Ville du quart d’heure ou comment vivre proche de chez soi

La ville du quart d’heure : Réinventer l’urbanisme pour un futur durable


Le concept de la ville du quart d’heure représente une révolution dans l’urbanisme, visant à créer des villes à la fois durables et où il est plus agréable de vivre. Découvrez pourquoi ce concept est crucial pour l’avenir de nos villes et comment il peut transformer notre quotidien. Transformer les villes actuelles vers ce modèle nécessite des changements significatifs en termes d’urbanisme et de politique.

Qu’est-ce qu’une Ville du quart d’heure ?

L’urbaniste franco-colombien, Carlos Moreno, a introduit ce concept pour répondre aux défis urbains modernes, promouvant un urbanisme centré sur les besoins humains. Ce concept de ville vise à réduire les déplacements en rendant tous les services essentiels accessibles en quinze minutes de marche ou de vélo.

Face aux défis environnementaux et à l’augmentation des embouteillages, ce modèle offre une solution pour créer des villes plus durables et moins dépendantes des transports. En effet, ce modèle s’oppose au modèle post-industriel où les villes étaient séparées en trois centres urbains : un centre de vie avec des logements, un centre d’affaires avec les magasins, les bureaux et l’industrie et un centre de loisirs avec les installations sportives et culturelles. La voiture étant nécessaire pour passer d’un centre à l’autre.

Comment réduire les trajets en ville ?

La clé réside dans la création de quartiers autosuffisants où les résidents peuvent trouver tout ce dont ils ont besoin à proximité. Cette stratégie implique de partager des espaces pour différents usages, optimisant ainsi l’utilisation des ressources urbaines. La ville du quart d’heure vise à réduire les déplacements en ville en rendant tous les services essentiels accessibles en 15 minutes de marche ou de vélo. Par « services essentiels » nous entendons les logements et les magasins alimentaires, bien sûrs, mais aussi les écoles, les crèches, les infrastructures propres aux activités de loisir, qu’elles soient culturelles ou sportives, ou encore les espaces verts. Il faut donc penser aussi à des immeubles multifonctionnels qui pourraient avoir des logements, des bureaux, des crèches et/ou des magasins.

Ces quartiers multifonctionnels permettent aux personnes de vivre, travailler, se divertir et d’accéder aux services de santé, d’éducation et de loisirs, sans avoir besoin de se déplacer loin de chez elles. Cette proximité rend moins dépendant de la voiture ou d’autres moyens de transports motorisés, tels que les transports publics, et permet ainsi de réduire les déplacements pendulaires.

Les bénéfices environnementaux et sociaux du modèle

En réduisant les déplacements motorisés, ce modèle peut significativement limiter les émissions de gaz à effet de serre et donc améliorer la qualité de l’air urbain, tout en nous permettant de lutter contre le réchauffement climatique.

Ce concept favorise aussi la cohésion sociale et offre un cadre de vie enrichissant et diversifié. En permettant aux gens de vivre près de chez eux, on augmente les interactions sociales au sein de ce microcosme. Chacune et chacun étant bien évidemment libre d’en sortir !, il va s’en dire que le contact humain est plus aisé à pied ou à vélo et qu’on échange volontiers avec une personne rencontrée ici puis là. D’aucuns estiment d’ailleurs que les principales infrastructures devraient se trouver au maximum à 15 minutes à pied et à moins de 15 minutes à vélo. Les outils de la « ville intelligente » pourraient d’ailleurs aider les urbanistes à optimiser les déplacements pour tendre vers une ville idéale.

Conclusion : Vers des villes plus humaines et durables

La ville du quart d’heure représente un pas vers des villes polycentriques où les services sont répartis de manière plus équilibrée. Un pas vers des villes plus résilientes, centrées sur le bien-être humain.

Points clés à retenir

·         Accessibilité et proximité : réduire la dépendance aux transports polluants pour que tout soit accessible à pied ou à vélo dans un rayon de 15 minutes.

·         Innovation urbaine : le partage des espaces pour optimiser les ressources et créer des communautés plus intégrées.

·         Bienfaits environnementaux et sociaux : moins d’émissions de gaz à effet de serre et une meilleure cohésion sociale.

La légende du colibri, une allégorie pour faire sa part

De la légende à la pratique : le colibri, modèle d’entreprise durable

La légende du colibri est souvent citée comme une parabole sur l’importance des petits gestes. Comment cette légende peut-elle servir de modèle aux entreprises cherchant à devenir plus durables ? Cet article explore des façons concrètes d’intégrer les leçons du colibri dans votre entreprise.

La légende du colibri

L’allégorie du colibri est souvent attribuée à une légende amérindienne, largement popularisée par Pierre Rabhi. Cette allégorie est utilisée pour illustrer l’idée que chaque petit geste compte quand il s’agit de faire face à une grande crise, comme le changement climatique ou la dégradation de l’environnement.

Dans cette histoire, un incendie de forêt se déclenche et tous les animaux fuient, sauf un colibri qui fait des allers-retours entre une source d’eau et l’incendie, en essayant d’éteindre le feu goutte par goutte. Un autre animal lui demande pourquoi il fait cela, arguant que son effort est futile. Le colibri répond qu’il fait sa part.

L’urgence d’agir est au cœur de cette fable du colibri. Face à une situation incendiaire, attendre que les autres agissent ou se sentir impuissant ne fait qu’aggraver les choses. L’allégorie nous encourage à prendre des mesures, aussi minuscules soient-elles, car chaque action a un impact.

Faire sa part : qu’est-ce que cela signifie pour une entreprise ?

Face à l’ampleur des problèmes environnementaux, comme le changement climatique, les entreprises peuvent se sentir impuissantes et ne pas savoir par où commencer, tout en doutant de l’impact de leurs actions. Tout comme les animaux de la forêt dans la légende, il est facile de se sentir paralysé.

Faire sa part, comme le colibri, signifie que chaque employé, chaque département et chaque initiative peuvent contribuer, au sein d’une entreprise, à un objectif plus vaste de durabilité. Il ne s’agit pas seulement de grands changements ; parfois, des gestes simples et dérisoires comme réduire l’utilisation du papier ou éteindre les lumières peuvent avoir un impact significatif lorsqu’ils sont adoptés à grande échelle.

Comment cette allégorie inspire-t-elle le leadership en entreprise ?

Dans une entreprise, le leadership doit être le premier à adopter l’approche du colibri. Cela implique de mettre en place des politiques et des initiatives qui encouragent chaque employé à agir de manière écologiquement responsable. Pour instaurer une telle culture, le leadership doit montrer l’exemple. Des programmes de formation, des incitatifs et une communication transparente sur les objectifs environnementaux peuvent encourager les employés à agir en colibris au sein de leur organisation.

Mesurer son impact : leçon de cette légende amérindienne

Comme le colibri cherchant à éteindre le feu avec quelques gouttes d’eau, il est important pour les entreprises de mesurer l’impact de leurs actions. Cela peut être fait à travers des audits environnementaux, des bilans carbone et des suivis réguliers des objectifs de durabilité.

La mise en place de KPIs environnementaux peut aider à mesurer l’impact des actions écoresponsables. Cela permet non seulement de quantifier les efforts, mais aussi d’ajuster les stratégies pour un impact maximal.

Éteindre les flammes : les initiatives écologiques au sein de l’entreprise

Adopter la philosophie du colibri peut se traduire par plusieurs actions concrètes, par exemple :

1.        Réduire sa consommation d’eau : éviter le gaspillage, en utilisant un système de récupération d’eau de pluie.

2.       Créer un plan de mobilité : privilégier les transports en commun, le vélo ou le covoiturage pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de ses déplacements.

3.       Mettre en place un système de gestion des déchets efficace : opter pour un système de tri sélectif, acheter des produits recyclables et composter les déchets organiques permettent de réduire la quantité de déchets envoyés en décharge.

4.       S’engager dans des projets locaux : participer à des initiatives citoyennes ou à des associations pour soutenir des projets environnementaux et écologiques au niveau local ou encourager ses employés à le faire, quitte à leur donner du temps pour cela.

5.       Économiser l’énergie et utiliser des énergies renouvelables : éteindre les appareils électriques en veille, privilégier les ampoules à LED, utiliser des thermostats pour réguler la température, installer des panneaux solaires thermiques ou photovoltaïques, etc.

6.       Acheter de manière responsable : encourager une consommation plus durable et éthique et faire transparaître cela dans ses appels d’offres.

Ce ne sont que quelques exemples d’actions concrètes qui peuvent être entreprises pour mettre en pratique la philosophie du colibri. L’important est de faire sa part, aussi petite soit-elle, en fonction de ses possibilités et de ses ressources. Il est aussi question d’aligner les actions avec la mission et la vision de l’entreprise.

Le colibri et la collaboration en entreprise

La légende du colibri met en lumière l’importance de la collaboration. Tout comme le petit oiseau ne peut pas éteindre le feu seul, une entreprise a besoin de l’engagement de chaque employé pour atteindre ses objectifs en matière de durabilité.

Les défis environnementaux et sociaux que nous affrontons sont complexes et nécessitent souvent des solutions qui dépassent les capacités d’une seule organisation. En collaborant, les entreprises peuvent partager des ressources, des compétences et des connaissances pour atteindre des objectifs communs. De plus, il est de plus en plus reconnu que la durabilité est non seulement bénéfique pour la planète, mais aussi pour les résultats financiers à long terme.

Conclusion : comment le colibri peut transformer votre entreprise ?

Dans le monde des affaires d’aujourd’hui, le message du colibri n’a jamais été aussi pertinent. Collaborer permet non seulement de résoudre des problèmes complexes, mais aussi de créer un impact durable. Cependant, il est crucial que ces actions collaboratives soient alignées avec la mission et la vision de chaque entreprise participante. Un alignement fort entre ces collaborations et les valeurs fondamentales de l’entreprise assure non seulement la cohérence et l’intégrité de l’initiative, mais augmente également les chances de succès à long terme. Il sert aussi à renforcer la marque de l’entreprise, à motiver les employés et à attirer des clients et des investisseurs qui partagent les mêmes valeurs. En fin de compte, lorsque la mission et la vision sont en phase avec des actions collaboratives, les entreprises ont la possibilité non seulement de faire du bien pour la planète, mais aussi de créer une valeur durable pour elles-mêmes et pour l’ensemble des parties prenantes.

En adoptant l’esprit du colibri, les entreprises ne font pas seulement leur part individuelle ; elles contribuent à un mouvement plus large vers un avenir plus durable et équitable pour tous.

Points à retenir :

·         L’action individuelle au sein d’une entreprise peut cumulativement mener à un impact significatif.

·         Instaurer une culture du colibri nécessite un engagement du leadership et des employés.

·         Mesurer l’impact permet de mieux orienter les efforts futurs.

·         Malgré les défis et les critiques, faire sa part demeure un principe puissant pour un avenir plus durable.

L’adoption du modèle du colibri peut transformer la manière dont les entreprises abordent les défis environnementaux, encourageant chaque individu à contribuer à un futur plus vert et durable.

REACH et codes douaniers : comprendre la corrélation pour éviter les risques juridiques et financiers

Nous sommes (presque) tous concernés

Vous êtes une entreprise qui importe ou exporte des produits chimiques ? Alors vous savez sans doute que vous devez vous conformer aux réglementations REACH et douanières en vigueur. Mais saviez-vous qu’il existe une corrélation entre ces deux systèmes de classification ? Dans cet article, nous vous expliquerons pourquoi il est important de connaître cette corrélation et comment vous pouvez l’utiliser pour éviter les risques juridiques et financiers.

 

Deux systèmes de classification essentiels pour les entreprises chimiques

Pour commercialiser des produits chimiques, il est essentiel de connaître deux systèmes de classification : les codes douaniers et REACH.

Les codes douaniers TARIC (Tarif Intégré de la Communauté) sont utilisés pour classer les produits dans une nomenclature douanière lors de l’importation ou de l’exportation. Ce code détermine le taux de droits de douane et autres taxes qui seront appliqués à l’importation ou l’exportation du produit. Une mauvaise classification peut entraîner des retards de livraison, des coûts supplémentaires ou même des problèmes de conformité.

REACH, quant à lui, est un règlement européen géré par l’agence chimique européenne (ECHA) qui oblige les entreprises à enregistrer les substances chimiques qu’elles utilisent ou commercialisent. Il liste aussi les substances interdites à la vente ou dans la composition de produit à cause de leur dangerosité. L’enregistrement des substances chimiques auprès de l’ECHA dans le cadre de REACH est une obligation légale pour les entreprises qui souhaitent commercialiser des produits contenant des substances dangereuses. L’annexe XVII qui est concernée par cette table précise les restrictions applicables à la fabrication, à la mise sur le marché et à l’utilisation de certaines substances dangereuses et de certains mélanges et articles dangereux.

Ainsi, connaître la corrélation entre les codes douaniers et REACH est crucial pour les entreprises qui souhaitent commercialiser des produits chimiques de manière légale et en toute sécurité, tout en évitant les risques financiers et juridiques associés à une mauvaise classification.

Cependant, la corrélation entre les codes douaniers et REACH peut être complexe et fastidieuse à déterminer pour les entreprises. Heureusement, une table de corrélation a été publiée par la Commission européenne pour aider les entreprises à trouver le code douanier correspondant à leur produit chimique. Cette table permet aux entreprises de gagner du temps et de réduire les risques d’erreurs de classification.

 

Comment utiliser la table de corrélation pour éviter les risques légaux ?

Pour utiliser la table de corrélation, vous devez trouver le numéro CAS (Chemical Abstracts Service) de votre substance. Le numéro CAS est un identifiant unique pour chaque substance chimique qui est utilisé dans le monde entier. Une fois que vous avez le numéro CAS, vous pouvez rechercher son authentification REACH pour savoir si elle est concernée par des restrictions de l’annexe XVII puis la correspondance avec le code douanier dans la table de corrélation.

Par exemple, le sulfure d’ammonium (CAS : 12135-76-1) qui est concerné par l’entrée 10 de l’annexe XVII a le code TARIC 2830908500

À l’inverse, vous pourrez aussi, en connaissant le code douanier, vous assurer que votre substance n’a pas de restriction d’utilisation.

Il est important de noter que la table de corrélation est mise à jour régulièrement, il est donc essentiel de vérifier que vous utilisez la dernière version disponible.

 

Le registre des produits chimiques, une spécialité suisse

En Suisse, pour rester dans la légalité, nous avons ajouté une couche supplémentaire à ce qui vient d’être présenté : le registre des produits chimiques (RPC).

Le RPC est un système d’enregistrement électronique qui vise à assurer la sécurité et la transparence de l’utilisation des produits chimiques. Il a été mis en place en 2010 dans le cadre de la loi sur la protection de l’environnement (LPE), et est géré par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV).

La loi impose aux entreprises qui fabriquent, importent, distribuent ou utilisent des produits chimiques en Suisse de déclarer ses produits au RPC. Cette déclaration comprend des informations sur la composition, l’utilisation, la quantité et les dangers associés à ces produits. Les informations déclarées sont ensuite stockées dans une base de données centrale accessible aux autorités compétentes.

Le RPC a plusieurs objectifs importants, notamment :

  • Informer sur les produits chimiques : le registre collecte et conserve des informations détaillées sur les produits chimiques utilisés en Suisse, notamment leur classification, leurs propriétés physico-chimiques, leurs effets sur la santé humaine et l’environnement, ainsi que les précautions à prendre lors de leur manipulation.
  • Protéger la santé humaine et l’environnement : le registre vise à garantir la sécurité des personnes et de l’environnement en permettant une gestion efficace des produits chimiques. Il permet de recenser les substances potentiellement dangereuses et d’évaluer les risques associés à leur utilisation.
  • Réglementer et contrôler : le registre facilite la mise en œuvre des réglementations en matière de produits chimiques en fournissant des informations aux autorités compétentes et aux organismes chargés du contrôle. Il contribue ainsi à assurer la conformité des entreprises et à prévenir les abus ou les utilisations illicites de substances chimiques.
  • Encourager la substitution des substances dangereuses : en permettant aux autorités et aux entreprises de visualiser les risques associés à l’utilisation des produits chimiques, le RPC peut encourager la substitution des substances dangereuses par des alternatives plus sûres.

 

Les risques légaux pour les entreprises

Le non-respect des obligations REACH peut entraîner de graves conséquences juridiques pour les entreprises. Les amendes peuvent s’élever à plusieurs milliers d’euros et peuvent être assorties de sanctions supplémentaires telles que des restrictions de commercialisation ou l’interdiction de commercialiser des produits contenant des substances chimiques non enregistrées. Les entreprises risquent également de subir des atteintes à leur réputation, qui peuvent être difficiles à rattraper.

Le non-respect des règles douanières peut également entraîner des conséquences juridiques importantes pour les entreprises. En cas de classification incorrecte d’un produit, celles-ci peuvent être confrontées à des retards de livraison, à des coûts supplémentaires et même à des procédures judiciaires. En outre, les entreprises risquent de perdre leur licence douanière, ce qui peut les empêcher de commercer à l’étranger.

En cas de non-respect des obligations de déclaration au RPC, les entreprises peuvent également faire face à des amendes et à d’autres sanctions.

 

Ne prenez pas de risques inutiles en matière de réglementation

En conclusion, la commercialisation, l’import et l’export de produits chimiques sont soumis à des règles strictes qui peuvent varier en fonction des différents systèmes de classification en vigueur. Les codes douaniers, REACH et le RPC suisse sont autant de réglementations qui imposent des obligations légales aux entreprises qui souhaitent importer ou exporter des produits chimiques.

Ces démarches peuvent être complexes et fastidieuses, et les risques juridiques et financiers associés à une mauvaise classification ou à une non-conformité aux obligations légales sont très importants.

Il convient également de souligner que la table de corrélation de l’Union européenne peut s’avérer être un outil très utile pour les entreprises qui souhaitent importer ou exporter des produits chimiques. Les autorités européennes méritent d’ailleurs des félicitations pour avoir mis en place un tel outil de référence qui permet de faciliter les démarches administratives complexes liées à la réglementation sur les produits chimiques.

Toutefois, compte tenu de la complexité des réglementations et des enjeux en matière de sécurité, il peut être judicieux de faire appel à des spécialistes pour accompagner les entreprises dans leurs démarches.

Pénurie de main-d’œuvre en Suisse ? Et qu’en est-il des 50+ ?

Le chômage des 50+ en chiffre

Aujourd’hui, je vais me permettre de sortir un peu de mes thèmes de prédilections. En effet, comme membre du Comité de l’Association DuoL, une mesure du travail qui met en relation des demandeurs d’emploi de 50+ avec des Mentors bénévoles dans le cadre d’un programme de 6 mois de mentorat (www.duol.ch), je ne peux que constater qu’à l’heure où nous parlons de pénurie de main-d’œuvre, de nombreux profils qualifiés sont en recherche de poste et ne sont même pas convoqués à des entretiens. Et ce, malgré leurs excellentes qualifications. Pourtant, en tant qu’entrepreneur, lorsqu’il a fallu engager mon premier employé, je n’ai pas hésité. Il avait plus de 50 ans. Le grand avantage est qu’il a été autonome et productif dès le premier jour. Aussi, son implication dans l’entreprise était sans faille, tant il était reconnaissant d’avoir retrouvé du travail.

Nous parlons à ce jour d’environ 120’000 postes vacants sur l’ensemble de la Suisse, et ce, dans tous les domaines. Le chômage, quant à lui, enregistre des taux historiquement bas, oscillant à 2,2 %.

Si l’on se penche plus en détail sur ces chiffres, nous remarquons qu’en valeur absolue 96’000 personnes sont inscrites dans un Office régional de placement (décembre 2022) et sont actuellement en recherche active d’emploi, notamment dans la tranche d’âge des 50 ans et plus, qui représente plus de 29’000 personnes en Suisse et qui est durement touchée par le chômage longue durée (plus de 12 mois).

En fin de compte, est-ce un problème d’adéquation entre les profils au chômage et le marché de l’emploi ? Est-ce que les recruteurs font la fine bouche sur les profils recherchés ?

Le chômage des 50 +

Reprenons d’abord la problématique du chômage chez les personnes de 50 ans et plus. En effet, de nombreux articles paraissent régulièrement sur le sujet et alors que le débat sur l’augmentation de l’âge des retraites se fait entendre, il semble effectivement judicieux d’aborder cette question.

Les personnes de 50 ans et plus ne sont pas davantage touchées que les autres tranches d’âges par le chômage. Cependant, elles se trouvent dans la catégorie qui peine le plus à retrouver de l’emploi et qui tombe bien souvent dans un chômage dit « de longue durée » (plus d’un an, les 50 ans et plus représentent 54 % des chômeurs « longue durée »).

Lorsqu’elles atteignent leur fin de droit, si elles ont suffisamment d’épargne (ce qui est souvent le cas pour des personnes en fin de carrière), elles n’auront plus droit à aucun filet social et devront grignoter leurs économies avant de pouvoir prétendre à un soutien du revenu d’insertion (RI). Ceci a pour effet de les précariser avant leur retraite, ne leur permettant plus d’être autonomes dans leurs vieux jours.

De plus, il a été démontré une corrélation entre la perte d’emploi dès l’âge de 50 ans et l’apparition de problèmes de santé, ce qui met davantage de pression sur le système des assurances pour soutenir ces personnes.

Les 50 +, plus employables?

Et pourtant… les personnes de 50 ans et plus présentent de nombreux avantages sur le marché de l’emploi. Tout d’abord, elles sont fidèles et engagées dans leur poste (bien davantage que la jeune génération, plus volatile). De plus, elles apportent en général une grande expérience, des parcours riches et un réseau non négligeable. Leur âge est gage de maturité permettant une prise de hauteur et une réflexion stratégique moins impulsive et axée sur le long terme.

Quant à la digitalisation, balayons un peu l’argument selon lequel elles ne seraient pas habiles. Les débuts d’internet datent des années 1990-2000. Ainsi, les personnes de 50 ans et plus travaillent depuis plus de 25 ans avec ces technologies.

Regardons encore du côté des salaires, qui devraient être plus élevés pour les personnes de 50 ans et plus. Les charges sociales du 2e pilier s’élèvent effectivement avec l’âge de l’employé. Cependant, n’oublions pas que celles-ci se situent en moyenne à 15 % dès l’âge de 45 ans et qu’elles n’augmentent qu’à 18 % dès 55 ans. De plus, ce coût fait partie de la base de la négociation salariale et ne devrait en aucun cas être un argument limitant à compétences égales.

Le rôle à jouer du recruteur

Aujourd’hui, les systèmes de recrutement, parfois totalement digitalisés, empêchent de voir l’humain qui se cache derrière un CV. Ainsi, les algorithmes simplifient certes le travail des recruteurs, mais sont aussi un piège qui élimine de nombreux excellents profils à cause de critères filtrants rigides, voire discriminatoires.

Le schéma d’une formation unique conduisant à un seul chemin de carrière est aujourd’hui complètement obsolète. Les parcours dits « atypiques » et non linéaires sont de plus en plus une norme et sont d’ailleurs une grande richesse pour les recruteurs. Les profils possédant plusieurs cordes à leurs arcs sont plus rapides dans leur apprentissage, plus orientés initiatives et ont, en général, une meilleure vue d’ensemble, car davantage des compétences transversales.

Le recruteur décide d’embrasser une carrière dans les Ressources humaines, non pas pour considérer les gens tels des robots, mais plutôt pour cette notion « d’humanité », dans laquelle il est primordial de comprendre le profil de l’employé, soit dans sa globalité et non pas uniquement au regard de ses compétences professionnelles strictes.

Manque de temps, me direz-vous ? Dans ce cas, il est grand temps de revoir une fois de plus nos modèles d’entreprise, car, à l’heure où nous parlons de RSE, d’économie circulaire et de bien-être au travail, ne serait-ce pas justement aux professionnels des ressources humaines d’assurer ce pan ?

Remettons l’humain au centre

Ainsi, pour revenir aux questions posées en préambule : si les personnes de 50 ans et plus peinent à retrouver un emploi une fois au chômage, je pense surtout qu’il s’agit d’un manque de volonté du marché du travail et de connaissances de la plus-value des professionnels de 50 ans et plus. Le recrutement d’un employé de 50 ans ou plus présentera autant d’avantages que de désavantages que celui d’un jeune diplômé. À voir ce que requiert réellement la fonction et le cahier des charges, mais aussi l’environnement de l’entreprise, l’équipe, le style de management et les perspectives de l’organisation. En sus, une personne d’expérience amène avec elle des « soft skills » qu’un plus jeune n’aura souvent pas encore eu le temps d’accumuler. Mon expérience en tout cas encourage chacune et chacun à voir le grand potentiel des personnes d’expérience, malheureusement sur le banc du chômage suite à un aléa de la vie, et à leur redonner une place active sur le terrain. Elles sont déjà entraînées, elles n’attendent plus qu’à taper dans le ballon et à atteindre les buts de l’entreprise. Il ne s’agit pas de tendre la main, mais d’un contrat qui permettra tant à l’employeur qu’à l’employer de progresser.

Sources :
https://www.seco.admin.ch/dam/seco/fr/dokumente/Publikationen_Dienstleistungen/Publikationen_Formulare/Arbeit/Arbeitslosenversicherung/Die%20Lage%20auf%20dem%20Arbeitsmarkt/arbeitsmarkt_2022/alz_12_2022.pdf.download.pdf/PRESSEDOK2212_F.pdf

https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/actualites/quoi-de-neuf.assetdetail.24305961.html

https://www.bsv.admin.ch/bsv/fr/home/assurances-sociales/bv/grundlagen-und-gesetze/grundlagen/sinn-und-zweck.html

Comment des politiciens ont cru favoriser l’économie circulaire !

L’OLED, c’est quoi ?

L’Ordonnance sur la limitation et l’élimination des déchets (OLED), entrée en vigueur en 2015, régit la gestion des déchets en Suisse dans le but de protéger les êtres vivants et l’environnement. Elle définit les normes de fonctionnement des installations d’élimination des déchets, telles que les usines de valorisation thermique (usines d’incinération), ainsi que les conditions de mise en décharge des déchets ne pouvant pas être incinérés (gravats, terres d’excavation).

En avril 2022, l’OLED a été révisée dans le but de favoriser l’économie circulaire. Dans ce sens, elle privilégie la « valorisation matière » à la « valorisation thermique ». En d’autres termes, on préfère donner une seconde vie au déchet (qui n’en est plus un) au lieu de l’incinérer ou de le mettre en décharge. Cette modification a permis aux politiciens ayant contribué à la rédaction de la nouvelle ordonnance de se targuer d’avoir promu l’économie circulaire. Or, si vous vous penchez un peu plus sur cette loi, vous réaliserez qu’il s’agit en fait d’une modification de façade et je vais vous expliquer pourquoi tout de suite.

Quels déchets sont concernés ?

De manière générale, l’OLED vise tous les déchets ménagers, de chantier, d’excavation ou les biodéchets. Tout autre déchet, dit spéciaux (par ex. produits chimiques, pneus, déchets électroniques, huiles alimentaires…) sont soumis à l’Ordonnance sur les mouvements de déchets (OmoD) — donc exclus de l’OLED. Parmi les déchets soumis à l’OLED, certains ont une finalité déjà définie, que la modification de l’Ordonnance ne change pas. Les déchets ménagers ainsi que les autres déchets combustibles doivent être directement brûlés dans des installations adéquates. Quant aux biodéchets, ils doivent être valorisés pour faire du méthane ou du compost.

La modification de l’OLED ne concerne donc que les déchets de chantier et les matériaux d’excavation. Ces derniers, s’ils ne sont pas pollués, sont soit mis en décharge, soit triés pour être valorisés/réutilisés, la deuxième option n’étant pas encouragée avant la modification de l’OLED, mais représentent-ils une grande part des déchets ?

De combien de déchets parle-t-on ?

La Suisse produit 80 à 90 millions de tonnes de déchets par année (source : https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/dechets/en-bref.html). 83 % sont des déchets de chantier et d’excavation, ce qui représente 74 millions de tonnes par année. Sur ces 74 mio t, les matériaux d’excavation (soit du sol) représentent 57 mio t (64 % des déchets suisses). Autant de déchets qui seront réutilisés tels quels ou mis en décharge s’ils sont trop pollués — notons tout de même que des solutions commencent à se développer pour dépolluer les sols. Les 17 mio t restantes, soit 19 % des déchets suisses représentent les déchets de chantier qui doivent, dès lors et selon la nouvelle ordonnance, faire l’objet d’une valorisation matière. Sachant qu’un an avant la modification de l’OLED, soit en mai 2021 (toujours selon la même source), 70 % des déchets de chantier étaient déjà recyclés. La modification de l’OLED ne concerne donc qu’environ 5 mio t par an (5,6 % des déchets suisses).

 

 

 

Vous allez me dire que c’est énorme et c’est vrai. Or, la question est : pourquoi cette part de déchets n’est pas valorisée aujourd’hui, si 70 % des déchets le sont déjà ?

Il est fort probable que cette part échappe à la valorisation, car elle se rapporte à des produits de mauvaise qualité ou pollués, qui seront soit valorisés thermiquement, soit mis en décharge, faute d’alternative viable. Une logique que la nouvelle ordonnance ne va d’ailleurs pas remettre en question, puisqu’elle prévoit que si la valorisation matière n’est pas économiquement viable, la valorisation thermique ou la mise en décharge reste autorisée.

En résumé, la modification de l’OLED a été faite pour que les 30 % de déchets de chantier qui ne sont pas recyclés chaque année en Suisse soient encouragés à l’être à l’avenir, sans se demander pourquoi ils ne l’étaient pas jusqu’à aujourd’hui.

Voilà pourquoi j’estime que cette loi a été modifiée pour donner bonne conscience à certains politiciens, sans chercher à comprendre le système.

Comment mieux faire ?

Rappelez-vous au début de ce papier, je mentionnais les déchets spéciaux. En 2020, ces déchets représentaient 1,8 mio t (source : https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/espace-environnement/indicateurs-environnement/tous-les-indicateurs/emissions-et-dechets/dechets-speciaux.html), soit 2 % seulement de la totalité des déchets produits en Suisse. Cependant, l’impact environnemental pour la production de ces matières est bien plus élevé que celui pour la production des matériaux de chantier. Leur élimination est par conséquent une aberration lorsqu’on sait qu’elles peuvent être réutilisées. Toutefois, ces déchets étant soumis à l’OMoD, il est pratiquement impossible de les valoriser. L’OMoD impose, pour des raisons de sécurité, que ces déchets soient détruits ou récupérés dans une installation prévue à cet effet. À partir du moment où vous avez qualifié votre sous-produit de fabrication de « déchet », vous devez abandonner l’idée de lui faire passer une frontière ou de le revendre à une industrie qui en aurait besoin comme matière première.

À cause des embûches administratives, seuls quelques acteurs valorisent les déchets spéciaux. Souvent, cette valorisation passe par une étape de purification, avec pour corollaire un coût considérable en énergie et en matières premières et qui ne s’avère pas forcément utile. C’est pourquoi la grande majorité de ces déchets ne sont pas valorisés et que leur impact est probablement plus grand que les 5 mio t de déchets de chantier actuellement non valorisés, visés par la nouvelle OLED.

Une modification harmonieuse de toutes les lois régissant les déchets pour favoriser la valorisation matière serait bienvenue. Pour commencer, il faudrait probablement changer la définition donnée au « déchet » selon son utilisation à destination. En cas d’élimination, nous parlerions effectivement de déchet, alors qu’en cas de réemploi, nous parlerions de matière première. À bon entendeur.

Le greenwashing est mort, vive le greenwashing !

 

Bienvenue dans le Blog « Circulez, il y a à voir ! ». Je vous parlerai ici principalement de mes thèmes de prédilection : l’économie circulaire, la création de valeur non monétaire et la mobilité.

Pour ce premier article, je vous propose la communication verte et pourquoi nous devrions moins crier au greenwashing.

Le rôle de l’industrie

Il est clair que chacun de nous doit faire sa part pour réduire l’impact de l’activité humaine sur l’environnement. Ceci est d’ailleurs parfaitement représenté dans l’allégorie du colibri, que j’analyserai sûrement lors d’un prochain article. Il est aussi évident que les entreprises ont un rôle à jouer, qui peut être encore plus grand que le nôtre. Le but d’une entreprise est de vendre ses produits ou services. Nous, consommateurs, par nos choix, pouvons influencer la politique environnementale d’une entreprise. Nous avons un certain pouvoir. Vous pouvez approfondir cet aspect en lisant l’article suivant du Guardian « Why industry is going green on the quiet ». Nous allons maintenant voir comment utiliser ce pouvoir.

Les craintes de l’industrie

Si vous avez lu l’article ci-dessus, vous aurez compris que deux raisons principales poussent les entreprises à ne pas prendre de mesures pour réduire leur impact ou à ne surtout pas communiquer dessus. Premièrement, il y a la crainte de perdre les clients qui feraient rimer « écologie » avec « hors de prix ». Il est sûr que certains exemples, tels que les produits bio, poussent à cette conclusion, mais bien souvent, une bonne mesure écologique est une bonne mesure économique. Il n’y a donc aucune raison que des mesures de réduction d’impact conduisent à une augmentation de prix ou à une diminution de la qualité du produit ou service.

De l’autre côté, les entreprises redoutent les accusations de « greenwashing », ou que soit pointée du doigt la part des activités qui, elles, n’auraient pas (encore ?) profité d’actions allant dans le sens d’une réduction de l’empreinte environnementale.

Nous pouvons changer cela, voici comment.

Le « greenwashing » c’est quoi ? Définition :

Tout d’abord, mettons-nous d’accord sur un point. Le « greenwashing» consiste à communiquer sur des mesures de diminution de son impact environnemental alors que réellement rien n’a été fait. Par exemple, lorsqu’un fast food change la couleur de son logo du rouge au vert. Maintenant, si de vraies actions sont mises en œuvre et que l’entreprise se limite à communiquer sur ces dernières, même si une autre part de son activité reste polluante (n’oublions pas que toute activité amène une part de pollution), il n’y a alors pas « greenwashing », car l’effet est concret. Par ailleurs, il ne faut pas non plus que la part du budget publicitaire de l’entreprise dédiée à mettre en avant ses activités « vertes » soit disproportionnée par rapport à l’effet réel de la mesure.

De manière générale, je dirais qu’il faut considérer avec bienveillance toutes les actions qui sont entreprises et qui ont une réelle retombée positive. Ce n’est pas en critiquant les individus et les entités qui déploient des efforts, même s’ils ne sont pas complets, que nous arriverons à nos fins.

Maintenant que ceci est précisé, voyant comment nous pouvons changer les choses.

Le pouvoir du consommateur.

Pour mieux comprendre le message, permettez-moi d’utiliser une image que tout amoureux de la montagne comprendra.

Lors d’une promenade, si mon partenaire de cordée ramasse un déchet trouvé à ses pieds et que je lui rétorque d’emblée : « C’est bien, tu as ramassé un plastique, mais cela ne sert à rien, car tu portes une veste imperméable qui laisse du déperlant dans la nature dès qu’il pleut et tes semelles déposent des microparticules de caoutchouc en marchant ! », gageons qu’il ne ramassera pas le prochain déchet qu’il croisera et qu’il continuera à porter sa veste et ses chaussures. Par contre, si je le félicite pour son geste, il y a fort à parier qu’il ramassera le déchet suivant et ainsi de suite. Son impact global ne sera donc pas nul, mais diminué. Et la propreté de nos chemins de montagne en sera améliorée.

Par nos paroles, nous pouvons influencer le comportement de notre ami vers une plus grande protection de l’environnement ou, au contraire, vers un dédain plus grand. Cette influence, vous l’avez aussi, en tant que consommateurs, avec les entreprises en les accusant de greenwashing ou, au contraire, en les encourageant dans les actions qu’elles entreprennent.

Or, il vaut mieux qu’une entreprise réduise son impact dans un domaine d’activité spécifique plutôt qu’elle n’agisse nulle part. N’est-ce pas ? Nul doute que les premières actions menées auront déjà un effet réel et mesurable sur l’environnement.

Ensuite, poussée par le bilan (environnemental, social et économique) positif de ces premières actions, et non pas découragée par les critiques, l’entreprise ne voudra qu’une chose : continuer sur cette voie et s’améliorer encore. Elle entrera alors dans un cercle vertueux.

Le pouvoir du consommateur est entre nos mains : encourager toutes les actions des entreprises, même mineures, qui tendent à limiter l’impact de ses activités sur l’environnement. Car en tant que consommateur, nous sommes aussi acteur.

Dans un prochain article, j’expliquerai comment définir les actions qui ont le plus d’impact pour une entreprise et comment mesurer cet impact.