Le greenwashing est mort, vive le greenwashing !

 

Bienvenue dans le Blog « Circulez, il y a à voir ! ». Je vous parlerai ici principalement de mes thèmes de prédilection : l’économie circulaire, la création de valeur non monétaire et la mobilité.

Pour ce premier article, je vous propose la communication verte et pourquoi nous devrions moins crier au greenwashing.

Le rôle de l’industrie

Il est clair que chacun de nous doit faire sa part pour réduire l’impact de l’activité humaine sur l’environnement. Ceci est d’ailleurs parfaitement représenté dans l’allégorie du colibri, que j’analyserai sûrement lors d’un prochain article. Il est aussi évident que les entreprises ont un rôle à jouer, qui peut être encore plus grand que le nôtre. Le but d’une entreprise est de vendre ses produits ou services. Nous, consommateurs, par nos choix, pouvons influencer la politique environnementale d’une entreprise. Nous avons un certain pouvoir. Vous pouvez approfondir cet aspect en lisant l’article suivant du Guardian « Why industry is going green on the quiet ». Nous allons maintenant voir comment utiliser ce pouvoir.

Les craintes de l’industrie

Si vous avez lu l’article ci-dessus, vous aurez compris que deux raisons principales poussent les entreprises à ne pas prendre de mesures pour réduire leur impact ou à ne surtout pas communiquer dessus. Premièrement, il y a la crainte de perdre les clients qui feraient rimer « écologie » avec « hors de prix ». Il est sûr que certains exemples, tels que les produits bio, poussent à cette conclusion, mais bien souvent, une bonne mesure écologique est une bonne mesure économique. Il n’y a donc aucune raison que des mesures de réduction d’impact conduisent à une augmentation de prix ou à une diminution de la qualité du produit ou service.

De l’autre côté, les entreprises redoutent les accusations de « greenwashing », ou que soit pointée du doigt la part des activités qui, elles, n’auraient pas (encore ?) profité d’actions allant dans le sens d’une réduction de l’empreinte environnementale.

Nous pouvons changer cela, voici comment.

Le « greenwashing » c’est quoi ? Définition :

Tout d’abord, mettons-nous d’accord sur un point. Le « greenwashing» consiste à communiquer sur des mesures de diminution de son impact environnemental alors que réellement rien n’a été fait. Par exemple, lorsqu’un fast food change la couleur de son logo du rouge au vert. Maintenant, si de vraies actions sont mises en œuvre et que l’entreprise se limite à communiquer sur ces dernières, même si une autre part de son activité reste polluante (n’oublions pas que toute activité amène une part de pollution), il n’y a alors pas « greenwashing », car l’effet est concret. Par ailleurs, il ne faut pas non plus que la part du budget publicitaire de l’entreprise dédiée à mettre en avant ses activités « vertes » soit disproportionnée par rapport à l’effet réel de la mesure.

De manière générale, je dirais qu’il faut considérer avec bienveillance toutes les actions qui sont entreprises et qui ont une réelle retombée positive. Ce n’est pas en critiquant les individus et les entités qui déploient des efforts, même s’ils ne sont pas complets, que nous arriverons à nos fins.

Maintenant que ceci est précisé, voyant comment nous pouvons changer les choses.

Le pouvoir du consommateur.

Pour mieux comprendre le message, permettez-moi d’utiliser une image que tout amoureux de la montagne comprendra.

Lors d’une promenade, si mon partenaire de cordée ramasse un déchet trouvé à ses pieds et que je lui rétorque d’emblée : « C’est bien, tu as ramassé un plastique, mais cela ne sert à rien, car tu portes une veste imperméable qui laisse du déperlant dans la nature dès qu’il pleut et tes semelles déposent des microparticules de caoutchouc en marchant ! », gageons qu’il ne ramassera pas le prochain déchet qu’il croisera et qu’il continuera à porter sa veste et ses chaussures. Par contre, si je le félicite pour son geste, il y a fort à parier qu’il ramassera le déchet suivant et ainsi de suite. Son impact global ne sera donc pas nul, mais diminué. Et la propreté de nos chemins de montagne en sera améliorée.

Par nos paroles, nous pouvons influencer le comportement de notre ami vers une plus grande protection de l’environnement ou, au contraire, vers un dédain plus grand. Cette influence, vous l’avez aussi, en tant que consommateurs, avec les entreprises en les accusant de greenwashing ou, au contraire, en les encourageant dans les actions qu’elles entreprennent.

Or, il vaut mieux qu’une entreprise réduise son impact dans un domaine d’activité spécifique plutôt qu’elle n’agisse nulle part. N’est-ce pas ? Nul doute que les premières actions menées auront déjà un effet réel et mesurable sur l’environnement.

Ensuite, poussée par le bilan (environnemental, social et économique) positif de ces premières actions, et non pas découragée par les critiques, l’entreprise ne voudra qu’une chose : continuer sur cette voie et s’améliorer encore. Elle entrera alors dans un cercle vertueux.

Le pouvoir du consommateur est entre nos mains : encourager toutes les actions des entreprises, même mineures, qui tendent à limiter l’impact de ses activités sur l’environnement. Car en tant que consommateur, nous sommes aussi acteur.

Dans un prochain article, j’expliquerai comment définir les actions qui ont le plus d’impact pour une entreprise et comment mesurer cet impact.