Egalité dans les rentes de veufs et veuves: nous pouvons et devons faire mieux

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a tranché en faveur des rentes de veuf. En 2012, un citoyen suisse devenu veuf à l’âge de 41 ans avait déposé un recours à la CEDH car il ne bénéficiait plus de rente de veuf après la majorité de ses enfants. Selon la Cour, il existe une discrimination notoire dans l’octroi des rentes en cas de décès dans notre pays. La Suisse devra donc lui verser plus de CHF 20 000.-. Explications.

 

Au printemps dernier, je relevais ici même que la Cour européenne des droits de l’homme jugeait notre système social comme discriminant. Elle se basait sur le recours d’un homme suisse veuf qui ne bénéficiait pas de rente de veuf AVS.

Dix ans après le recours déposé par cet homme, la Suisse a été condamnée à lui verser 5’000 € pour dommage moral et 16’500 € pour frais et dépenses, soit un peu plus de 20’000 francs suisses. Ainsi, son combat contre les institutions a fini par payer au nom de l’égalité entre les sexes. Pour le législateur suisse, il s’agira maintenant d’adapter notre système en introduisant probablement une rente de veuf ou en modifiant la définition même des sexes dans les textes.

La révision de l’AVS récemment acceptée du bout des lèvres par le peuple suisse est une excellente nouvelle dans le contexte d’une adaptation et d’un objectif de pérennité de notre système social au niveau financier. De même et à terme, une révision portant sur nos modes de vie actuels, ainsi que sur les genres, serait également la bienvenue mais la poussière est dense et il faudra certainement plus qu’un balai pour faire place nette.

Et si la dernière révision AVS a été adoptée, il est désormais très important que la révision du 2ème pilier soit également acceptée et comprise par le peuple suisse, de manière à ce que le système des trois piliers puisse continuer à s’adapter et se régénérer.

Rappel du cas suisse jugé à la Cour européenne des droits de l’homme

En Suisse, si les rentes de veuve de l’AVS continuent à être versées à la femme, elles sont supprimées pour les veufs à la majorité de l’enfant. Ce principe vient donc d’être jugé discriminant entre les époux et irrespectueux de la sphère privée par la Cour européenne des droits de l’homme.

M. B. a 41 ans lorsque sa femme décède. Il devient alors le seul responsable de l’éducation de ses deux filles jeunes. Avec l’adoption de la 10ème révision de l’AVS en 1997, le peuple suisse avait accepté d’octroyer un droit à une rente de survivant tant aux veuves qu’aux veufs.

Mais la situation de M. B. change lorsque sa fille cadette atteint l’âge de 18 ans. Son droit à une rente de veuf s’éteint en raison du passage à la majorité de celle-ci. Le veuf fait opposition, sans succès. En 2011, il dépose un recours auprès du Tribunal cantonal d’Appenzell Rhodes-Extérieures, qui sera également rejeté. Le veuf rédige alors seul un recours auprès de la Cour européenne des droits de l’homme en 2012.

Le jugement rendu récemment par cette même Cour et qui donne raison à ce citoyen suisse nous donne l’occasion de réfléchir à notre système social et aux moyens dont il a et aura besoin pour s’adapter aux évolutions (démographiques, économiques, sociales, etc.) actuellement en cours.

Les ressources financières découlant du système des trois piliers (1er pilier constitué par l’AVS-AI sous un système de répartition, 2ème pilier de prévoyance professionnelle dit de capitalisation et 3ème pilier facultatif) diffèrent selon chaque situation privée, familiale et professionnelle.

Identifier toutes les lacunes

Combien vais-je toucher à ma retraite? Combien laisserais-je à mes survivants si je venais à disparaître? Quels seraient mes revenus en cas d’incapacité de travail? Toutes ces questions doivent être appréhendées de manière personnalisée et professionnelle.

Aujourd’hui, le principal défi du système est d’identifier toutes les lacunes qui placeraient des familles en situation précaire et d’y apporter des solutions permettant à chacun de faire face aux aléas de la vie, tout en pérennisant le financement du système social et le budget des générations futures.

Les équipes de spécialistes du Groupe Mutuel sont à votre disposition pour vous offrir une analyse personnalisée de votre cas et des situations qui peuvent se présenter tout au long de la vie.

 

L’expert de ce blog – Pascal Collaud

Pascal Collaud est Head Relationship Manager pour les assurances Entreprise au Groupe Mutuel depuis le 1er avril 2020. Il a assumé la direction commerciale suisse du réseau de vente du Groupe Mutuel pendant plusieurs années. Il concentre son activité actuelle dans le domaine des assurances Entreprises où il est en charge de la relation avec les partenaires courtiers et les principaux clients. C’est le conseil aux entreprises et l’échange avec les courtiers qui le passionnent et auxquels il consacre la majeure partie de son activité professionnelle.

 

 

Congé parental: les pères ont le vent en poupe

La récente modification de la loi fédérale sur les allocations pour perte de gain (LAPG) offre aux papas l’occasion de vivre au mieux et au plus près cette période si particulière de la vie. A l’heure où le rôle des pères est reconnu et valorisé, tour d’horizon des nouveautés proposées par le Groupe Mutuel pour ces mêmes papas, en compagnie de Florian Theytaz, directeur adjoint et responsable de la gestion clientèle & underwriting pour les clients Entreprise. 

Groupe Mutuel: Florian Theytaz, qui dit modification, dit adaptation: le rôle des pères, comme celui des mères, évolue et s’adapte aux temps eux-mêmes changeants. Dernier événement en date à l’échelle suisse, le 27 septembre 2020, le peuple helvétique approuvait à 60,3% à un congé paternité payé de 2 semaines. Il est vrai qu’une naissance, pour un papa aussi, constitue un événement exceptionnel.

Florian Theytaz: L’attente aura été longue en effet: 9 mois, avant que le bébé tant attendu soit enfin là! L’arrivée d’un enfant forme bien entendu un événement émotionnellement très puissant, mais recèle en lui quelques appréhensions. Aussi magnifiquement heureuse que soit une naissance, celle-ci redistribue en quelque sorte les cartes dans le quotidien des parents.

Aussi pour les papas?

Mais bien sûr! Chacun doit désormais trouver sa place et s’adapter à ce nouveau mode de vie. Les papas aussi. Pour ceux-ci, les quelques jours de répit introduits par la loi pour retrouver ses marques dans une nouvelle constellation ne sont pas de trop.

Les mères activent professionnellement sont au bénéfice d’un congé maternité payé de 14 semaines. Les pères, eux, étaient jusqu’ici un peu les laissés-pour-compte.

Pourquoi les papas ne mouilleraient-ils pas leur chemise eux aussi et ne goûteraient-ils pas également aux délices des premières nuits blanches, biberons et couches? Plus sérieusement, si vous venez d’entrer dans le monde merveilleux de la parentalité, ou que vous êtes sur le point d’y entrer, et que vous soyez employeurs ou employés, il vaut la peine de considérer l’ensemble des prestations aujourd’hui disponibles en la matière.

Du nouveau est à signaler pour les pères aussi…

Depuis le 1er janvier 2021 donc, la loi fédérale sur les allocations pour perte de gain prévoit un congé paternité de 14 jours, à prendre en bloc ou en journées isolées dans les 6 mois suivant la naissance de l’enfant, et payé à hauteur de 80% du salaire, cela jusqu’à un maximum de 196 francs par jour. Le Groupe Mutuel propose quant à lui aux entreprises une couverture supplémentaire pour leurs employés, de manière à ce que ceux-ci soient en mesure de profiter de leurs premiers instants de paternité dans les meilleures conditions. Effectif dès le 1er janvier 2022, ce complément prévoit jusqu’à deux semaines supplémentaires de congé et couvre jusqu’à 100% du salaire AVS.

Les mamans, elles aussi bien sûr, sont également couvertes.

Pour les mamans, depuis 2005, la LAPG prévoit 98 jours de congé maternité dès la naissance de l’enfant, un congé couvert à hauteur de 80 % du salaire, et cela jusqu’à un maximum de 196 francs par jour. Or toute entreprise assurée au Groupe Mutuel peut compléter cette couverture en faisant bénéficier ses employées de 6 semaines de congé supplémentaires payées jusqu’à 100% du revenu et sur le salaire AVS.

Il y a aussi du nouveau sur d’autres fronts…

En effet. Depuis le 1er juillet 2021, la LAPG comble une lacune dans le système d’assurance suisse en introduisant une nouvelle prestation. Cette dernière prévoit une allocation pour les parents prenant en charge un enfant gravement atteint dans sa santé en raison d’une maladie ou d’un accident. Cette modification prévoit 98 jours à prendre sur une période de 18 mois et couvre jusqu’à 80% du revenu, cela à un maximum de 196 francs par jour.
Dans ce contexte, le Groupe Mutuel propose une prestation inédite et gratuite, incluse dans la couverture indemnité journalière collective en cas de maladie. Cette nouveauté complète les prestations versées par la LAPG, durant la période de 98 jours, jusqu’à concurrence de la couverture maladie souscrite, soit potentiellement jusqu’à 100% du revenu (salaire AVS).

Enfin, rappelons que certains cantons prévoient un congé en cas d’adoption, c’est exact?

Oui. Dès le 1er janvier 2022, si vous avez souscrit aux compléments maternité/paternité dans votre couverture indemnité journalière collective, le Groupe Mutuel complètera de la même façon les prestations en cas d’adoption. Toutes ces nouvelles prestations mises en place par nos soins doivent permettre à vos employées et employés de vivre plus sereinement ces périodes à la fois merveilleuses et exigeantes de leur vie de famille.

 

L’expert de ce blog – Florian Theytaz

Directeur adjoint au Groupe Mutuel, Florian Theytaz est responsable de la gestion clientèle & underwriting pour les Clients Entreprise. Il a travaillé à Zurich de 1993 à 2000 dans le domaine de  la LPP, avant de rejoindre le Groupe Mutuel et d’y être actif également dans le domaine de la prévoyance. De 2017 à 2018, il est responsable du département Vie, avant d’assumer ses fonctions actuelles. Florian Theytaz est titulaire d’un Brevet Fédéral de Spécialiste de la prévoyance en faveur du personnel et d’un Brevet Fédéral de spécialiste en assurances sociales. Il est également chargé de cours dans le cadre des formations menant aux examens du Brevet Fédéral de spécialiste en assurances sociales.