Autoroute ou Impasse ? Être ou ne pas être trop compétent : telle est la question.

En guise d’introduction, une conversation avec mon client après un “comité de projet” sur un projet connexe au mien.
Le chef de projet a eu clairement du mal à expliciter sa feuille de route, ou tout simplement à nous captiver ou à nous convaincre d’une réelle maîtrise de son sujet . À sa décharge, le sujet de fond est de l’ingénierie technique et l’ampleur du projet le rend assez complexe. Mon client, sponsor de cet autre projet, a patiemment attendu pendant que ce chef de projet cherchait (parfois en vain) des réponses à ses questions élémentaires ou un peu plus précises. Je note consciencieusement tous les points sur lesquels nous allons devoir revenir par mail qui n’ont pu être répondu en séance. 

Fin de la séance, échanges informels avec mon client qui me connaît bien et sait comment je gère mes propres comités de projet et de pilotage depuis plus de 8 mois : “Tu vois, cet autre projet aurait vraiment besoin que tu le formes !” me dit-il avec un grand sourire.
Il poursuit avec un ton grave et l’air très sérieux “Sincèrement, vu le standard de médiocrité du marché en gestion de projet et vu tes capacités, tu as un boulevard ! Non, tu as même une autoroute !”

Je ne peux me contenter d’un sourire gêné et lui confie ma vérité : “Ma réalité c’est plutôt une ruelle, une petite venelle même et certainement pas une autoroute, et encore, j’ai toujours un sérieux doute que ce petit bout de route ne se termine pas en impasse.”

Il rigole – peut être me croyant emprunt d’humilité ou alors un peu gêné que je ne partage pas son enthousiasme, je ne saurai jamais !- puis nous changeons de sujet.

Thèse : un individu doté de bonnes compétences professionnelles suffirait à initier une société commerciale prospère et pérenne

Bon, allons droit au but : je n’y crois pas du tout. Mais jouons tout de même le jeu d’y croire quelques instants pour supporter un minimum cette thèse.
Prenons une personne ayant prouvé d’excellentes compétences professionnelles en prestation de services qui surpassent nettement les standards du marché, ses compétences reposent notamment sur :

  • une bonne éducation personnelle et académique,
  • une expérience professionnelle complète et exigeante d’un certain nombre d’années (disons 15),
  • un bon sens et un pragmatisme reconnu par ses pairs,
  • une énergie de bien faire à la fois contagieuse et appréciée (ma définition du leadership ?)

Misons maintenant sur cette personne pour monter d’abord un solo business, commençons petit mais sécurisant (pas d’investissement massif, pas de risque lié à des associés ou des employés, moins de risque de se faire déborder).
Franchement, mon expérience – et peut-être la vôtre ?- me fait dire qu’il rentre dans un jeu de survie “survival mode” ou ses probabilités de survie à 5 et 10 ans ne sont pas forcément des plus réjouissantes car tellement, tellement dépendantes des conditions de marché !
Si une entreprise établie peut constituer des réserves et encaisser les coups du marché, ce n’est pas aussi évident pour un indépendant.

Mais bon, comme cet individu est vraiment bon, admettons qu’il arrive à survivre les premières années et se lance dans l’étape plus ambitieuse de monter une société commerciale. . .
Clairement les probabilités de succès, déjà minces en indépendant, deviennent ridicules en création d’entreprise de zéro (ou disons d’un seul individu). Si malgré tout, cette entreprise marche, je garantis qu’il n’y aura pas eu de boulevards ni d’autoroutes !! Au contraire beaucoup de sueur, de fatigue, de risques, de difficultés, de retournements indésirés, etc.

Note : je pense que dans les métiers manuels, les probabilités de réussites sont bien plus élevées que dans l’industrie ou les prestations de services.

Antithèse : un individu doté de bonnes compétences professionnelles aurait encore plus de difficultés à initier une société commerciale prospère et pérenne

Cette antithèse décrirait elle une réalité contre intuitive mais prouvée par des faits ? Se méfie-t-on des bons car ils sont trop bons ? Car ils représentent une menace pour les mauvais ? Car ils ne peuvent s’empêcher de vouloir changer radicalement l’écosystème de médiocrité où tout le monde est confortablement habitué ? C’est tellement tiré par les cheveux que certains pourront crier au complotisme et pourtant, j’ose poser la question : combien de vrais bons sont à la tête des entreprises de nos pays ?

Les débuts d’une entreprise qui grandit sont le plus souvent erratiques et jamais vraiment “bons du premier coup”. Une personne très compétente peut d’autant plus se trouver surchargée à essayer de tout gérer, tout améliorer, etc. Le business magique automatique et sans effort n’existe pas. Quand bien même cette personne très compétente serait dotée d’un réseau d’affaires hors norme, il y aurait fort à parier que le côté confortable d’une conduite autoroutière ne soit qu’une utopie. Ne serait-ce que pour lancer l’affaire et faire connaître ses services, cela demande une énergie colossale et d’emprunter plus de petites routes et de cul-de-sac que jamais auparavant vous n’auriez imaginé !

La question qui fâche vraiment : faut-il vraiment être bon ? Et si par malheur on l’est, faut-il se limiter pour maximiser sa réussite professionnelle ?

Je vous laisse sur cette réflexion limitante ou révoltante selon votre appréciation . . .

. . .et je conclus dans mon cas personnel :

  • je ne suis pas complètement dans une impasse car je vis et fais vivre ma famille de mon travail en tant que consultant indépendant,
  • je ne peux pas prédire la suite de ma propre route mais j’ai l’intime conviction que -même en supposant avec orgueil que je suis bon – ce ne sera jamais une autoroute, 
  • le jour où j’embaucherai des personnes avec la certitude de pouvoir les faire vivre décemment de leurs revenus est encore très loin d’arriver ou alors je ne suis pas au courant !

Merci à mon client de m’avoir inspiré cet article, merci à mes lecteurs de partager mes réflexions.

Cheers,

T

Profit versus Pénibilité : l’équation qui résume le travail ?

Le rapport des individus au travail dans les années 2020-2030 dans nos sociétés occidentales fait apparaître un profond bouleversement. 

Le travail mélange dans notre société diverses générations, cultures, milieux sociaux, expériences vécues, attentes individuelles et collectives, etc. C’est en ce sens un lieu commun de nos vies, on ne peut pas y échapper. Le travail est même nécessaire quel que soit sa forme (salarié, indépendant, domestique, bénévole, etc.) : on n’a rien sans rien. 

Il n’y a pas de métier ni d’environnement de travail parfait. Le travail est aussi un lieu de tension et de remise en cause. La fameuse résilience tant louée c’est d’abord tenir le plus longtemps possible dans une vie active indéniablement composée de très nombreux échecs, même aux plus hautes fonctions. Si la marche passe par les pieds, le travail passe par une certaine violence nécessaire. Car à l’extrême inverse, l’excès d’oisiveté est destructeur et ne peut être un remède durable à des personnes fragilisées par le travail.

Le travail est épanouissant, constructif dans une juste mesure. Ce n’est pas une fin en soi, on ne travaille pas pour travailler, mais l’émerveillement de l’apprentissage, le sens de l’accomplissement et la fierté de ses propres réalisations procure de la joie, une joie saine et durable.

Pour ce qui est du travail en entreprise, l’entreprise n’a pas de cœur : c’est une personne morale de papier. Les actionnaires ont signé des documents juridiques dans leur intérêt; ils ne se sont pas engagés à rendre heureux les collaborateurs, encore moins à assurer leur bonheur.
N
éanmoins :

  • les personnes dirigeantes de l’entreprise peuvent développer ou supprimer les facteurs d’épanouissement, de joie et de liberté du travail de leurs collaborateurs (cf. ce précédent article et particulièrement la grille d’épanouissement du collaborateur);
  • la mission de l’entreprise peut accroître ou empirer le sentiment de félicité ou de déprime.

Le cadre de travail et les relations de travail peuvent décupler ou totalement annihiler la joie issue de son propre travail. A titre personnel, j’ai récemment pu voir à l’occasion d’un changement de bureau à quel point l’ensoleillement et la vue peuvent affecter ma bonne humeur et pourtant je ne pensais absolument pas être sensible à ce genre de “détails”. Et pour poursuivre dans ma modeste expérience, j’ai aussi la grande joie d’expérimenter depuis début mars la semaine de 42,5 heures (temps plein en Suisse) sur 4 jours. Oui c’est intense mais clairement ça fait un BIEN FOU de décompresser pendant 3 jours entiers et de pouvoir me sentir vraiment utile pour ma famille sur ces 3 derniers jours de la semaine. Le conseil pratique associé à cette bonne deuxième expérience c’est : osez demander ! Lorsque ça ne change pas grand chose pour les autres et beaucoup pour vous, il ne faut pas hésiter à demander

En définitive, l’état d’esprit de la personne qui travaille et son contexte personnel sont clairement beaucoup plus déterminants pour son épanouissement que tout le reste : l’entreprise, ses dirigeants, les collègues, le cadre ou les conditions de travail !

Au risque de provoquer des désaccords (les commentaires sont faits pour ça !), je dirai que :

  • plus on se focalise sur les pénibilités de son travail, moins son travail est épanouissant, efficace et fécond.
  • notre rapport au travail dépend de notre rapport au capital, plus on récupère directement les fruits de son travail plus on est motivé pour l’accomplir.

Pour en revenir au titre et conclure, dans l’entrepreneuriat la notion de profit est parfois tellement incertaine qu’on est clairement plus proche de la passion pro bono : le profit est plus souvent dans l’accomplissement personnel que sur un compte en banque. Dans le travail bénévole, c’est encore plus simple car la notion de profit financier n’existe pas mais la joie de se sentir utile et habité d’un esprit de service est un profit bien plus pérenne que l’argent.

Je vous souhaite sincèrement à tous un travail véritablement épanouissant animé par un état d’esprit joyeux et l’envie de construire et de vous construire vous-même.

Bien à vous,

T

PS: je recommande aussi les excellents articles de Julia de Funès ici et celui d’Eric Delassus ici

Salariat “home sweet home” / Versus / Entrepreneuriat “into the wild” ?

Le salariat serait-il devenu “old school”, un peu poussiéreux et donc moins tentant ?

 

Avec aujourd’hui 86,9 % de la population active de la Confédération liée par un contrat de salariat, le statut d’employé reste bien majoritaire dans le monde suisse du travail.  Par ailleurs, le recul net de la proportion d’indépendants (ref), avec ou sans employé en profession libérale ou non, ne fait qu’amplifier le salariat comme statut “de référence” des actifs. 

 

Force est de constater que le salariat bashing, n’est le plus souvent qu’une posture et que le boom du travail indépendant n’est qu’un mythe non corroboré par les chiffres. Oui, le salariat n’est pas parfait. Il induit un politiquement correct de rigueur, parfois même une certaine forme d’aliénation. La sécurité de l’emploi qu’il représente est relative sauf peut-être dans la fonction publique. Son côté routinier voire limitant -sans carte blanche- peut parfois entraîner un sentiment d’étouffement proche de la claustrophobie.

 

Néanmoins la tendance générale de diminution de la fidélité, amplifiée par le phénomène de bougeotte géographique, n’altère pas la qualité du salariat. Au-delà du caractère confortable et sécurisant, le salariat permet un apprentissage, une évolution et aussi une résilience de l’engagement qui lui confèrent ses lettres de noblesse. Le salariat c’est bien la voie royale de l’engagement durable au service d’une entreprise. 

 

Le(a) salarié(e) peut échanger et évoluer avec le cercle de ses collègues, il est membre à part entière de l’entreprise. Il peut vivre et développer un esprit de cohésion. Il peut participer à une ambiance, une culture d’entreprise qui constituent finalement un actif immatériel. Mais le vrai soulagement c’est qu’un(e) salarié(e) n’a pas une pression productive énergivore : par exemple communiquer sur les réseaux n’est absolument pas nécessaire/vital contrairement aux startupers et indépendants. Ne vous imposez pas une charge mentale superflue d’envier des indépendants/startupers ou d’être obsédé par le fait de vous lancer. Si ça doit se faire pour des bonnes raisons, ça se fera et sinon c’est que ça ne devait pas se faire.  

 

Pour conclure, le salariat définit le monde du travail d’aujourd’hui mais également celui du futur et ce, pour encore de nombreuses décennies vraisemblablement. Avoir un boulot normal, qui vous rémunère et vous épanouit du moins globalement, c’est déjà très bien ! 

 

L’entrepreneuriat serait-il devenu un “must-have”, l’ultime accomplissement personnel ?

 

Si vous vous lancez en tant qu’entrepreneur, il faut le faire pour des bonnes raisons. Ce n’est pas parce que votre entreprise actuelle n’assure pas, que le seul échappatoire serait l’entrepreneuriat. Un exemple de mauvaise raison de se lancer : croire qu’un entrepreneur ou un indépendant est complètement libre de ses choix. Si vous n’aimez pas le conflit, si vous n’aimez pas faire preuve de résilience et d’esprit de consensus, ne pensez pas que l’indépendance va résoudre tout vos problèmes, loin de là. L’entrepreneuriat induit une forme de dépendance envers ses clients, ses partenaires, voire avec ses subordonnées dont vous aurez la responsabilité. Cette forme de dépendance – qu’elle soit plus ou moins saine – peut être encore plus difficile à gérer  que celle envers un employeur. 

 

Outre l’épanouissement, le côté aventureux “into the WILD”  peut s’avérer être une source de motivation. Mais comme pour tout attrait pour le caractère sauvage, il faut fixer une limite et savoir se dompter :  sans cadre, sans directives précises, sans sens des priorités, on peut vite se perdre et s’épuiser dans la savane, la jungle ou les zones montagneuses. L’entrepreneuriat en mode explosivité d’énergies débridées qui finit en burnout ou en voie de garage n’est pas celui qu’on montre sur Linkedin, c’est pourtant une des issues les plus fréquentes. . .

 

Du reste, les bonnes raisons sont nécessaires mais pas suffisantes. Effectivement, pouvoir retrouver un niveau de salaire suisse avec une activité indépendante impose un travail de qualité, un haut niveau d’engagement et un juste calcul de risque. Par principe, une extrême réserve couplée d’une lucide précaution est à privilégier contre un enthousiasme débordant. Croire que tout le monde peut devenir entrepreneur à succès avec un petit pécule de départ est une très lourde erreur que le marché vous fera très rapidement comprendre. Si le salariat peut paraître compliqué, le corollaire est que rien n’est simple dans l’entrepreneuriat : gestion des ressources, sentiment de solitude, gestion administrative, gestion commerciale, gestion stratégique sont autant d’écueils où chaque erreur peut être fatale.

 

La pression sociétale avec ses aspects politiques “startup nation” et médiatiques “Welcome to the Jungle” impose une quasi-idolâtrie de l’entrepreneuriat et occulte ses charniers professionnels, à savoir : des pertes monstres d’argent et d’énergie. Or, monter une entreprise, ce n’est pas un but en soi. Ce n’est surtout pas un accomplissement professionnel à atteindre au détriment d’une entreprise utile, viable, rentable. Tout plaquer pour un investissement plus énergivore, plus stressant, et potentiellement une expérience professionnelle moins enrichissante, peut s’avérer totalement déconstructif.

 

L’épanouissement professionnel ne se mesure pas sur LinkedIn. LinkedIn, comme réseau social, nous pousse tacitement à montrer le meilleur de ses expériences – comme Instagram ses meilleures photos – et c’est évident que le moindre succès pour un entrepreneur ou une startup va devenir un post avec strass et paillettes qui fera paraître celui d’un salarié plus terne. En réalité l’un des deux est plus connecté au réel et l’autre doit gazer par principe de survie “communiquer ses succès amène plus de succès”.

 

Au final la réussite professionnelle ne dépend pas du statut 

 

Si l’entrepreneuriat était si simple et si épanouissant, il y aurait plus d’entrepreneurs que de non-entrepreneurs.
Mais
l’important est que tous, entrepreneurs et non-entrepreneurs aient le mérite de courageusement délivrer leur travail, leur expertise ou savoir-faire le plus souvent dans la bonne humeur et parfois dans des conditions extrêmement difficiles.
Le cadre juridique du travail restera toujours secondaire par rapport à
votre réussite professionnelle qui se définit principalement par la motivation et la passion qui vous anime au quotidien pour accomplir votre travail

 

Article co-écrit avec Louis Venant, CEO de Cosatic,

qui a eu le mérite de remettre les points sur les i dans un de ses posts linkedin sur la pseudo ”réalité augmentée 22.0” de l’entrepreneuriat qui en vient à imposer un mal-être existentiel aux salariés compétents, dévoués et fidèles. Le post commençait par la citation suivante “Si à 40 ans t’as pas monté ta boîte, c’est que t’as raté ta vie” pour dénoncer le discours typique Linkedin…

 

Crédit photo : Flickr

Les actifs commencent à en avoir vraiment ras-le-bol !

Depuis le début de l’année 2020, nous vivons tous dans un environnement chamboulé, c’est le moins que l’on puisse dire !

l’épuisement d’énervements

Entre mesures et contre-mesures sanitaires, économiques, et sociétales; nous ne cessons de surnager dans un environnement plutôt hostile, carrément imprévisible et apparemment infiniment plus complexe qu’avant le Covid.

Je constate, à mon modeste niveau, l’énervement et même l’épuisement d’énervements des professionnels que je côtoie. Sans être défaitiste et pessimiste, je crains que l’été ne suffise plus cette fois à reposer les professionnels. Car, contrairement à l’été dernier, il y a de plus en plus de sujets clivants et de désarroi qui ne permettent pas d’espérer une sortie de crise rapide et certaine.

Pourquoi en rajouter une couche avec un article peu réjouissant me direz-vous ?

Cet article est une fusée de détresse pour les managers, les chefs d’entreprises, les intervenants externes. Plus que jamais il est nécessaire et utile d’adopter un esprit constructif et bienveillant, de prendre soin de vos collaborateurs et collègues, d’être réellement à l’écoute !

réveiller les enthousiasmes, apaiser les esprits meurtris

Il s’agit de mettre en place des solutions concrètes pour faciliter le travail, pour lui redonner sa joie, sa noblesse, son attrait. Les idées ne manquent pas :

  • permettre la semaine de 4 jours avec des plages horaires élargies et sans perte de productivité (l’article de businessinsider sur le succès de l’expérimentation menée en Islande est inspirant ! Et l’exemple de Microsoft Japan reste bluffant !),
  • réduire les temps de réunions ou a minima tester des nouveaux formats plus captivants en intégrant par exemple un moment découverte organisé à l’initiative d’un collaborateur,
  • favoriser les initiatives personnelles avec un budget sponsorisant les meilleures idées pour l’efficience de l’entreprise, pour le bien vivre des collaborateurs, pour le meilleur évènement encourageant l’esprit de cohésion, etc.
  • encourager des séances vis-ma-vie pour découvrir un autre métier ou un tout autre aspect du même métier le temps d’une après-midi ou d’une matinée,
  • brainstorming avec post-it, laboratoire d’exploration-innovation, RETEX (Retour d’Expérience sur un sujet en cours, un succès ou un échec), duos collaboratifs aléatoires sur des tâches précises, concours culinaires, évènements surprises, etc.

Au delà du télétravail et des aménagements de circonstances, il faut réveiller les enthousiasmes, apaiser les esprits meurtris. Nos entreprises sont avant tout des aventures humaines partagées et il est nécessaire (vital !), après tant de mois de pénibilité voire d’absurdité, de redonner pétillance, élan, cohésion avec un vrai esprit chaleureux et l’allégresse de surmonter cette crise la tête haute.

ne plus avoir envie de travailler, c’est déjà déprimer

Sans pousser jusqu’à la fameuse phrase à mon humble avis douteuse et goguenarde “le travail, c’est la santé !”, je crois qu’il est nécessaire d’épauler ces actifs qui en ont marre et qui en ont même marre d’en avoir marre. Affaissements de motivation, détresses non-dites, absences de réponses, manques d’attention, je vois des signaux tout sauf faibles de personnes qualifiées qui semblent ne plus avoir envie de travailler. Or, je crains que ne plus avoir envie de travailler, c’est déjà déprimer. L’entreprise, en tant que personne morale n’a pas de cœur; néanmoins chaque contributeur porte la responsabilité individuelle d’améliorer de son mieux le quotidien de ses confères et consœurs en humanité.

La satisfaction du travail bien fait, la fierté du travail accompli, le décuplement d’impact du combo passion-travail, la puissance d’épanouissement d’un succès professionnel sont des moteurs incroyables d’une formidable énergie humaine que je souhaite ardemment revoir dans les openspaces, les calls, les visios et même les emails et les documents de procédures ou de spécifications !

Personne ne peut travailler efficacement s’il n’a pas conscience d’être utile et d’être soutenu !

Le danger de la déconstruction professionnelle se tapie dans la démotivation, la frustration, le mécontentement.

#ProtectPeople&Passion

À bon entendeur, salut !

 

 

 

Perdurer avant tout, prospérer… si jamais !

Allons droit au but : dans un tel contexte, choisir la pérennité c’est déjà renoncer à la solution de facilité !

Lorsqu’une économie est florissante, il est heureux que certains pensent à favoriser la pérennité (caractère, état de ce qui dure toujours); lorsqu’une économie s’effondre, il est à la fois vital et pourtant bel et bien héroïque de (re)construire avec comme pierre angulaire, la pérennisation de notre entreprise.

Tentons une simulation de l’effondrement le plus total et dramatique, certaines entreprises survivront toujours pour trois principales raisons :

#BonSens : elles n’ont pas cédé à la panique des sirènes et des chiffres déprimants, elles sont restées centrées sur leur mission (service/production) sans dévier ni se détourner de leur lucidité.

#AutoSuffisance : par nature, par choix ou bien par intelligence d’environnement, ces entreprises ont su faire simple et s’affranchir de toutes dépendances coûteuses avec l’extérieur (fournisseurs, intermédiaires, prestataires long terme, etc.). Attention, #AutoSuffisance ne veut pas dire autarcie ! L’autarcie c’est une économie fermée qui se suffit à elle-même, l’entreprise AutoSuffisante est celle qui est capable de rayonner dans son économie avec peu de moyens (charges fixes et investissements récurrents minimes).

#FlexibilitéOrganisationnelle : métamorphe dans leur organisation, elles n’ont de cesse d’évoluer avec leur environnement que ce soit par la technologie, leur culture d’entreprise ou leur capacité à penser pour faire mieux (#ThinkToDoBetter). Résilientes dans leur aventure humaine, elles savent mêler passion, cohésion, gestion de projet et empowerment au service de leurs clients sans toutefois perdre leur fibre créatrice propre qui les rend à la fois inimitables et préservées de toutes possibilités de disruptions.

Confinement, re-confinement, semi-confinement, ce yoyo a une fâcheuse tendance à devenir durable et ne nous laisse pas indemnes. La dette se créée, économique sans-doute mais aussi mentale, humaine, sociétale.

Toute entreprise qui vise à perdurer avant de prospérer devient ainsi non plus un acteur économique au sens pauvre du terme mais un acteur économique et sociétal qui redonne de l’espoir et du sens aux individus, comme un phare allumé dans une nuit de tempête.

Théories sans pragmatisme ni exemple concret me direz-vous ? 3 preuves réelles vous sont ici offertes :

  • dans une dimension personnelle mais d’actualité : modestement mais sûrement, l’entreprise genevoise de prévoyance et transmission digitale TechVitam Sàrl
  • dans une dimension terre à terre mais savoureuse : la ferme biologique qui prend soin de sa terre et de son cheptel, comme la ferme de Latapoune que je vous invite à découvrir et à soutenir !
  • dans une dimension différente mais jamais démentie au cours des siècles : le monastère ou le couvent qui ne vise pas à prospérer mais bien à perdurer, voici ici le bel exemple de l’abbaye bénédictine de Triors.

Vous avez d’autres exemples en tête ? Les champs commentaires sont faits pour ça !!

J’en profite, au terme de cette année 2020 si particulière, pour vous souhaiter des moments de vérité, personnels et/ou familiaux, pour vous ressourcer et affronter 2021 avec encore plus d’enthousiasme et de passion !

 

Amitiés,

T

 

Crédit Photo “Discussions nocturnes éclairées”: l’excellent Geoffroy Pasquier 

Scouting-Consulting: Win-Win !

Traditionnellement dans l’armée, l’éclaireur est “un soldat choisi pour son intelligence et son audace, chargé de prendre les devants, de déterminer la position des ennemis”, le tout sans être vu !

En marge de ces éclaireurs de guerre, il existe aussi des scouts civils. Tout le monde connaît ces jeunes qui se forment dans la nature et le cadre d’une pédagogie scoute qui a fait ses preuves après plus de 100 ans d’existence. Cependant il existe également des hommes et femmes actifs professionnellement animés d’un esprit similaire mais en dehors de l’armée ou d’un mouvement de jeunesse…

Robert Baden-Powell, fondateur du scoutisme était en effet avant tout un expert de l’art et de la pratique du “scouting”. Cette expression, issue du vieux français “escoute”, désignait ces éclaireurs du moyen-âge indispensables aux armées pour reconnaître terrains et ennemis et pour ainsi permettre d’appréhender au mieux les obstacles (naturels ou militaires). En effet à l’époque nous étions très très loin des drones avec caméra embarquée, cartographie 3D en temps réel, détection thermique et autres joyeusetés technologiques !

Robert et Olave Baden-Powell fondateurs du Scoutisme à gauche, un drone de montage à droite.

Au delà de l’aspect militaire, l’escoute était un professionnel du renseignement comptant sur ses seules capacités pour s’adapter en terrain inconnu et accomplir au mieux sa mission: Parmi celles-ci : l’organisation, la force mentale et physique, le bon sens, l’ouverture des sens pour être constamment aux aguets, etc.

Mais la compétence décisive de l’escoute réside dans la bonne gestion de la chaîne de valeur du renseignement: analyse préparatoire, détection, transmission, exploitation d’une information fiable et utile. Plus ce processus est maîtrisé de bout en bout, plus la valeur des informations directement collectées est importante.

Étymologiquement un escoute c’est un individu qui sait écouter. Dans un monde où la parole est prise trop souvent à tort et à travers, en coupant les autres ou sans respecter un temps propice à la réflexion, l’écoute -l’e”scoute”-est d’autant plus nécessaire.

Être un escoute c’est savoir en tout temps à quoi, à qui, nous avons affaire. C’est, dans n’importe quelle situation, ne pas rester sur le nuage de l’à peu près voir de l’incompréhension.
Être un escoute c’est organiser son temps pour pouvoir accomplir les tâches qui nous incombent. Inéluctablement, une partie de ce temps est consacré à la formation et l’exercice, qui sont les nerfs de l’apprentissage du métier que l’on exerce. Cette exigence d’un apprentissage perpétuel mais méritoire, permet d’établir à la fois les fondations et l’excellence opérationnelle de son métier.
Être un escoute c’est enfin avoir une intelligence de cœur. Véritable alignement entre l’intellectuel et l’émotionnel, il s’agit d’être apte au discernement, toujours attentionné, et ainsi faire preuve d’une vraie sagesse. L’escoute sait dire “non”, “stop”, ”ça suffit” au même titre qu’il sait dire “bravo”,”accroche-toi, courage”, “j’apprécie sincèrement de travailler avec toi”.

“professionnel aguerri mais avant tout professionnel utile”

La figure de l’escoute, professionnel aguerri mais avant tout professionnel utile pour décortiquer, maîtriser et diffuser l’information, est finalement l’exemple à suivre pour tout consultant.

Le professionnel du conseil aux entreprise sait ce qui l’attend sur le terrain – même en télétravail, une variante plus digitale du terrain d’actions ! -, il a les cartes en main pour se rendre le plus utile possible ou s’adapter aux situations les plus difficiles. Lucide, humble, organisé : la direction suffisamment claire donnée à son engagement professionnel lui permet d’en faire bénéficier toutes les organisations où il est envoyé en éclaireur.

Comme l’escoute d’hier, comme le scout d’aujourd’hui, le consultant doit être toujours prêt et en faire sa devise. Il faut entendre par là une disponibilité intellectuelle et physique, et une organisation de son temps propice à l’adaptation.
Mais ce n’est pas tout !
Droiture, honnêteté, goût du travail bien fait : le consultant doit inspirer la même confiance qu’un scout qui “met son honneur à mériter confiance” (article 1 de la loi scoute). Cela impose une disponibilité complète envers autrui pour mener son équipe ou son client vers la bonne réalisation de la mission. Il se soucie du bien commun, c’est-à-dire autant de l’épanouissement des ouvriers que de la finalité positive de la réalisation.

“pour le bien commun”

Un bon consultant est-il un bon scout, et vice-versa ? Espérons-le !

Le scout donne une direction à sa vie notamment grâce à la loi scoute, qu’il s’efforce de respecter, pour vivre en harmonie avec son environnement. Il côtoie cet environnement sans le posséder, mais son action le modèle pourtant. Il a ainsi mis en place une stratégie, un canevas, pour évoluer dans son environnement sans oublier qu’il le partage avec d’autres.
Ainsi le scout est à son environnement ce que l’arbre est à la forêt : indispensable mais égal aux autres. En d’autres termes, il ne cherche pas à écraser les autres par le poids de ses découvertes.
En effet, le scout prend en compte dans sa stratégie qu’il travaille pour le bien commun et qu’il complète un tout qui existerait sans lui.

C’est tout aussi valable dans une entreprise : le consultant, en intégrant une entreprise qui lui a fait confiance, se voit confier une tâche, dans laquelle il se donne entièrement en s’imprégnant du projet de l’entreprise pour lui donner sa forme la plus aboutie.

Ainsi, l’escoute, le scout et le consultant apprivoisent leur environnement pour le rendre plus sécurisant tout en respectant son histoire et sa nature originelle.

-> Merci aux scouts qui m’ont inspiré cet article que je leur dédicace bien volontiers et à Louis Castaignède, Chef Scout en activité, qui m’a aidé à co-rédiger cet article !

-> Scouts, anciens scouts, et tous ceux animés d’un esprit scout même sans l’avoir été, je vous adresse un fraternel salut scout !

 

Crédit Photo “Co-naviguation Bateau et Dauphin”: l’excellent Geoffroy Pasquier 

Reprise Post-Covid19: moins de faux problèmes, plus de vraies solutions

En ces temps perturbés où les entreprises souffrent, se contorsionnent dans des considérations de télétravail et de baisse des revenus clients, voire s’acharnent à survivre malgré le poids de l’incertitude; la meilleure compassion possible est celle de préparer au mieux la reprise.
Cette reprise, qui se fait d’autant plus attendre que les jours passent, doit se faire “du bon pied”.

  • Il y a ces entreprises qui sont quasiment à l’arrêt et pour lesquelles il ne va pas falloir flancher aux premiers pas de reprise et celles qui marchent encore et qui devront trouver la bonne accélération : ni trop brutale ni trop douce.
  • Et puis il y a ce temps de recul permis par le Covid-19 (c’est bien là son seul effet positif). Certains reviendront ragaillardis, d’autres ramollis mais la plupart seront volontaires. Quelques uns -qui sait un grand nombre peut être ?- seront plus inspirés que jamais auparavant pour initier des changements d’ampleur.

A tous, je veux redire tous mes encouragements et me permets 4 mises en garde à propos pour vous préserver:

  • 1 Pour revenir sur le titre de cet article, la période pré-Covid-19 était celle du dénigrement des vrais problèmes. La preuve : les pouvoirs publics d’Europe ont souvent clamé à tort début 2020 que le Covid-19 était un “faux problème” qui, soit n’arriverait pas jusqu’à nous, soit ne serait pas si grave qu’en Chine. Bref les vrais problèmes étaient -extrêmement trop- souvent mis de côté ou négligés. Gageons que le premier changement de mentalité de la civilisation post-Covid-19 sera celui d’une prise de conscience sérieuse et effective -suivie d’effets !- des vrais problèmes. Arrêtons de minimiser, repousser, négliger, mettre de côté les vrais problèmes en croyant qu’ils ne concernent que les autres. J’inclus dans le vaccin à ce premier écueil la priorité assurée voire sacralisée pour la vie, l’humain, la nature, la durabilité, le refus absolu du gâchis et du profit à tout prix.
  • 2 Une fois la problématique des faux problèmes écartée, il s’agit d’éviter de retomber dans un deuxième écueil encore pire. Celui-ci a pourtant tellement sévi qu’on aurait pu croire que tous les puissants et moins puissants le convoitaient assidûment lors de pre-Covid-19. Il s’agit bien sûr de l’écueil des fausses solutions : ces pansements sur de la plomberie, ces ficelles de rafistolages sur des nacelles de sécurité, etc. Le problème des fausses solutions c’est qu’on se jette dessus sans les considérer correctement comme si on entendait seulement mot “solution” sans vouloir entendre “fausse”. Une fois engagé dans du quick&dirty nous pouvons toujours essayer de limiter les dégâts mais nous n’arriverons jamais à transformer la solution choisie en “bonne” et encore moins en “optimale”. Pour éviter cet écueil il faudra clairement se faire violence pour résister au chemin de la facilité, le vaccin AAA est ici simple: ardeur, ambition, abnégation.
  • 3 Le liant des deux derniers écueils est le suivant: il y a moins de faux problèmes que de fausses solutions. Oui l’entreprise et les êtres humains qui la composent ont heureusement plus tendance à se concentrer sur des problèmes existants que fictifs. Oui les problèmes quand ils sont adressés et appréhendés sérieusement, conduisent à des solutions. Néanmoins, comme avec le Covid-19 il faut parfois accepter des solutions temporaires ou de contournement le temps de trouver/construire la solution définitive (un vaccin efficace et peu coûteux pour le Covid-19 !). Le troisième vaccin est gratuit et à la portée de tous : la réflexion approfondie pour la sélection de l’itinéraire des meilleures solutions.
  • 4 Bien sûr on évite l’effet balançoire ! Une fois la meilleure solution à notre disposition choisie, on s’y tient ! Et si une encore meilleure survient par la suite on calcule précisément le coût d’opportunité avant de s’y engager ! Quatrième vaccin: la constance et l’approche incrémentale sont toujours plus payantes que la philosophie de la girouette.

Pour conclure, voici mes sincères meilleures pensées catégoriques et catégorisées:

  • À tous ceux qui seront tentés de “faire différemment”, bravo gardez cette motivation d’amélioration continue et que chaque changement initié soit méticuleusement pesé, cadré et sécurisé pour en faire un succès,
  • À tous ceux qui voudront refaire “comme avant”, je m’incline devant votre résilience tant que vous ne perdez pas de vue les transformations nécessaires,
  • À tous ceux personnellement marqués par cette crise dans leur travail (soignants + tous ceux jamais mentionnés) et/ou la maladie et le deuil, soyez assurés que notre compassion ne sera pas feinte, nous avons eu largement le temps de penser à vous pendant le confinement et nous n’oublierons jamais votre dévouement,
  • À tous ceux qui souffrent des affres de l’incertitude sur votre futur, tenez bon ! hauts les cœurs ! Votre valeur est inestimable et elle continuera de s’accroître par votre confiance en vous même et votre sérénité choisie et non pas subie,
  • À tous ceux qui ont profité du confinement pour affermir leurs engagements ou en prendre de nouveaux, vous êtes « le sel de la Terre », votre constance et votre motivation donnent à la vie toute sa saveur.

MERCI à vous TOUS !

 

Crédit Photo: l’excellent Geoffroy Pasquier 

Gagner en visibilité : ça s’apprend !

Un travailleur n’est jamais un simple exécutant.

Tout travailleur est en quête de visibilité à la différence d’un robot: visibilité sur l’évolution de ses tâches, sur les changements impactant son travail (facteurs technologiques, culturels, stratégiques, configurationnels etc.), sur les opportunités de carrières à saisir.

Or la visibilité se gagne au prix d’un triple effort.

  1. Une visibilité qui grandit pas à pas

Quand on n’y voit rien, que rien ne peut nous éclairer à porter de main (tout nu version 2020 => sans smartphone !) et que cela ne sert à rien de chercher un interrupteur qui n’existe pas, le choix est limité. Ce dernier se restreint à deux options : rester sclérosé dans la stupeur de l’inconnu et la soumission à l’immobilisme ou se mettre en mouvement, pas à pas pour trouver à tâtons une issue. Chaque pas dans une direction -fut-elle mauvaise- nous donne des informations sur notre environnement immédiat. Cet effort du refus de l’immobilisme est déjà un gain en visibilité que nous allons pouvoir mesurer dans la vie professionnelle après avoir décrit les deux efforts complémentaires.

2. Une visibilité assurée par une attention

Avancer c’est bien, distinguer vers où c’est mieux ! Même en cas de visibilité très réduite, il faut savoir mettre ses mains en avant pour avancer avec précaution en limitant les surprises. Les airbags et autres systèmes de protection/sécurisation de notre époque semblent avoir anesthésié la conscience du danger de certains. Etre précautionneux n’est pas une faiblesse et ceux qui en doutent encore méditeront ces mots -seulement 6- du génie de Vinci ” Ne pas prévoir, c’est déjà gémir”. L’effort de concentration et d’attention nous fait lever notre tête en activant tous nos sens et assure une vision plus nette de notre propre mouvement et de ce qui se passe autour de nous.  La vision, l’écoute, le toucher, l’odorat, l’intuition, tous ces sens doivent être travaillés en coordination sans négliger la moindre parcelle d’information la plus infime soit-elle. Du reste, des mécanismes spécifiques comme les lunettes de soleil permettent d’adapter sa visibilité en fonction des contraintes.

3. Une visibilité qui s’accroît en se donnant

Le peu que je vois, malgré le flou et l’incertitude doit être communiqué de la façon la plus structurée possible : en partant de l’information la plus fiable vers la plus hasardeuse. Prenons l’exemple illustré par la photo de cet article: vous vous retrouvez cernés par la brume lors d’une sortie raquette en montagne, plus de batterie sur votre smartphone (c’est fou ce que les basses températures peuvent faire descendre rapidement le niveau de charge d’une batterie !), le sentier n’est plus visible depuis longtemps (la neige a masqué ses traces), mais vous avez été assez précautionneux pour définir votre itinéraire à l’avance et prendre une carte du massif sur lequel vous vous trouvez (carte + boussole auraient été plus secure mais bon personne n’est parfait !).

Communiquez en premier les informations les plus fiables:  “Ok il est 16 h 12, il nous reste donc environ deux heures de luminosité avant la nuit.  Nous avons suivi le sentier et avons dépassé le massif X vers 15 h 30, le prochain massif Y avant la descente se trouve normalement dans cette direction. Par là ça monte et par là ça descend donc le nord devrait être par là.”

Remarquez que les mots “normalement” et “devrait” induisent une assurance de plus en plus limitée… Le reste de l’information devient beaucoup plus hasardeux. Le fait de communiquer le peu qu’on sait a un effet salvateur. Ainsi un membre du groupe a pu dire un peu plus tard “mais tu as avais dit tout à l’heure que le Nord était à notre gauche” empêchant ainsi que le leader ne perde vraiment le groupe !

   Visibilité Transposée à la dimension professionnelle de nos vies

Néanmoins la visibilité au travail c’est trop souvent un bon mot employé à tort et à travers autant par les managers que les managés. Combien de fois a-t-on entendu ce fameux souhait d'”avoir plus de visibilité” qui sonne creux et est outrageusement passif ? Construisons tous ensemble cette visibilité implacable et partagée par le seul moyen valable qui soit : un bien tangible. Les paroles s’envolent, les écrits restent (et même les dessins en fait). Les consultants aiment parler de “livrables” dans le cas de projets mais en réalité tous documents -schéma ou texte, post-it ou paper-board, tableau excel ou photo, etc.- donnent une visibilité réelle car tangible. Ces documents sont le fil d’Ariane qui nous permet de nous diriger assurément vers la sortie -même au prix de détours et d’impasses-. Vous voulez gagner en visibilité ? Commencez par tracer la carte de votre labyrinthe !

Avancer, se concentrer, communiquer, documenter voilà comment allumer nos phares pour gagner en visibilité ajustée dans nos vies professionnelles !

Pour conclure, le vieux sage se trouve toujours sur une montagne dans la tradition commune:  cela veut bien dire qu’une bonne visibilité et une hauteur de vue sont des prémices de sagesse.

Vous souhaitant à tous la meilleure acuité visuelle et bien sûr professionnelle !

 

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Pas la motivation pour trouver un bon titre…

       Si vous lisez cet article malgré ce titre si médiocre, c’est que le message de fond de ce petit texte vous sera parfaitement compréhensible
Evidemment, ceux qui me connaissent un peu savent que j’avais des propositions acceptables voire bonnes pour le titre de cet article*…
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Si vous avez cliqué sur ce lien, j’estime que c’est parce qu’une part de vous reconnait finalement cet état de fait: nous nous satisfaisons bien trop souvent de l’acceptable, sans exigence suffisante vers l’excellence et l’extraordinaire. Comme tout va plus vite dans ce monde, prendre du temps pour un travail de qualité inégalée peut même sembler incongru ou contre-productif ? !
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Néanmoins le vrai problème, n’est pas le regard extérieur mais bien celui de notre for intérieur:  le manque de dépassement de soi est devenu la norme mondiale. Comme une épidémie de “motivapathie“, la motivation nous a quitté pour nous permettre de nous sublimer et semble parfois très difficile à trouver pour accomplir simplement nos devoirs et nos engagements quotidiens. Je compte en tout et pour tout 3 personnes dans mes amis, amies et connaissances qui sont et ont toujours été dans cette puissance du dépassement de soi perpétuel ! Soit une proportion très faible qui, je le pense, est caractéristique de notre société ?.
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La capacité d’implication totale et du dépassement de soi dans la durée est devenue une compétence “licorne-pépite” alors que j’ai l’intime conviction qu’elle était auparavant bien plus répandue. La dureté de la vie, le manque de confort, l’inexistence d’internet, des smartphones et des ordinateurs, le caractère ultra-local de l’information,… : tous ces éléments matériels, sociologiques et historiques concourent à une plus grande contrainte de la condition humaine passée, et donc à une révélation plus large de cette compétence ?.
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La contrainte exacerbe la créativité” ais-je entendu un jour, elle exacerbe en fait le dépassement de soi dans mon analyse.
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Mais de quoi parle-t-on exactement ? ?  Ma modeste définition de la capacité de dépassement de soi se structure sur les 5 bases suivantes:
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  • Curiosité intellectuelle: je veux en savoir toujours plus =>je ne me considère pas comme “arrivé” dans un domaine de connaissance; je fais régulièrement le ménage de mes idées pré-conçues => je change régulièrement de perspectives dans mes analyses.

 

  • Multi-potentialité: je ne cherche pas la connaissance ultime dans un seul domaine => je recherche la transversalité et le décloisonnement des schémas de pensées spécifiques aux métiers; j’agis comme un prisme avec la lumière => je favorise la dispersion des couleurs dans différents axes; je refuse d’être “mono-employable” et qu’un unique emploi me caractérise => j’exerce différentes activités avec constance.

 

  • Insatisfaction récurrente**: j’applique un haut niveau exigence dans ce que je fais => je refuse le chemin de la facilité obligatoire et ne me contente pas du “non, c’est bon” alias le “just enough”; je n’aime pas le travail bâclé ou à moitié fait => je refuse la médiocrité et j’ai le souci de l’amélioration et une sensibilité de la perfection.

 

  • Comique extraordinaire: si je peux faire rire en croquant dans la vie à pleines dents alors j’en fais profiter les autres => si ma passion est contagieuse la joie de vivre qui m’anime doit l’être aussi; je refuse le convenu, le conformisme et l’ordinaire =>j’ai le goût du jeux, du défi, du sensationnel et de l’émerveillement partagé quitte à faire rire de moi même ou à provoquer l’incompréhension.

 

  • Ni-peureux ni-frileux: je me mets à fond dans ce que je fais => je n’ai peur de plonger la tête la première et je n’ai pas une léthargie incompressible pour me mettre en action; je préfère agir de mon mieux et me tromper que de ne rien faire => je n’ai pas peur de l’échec ni du (re)travail complémentaire

 

Pour expliciter ce propos, prenons l’exemple emblématique des jeunes (enfants et ados) qui construisent
des cabanes. Ils ne tirent qu’une joie très limitée à trouver une cabane déjà construite: le vrai plaisir se trouve dans la construction puis dans le fait de profiter de sa création. Or quand il s’agit de sa création, le jeune ne veut pas qu’elle ressemble aux autres. Il va donc naturellement se dépasser pour qu’elle soit à son image. L’Homme mûr post-moderne semble avoir perdu ce poinçon de dépassement de soi dans ses réalisations que nos ancêtres arboraient fièrement…
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Que l’on soit pauvre/riche/limité ou non, cette notion d’engagement, d’investissement (ou d’implication) personnel(le) qui s’affranchit de la norme et du médiocre pour atteindre les sommets – et donc nous permettre de nous dépasser – reste une caractéristique de notre for intérieur***.
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Vous reprendrez bien une grande dose de MOTIVEX ??
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Crédit Photo : l’excellent Geoffroy Pasquier avec son site ici.

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* Propositions de titre 1: Motivation: ce trésor perdu !, 2: Faire de son mieux ou ne pas faire, là est la vraie question !, 3: J’agis donc je suis !, 4 Médiocrité: STOP !, 5: Introspe-hension : comprendre sa faiblesse par soi-même

** Alias le perpétuel insatisfait de la médiocrité !

*** Constat qui n’engage que moi et sans doute pas les professionnels du coaching: cette capacité à se dépasser n’est malheureusement pas un muscle que l’on peut entraîner et il n’y a pas de bouton magique “mode dépassement de soi activé”. Il faut la révéler dans son for intérieur et la construire tous les jours.

Une fin d’année… CHAAAAAARGEEEZ… !!

Prenons un moment (bref) pour parler ensemble de cette fameuse charge de fin d’année. Charge professionnelle (beaucoup de deadlines ont fâcheusement tendance à se caler au 31 du 12…), charge familiale (les fêtes avec leurs lots de cadeaux, de déplacements, de sorties en grandes tenues,…), charge personnelle (l’été et ses jours à rallonges sont bien loin comme son esprit de détente !), charge physique et morale (non, le froid et la pluie ne rendent pas les gens plus sveltes ou plus joyeux…) viennent toutes s’accumuler dans nos cocottes minutes personnelles ! Trêves des confiseurs, Freeze informatique, rien n’y fait : avant les fêtes c’est toujours le rush et ensuite, redémarrer l’année avec un soupçon de motivation devient déjà une ultime bonne résolution !

Le plus amusant c’est que l’écriture même de cet article se fait dans un timing très serré et dans une charge mentale assez lourde avec une vingtaine de sujets en parallèles, en conflits, et avec des niveaux de priorités clairement aux antipodes. Changer les ampoules avant la venue des parents, réparer le problème de changement de vitesse sur le vélo, écrire un email structurant pour le reste de ma vie professionnelle à un ami et client, rédiger un article pour PME magazine… La to-do-list devient aussi lumineuse et chargée que les plus belles guirlandes ! Un bon son dans les oreilles – je peux recommander Two Steps From Hell, créateurs de musiques grandioses qui stimulent et donnent l’impression que nous sommes entrain d’accomplir, nous aussi, quelque chose de grandiose ! – et nous voilà parti à l’assaut de cette montagne de choses à faire.

Encore faut-il viser le bon sommet ! Le sommet «tout-faire-bien-et-vite » est un sommet pour les très grands professionnels aguerris par des années de pratique. Celui « faire-bien-le-plus-prioritaire » est déjà un sacré challenge car entre le versant nord «prioritaire-urgent » et le versant sud « prioritaire-important », beaucoup ont tellement hésité ou louvoyé entre les deux qu’ils n’ont jamais atteint le sommet ! Bien sûr, considérer « faire-ce-que-je-peux-quand-j’aurai-le-temps » comme un sommet alors qu’il s’agit d’une colline paisible pour les vaches qui ruminent est une erreur de poids.

Tout est effectivement une question de poids : chaque tâche importante accomplie est autant de lest lâché qui nous soulage pour monter plus haut et continuer la prochaine étape de notre itinéraire. J’ai fini par acheter un tableau de 50×40 cm et des stylos effaçables pour gérer ma to-do-list. Tout peut se faire dans un smartphone pourrez-vous me rétorquer en me pensant VCVJ – Vieux Con Vieux Jeu. C’est vrai. C’est aussi vrai que mon tableau ne me sert qu’à ma to-do-list, et en période de grande charge, il ne m’offre aucune autre distraction ni échappatoire que de m’afficher mes tâches en 50x40cm. N’étant pas connecté à internet et n’ayant aucune espèce d’interactivité, il me sert juste à dessiner mon itinéraire, à effacer le chemin parcouru et à me concentrer sur la DRAP – Distance Restante A Parcourir. En période usuelle, le smartphone suffit. Quand la charge est aussi lourde à porter qu’elle est intense à vivre pour fondre sur son plus vieil ennemi – ce moi flemmard et procrastinateur- , j’ai fait de ce tableau une arme de défense – contre l’oubli, les prétextes, la faculté à laisser le temps filer – et d’attaque – contre chaque tâche de la plus pénible à la plus harassante-.

Tout un article pour une vague métaphore filée entre la charge de travail/militaire et la montagne me direz-vous ? Et bien pas seulement. J’en viens à l’étoile sur le sapin, à cette caractérisation-cadeau que vous ne lirez probablement pas ailleurs : l’organisation et la détermination ne sont que des paramètres exclusifs mais non exhaustifs de l’équation.

Portez vous bien et bon courage à chacun de vous pour cette fameuse chaaaaaaaarge !

 

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