards en 2033, en raison de l’inévitable augmentation du nombre des retraités (les fameux baby-boomers).

Les motivations des syndicats sont simples : ils affirment que les retraités sont précarisés, que le 2e pilier ne tiendra pas ses promesses et qu’il s’agit de faire un geste en faveur des femmes, dont les rentes de vieillesse sont globalement inférieures à celles des hommes.

Le hic, c’est que l’initiative se garde bien de dire comment cette hausse des rentes sera financée. A l’époque de son lancement, c’était simple : les syndicalistes péroraient qu’il s’agissait d’utiliser les « bénéfices faramineux » de la Banque nationale suisse (BNS). On se permet deux objections : premièrement, la BNS a une mission, à savoir assurer la stabilité monétaire ; son rôle ne consiste pas à réaliser des bénéfices, ni à financer l’AVS, ni le tunnel du Gothard ou des avions de combat. En outre, en 2022, elle a enregistré pas moins de 132 milliards de pertes ! Raison pour laquelle le PS et les syndicats ont prestement abandonné la récolte de signatures pour leur initiative « Renforcer l’AVS grâce aux bénéfices de la Banque nationale ».

 

Comme il n’y a pas d’argent magique à attendre de la BNS, qui devrait financer la 13e rente ? Les victimes sont toutes trouvées : les employeurs et les travailleurs, ou les consommateurs. Si la 13e rente est mise à la charge des salaires, les entreprises devront s’acquitter d’un supplément de cotisations de 0,4%, et il en ira de même pour leurs employés. Si la 13e rente est financée par la TVA, celle-ci devra augmenter de 1 point et passer à 9,1%. Voilà pourquoi on se permettait de dire, en début d’article, que le relèvement de 0,4 point à 8,1% début 2024 n’est pas le plus grand défi actuellement.

 

Lorsque l’on sait que les rentes AVS actuelles ne sont pas financées au-delà de 2030, il n’est pas responsable de proposer une extension du système, qui plus est pour l’ensemble des retraités ; une bonne partie d’entre eux n’ont objectivement pas besoin de 13e rente, en particulier ceux qui touchent les rentes les plus élevées et qui ont un bon deuxième pilier. Si l’initiative est acceptée, ce sont les jeunes générations qui seront appelées à en financer les coûts, sans être sûres pour autant que l’AVS sera en mesure de leur offrir des prestations leur tour venu. D’autre part, il est incompréhensible que les mêmes partis qui ont thématisé, lors des élections fédérales, la perte de pouvoir d’achat due à l’inflation et aux primes-maladie, n’hésitent pas une seule seconde à réduire le pouvoir d’achat de ceux qui financeront cette 13e rente. Réservons les moyens financiers pour l’AVS actuelle, qui affrontera encore des défis ces prochaines années, plutôt que pour une proposition démagogique et non ciblée sur les besoins.

 

 

 

Vincent Simon

Suppléant de la direction romande, responsable de projets Finances et fiscalité

Le « Code suisse » une source d’inspiration pour votre entreprise ?

Depuis 2002, le «Code suisse de bonnes pratiques pour la gouvernance d’entreprise» publié par economiesuisse est devenu une référence. Il a contribué dans une large mesure à faire de la Suisse une pionnière dans ce domaine à l’échelle internationale. Il se concentre sur la conduite responsable des affaires. Cet ouvrage sert de référence pour les membres de conseils d’administration et constitue un exemple d’autorégulation réussie. Revu pour la dernière fois en 2014, il a été publié cette année dans une nouvelle édition, remaniée en profondeur.

Pour décrypter les principaux points de cette version révisée et son utilité pour les PME nous avons décidé d’aller à la rencontre du Prof. Dr. Jean-Luc Chenaux, grand spécialiste de la question des opportunités et risques des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) pour l’activité des entreprises.

 

« Le Code suisse de bonnes pratiques pour la gouvernance d’entreprise » d’economiesuisse peut-il également servir aux PME ou s’applique-t-il uniquement aux grandes sociétés cotées ? 

Comme il l’indique lui-même dans son préambule, le Code suisse de bonnes pratiques (CSBP) s’adresse en premier lieu aux sociétés suisses dont le capital est ouvert au public. Au fil des années, il a néanmoins développé des recommandations dont la plupart peuvent inspirer les PME non cotées en bourse. En effet, il est le reflet de bonnes pratiques, qui constituent pour l’administrateur un « safe harbour » dans la mise en œuvre de son devoir de diligence et de fidélité. Sans avoir la légitimité démocratique de la loi, son caractère largement admis et éprouvé par la pratique permet d’interpréter la portée des devoirs de l’administrateur. Le CSBP reflète bien l’évolution des préoccupations de la société. Alors que la première version de 2002 était focalisée sur la problématique du contrôle des dirigeants par les actionnaires, l’édition de 2023 marque une évolution significative vers la prise en considération des intérêts de l’ensemble des parties prenantes (créanciers, employés, clients, fournisseurs, etc.).   

 

En quoi les PME pourraient-elles selon vous s’inspirer du Code suisse ? 

Sur divers points (notamment les compétences de l’assemblée générale et du conseil d’administration), le CSPB rappelle le cadre légal, qui est naturellement applicable également aux PME. Sur d’autres aspects, le Code énonce des recommandations qui vont au-delà des exigences légales. En particulier, le Code révisé en 2023 met en évidence le fait que les actionnaires peuvent prendre position sur le développement durable de l’entreprise, y compris sur les questions sociales et sociétales ou d’autres objectifs environnementaux. Il souligne également l’intérêt de la diversité au sein du conseil pour favoriser l’intégration de perspectives multiples dans la prise de décision : aussi en élargit-il la portée, au-delà du seul genre, à l’âge, l’expertise professionnelle et l’expérience de ses membres. Le Code évoque également les mesures à adopter pour la gestion des conflits d’intérêts. Or, leur existence peut affecter également, sinon davantage, le processus décisionnel des conseils d’administrations des PME ou des start-ups. De telles recommandations devraient à notre sens inspirer les PME dans leur stratégie et dans leur gouvernance. 

 

Le Code suisse révisé met la notion de durabilité au centre. La gouvernance des PME est-elle impactée par l’importance grandissante des critères ESG et si oui comment ? 

Il faut tout d’abord à saluer cette nouvelle orientation du Code suisse : la mise en œuvre d’une stratégie à long terme, respectueuse des parties prenantes, doit être au cœur des préoccupations des entreprises. Cette évolution se reflète d’ailleurs dans les règlementations suisses, et surtout européenne (en particulier la récente Directive intitulée Corporate Sustainability Reporting Directive, abrégée CSRD), qui prévoient une obligation de reporting extra-financier incombant aux grandes entreprises (près de 50’000 en Europe). Les PME suisses sont d’ailleurs impactées, directement (si elles sont assujetties) ou indirectement, par l’évolution de cette règlementation.  Ainsi, même si elles ne tombent pas dans le champ d’application des obligations de reporting, des PME peuvent être contraintes, en leur qualité de fournisseurs, de livrer les données nécessaires à leurs cocontractants, dès lors que ces derniers sont tenus de publier des informations en matière de durabilité sur l’ensemble de leur chaine de valeur. Ces obligations contractuelles sont formalisées au travers de clauses spécifiques (dites « d’écoulement »), qui peuvent intégrer de telles exigences jusqu’à la sous-traitance.  Nous constatons déjà l’apparition de telles clauses en pratique et leur développement semble programmé. Elles déploieront inéluctablement des conséquences sur l’organisation des PME, qui devront s’adapter pour faire face ces nouvelles obligations, au risque de perdre des clients, voire à terme d’être exclues du marché.   

 

En Suisse comme en Europe, le cadre législatif évolue rapidement. Les membres du conseil d’administration ont-ils l’obligation de rester informés ? Si comment peuvent-ils rester rapidement informés des dernières tendances et des nouvelles exigences ? 

Dans un environnement en forte mutation, la formation continue des membres du conseil d’administration est à notre sens une composante de leur devoir de diligence. L’administrateur n’est pas uniquement recruté pour une expertise particulière ; quel que soit son parcours, il doit être mesure d’appréhender les problèmes de manière transversale. Aussi doit-il être en mesure de comprendre et d’appréhender les défis auxquels sont et seront confrontées les entreprises, qu’il s’agisse de l’évolution digitale, de la cybersécurité, de l’intelligence artificielle ou encore de la réglementation et des expectatives des parties prenantes dans les domaines ESG. Pour élargir et approfondir les compétences de l’ensemble du conseil et ne pas laisser l’expertise aux mains de quelques spécialistes, il incombe au conseil, singulièrement à son président, d’offrir proactivement à ses membres des opportunités de formation pratique dans ces domaines au travers de workshops, et de mettre à l’agenda du conseil des plages suffisantes de réflexion et de débats sur l’intégration de ces thèmes dans la stratégie de l’entreprise. En tout état, chaque membre demeure responsable de nourrir ses connaissances pour contribuer à l’intelligence collective du conseil et permettre à l’entreprise d’anticiper l’évolution de l’environnement socio-économique, ou à tout le moins de s’y adapter rapidement.  

 

 

 

Interview réalisée par Basile Dacorogna. Suppléant de la direction romande et responsable de projets concurrence et réglementation  

L’entrepreneuriat, une affaire aussi de jeunes

L’entrepreneuriat n’est pas réservé aux seniors, bien au contraire !

Des jeunes audacieux et créatifs se lancent dans cette passionnante aventure.  Ils apprennent souvent sur le tas.  Leur courage et leur persévérance sont exemplaires. Découvrez quelques success stories dans les vidéos réalisées par la Banque cantonale neuchâteloise. Nous leur souhaitons plein succès !

Découvrez quelques jeunes entrepreneurs qui parlent de leur projet: 

Lysa Colledan – YCO

Loïc Liechti – Scapino

Mathilde Piguet – Mathilde Clothing

Charlotte Houmard – CHA. Cosmétiques

Bonne gouvernance : le Code suisse un outil précieux pour les PME

En quoi les questions liées à la gouvernance sont-elles importantes pour les entreprises et plus particulièrement pour les PME ? Quelles sont les dernières nouveautés introduites dans la récente révision du « Code suisse de bonnes pratiques pour la gouvernance d’entreprise » ? Ou encore quels sont les impacts de l’importance grandissante des critères ESG sur la gouvernance des PME ?

Pour discuter de ces questions et de bien d’autres encore economiesuisse a souhaité organiser un événement rassemblant différents experts et praticiens. Cette initiative élaborée en partenariat avec nos membres de la Fédération des entreprises romandes (FER Genève) et de la chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève (CCIG) s’est déroulée devant une belle affluence et des échanges nourris.

 

L’importance d’une bonne gouvernance 

La gouvernance d’entreprise fait référence à l’ensemble des processus, des règles, des pratiques et des structures qui influent sur la manière dont une entreprise est dirigée, contrôlée et opérée. Elle vise à établir un cadre qui assure la transparence, la responsabilité, l’éthique et la prise de décision efficace au sein de l’entreprise. Une bonne gouvernance est importante pour les PME notamment, car elle :

  • Augmente l’efficacité et la capacité de prendre des décisions au sein de l’entreprise.
  • Renforce l’image professionnelle de l’entreprise.
  • Règle les rapports entre les actionnaires, le conseil d’administration, la direction et toutes les autres parties prenantes.
  • Facilite l’accès aux capitaux pour des investissements.
  • Est un atout pour le recrutement de personnel.
  • Joue un rôle important pour la pérennité de l’entreprise particulièrement lors des successions.
  • Montre à quel point l’entreprise a comme priorité d’être une entreprise durable.
  • Contribue à la réalisation de meilleures performances financières sur le long terme.

En Suisse, l’autorégulation est le moteur d’une bonne gouvernance depuis de longues années. Pour ce faire, d’economiesuisse est la principale source d’inspiration pour les grandes sociétés dans notre pays. Toutefois, ce Code n’est pas uniquement utile pour les grandes entreprises, il représente également une précieuse source d’inspiration pour les PME.

 

Une nouvelle version du code suisse

La version révisée de ce Code, parue au printemps de cette année, met un accent particulier sur la durabilité, un sujet qui concerne fortement l’économie et les entreprises.  Les PME ont tout intérêt à prendre les devants sur cette thématique, dont l’impact sur leurs activités va augmenter de plus en plus, notamment lorsqu’elles fournissent et collaborent avec des grands groupes.

En effet, les PME sont de plus en plus confrontées à la nécessité d’adopter des pratiques durables notamment pour répondre :

  • Aux attentes croissantes des consommateurs,
  • Aux exigences des investisseurs,
  • Aux réglementations gouvernementales qui augmentent et se complexifient,
  • Aux attentes des plus grands groupes avec qui elles collaborent en tant que fournisseurs.

Adopter des pratiques durables permet également de bénéficier des avantages concurrentiels associés à la durabilité. Ainsi, la durabilité devient de plus en plus une composante essentielle de la réussite à long terme des entreprises et les PME n’échappent pas à la règle.

Bien que les PME puissent adapter les pratiques de gouvernance en fonction de leur taille et de leur structure, les principes fondamentaux restent essentiels pour assurer le succès, la croissance durable et la stabilité à long terme de l’entreprise. Pour ce faire « le Code suisse de bonnes pratiques pour la gouvernance d’entreprise » d’economiesuisse d’inspiration précieuse

Economiesuisse continuera d’aller à la rencontre des PME et administrateurs pour présenter le Code suisse et d’échanger sur les bonnes pratiques. Pour ce faire, d’autres événements seront organisés d’ici la fin de l’année et l’année prochaine ; le prochain étant prévu le 11 décembre à Lausanne en collaboration avec notre membre la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI).  Les places disponibles partent d’ailleurs très vite et la salle sera probablement pleine ce qui prouve l’intérêt pour et rencontres.

Basile Dacorogna, Suppléant de la direction romande, responsable de projets Concurrence et réglementation.

Durabilité : la pression sur les PME augmente

Interview de Cristina Gaggini, directrice romande d’economiesuisse

On parle beaucoup de durabilité, mais que font nos entreprises ?

Nous n’avons pas à rougir. Saviez-vous que l’industrie suisse a baissé de 5,6% sa consommation d’électricité entre 2000 et 2021, tout en augmentant sa production de presque 70% ? Pendant la même période, celle des ménages a bondi de 21,6%. Et l’industrie est le seul secteur à avoir atteint – et même dépassé – ses objectifs de réduction des émissions CO2 ! Sur le plan social, les entreprises jouent un rôle majeur et reconnu par la population : formation des apprentis, emplois attractifs, financement des prestations publiques par le biais des impôts et des assurances sociales, réintégration des personnes en difficulté, et j’en passe.

Il reste encore beaucoup à faire…

Certes, mais les bonnes nouvelles ne font hélas pas la une des journaux ! Un nombre croissant d’entreprises ont intégré la durabilité dans leurs processus d’achat, de production et de vente – voire au cœur même de leur modèle d’affaires.  En témoignent les reportages que nous avons réalisés auprès des trois sociétés romandes de tailles et de secteurs très différents :

  • eeproperty développe des solutions pour faciliter la vie des locataires et des propriétaires immobiliers, et améliorer l’efficacité énergétique des immeubles.
  • Caran d’Ache forme et intègre depuis des années des personnes en situation de handicap dans son atelier protégé. L’entreprise utilise par ailleurs les copeaux de bois issus de la fabrication des crayons pour chauffer ses bâtiments en hiver et a installé des panneaux solaires. Elle a réduit de 30% sa consommation d’eau ces dernières années, ce qui correspond à 9 piscines olympiques.
  • Holcim recycle des matériaux de démolition en produits. Du béton recyclé est par exemple utilisé dans le chantier de rénovation de la Bibliothèque cantonale universitaire de Fribourg.

Cliquez sur le nom de l’entreprise pour visionner le reportage !

Pourquoi alertez-vous les PME ?

Il est dans l’intérêt des PME de prendre les devants ! La pression de la part des clients B2C et B2B ira grandissant. Les grandes entreprises helvétiques sont tenues de présenter un rapport sur les questions non financières qui portent, entre autres, sur les questions environnementales. Dès le 1er janvier 2024, elles devront également publier un rapport sur les questions climatiques. Par conséquent, elles doivent de plus en plus demander à leurs fournisseurs de prouver leurs bonnes pratiques, certifications ou labels à l’appui. Sans compter que le cadre légal évoluera très probablement – notamment sous l’impulsion de l’Union européenne. Avec un impact sur l’ensemble des entreprises, toutes tailles et secteurs confondus.

economiesuisse milite pour la durabilité ?

economiesuisse défend une économie libérale et durable. Cela est clairement inscrit dans nos statuts. Nous sommes convaincus qu’il n’y pas d’avenir pour des entreprises qui ne se soucient pas de l’environnement et de la société. Ce n’est pas un hasard, d’ailleurs, si nous avons placé la durabilité au cœur de notre code suisse sur la gouvernance d’entreprise, révisé en début d’année. Il s’adresse certes en priorité aux entreprises cotées en bourse mais aussi aux PME. Préserver les ressources naturelles, consommer moins d’énergie, prendre en compte les aspects sociaux et avoir une vision à long terme est une responsabilité qui incombe au Conseil d’administration.

Quels sont les principaux obstacles pour les PME ?

C’est une démarche de longue haleine, qui doit être décidée et fortement soutenue au plus haut niveau de l’entreprise. Elle offre des opportunités d’affaires mais nécessite également des investissements en temps et en argent non négligeables. Différents outils, des procédures allégées voire des soutiens cantonaux sont à disposition des PME, selon les objectifs poursuivis. Nous leur recommandons de se faire conseiller par des professionnels avant d’opter pour un label ou un autre, car le choix est pléthorique.

La dimension environnementale de la durabilité est la plus connue et observée. La dimension économique n’est-elle pas tout aussi importante ?

Absolument ! C’est même une condition sine qua non. Pour pouvoir investir dans la durabilité, une entreprise doit être rentable et pérenne. D’où l’importance – entre autres – de bonnes conditions cadre qui favorisent l’entrepreneuriat. C’est la mission même d’economiesuisse.

 

Cristina Gaggini dirige le bureau romand d’economiesuisse depuis 2008. Licenciée en sciences politiques et disposant du Diplôme fédéral supérieur de Conseillère en relations publiques, elle défend les entreprises, petites et grandes, exportatrices ou actives sur le marché intérieur. Sa longue expérience dans le secteur privé l’a convaincue de la nécessité de jeter des ponts entre l’économie, la politique et la population.

 

Plongée dans l’entrepreneuriat pour des élèves de 16 à 20 ans

 

Une entreprise, ça marche comment ? Quelles sont les difficultés au quotidien et les facteurs de réussite ? Pour le comprendre, rien de mieux que de se mettre dans la peau d’un entrepreneur pendant une année scolaire ! C’est ce que permet le « Company Programme »  de Young Entreprise Switzerland (YES) à des élèves de 16 à 20 ans. A la sueur de leur front, ils découvrent par eux-mêmes toutes les étapes, les joies et les difficultés de la création et de la gestion d’une petite entreprise, ainsi que la commercialisation d’un produit. Ils sont coachés par des enseignants particulièrement motivés.

Le Lycée Jean Piaget de Neuchâtel se distingue

Depuis dix ans, Pascal Debély et Raphaël Perotti – professeurs d’économie au Lycée Jean Piaget de Neuchâtel – ont accompagné 18 équipes, soit 120 élèves. Avec un sacré palmarès au concours national : 17 équipes en demi-finale du concours national, 13 en finale (TOP25), remportant six awards, et 2 équipes ont décroché la deuxième place en finale.

Retour en image sur 10 ans d’activités au Lycée Jean Piaget (NE) 

Cette vidéo réalisée a été réalisée par Maël Bürki, ancien élève en Arts visuels du lycée, et financée par economiesuisse.

 

economiesuisse soutient Young Entreprise Switzerland depuis 20 ans

« J’ai eu la chance de rencontrer, il y a quelques mois, les deux équipes neuchâteloises et leurs professeurs-coach en lice cette année. J’ai été bluffée…Je ne m’attendais pas à autant de professionnalisme, de passion et de maturité ! Ces jeunes ont compris l’essentiel : pour réussir dans la vie – professionnelle mais aussi privée – il faut être à la fois créatif et réaliste, persévérant et débrouillard, et surtout courageux ! Qu’ils deviennent un jour des entrepreneurs ou qu’ils travaillent dans le secteur privé ou public, ces jeunes auront acquis des soft skills et une compréhension de l’économie extrêmement précieuses. »

Cristina Gaggini, directrice romande d’economiesuisse

 

Une source de motivation pour les enseignants

En 2023, le Lycée Jean-Piaget a été élu « Entrepreneurial school of the year » lors de la finale européenne à Istanbul. Une belle reconnaissance pour Pascal Debély et Raphaël Perotti, les deux enseignants-coach, qui encouragent d’autres lycées ou gymnases romands à participer au Company Programme : « « En plus d’une aventure entrepreneuriale de haut niveau, il s’agit aussi d’une aventure humaine d’exception pour les élèves… et les enseignants. Chaque nouvelle volée apporte son cortège d’émotions, de découvertes et de partages. Quoi de plus motivant pour un-e enseignant-e ! »

 

 

Préserver l’accès au marché européen : une question fondamentale pour nos PME

Dans 3 ans, 6 entreprises exportatrices sur 10 – tous secteurs confondus – seront confrontées à davantage de bureaucratie et donc de coûts pour vendre leurs produits et services en Europe- Pourquoi ? Depuis la décision du Conseil fédéral d’abandonner l’accord-cadre, les accords d’accès facilité au marché européen ne sont plus mis à jour. Les Medtechs ont font déjà les frais. Bientôt ce sera au tour de l’industrie des machines, notamment.

Il est grand temps d’entamer des négociations et de mettre un stop à l’idéologie, en particulier côté syndical. De bonnes relations avec l’UE sont fondamentales pour nos entreprises et les très nombreux emplois direct et indirects qui en dépendent. Il s’agit, et de loin, de notre premier partenaire commercial !

Visionnez l’appel de cinq représentants de l’économie!

Cristina Gaggini, Directrice romande d’economiesuisse:

Gauthier Corbat, Directeur adjoint du Groupe Cornat (entreprise familiale JU):

Céline Weber, Consultante dans les énergies renouvelables et Conseillère nationale Vert’ libéraux:

Vincent Subilia, Directeur général Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève:

Laurent Wehrli, directeur de Weya SA et Conseiller national (VD):

Coordonnée par economiesuisse – la fédération des petites et grandes entreprises – l’alliance ouverte+souveraine sensibilise depuis 2015 la population à l’importance de relations constructives avec l’Union européenne. Cette alliance réunit les milieux économiques, politiques et des organisations de la société civile.

https://www.ouverte-souveraine.ch