La légende du colibri, une allégorie pour faire sa part

De la légende à la pratique : le colibri, modèle d’entreprise durable

La légende du colibri est souvent citée comme une parabole sur l’importance des petits gestes. Comment cette légende peut-elle servir de modèle aux entreprises cherchant à devenir plus durables ? Cet article explore des façons concrètes d’intégrer les leçons du colibri dans votre entreprise.

La légende du colibri

L’allégorie du colibri est souvent attribuée à une légende amérindienne, largement popularisée par Pierre Rabhi. Cette allégorie est utilisée pour illustrer l’idée que chaque petit geste compte quand il s’agit de faire face à une grande crise, comme le changement climatique ou la dégradation de l’environnement.

Dans cette histoire, un incendie de forêt se déclenche et tous les animaux fuient, sauf un colibri qui fait des allers-retours entre une source d’eau et l’incendie, en essayant d’éteindre le feu goutte par goutte. Un autre animal lui demande pourquoi il fait cela, arguant que son effort est futile. Le colibri répond qu’il fait sa part.

L’urgence d’agir est au cœur de cette fable du colibri. Face à une situation incendiaire, attendre que les autres agissent ou se sentir impuissant ne fait qu’aggraver les choses. L’allégorie nous encourage à prendre des mesures, aussi minuscules soient-elles, car chaque action a un impact.

Faire sa part : qu’est-ce que cela signifie pour une entreprise ?

Face à l’ampleur des problèmes environnementaux, comme le changement climatique, les entreprises peuvent se sentir impuissantes et ne pas savoir par où commencer, tout en doutant de l’impact de leurs actions. Tout comme les animaux de la forêt dans la légende, il est facile de se sentir paralysé.

Faire sa part, comme le colibri, signifie que chaque employé, chaque département et chaque initiative peuvent contribuer, au sein d’une entreprise, à un objectif plus vaste de durabilité. Il ne s’agit pas seulement de grands changements ; parfois, des gestes simples et dérisoires comme réduire l’utilisation du papier ou éteindre les lumières peuvent avoir un impact significatif lorsqu’ils sont adoptés à grande échelle.

Comment cette allégorie inspire-t-elle le leadership en entreprise ?

Dans une entreprise, le leadership doit être le premier à adopter l’approche du colibri. Cela implique de mettre en place des politiques et des initiatives qui encouragent chaque employé à agir de manière écologiquement responsable. Pour instaurer une telle culture, le leadership doit montrer l’exemple. Des programmes de formation, des incitatifs et une communication transparente sur les objectifs environnementaux peuvent encourager les employés à agir en colibris au sein de leur organisation.

Mesurer son impact : leçon de cette légende amérindienne

Comme le colibri cherchant à éteindre le feu avec quelques gouttes d’eau, il est important pour les entreprises de mesurer l’impact de leurs actions. Cela peut être fait à travers des audits environnementaux, des bilans carbone et des suivis réguliers des objectifs de durabilité.

La mise en place de KPIs environnementaux peut aider à mesurer l’impact des actions écoresponsables. Cela permet non seulement de quantifier les efforts, mais aussi d’ajuster les stratégies pour un impact maximal.

Éteindre les flammes : les initiatives écologiques au sein de l’entreprise

Adopter la philosophie du colibri peut se traduire par plusieurs actions concrètes, par exemple :

1.        Réduire sa consommation d’eau : éviter le gaspillage, en utilisant un système de récupération d’eau de pluie.

2.       Créer un plan de mobilité : privilégier les transports en commun, le vélo ou le covoiturage pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de ses déplacements.

3.       Mettre en place un système de gestion des déchets efficace : opter pour un système de tri sélectif, acheter des produits recyclables et composter les déchets organiques permettent de réduire la quantité de déchets envoyés en décharge.

4.       S’engager dans des projets locaux : participer à des initiatives citoyennes ou à des associations pour soutenir des projets environnementaux et écologiques au niveau local ou encourager ses employés à le faire, quitte à leur donner du temps pour cela.

5.       Économiser l’énergie et utiliser des énergies renouvelables : éteindre les appareils électriques en veille, privilégier les ampoules à LED, utiliser des thermostats pour réguler la température, installer des panneaux solaires thermiques ou photovoltaïques, etc.

6.       Acheter de manière responsable : encourager une consommation plus durable et éthique et faire transparaître cela dans ses appels d’offres.

Ce ne sont que quelques exemples d’actions concrètes qui peuvent être entreprises pour mettre en pratique la philosophie du colibri. L’important est de faire sa part, aussi petite soit-elle, en fonction de ses possibilités et de ses ressources. Il est aussi question d’aligner les actions avec la mission et la vision de l’entreprise.

Le colibri et la collaboration en entreprise

La légende du colibri met en lumière l’importance de la collaboration. Tout comme le petit oiseau ne peut pas éteindre le feu seul, une entreprise a besoin de l’engagement de chaque employé pour atteindre ses objectifs en matière de durabilité.

Les défis environnementaux et sociaux que nous affrontons sont complexes et nécessitent souvent des solutions qui dépassent les capacités d’une seule organisation. En collaborant, les entreprises peuvent partager des ressources, des compétences et des connaissances pour atteindre des objectifs communs. De plus, il est de plus en plus reconnu que la durabilité est non seulement bénéfique pour la planète, mais aussi pour les résultats financiers à long terme.

Conclusion : comment le colibri peut transformer votre entreprise ?

Dans le monde des affaires d’aujourd’hui, le message du colibri n’a jamais été aussi pertinent. Collaborer permet non seulement de résoudre des problèmes complexes, mais aussi de créer un impact durable. Cependant, il est crucial que ces actions collaboratives soient alignées avec la mission et la vision de chaque entreprise participante. Un alignement fort entre ces collaborations et les valeurs fondamentales de l’entreprise assure non seulement la cohérence et l’intégrité de l’initiative, mais augmente également les chances de succès à long terme. Il sert aussi à renforcer la marque de l’entreprise, à motiver les employés et à attirer des clients et des investisseurs qui partagent les mêmes valeurs. En fin de compte, lorsque la mission et la vision sont en phase avec des actions collaboratives, les entreprises ont la possibilité non seulement de faire du bien pour la planète, mais aussi de créer une valeur durable pour elles-mêmes et pour l’ensemble des parties prenantes.

En adoptant l’esprit du colibri, les entreprises ne font pas seulement leur part individuelle ; elles contribuent à un mouvement plus large vers un avenir plus durable et équitable pour tous.

Points à retenir :

·         L’action individuelle au sein d’une entreprise peut cumulativement mener à un impact significatif.

·         Instaurer une culture du colibri nécessite un engagement du leadership et des employés.

·         Mesurer l’impact permet de mieux orienter les efforts futurs.

·         Malgré les défis et les critiques, faire sa part demeure un principe puissant pour un avenir plus durable.

L’adoption du modèle du colibri peut transformer la manière dont les entreprises abordent les défis environnementaux, encourageant chaque individu à contribuer à un futur plus vert et durable.

Le greenwashing est mort, vive le greenwashing !

 

Bienvenue dans le Blog « Circulez, il y a à voir ! ». Je vous parlerai ici principalement de mes thèmes de prédilection : l’économie circulaire, la création de valeur non monétaire et la mobilité.

Pour ce premier article, je vous propose la communication verte et pourquoi nous devrions moins crier au greenwashing.

Le rôle de l’industrie

Il est clair que chacun de nous doit faire sa part pour réduire l’impact de l’activité humaine sur l’environnement. Ceci est d’ailleurs parfaitement représenté dans l’allégorie du colibri, que j’analyserai sûrement lors d’un prochain article. Il est aussi évident que les entreprises ont un rôle à jouer, qui peut être encore plus grand que le nôtre. Le but d’une entreprise est de vendre ses produits ou services. Nous, consommateurs, par nos choix, pouvons influencer la politique environnementale d’une entreprise. Nous avons un certain pouvoir. Vous pouvez approfondir cet aspect en lisant l’article suivant du Guardian « Why industry is going green on the quiet ». Nous allons maintenant voir comment utiliser ce pouvoir.

Les craintes de l’industrie

Si vous avez lu l’article ci-dessus, vous aurez compris que deux raisons principales poussent les entreprises à ne pas prendre de mesures pour réduire leur impact ou à ne surtout pas communiquer dessus. Premièrement, il y a la crainte de perdre les clients qui feraient rimer « écologie » avec « hors de prix ». Il est sûr que certains exemples, tels que les produits bio, poussent à cette conclusion, mais bien souvent, une bonne mesure écologique est une bonne mesure économique. Il n’y a donc aucune raison que des mesures de réduction d’impact conduisent à une augmentation de prix ou à une diminution de la qualité du produit ou service.

De l’autre côté, les entreprises redoutent les accusations de « greenwashing », ou que soit pointée du doigt la part des activités qui, elles, n’auraient pas (encore ?) profité d’actions allant dans le sens d’une réduction de l’empreinte environnementale.

Nous pouvons changer cela, voici comment.

Le « greenwashing » c’est quoi ? Définition :

Tout d’abord, mettons-nous d’accord sur un point. Le « greenwashing» consiste à communiquer sur des mesures de diminution de son impact environnemental alors que réellement rien n’a été fait. Par exemple, lorsqu’un fast food change la couleur de son logo du rouge au vert. Maintenant, si de vraies actions sont mises en œuvre et que l’entreprise se limite à communiquer sur ces dernières, même si une autre part de son activité reste polluante (n’oublions pas que toute activité amène une part de pollution), il n’y a alors pas « greenwashing », car l’effet est concret. Par ailleurs, il ne faut pas non plus que la part du budget publicitaire de l’entreprise dédiée à mettre en avant ses activités « vertes » soit disproportionnée par rapport à l’effet réel de la mesure.

De manière générale, je dirais qu’il faut considérer avec bienveillance toutes les actions qui sont entreprises et qui ont une réelle retombée positive. Ce n’est pas en critiquant les individus et les entités qui déploient des efforts, même s’ils ne sont pas complets, que nous arriverons à nos fins.

Maintenant que ceci est précisé, voyant comment nous pouvons changer les choses.

Le pouvoir du consommateur.

Pour mieux comprendre le message, permettez-moi d’utiliser une image que tout amoureux de la montagne comprendra.

Lors d’une promenade, si mon partenaire de cordée ramasse un déchet trouvé à ses pieds et que je lui rétorque d’emblée : « C’est bien, tu as ramassé un plastique, mais cela ne sert à rien, car tu portes une veste imperméable qui laisse du déperlant dans la nature dès qu’il pleut et tes semelles déposent des microparticules de caoutchouc en marchant ! », gageons qu’il ne ramassera pas le prochain déchet qu’il croisera et qu’il continuera à porter sa veste et ses chaussures. Par contre, si je le félicite pour son geste, il y a fort à parier qu’il ramassera le déchet suivant et ainsi de suite. Son impact global ne sera donc pas nul, mais diminué. Et la propreté de nos chemins de montagne en sera améliorée.

Par nos paroles, nous pouvons influencer le comportement de notre ami vers une plus grande protection de l’environnement ou, au contraire, vers un dédain plus grand. Cette influence, vous l’avez aussi, en tant que consommateurs, avec les entreprises en les accusant de greenwashing ou, au contraire, en les encourageant dans les actions qu’elles entreprennent.

Or, il vaut mieux qu’une entreprise réduise son impact dans un domaine d’activité spécifique plutôt qu’elle n’agisse nulle part. N’est-ce pas ? Nul doute que les premières actions menées auront déjà un effet réel et mesurable sur l’environnement.

Ensuite, poussée par le bilan (environnemental, social et économique) positif de ces premières actions, et non pas découragée par les critiques, l’entreprise ne voudra qu’une chose : continuer sur cette voie et s’améliorer encore. Elle entrera alors dans un cercle vertueux.

Le pouvoir du consommateur est entre nos mains : encourager toutes les actions des entreprises, même mineures, qui tendent à limiter l’impact de ses activités sur l’environnement. Car en tant que consommateur, nous sommes aussi acteur.

Dans un prochain article, j’expliquerai comment définir les actions qui ont le plus d’impact pour une entreprise et comment mesurer cet impact.