Ce fameux cercle vertueux existe-t-il ?

Mon travail me passionne → Réaliser ma passion me donne une grande satisfaction → Cette grande satisfaction entretient ma motivation dans la durée → Ma motivation est communicative dans une bonne entente et un esprit de collaboration → Cette collaboration heureuse assure des avancements concrets → Ces avancements concrets contribuent positivement à toute mon organisation → Mon organisation m’assure un travail qui me passionne.

La boucle est bouclée me direz vous ?

Mais est-ce possible que ce soit si simple, si parfait, si cyclique ?

Les matheux nous diront que la quadrature du cercle exige toujours des calculs complexes, les philosophes nous rappelleront que l’heuristique ne peut s’affranchir de l’anthropologie culturelle, les pragmatiques nous remettront les pieds sur terre avec la prochaine tâche à accomplir…

Bref, comme Jules Claretie avait déjà pu le déclarer en son temps :

“Tout homme qui dirige, qui fait quelque chose, a contre lui ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui font précisément le contraire et surtout la grande armée des gens d’autant plus sévères qu’ils ne font rien du tout.”

Mais revenons au concept même de la boucle ou de la spirale vertueuse, existe-t-elle vraiment ?
Dans notre surprenante Nature terrestre, la réponse est assurément affirmative avec l’exemple emblématique des abeilles qui pollinisent en nous régalant de leur bon miel. Dans l’économie nous pourrions aisément concevoir un enrichissement collectif et personnel à tous points de vue d’une entreprise florissante sur un territoire.
Mais cette conception est-elle prouvée par des exemples concrets ?
Par exemple, la dernière initiative portée par Time For The Planet avec les “Dividendes du Climat” va-t-elle réellement impacter positivement le rejet de gaz néfastes pour le climat ?
Nos pouvoirs publics sont-ils en mesure de percevoir les “entreprises-abeilles” qui feront profiter toute l’activité économique d’un territoire ?
Des fonds d’investissement spécialisés existent-ils avec cette dominante “positive economic impact” ?
Des certifications sérieuses peuvent elles confirmer, chiffres à l’appui, la contribution réelle au Bien Commun de certaines entreprises, associations, etc. ?
Existe-t-il, à l’échelle individuelle, des coaching/formation permettant de se créer sa propre boucle vertueuse “résiliente” assurant un épanouissement dans la durée prouvée par des études scientifiques imparables ?

Loin de toute naïveté, des canevas normés qui nous apprennent à tout ranger dans des cases, des beaux parleurs experts auto-proclamés, j’invite tous mes lecteurs à “distinguer les patterns” individuels, micro ou macro économiques et, dans tous les cas, à éviter les cercles vicieux assurément bien réels.

Je termine en conclusion par vous mettre en garde par un cercle particulièrement vicieux :

Je suis fatigué donc je suis peu efficace → je suis peu efficace donc je ne suis pas motivé → mon manque de motivation et d’actions concrètes provoquent un stress → ce stress permanent me déprime et me fatigue…

PS: Pourquoi j’aime les abeilles dans le monde du travail ? La réponse ici.

Les actifs commencent à en avoir vraiment ras-le-bol !

Depuis le début de l’année 2020, nous vivons tous dans un environnement chamboulé, c’est le moins que l’on puisse dire !

l’épuisement d’énervements

Entre mesures et contre-mesures sanitaires, économiques, et sociétales; nous ne cessons de surnager dans un environnement plutôt hostile, carrément imprévisible et apparemment infiniment plus complexe qu’avant le Covid.

Je constate, à mon modeste niveau, l’énervement et même l’épuisement d’énervements des professionnels que je côtoie. Sans être défaitiste et pessimiste, je crains que l’été ne suffise plus cette fois à reposer les professionnels. Car, contrairement à l’été dernier, il y a de plus en plus de sujets clivants et de désarroi qui ne permettent pas d’espérer une sortie de crise rapide et certaine.

Pourquoi en rajouter une couche avec un article peu réjouissant me direz-vous ?

Cet article est une fusée de détresse pour les managers, les chefs d’entreprises, les intervenants externes. Plus que jamais il est nécessaire et utile d’adopter un esprit constructif et bienveillant, de prendre soin de vos collaborateurs et collègues, d’être réellement à l’écoute !

réveiller les enthousiasmes, apaiser les esprits meurtris

Il s’agit de mettre en place des solutions concrètes pour faciliter le travail, pour lui redonner sa joie, sa noblesse, son attrait. Les idées ne manquent pas :

  • permettre la semaine de 4 jours avec des plages horaires élargies et sans perte de productivité (l’article de businessinsider sur le succès de l’expérimentation menée en Islande est inspirant ! Et l’exemple de Microsoft Japan reste bluffant !),
  • réduire les temps de réunions ou a minima tester des nouveaux formats plus captivants en intégrant par exemple un moment découverte organisé à l’initiative d’un collaborateur,
  • favoriser les initiatives personnelles avec un budget sponsorisant les meilleures idées pour l’efficience de l’entreprise, pour le bien vivre des collaborateurs, pour le meilleur évènement encourageant l’esprit de cohésion, etc.
  • encourager des séances vis-ma-vie pour découvrir un autre métier ou un tout autre aspect du même métier le temps d’une après-midi ou d’une matinée,
  • brainstorming avec post-it, laboratoire d’exploration-innovation, RETEX (Retour d’Expérience sur un sujet en cours, un succès ou un échec), duos collaboratifs aléatoires sur des tâches précises, concours culinaires, évènements surprises, etc.

Au delà du télétravail et des aménagements de circonstances, il faut réveiller les enthousiasmes, apaiser les esprits meurtris. Nos entreprises sont avant tout des aventures humaines partagées et il est nécessaire (vital !), après tant de mois de pénibilité voire d’absurdité, de redonner pétillance, élan, cohésion avec un vrai esprit chaleureux et l’allégresse de surmonter cette crise la tête haute.

ne plus avoir envie de travailler, c’est déjà déprimer

Sans pousser jusqu’à la fameuse phrase à mon humble avis douteuse et goguenarde “le travail, c’est la santé !”, je crois qu’il est nécessaire d’épauler ces actifs qui en ont marre et qui en ont même marre d’en avoir marre. Affaissements de motivation, détresses non-dites, absences de réponses, manques d’attention, je vois des signaux tout sauf faibles de personnes qualifiées qui semblent ne plus avoir envie de travailler. Or, je crains que ne plus avoir envie de travailler, c’est déjà déprimer. L’entreprise, en tant que personne morale n’a pas de cœur; néanmoins chaque contributeur porte la responsabilité individuelle d’améliorer de son mieux le quotidien de ses confères et consœurs en humanité.

La satisfaction du travail bien fait, la fierté du travail accompli, le décuplement d’impact du combo passion-travail, la puissance d’épanouissement d’un succès professionnel sont des moteurs incroyables d’une formidable énergie humaine que je souhaite ardemment revoir dans les openspaces, les calls, les visios et même les emails et les documents de procédures ou de spécifications !

Personne ne peut travailler efficacement s’il n’a pas conscience d’être utile et d’être soutenu !

Le danger de la déconstruction professionnelle se tapie dans la démotivation, la frustration, le mécontentement.

#ProtectPeople&Passion

À bon entendeur, salut !

 

 

 

Covid et situations explosives : évitons au maximum les chocs !

Comme les manipulations dans les laboratoires de chimie, certaines situations nécessitent une prévention particulière au vu des risques réels.

La gestion sociétale de la Covid ressemble étrangement à la manipulation d’un produit intrinsèquement explosible comme ceux utilisés en chimie :  “ces produits peuvent exploser, suivant le cas, au contact d’une flamme, d’une étincelle, d’électricité statique, sous l’effet de la chaleur, d’un choc, de frottements. . .”

Tantôt une “grosse grippe” pour certains, tantôt un “châtiment de la nature” pour d’autre, tantôt des études poussées pour calculer les pertes économiques, tantôt des démonstrations chiffrées pour prouver une surmortalité par pays et, quand même heureusement de temps en temps, un trait d’humour (blague, mème, GIF, etc.) pour dérider nos esprits raisonnés qui semblent ne plus savoir où se cache la raison !

Un ami chimiste qui travaille actuellement sur l’application de nano cristaux sur des surfaces m’expliquait que ses manipulations doivent toujours se faire avec une extrême précaution pour éviter, au maximum, la moindre contrainte. J’ai l’impression que la Covid est une substance hautement explosible et que nos gouvernements sont perplexes non seulement quant au protocole à suivre pour éviter les incidents/accidents mais aussi quant au protocole de gestion de ces derniers. Par exemple, si l’atmosphère d’un laboratoire devient contaminée -toxique ou explosive- après un accident impliquant une pollution importante, l’INRS explique en neuf points précis avec des verbes d’action toutes les mesures nécessaires page 21 de ce document. En ceci, ce qui me gêne le plus n’est pas tant l’absence de protocole que la faible acquisition d’expériences et ce, plus d’une année depuis le début de la pandémie.

Expert en gestion de projet, je peux vous assurer que chaque échec important au cours d’un projet que j’ai eu à mener a fait l’objet d’un mémorandum (encore appelé post mortem) pour détailler les causes racines, les mesures correctives prises et celles préventives mises en œuvre pour éviter un nouvel échec voire réparer les dégâts de l’échec initial si possible. L’échec arrive toujours à un moment et n’a rien de mauvais en soi (failcon spirit), en revanche l’absence de leçons apprises suite à l’échec est une double peine extrêmement préjudiciable. Mesures locales versus nationales, restrictions étendues versus restrictions ciblées : autant de mesures et propositions que de partisans et de contradicteurs sans véritables leçons durables apprises et mises en pratique. Notre climat social est ainsi aujourd’hui aussi pesant qu’explosif. Comme un chimiste qui n’a pas dormi depuis plusieurs jours qui tente de prendre des précautions avec les mains qui tremblent et les yeux embués. . .

Le fond de mon propos est donc un retour à une réflexion aussi propice que nécessaire. Modestement, je propose les choses suivantes :

  • Selon le principe des réservistes dans l’armée, instaurer une “réserve de santé” avec différents paliers de déclenchements.
  • Simplifier, autant que possible, les démarches “présentielles physiques” en les convertissant en “téléprésence” : guichets virtuels (avec opérateurs réels !) pour dépôts de dossiers, demandes de renseignements, validation de signature, achats à distance suivi de livraisons etc. ; mais aussi pourquoi pas, jugements dans une salle d’audience virtuelle (sauf affaires pénales), soit finalement tout processus relatif à une consultation ou une décision d’ordre technique possible en distanciel. A ce titre j’ai pu signer mon premier mandat de conseil uniquement par téléconsultation -sans rencontre physique- avec un nouveau client et je tiens ici à saluer l’ouverture d’esprit de ce chef d’entreprise basée en Suisse Romande qui se reconnaîtra !
  • Mettre en place un registre électronique de passage pour les bâtiments de santé recevant du public avec une pièce d’identité officielle munie d’une puce pour badger facilement.
  • Etablir une nomenclature du télétravail en fonction des métiers, à l’image du “nutriscore” pour l’alimentation, on pourrait très bien imaginer un “téléscore” avec 5 niveaux :
    • niveau A les métiers qui peuvent se faire entièrement à distance (ex : comptables, développeurs, etc.)
    • niveau intermédiaire les métiers qui peuvent partiellement se faire à distance (ex : avocats, commerciaux, etc.)
    • niveau E les métiers qui ne peuvent se faire qu’en présentiel (ex : manutentionnaires, maçons, etc.)

Je laisse les personnes dont c’est le métier continuer cette liste mais j’avoue qu’en tant que libre penseur, je suis un peu déçu de la médiocrité des propositions que je lis ou j’entends dans la presse. Je reste sur ma faim concernant les efforts, véritablement innovants, qui nous permettront de revivre un jour sans gel et sans masque.

Nous pouvons, non, nous devons faire mieux. Il en va de notre économie, de notre paix sociale, de notre savoir-être, de notre futur.

Je souhaite à chacun de mes lecteurs de vivre normalement et simplement quelques jours en 2021 pour que nous retrouvions tous notre lucidité et notre raison dans ce monde qui se cherche !

Amitiés,

T – #ThinkToDoBetter

[email protected] / +41 76 607 99 72

crédit photo: istock

Perdurer avant tout, prospérer… si jamais !

Allons droit au but : dans un tel contexte, choisir la pérennité c’est déjà renoncer à la solution de facilité !

Lorsqu’une économie est florissante, il est heureux que certains pensent à favoriser la pérennité (caractère, état de ce qui dure toujours); lorsqu’une économie s’effondre, il est à la fois vital et pourtant bel et bien héroïque de (re)construire avec comme pierre angulaire, la pérennisation de notre entreprise.

Tentons une simulation de l’effondrement le plus total et dramatique, certaines entreprises survivront toujours pour trois principales raisons :

#BonSens : elles n’ont pas cédé à la panique des sirènes et des chiffres déprimants, elles sont restées centrées sur leur mission (service/production) sans dévier ni se détourner de leur lucidité.

#AutoSuffisance : par nature, par choix ou bien par intelligence d’environnement, ces entreprises ont su faire simple et s’affranchir de toutes dépendances coûteuses avec l’extérieur (fournisseurs, intermédiaires, prestataires long terme, etc.). Attention, #AutoSuffisance ne veut pas dire autarcie ! L’autarcie c’est une économie fermée qui se suffit à elle-même, l’entreprise AutoSuffisante est celle qui est capable de rayonner dans son économie avec peu de moyens (charges fixes et investissements récurrents minimes).

#FlexibilitéOrganisationnelle : métamorphe dans leur organisation, elles n’ont de cesse d’évoluer avec leur environnement que ce soit par la technologie, leur culture d’entreprise ou leur capacité à penser pour faire mieux (#ThinkToDoBetter). Résilientes dans leur aventure humaine, elles savent mêler passion, cohésion, gestion de projet et empowerment au service de leurs clients sans toutefois perdre leur fibre créatrice propre qui les rend à la fois inimitables et préservées de toutes possibilités de disruptions.

Confinement, re-confinement, semi-confinement, ce yoyo a une fâcheuse tendance à devenir durable et ne nous laisse pas indemnes. La dette se créée, économique sans-doute mais aussi mentale, humaine, sociétale.

Toute entreprise qui vise à perdurer avant de prospérer devient ainsi non plus un acteur économique au sens pauvre du terme mais un acteur économique et sociétal qui redonne de l’espoir et du sens aux individus, comme un phare allumé dans une nuit de tempête.

Théories sans pragmatisme ni exemple concret me direz-vous ? 3 preuves réelles vous sont ici offertes :

  • dans une dimension personnelle mais d’actualité : modestement mais sûrement, l’entreprise genevoise de prévoyance et transmission digitale TechVitam Sàrl
  • dans une dimension terre à terre mais savoureuse : la ferme biologique qui prend soin de sa terre et de son cheptel, comme la ferme de Latapoune que je vous invite à découvrir et à soutenir !
  • dans une dimension différente mais jamais démentie au cours des siècles : le monastère ou le couvent qui ne vise pas à prospérer mais bien à perdurer, voici ici le bel exemple de l’abbaye bénédictine de Triors.

Vous avez d’autres exemples en tête ? Les champs commentaires sont faits pour ça !!

J’en profite, au terme de cette année 2020 si particulière, pour vous souhaiter des moments de vérité, personnels et/ou familiaux, pour vous ressourcer et affronter 2021 avec encore plus d’enthousiasme et de passion !

 

Amitiés,

T

 

Crédit Photo “Discussions nocturnes éclairées”: l’excellent Geoffroy Pasquier 

Scouting-Consulting: Win-Win !

Traditionnellement dans l’armée, l’éclaireur est “un soldat choisi pour son intelligence et son audace, chargé de prendre les devants, de déterminer la position des ennemis”, le tout sans être vu !

En marge de ces éclaireurs de guerre, il existe aussi des scouts civils. Tout le monde connaît ces jeunes qui se forment dans la nature et le cadre d’une pédagogie scoute qui a fait ses preuves après plus de 100 ans d’existence. Cependant il existe également des hommes et femmes actifs professionnellement animés d’un esprit similaire mais en dehors de l’armée ou d’un mouvement de jeunesse…

Robert Baden-Powell, fondateur du scoutisme était en effet avant tout un expert de l’art et de la pratique du “scouting”. Cette expression, issue du vieux français “escoute”, désignait ces éclaireurs du moyen-âge indispensables aux armées pour reconnaître terrains et ennemis et pour ainsi permettre d’appréhender au mieux les obstacles (naturels ou militaires). En effet à l’époque nous étions très très loin des drones avec caméra embarquée, cartographie 3D en temps réel, détection thermique et autres joyeusetés technologiques !

Robert et Olave Baden-Powell fondateurs du Scoutisme à gauche, un drone de montage à droite.

Au delà de l’aspect militaire, l’escoute était un professionnel du renseignement comptant sur ses seules capacités pour s’adapter en terrain inconnu et accomplir au mieux sa mission: Parmi celles-ci : l’organisation, la force mentale et physique, le bon sens, l’ouverture des sens pour être constamment aux aguets, etc.

Mais la compétence décisive de l’escoute réside dans la bonne gestion de la chaîne de valeur du renseignement: analyse préparatoire, détection, transmission, exploitation d’une information fiable et utile. Plus ce processus est maîtrisé de bout en bout, plus la valeur des informations directement collectées est importante.

Étymologiquement un escoute c’est un individu qui sait écouter. Dans un monde où la parole est prise trop souvent à tort et à travers, en coupant les autres ou sans respecter un temps propice à la réflexion, l’écoute -l’e”scoute”-est d’autant plus nécessaire.

Être un escoute c’est savoir en tout temps à quoi, à qui, nous avons affaire. C’est, dans n’importe quelle situation, ne pas rester sur le nuage de l’à peu près voir de l’incompréhension.
Être un escoute c’est organiser son temps pour pouvoir accomplir les tâches qui nous incombent. Inéluctablement, une partie de ce temps est consacré à la formation et l’exercice, qui sont les nerfs de l’apprentissage du métier que l’on exerce. Cette exigence d’un apprentissage perpétuel mais méritoire, permet d’établir à la fois les fondations et l’excellence opérationnelle de son métier.
Être un escoute c’est enfin avoir une intelligence de cœur. Véritable alignement entre l’intellectuel et l’émotionnel, il s’agit d’être apte au discernement, toujours attentionné, et ainsi faire preuve d’une vraie sagesse. L’escoute sait dire “non”, “stop”, ”ça suffit” au même titre qu’il sait dire “bravo”,”accroche-toi, courage”, “j’apprécie sincèrement de travailler avec toi”.

“professionnel aguerri mais avant tout professionnel utile”

La figure de l’escoute, professionnel aguerri mais avant tout professionnel utile pour décortiquer, maîtriser et diffuser l’information, est finalement l’exemple à suivre pour tout consultant.

Le professionnel du conseil aux entreprise sait ce qui l’attend sur le terrain – même en télétravail, une variante plus digitale du terrain d’actions ! -, il a les cartes en main pour se rendre le plus utile possible ou s’adapter aux situations les plus difficiles. Lucide, humble, organisé : la direction suffisamment claire donnée à son engagement professionnel lui permet d’en faire bénéficier toutes les organisations où il est envoyé en éclaireur.

Comme l’escoute d’hier, comme le scout d’aujourd’hui, le consultant doit être toujours prêt et en faire sa devise. Il faut entendre par là une disponibilité intellectuelle et physique, et une organisation de son temps propice à l’adaptation.
Mais ce n’est pas tout !
Droiture, honnêteté, goût du travail bien fait : le consultant doit inspirer la même confiance qu’un scout qui “met son honneur à mériter confiance” (article 1 de la loi scoute). Cela impose une disponibilité complète envers autrui pour mener son équipe ou son client vers la bonne réalisation de la mission. Il se soucie du bien commun, c’est-à-dire autant de l’épanouissement des ouvriers que de la finalité positive de la réalisation.

“pour le bien commun”

Un bon consultant est-il un bon scout, et vice-versa ? Espérons-le !

Le scout donne une direction à sa vie notamment grâce à la loi scoute, qu’il s’efforce de respecter, pour vivre en harmonie avec son environnement. Il côtoie cet environnement sans le posséder, mais son action le modèle pourtant. Il a ainsi mis en place une stratégie, un canevas, pour évoluer dans son environnement sans oublier qu’il le partage avec d’autres.
Ainsi le scout est à son environnement ce que l’arbre est à la forêt : indispensable mais égal aux autres. En d’autres termes, il ne cherche pas à écraser les autres par le poids de ses découvertes.
En effet, le scout prend en compte dans sa stratégie qu’il travaille pour le bien commun et qu’il complète un tout qui existerait sans lui.

C’est tout aussi valable dans une entreprise : le consultant, en intégrant une entreprise qui lui a fait confiance, se voit confier une tâche, dans laquelle il se donne entièrement en s’imprégnant du projet de l’entreprise pour lui donner sa forme la plus aboutie.

Ainsi, l’escoute, le scout et le consultant apprivoisent leur environnement pour le rendre plus sécurisant tout en respectant son histoire et sa nature originelle.

-> Merci aux scouts qui m’ont inspiré cet article que je leur dédicace bien volontiers et à Louis Castaignède, Chef Scout en activité, qui m’a aidé à co-rédiger cet article !

-> Scouts, anciens scouts, et tous ceux animés d’un esprit scout même sans l’avoir été, je vous adresse un fraternel salut scout !

 

Crédit Photo “Co-naviguation Bateau et Dauphin”: l’excellent Geoffroy Pasquier 

Reprise Post-Covid19: moins de faux problèmes, plus de vraies solutions

En ces temps perturbés où les entreprises souffrent, se contorsionnent dans des considérations de télétravail et de baisse des revenus clients, voire s’acharnent à survivre malgré le poids de l’incertitude; la meilleure compassion possible est celle de préparer au mieux la reprise.
Cette reprise, qui se fait d’autant plus attendre que les jours passent, doit se faire “du bon pied”.

  • Il y a ces entreprises qui sont quasiment à l’arrêt et pour lesquelles il ne va pas falloir flancher aux premiers pas de reprise et celles qui marchent encore et qui devront trouver la bonne accélération : ni trop brutale ni trop douce.
  • Et puis il y a ce temps de recul permis par le Covid-19 (c’est bien là son seul effet positif). Certains reviendront ragaillardis, d’autres ramollis mais la plupart seront volontaires. Quelques uns -qui sait un grand nombre peut être ?- seront plus inspirés que jamais auparavant pour initier des changements d’ampleur.

A tous, je veux redire tous mes encouragements et me permets 4 mises en garde à propos pour vous préserver:

  • 1 Pour revenir sur le titre de cet article, la période pré-Covid-19 était celle du dénigrement des vrais problèmes. La preuve : les pouvoirs publics d’Europe ont souvent clamé à tort début 2020 que le Covid-19 était un “faux problème” qui, soit n’arriverait pas jusqu’à nous, soit ne serait pas si grave qu’en Chine. Bref les vrais problèmes étaient -extrêmement trop- souvent mis de côté ou négligés. Gageons que le premier changement de mentalité de la civilisation post-Covid-19 sera celui d’une prise de conscience sérieuse et effective -suivie d’effets !- des vrais problèmes. Arrêtons de minimiser, repousser, négliger, mettre de côté les vrais problèmes en croyant qu’ils ne concernent que les autres. J’inclus dans le vaccin à ce premier écueil la priorité assurée voire sacralisée pour la vie, l’humain, la nature, la durabilité, le refus absolu du gâchis et du profit à tout prix.
  • 2 Une fois la problématique des faux problèmes écartée, il s’agit d’éviter de retomber dans un deuxième écueil encore pire. Celui-ci a pourtant tellement sévi qu’on aurait pu croire que tous les puissants et moins puissants le convoitaient assidûment lors de pre-Covid-19. Il s’agit bien sûr de l’écueil des fausses solutions : ces pansements sur de la plomberie, ces ficelles de rafistolages sur des nacelles de sécurité, etc. Le problème des fausses solutions c’est qu’on se jette dessus sans les considérer correctement comme si on entendait seulement mot “solution” sans vouloir entendre “fausse”. Une fois engagé dans du quick&dirty nous pouvons toujours essayer de limiter les dégâts mais nous n’arriverons jamais à transformer la solution choisie en “bonne” et encore moins en “optimale”. Pour éviter cet écueil il faudra clairement se faire violence pour résister au chemin de la facilité, le vaccin AAA est ici simple: ardeur, ambition, abnégation.
  • 3 Le liant des deux derniers écueils est le suivant: il y a moins de faux problèmes que de fausses solutions. Oui l’entreprise et les êtres humains qui la composent ont heureusement plus tendance à se concentrer sur des problèmes existants que fictifs. Oui les problèmes quand ils sont adressés et appréhendés sérieusement, conduisent à des solutions. Néanmoins, comme avec le Covid-19 il faut parfois accepter des solutions temporaires ou de contournement le temps de trouver/construire la solution définitive (un vaccin efficace et peu coûteux pour le Covid-19 !). Le troisième vaccin est gratuit et à la portée de tous : la réflexion approfondie pour la sélection de l’itinéraire des meilleures solutions.
  • 4 Bien sûr on évite l’effet balançoire ! Une fois la meilleure solution à notre disposition choisie, on s’y tient ! Et si une encore meilleure survient par la suite on calcule précisément le coût d’opportunité avant de s’y engager ! Quatrième vaccin: la constance et l’approche incrémentale sont toujours plus payantes que la philosophie de la girouette.

Pour conclure, voici mes sincères meilleures pensées catégoriques et catégorisées:

  • À tous ceux qui seront tentés de “faire différemment”, bravo gardez cette motivation d’amélioration continue et que chaque changement initié soit méticuleusement pesé, cadré et sécurisé pour en faire un succès,
  • À tous ceux qui voudront refaire “comme avant”, je m’incline devant votre résilience tant que vous ne perdez pas de vue les transformations nécessaires,
  • À tous ceux personnellement marqués par cette crise dans leur travail (soignants + tous ceux jamais mentionnés) et/ou la maladie et le deuil, soyez assurés que notre compassion ne sera pas feinte, nous avons eu largement le temps de penser à vous pendant le confinement et nous n’oublierons jamais votre dévouement,
  • À tous ceux qui souffrent des affres de l’incertitude sur votre futur, tenez bon ! hauts les cœurs ! Votre valeur est inestimable et elle continuera de s’accroître par votre confiance en vous même et votre sérénité choisie et non pas subie,
  • À tous ceux qui ont profité du confinement pour affermir leurs engagements ou en prendre de nouveaux, vous êtes « le sel de la Terre », votre constance et votre motivation donnent à la vie toute sa saveur.

MERCI à vous TOUS !

 

Crédit Photo: l’excellent Geoffroy Pasquier 

Gagner en visibilité : ça s’apprend !

Un travailleur n’est jamais un simple exécutant.

Tout travailleur est en quête de visibilité à la différence d’un robot: visibilité sur l’évolution de ses tâches, sur les changements impactant son travail (facteurs technologiques, culturels, stratégiques, configurationnels etc.), sur les opportunités de carrières à saisir.

Or la visibilité se gagne au prix d’un triple effort.

  1. Une visibilité qui grandit pas à pas

Quand on n’y voit rien, que rien ne peut nous éclairer à porter de main (tout nu version 2020 => sans smartphone !) et que cela ne sert à rien de chercher un interrupteur qui n’existe pas, le choix est limité. Ce dernier se restreint à deux options : rester sclérosé dans la stupeur de l’inconnu et la soumission à l’immobilisme ou se mettre en mouvement, pas à pas pour trouver à tâtons une issue. Chaque pas dans une direction -fut-elle mauvaise- nous donne des informations sur notre environnement immédiat. Cet effort du refus de l’immobilisme est déjà un gain en visibilité que nous allons pouvoir mesurer dans la vie professionnelle après avoir décrit les deux efforts complémentaires.

2. Une visibilité assurée par une attention

Avancer c’est bien, distinguer vers où c’est mieux ! Même en cas de visibilité très réduite, il faut savoir mettre ses mains en avant pour avancer avec précaution en limitant les surprises. Les airbags et autres systèmes de protection/sécurisation de notre époque semblent avoir anesthésié la conscience du danger de certains. Etre précautionneux n’est pas une faiblesse et ceux qui en doutent encore méditeront ces mots -seulement 6- du génie de Vinci ” Ne pas prévoir, c’est déjà gémir”. L’effort de concentration et d’attention nous fait lever notre tête en activant tous nos sens et assure une vision plus nette de notre propre mouvement et de ce qui se passe autour de nous.  La vision, l’écoute, le toucher, l’odorat, l’intuition, tous ces sens doivent être travaillés en coordination sans négliger la moindre parcelle d’information la plus infime soit-elle. Du reste, des mécanismes spécifiques comme les lunettes de soleil permettent d’adapter sa visibilité en fonction des contraintes.

3. Une visibilité qui s’accroît en se donnant

Le peu que je vois, malgré le flou et l’incertitude doit être communiqué de la façon la plus structurée possible : en partant de l’information la plus fiable vers la plus hasardeuse. Prenons l’exemple illustré par la photo de cet article: vous vous retrouvez cernés par la brume lors d’une sortie raquette en montagne, plus de batterie sur votre smartphone (c’est fou ce que les basses températures peuvent faire descendre rapidement le niveau de charge d’une batterie !), le sentier n’est plus visible depuis longtemps (la neige a masqué ses traces), mais vous avez été assez précautionneux pour définir votre itinéraire à l’avance et prendre une carte du massif sur lequel vous vous trouvez (carte + boussole auraient été plus secure mais bon personne n’est parfait !).

Communiquez en premier les informations les plus fiables:  “Ok il est 16 h 12, il nous reste donc environ deux heures de luminosité avant la nuit.  Nous avons suivi le sentier et avons dépassé le massif X vers 15 h 30, le prochain massif Y avant la descente se trouve normalement dans cette direction. Par là ça monte et par là ça descend donc le nord devrait être par là.”

Remarquez que les mots “normalement” et “devrait” induisent une assurance de plus en plus limitée… Le reste de l’information devient beaucoup plus hasardeux. Le fait de communiquer le peu qu’on sait a un effet salvateur. Ainsi un membre du groupe a pu dire un peu plus tard “mais tu as avais dit tout à l’heure que le Nord était à notre gauche” empêchant ainsi que le leader ne perde vraiment le groupe !

   Visibilité Transposée à la dimension professionnelle de nos vies

Néanmoins la visibilité au travail c’est trop souvent un bon mot employé à tort et à travers autant par les managers que les managés. Combien de fois a-t-on entendu ce fameux souhait d'”avoir plus de visibilité” qui sonne creux et est outrageusement passif ? Construisons tous ensemble cette visibilité implacable et partagée par le seul moyen valable qui soit : un bien tangible. Les paroles s’envolent, les écrits restent (et même les dessins en fait). Les consultants aiment parler de “livrables” dans le cas de projets mais en réalité tous documents -schéma ou texte, post-it ou paper-board, tableau excel ou photo, etc.- donnent une visibilité réelle car tangible. Ces documents sont le fil d’Ariane qui nous permet de nous diriger assurément vers la sortie -même au prix de détours et d’impasses-. Vous voulez gagner en visibilité ? Commencez par tracer la carte de votre labyrinthe !

Avancer, se concentrer, communiquer, documenter voilà comment allumer nos phares pour gagner en visibilité ajustée dans nos vies professionnelles !

Pour conclure, le vieux sage se trouve toujours sur une montagne dans la tradition commune:  cela veut bien dire qu’une bonne visibilité et une hauteur de vue sont des prémices de sagesse.

Vous souhaitant à tous la meilleure acuité visuelle et bien sûr professionnelle !

 

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T

 

Pas la motivation pour trouver un bon titre…

       Si vous lisez cet article malgré ce titre si médiocre, c’est que le message de fond de ce petit texte vous sera parfaitement compréhensible
Evidemment, ceux qui me connaissent un peu savent que j’avais des propositions acceptables voire bonnes pour le titre de cet article*…
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Si vous avez cliqué sur ce lien, j’estime que c’est parce qu’une part de vous reconnait finalement cet état de fait: nous nous satisfaisons bien trop souvent de l’acceptable, sans exigence suffisante vers l’excellence et l’extraordinaire. Comme tout va plus vite dans ce monde, prendre du temps pour un travail de qualité inégalée peut même sembler incongru ou contre-productif ? !
XXX
Néanmoins le vrai problème, n’est pas le regard extérieur mais bien celui de notre for intérieur:  le manque de dépassement de soi est devenu la norme mondiale. Comme une épidémie de “motivapathie“, la motivation nous a quitté pour nous permettre de nous sublimer et semble parfois très difficile à trouver pour accomplir simplement nos devoirs et nos engagements quotidiens. Je compte en tout et pour tout 3 personnes dans mes amis, amies et connaissances qui sont et ont toujours été dans cette puissance du dépassement de soi perpétuel ! Soit une proportion très faible qui, je le pense, est caractéristique de notre société ?.
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La capacité d’implication totale et du dépassement de soi dans la durée est devenue une compétence “licorne-pépite” alors que j’ai l’intime conviction qu’elle était auparavant bien plus répandue. La dureté de la vie, le manque de confort, l’inexistence d’internet, des smartphones et des ordinateurs, le caractère ultra-local de l’information,… : tous ces éléments matériels, sociologiques et historiques concourent à une plus grande contrainte de la condition humaine passée, et donc à une révélation plus large de cette compétence ?.
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La contrainte exacerbe la créativité” ais-je entendu un jour, elle exacerbe en fait le dépassement de soi dans mon analyse.
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Mais de quoi parle-t-on exactement ? ?  Ma modeste définition de la capacité de dépassement de soi se structure sur les 5 bases suivantes:
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  • Curiosité intellectuelle: je veux en savoir toujours plus =>je ne me considère pas comme “arrivé” dans un domaine de connaissance; je fais régulièrement le ménage de mes idées pré-conçues => je change régulièrement de perspectives dans mes analyses.

 

  • Multi-potentialité: je ne cherche pas la connaissance ultime dans un seul domaine => je recherche la transversalité et le décloisonnement des schémas de pensées spécifiques aux métiers; j’agis comme un prisme avec la lumière => je favorise la dispersion des couleurs dans différents axes; je refuse d’être “mono-employable” et qu’un unique emploi me caractérise => j’exerce différentes activités avec constance.

 

  • Insatisfaction récurrente**: j’applique un haut niveau exigence dans ce que je fais => je refuse le chemin de la facilité obligatoire et ne me contente pas du “non, c’est bon” alias le “just enough”; je n’aime pas le travail bâclé ou à moitié fait => je refuse la médiocrité et j’ai le souci de l’amélioration et une sensibilité de la perfection.

 

  • Comique extraordinaire: si je peux faire rire en croquant dans la vie à pleines dents alors j’en fais profiter les autres => si ma passion est contagieuse la joie de vivre qui m’anime doit l’être aussi; je refuse le convenu, le conformisme et l’ordinaire =>j’ai le goût du jeux, du défi, du sensationnel et de l’émerveillement partagé quitte à faire rire de moi même ou à provoquer l’incompréhension.

 

  • Ni-peureux ni-frileux: je me mets à fond dans ce que je fais => je n’ai peur de plonger la tête la première et je n’ai pas une léthargie incompressible pour me mettre en action; je préfère agir de mon mieux et me tromper que de ne rien faire => je n’ai pas peur de l’échec ni du (re)travail complémentaire

 

Pour expliciter ce propos, prenons l’exemple emblématique des jeunes (enfants et ados) qui construisent
des cabanes. Ils ne tirent qu’une joie très limitée à trouver une cabane déjà construite: le vrai plaisir se trouve dans la construction puis dans le fait de profiter de sa création. Or quand il s’agit de sa création, le jeune ne veut pas qu’elle ressemble aux autres. Il va donc naturellement se dépasser pour qu’elle soit à son image. L’Homme mûr post-moderne semble avoir perdu ce poinçon de dépassement de soi dans ses réalisations que nos ancêtres arboraient fièrement…
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Que l’on soit pauvre/riche/limité ou non, cette notion d’engagement, d’investissement (ou d’implication) personnel(le) qui s’affranchit de la norme et du médiocre pour atteindre les sommets – et donc nous permettre de nous dépasser – reste une caractéristique de notre for intérieur***.
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Vous reprendrez bien une grande dose de MOTIVEX ??
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Crédit Photo : l’excellent Geoffroy Pasquier avec son site ici.

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* Propositions de titre 1: Motivation: ce trésor perdu !, 2: Faire de son mieux ou ne pas faire, là est la vraie question !, 3: J’agis donc je suis !, 4 Médiocrité: STOP !, 5: Introspe-hension : comprendre sa faiblesse par soi-même

** Alias le perpétuel insatisfait de la médiocrité !

*** Constat qui n’engage que moi et sans doute pas les professionnels du coaching: cette capacité à se dépasser n’est malheureusement pas un muscle que l’on peut entraîner et il n’y a pas de bouton magique “mode dépassement de soi activé”. Il faut la révéler dans son for intérieur et la construire tous les jours.

Une fin d’année… CHAAAAAARGEEEZ… !!

Prenons un moment (bref) pour parler ensemble de cette fameuse charge de fin d’année. Charge professionnelle (beaucoup de deadlines ont fâcheusement tendance à se caler au 31 du 12…), charge familiale (les fêtes avec leurs lots de cadeaux, de déplacements, de sorties en grandes tenues,…), charge personnelle (l’été et ses jours à rallonges sont bien loin comme son esprit de détente !), charge physique et morale (non, le froid et la pluie ne rendent pas les gens plus sveltes ou plus joyeux…) viennent toutes s’accumuler dans nos cocottes minutes personnelles ! Trêves des confiseurs, Freeze informatique, rien n’y fait : avant les fêtes c’est toujours le rush et ensuite, redémarrer l’année avec un soupçon de motivation devient déjà une ultime bonne résolution !

Le plus amusant c’est que l’écriture même de cet article se fait dans un timing très serré et dans une charge mentale assez lourde avec une vingtaine de sujets en parallèles, en conflits, et avec des niveaux de priorités clairement aux antipodes. Changer les ampoules avant la venue des parents, réparer le problème de changement de vitesse sur le vélo, écrire un email structurant pour le reste de ma vie professionnelle à un ami et client, rédiger un article pour PME magazine… La to-do-list devient aussi lumineuse et chargée que les plus belles guirlandes ! Un bon son dans les oreilles – je peux recommander Two Steps From Hell, créateurs de musiques grandioses qui stimulent et donnent l’impression que nous sommes entrain d’accomplir, nous aussi, quelque chose de grandiose ! – et nous voilà parti à l’assaut de cette montagne de choses à faire.

Encore faut-il viser le bon sommet ! Le sommet «tout-faire-bien-et-vite » est un sommet pour les très grands professionnels aguerris par des années de pratique. Celui « faire-bien-le-plus-prioritaire » est déjà un sacré challenge car entre le versant nord «prioritaire-urgent » et le versant sud « prioritaire-important », beaucoup ont tellement hésité ou louvoyé entre les deux qu’ils n’ont jamais atteint le sommet ! Bien sûr, considérer « faire-ce-que-je-peux-quand-j’aurai-le-temps » comme un sommet alors qu’il s’agit d’une colline paisible pour les vaches qui ruminent est une erreur de poids.

Tout est effectivement une question de poids : chaque tâche importante accomplie est autant de lest lâché qui nous soulage pour monter plus haut et continuer la prochaine étape de notre itinéraire. J’ai fini par acheter un tableau de 50×40 cm et des stylos effaçables pour gérer ma to-do-list. Tout peut se faire dans un smartphone pourrez-vous me rétorquer en me pensant VCVJ – Vieux Con Vieux Jeu. C’est vrai. C’est aussi vrai que mon tableau ne me sert qu’à ma to-do-list, et en période de grande charge, il ne m’offre aucune autre distraction ni échappatoire que de m’afficher mes tâches en 50x40cm. N’étant pas connecté à internet et n’ayant aucune espèce d’interactivité, il me sert juste à dessiner mon itinéraire, à effacer le chemin parcouru et à me concentrer sur la DRAP – Distance Restante A Parcourir. En période usuelle, le smartphone suffit. Quand la charge est aussi lourde à porter qu’elle est intense à vivre pour fondre sur son plus vieil ennemi – ce moi flemmard et procrastinateur- , j’ai fait de ce tableau une arme de défense – contre l’oubli, les prétextes, la faculté à laisser le temps filer – et d’attaque – contre chaque tâche de la plus pénible à la plus harassante-.

Tout un article pour une vague métaphore filée entre la charge de travail/militaire et la montagne me direz-vous ? Et bien pas seulement. J’en viens à l’étoile sur le sapin, à cette caractérisation-cadeau que vous ne lirez probablement pas ailleurs : l’organisation et la détermination ne sont que des paramètres exclusifs mais non exhaustifs de l’équation.

Portez vous bien et bon courage à chacun de vous pour cette fameuse chaaaaaaaarge !

 

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Le “business confessionnel” peut-il encore se développer ?

Finance Islamique, Consulting inspiré des valeurs Chrétienne, Judaïsme impactant de manière décisive l’épanouissement de l’éthique occidentale en matière d’économie…

Les grandes religions ont toujours eu, et continuent d’avoir, à la fois un impact sur l’économie réelle et une plus-value dans l’enrichissement des manières de « faire » du business.

Loin des doctrines et lois religieuses, la religion dans le business, c’est d’abord un partage de valeurs communes et ensuite une entraide communautaire qui s’inscrit dans une histoire commune ou des nouvelles rencontres facilitées par une pratique religieuse. En effet, aller au culte à l’Eglise le dimanche, à la Synagogue le samedi ou à la Mosquée le vendredi, c’est entretenir des liens non seulement avec le Divin mais aussi avec nos co-religionnaires ou plutôt nos frères et sœurs dans la même foi pour mettre en lumière ce côté plus familial de la communauté religieuse. La famille dans les affaires, c’est à la fois un grand avantage et pourtant cela peut tout compliquer : même lien de causes à effets pour la foi dans le business ?

Un homme brillant, animé d’une foi profonde et rayonnante, m’a dit tout récemment « le business confessionnel, ça ne marche pas ! » … Ce manque de foi dans la pérennité d’un tel business valait bien un article me suis-je dis !

Repartons simplement sur cette thématique ô combien complexe :

Postulat numéro 1 : La foi exige une conduite vertueuse.

Postulat numéro 2 : La conduite vertueuse est bénéfique pour la pérennité du business.

Conclusion logique : Le business gagnerait à plus reconnaître les mérites de la foi et à les mettre en avant.

Constat terrain : le religieux dans le business est source de craintes -tensions, difficultés de dialogue, etc.- et n’aide pas à la signature de contrats d’affaires dans la plupart des cas.

Problématique : Le religieux peut-il réellement se décliner à d’autres niveaux que celui individuel notamment l’entreprise ou, plus largement, la sphère économique ?

La religion est avant tout propre à chaque individu avant d’être une affaire d’entreprise. Mais qu’est-ce qu’une entreprise ? Une aventure humaine partagée entre plusieurs individus. L’entreprise ne peut ainsi nier les différentes facettes des identités de ses collaborateurs, des fondateurs historiques aux derniers arrivés. Un équilibre est nécessaire entre l’identité au travail et l’identité personnelle du collaborateur qui ne peut ni se renier ni gommer son humanité.

Je repense à cet entretien avec un Senior Manager d’un de mes anciens Cabinets de Conseil qui avait des TOC – Troubles Obsessionnels Compulsifs -, cela m’a encore plus motivé pour rejoindre ce Cabinet qui, dans un milieu très concerné par l’apparence, avait eu la bonne idée et le courage d’embaucher des talents réellement diversifiés. Je repense à ce team building avec un autre Cabinet ou avec un collègue d’une autre religion, nous avons profité d’un très bon « dîner détente », après une journée de visites et d’activités, pour nous découvrir dans les différences et les similarités de nos deux religions. La discussion s’est même prolongée bien plus tard que le dîner et notre estime mutuelle professionnelle s’est agrandie par le sens que nous pouvions donner à notre travail et à nos vies grâce à nos religions. Je termine cette digression sur des exemples personnels avec ce souvenir de cette mission dans la filiale londonienne d’une banque privée allemande où en quelques pas dans les couloirs entre deux réunions je croise tour à tour un homme avec une Kippa, une femme avec un Hijab alors que je marche aux côtés de mon collègue Jaswinder qui portait son Dastaar (Turban Sikh) !

Toujours en prenant des exemples concrets et réels, j’en viens à ces entreprises qui ont accepté que la foi guide, du moins partiellement, leur activité commerciale.

  • En se basant sur la DSE – Doctrine Sociale de l’Eglise- et la publication « Oeconomicae et pecuniariae quaestiones – Considérations pour un discernement éthique sur certains aspects du système économique et financier actuel » l’entreprise Suisse Aliter Invest a ainsi volontairement assumé la valeur ajoutée de la foi catholique pour créer des fonds d’investissements durables, éthiques et même bio-éthiques ! Rejoignant les propos du Cardinal Turkson, Aliter Invest considère que l’économie doit « servir l’humanité au lieu de la gouverner» en instaurant une «croissance circulaire, durable, équilibrée et inclusive». La finance catholique : une nouvelle niche du marché de l’investissement ou bel-et-bien le futur produit mass-market d’un monde de plus en plus concerné par l’écologie humaine intégrale ?
  • La finance islamique est quand-à-elle plus connue et, si elle représente moins de 1% de la finance mondiale, elle « pèse » tout de même 2000 milliards d’euros. Loin des investissements dont la croissance est plutôt lente, le marché des produits Halal est quand à lui en plein boom avec une croissance forte et ininterrompue depuis deux décennies. Ainsi l’entreprise HCS –Halal Certification Services, par sa filiale basée en Argovie, a permis la certification de nombreux produits alimentaires Suisses dans le respect de la religion musulmane et selon des critères de qualité exhaussés.
  • Pour conclure sur le trio des 3 grandes religions monothéistes, je citerai CostBrokers SA, où vous pourrez découvrir la joie de manger dans un très bon restaurant Kasher en déjeuner d’affaires. Pour cette entreprise, la fidélité et le respect de l’autre ne sont pas un concept commercial mais bien un enracinement dans une attitude de vie durable; c’est-à-dire une constante éprouvée par la pratique d’une foi ancestrale. La foi et les valeurs de ses collaborateurs rendent ainsi cette entreprise encore plus vertueuse pour des relations d’affaires durables et mutuellement bénéfiques.

Il existe bien évidemment une gradation dans l’intégration des valeurs confessionnels dans le business. Ainsi, plus la religion est l’objet même du business – exemple de l’entreprise HCS-, plus le business est confessionnel.

La religion et ses valeurs confessionnelles peuvent donc être utile au business à la fois pour le guider mais aussi pour le rendre prospère ! La sphère économique peut en définitive bénéficier des valeurs religieuses à la fois dans des développements sectoriels spécifiques (niches) mais aussi dans une transversalité plus large dans des pratiques d’affaires commerciales ou des pratiques de développements personnels -par exemple, certaines méthodes de coaching s’inspire largement des valeurs de l’Évangile-.

Mais alors les non-religieux, très largement majoritaires, seraient-ils défavorisés sans ces valeurs confessionnels ? Pas forcément si l’on est prêt à accepter qu’un religieux, c’est un pratiquant qui se pose des questions ! Par exemple si un CEO est philosophe pratiquant et cherche des réponses à ces questions : « quel est le sens de mon business ? pourquoi j’existe ? Qu’est-ce que j’apporte à la société ? Quelle est la finalité de mon rôle de Manager ? etc. » alors il peut-être bien plus religieux que certaines personnes qui se catégorisent elle-même comme “religieux -Juif, Chrétien, Musulman- non-pratiquant”. La foi c’est donc un questionnement perpétuel, d’innombrables doutes mais aussi la petite vertu d’essayer d’être honnête avec soi-même.

Du reste, la religion peut aussi s’avérer limitante. Il y a les “bonnes limitations” pour une préservation de l’éthique de l’entreprise -peut-on même oser le terme de “sainteté de l’entreprise“?- comme pour mieux canaliser/sécuriser le business. Par exemple dans le droit islamique, l’argent ne doit pas être créé sans travail (riba), la spéculation est donc à proscrire : la création de richesse ne reposant pas sur une transaction réelle est interdite. De même, les jeux d’argent ne font pas bon ménage avec un grand nombre de religions. Mais il y aussi les “mauvaises limitations” : celles qui conduisent à l’exclusion dans un esprit communautariste au lieu de communautaire et fraternel.

La foi, part intégrale de notre humanité qui nous rattache à une transcendance supérieure, nous permet ainsi de voir à plus long terme et de développer des vraies valeurs humaines, voire humanistes, la bienveillance notamment. Par exemple, selon la foi juive, c’est aux Hommes d’agir pour rendre le monde meilleur et plus agréable au Divin :  l’entreprise en tant qu’association d’Hommes peut agir dans ce sens notamment au travers de l’innovation et la préservation de la Nature. L’économie réelle, celle qui nourrit nos familles et nous enrichit professionnellement et humainement, s’enrichit elle-même de la plus-value des diverses religions qui apportent une vraie touche humaine et refusent l’idolâtrie du profit à tous prix.

Ma petite conclusion personnelle sur ce sujet, « ma foi » complexe, est que le business confessionnel est possible et que je lui souhaite personnellement le meilleur développement possible tant qu’il reste porteur de valeurs sacrées -c’est à dire, tant qu’il garde pour objet final le bien-être de l’Homme croyant ou non-. J’ai osé cet article car je regrette sincèrement que la foi soit toujours “mise sous le boisseau“ dans le business et la vie professionnelle : le plus souvent à cause d’une gêne -plus ou moins irrationnelle- ou d’une ignorance déplorable.

A tous ceux qui lisent cet article, quelle que soit votre religion et même si vous n’êtes pas pratiquants : soyez bénis et que votre travail comme vos entreprises soient sanctifiés !

 

Pour aller plus loin:

Origines et fondements de la finance islamique

Judaïsme et Economie

Les grandes entreprises et la religion

www.ecoreseau.fr/reseaux-influence/2015/04/01/cercles-confessionnels-communautes-de-convictions/amp/

https://www.capital.fr/votre-carriere/la-religion-source-d-inspiration-des-managers-882264