Entreprises en transition

La transition énergétique, c’est l’affaire de tous ! Gouvernements, citoyens, associations, mais aussi acteurs privés. Et elles sont nombreuses, les entreprises, à s’engager dans cette direction.

L’application du développement durable dans le monde du travail peut se traduire par le concept de « responsabilité sociétale des entreprises » (RSE). La RSE consiste à s’intéresser aux effets des activités des entreprises sur la société et l’environnement. Elle englobe entre autres les conditions de travail, les droits de l’homme, la protection de l’environnement, la prévention de la corruption, la concurrence équitable, les intérêts des consommateurs, la fiscalité et la transparence.

Des labels pour renforcer son engagement

Sur le plan purement énergétique les entreprises peuvent (ou doivent, selon leur niveau de consommation d’énergie) s’engager dans des programmes de réduction des consommations énergétiques . C’est par exemple possible par le biais du programme PEIK qui, grâce à l’appui d’un conseiller professionnel en énergie, vous permet de déceler les économies potentielles au sein de votre entreprise, de planifier les mesures à mettre en œuvre, et enfin de réaliser des économies d’énergie substantielles. Le modèle PME de l’AEnEc (Agence de l’énergie pour l’économie) offre lui aussi une gestion énergétique aux petites et moyennes entreprises.

Certaines entreprises choisissent d’aller encore plus loin dans leur démarche de durabilité et d’avoir recourt à un label certifiant leur engagement en la matière.

Le Programme suisse EcoEntreprise accompagne les organismes souhaitant initier, développer ou améliorer leur démarche de développement durable – responsabilité sociétale. Il remet des certifications aux entreprises respectant certaines exigences.

Reconnue internationalement, la certification B Corp se fait une place en Suisse. B Corp certifie des entreprises qui répondent à des normes élevées en matière de performance sociale et environnementale, de transparence et de responsabilité légale.

D’autres entreprises décident de s’engager sur la voie de l’économie sociale et solidaire qui regroupe une multitude d’acteurs économiques partageant des valeurs communes et qui agissent concrètement pour la transition écologique et sociale. Leur but commun est de maximiser leur impact positif sur la société.

Une entreprise romande engagée

Donnons la parole à une entreprise romande engagée pour le développement durable. GÉO SOLUTIONS ingénieurs SA, bureau d’ingénieurs géomètres basé à Vevey, Château-d’Oex, Aigle et les Diablerets et qui compte 36 employés. Sindo Alonso, membre de la direction et ingénieur a répondu à nos questions.

Pourquoi s’engager en tant que PME pour le développement durable?

Notre engagement pour le développement durable a commencé dans les années 2000. Notre voiture d’entreprise était tombée en panne, et après réflexion, nous avons décidé de la remplacer par une voiture Mobility. Une prise de conscience a ainsi débuté. Par la suite, en 2010, l’État de Vaud a inclus des critères de développement durable dans ses appels d’offre. Pour pouvoir y répondre, notre bureau a décidé de s’engager dans une véritable démarche de durabilité via le label EcoEntreprise. Nous avons été certifiés en 2013.

Concrètement, qu’avez-vous mis en place pour atteindre les critères de la labellisation EcoEntreprise du point de vue social et environnemental?

Pour recevoir le label EcoEntreprise, un état des lieux doit être réalisé et un plan d’actions défini. EcoEntreprise est un processus évolutif, nous avons donc mis en place de nombreuses mesures. Dans un premier temps, une charte a été rédigée, le suivi de la consommation d’électricité et de papier a été mis en place, les serveurs – qui consommaient énormément d’électricité – ont été virtualisés, ce qui a par exemple permis de diminuer leur consommation de 90% et de faire chuter la température de 6°C dans la salle des serveurs. Nous avons également rallongé à 7 ans (au lieu de 4 ans) notre contrat pour le renouvellement des postes de travail afin d’utiliser nos ordinateurs le plus longtemps possible. De manière générale, nous essayons de faire durer nos véhicules, et nous avons aussi acheté deux véhicules au gaz et contracté un abonnement Mobility (avec 3 cartes).

Par ailleurs, nous avons mis sur pied un système permettant d’évaluer nos projets de génie civil sous les angles économiques, environnementaux et de la responsabilité sociétale, cela nous permet de proposer différentes variantes aux clients. Nous avons également mis sur pied un plan de mobilité pour les collaborateurs, les places de parc sont désormais payantes, mais nous subventionnons les abonnements de transports publics et permettons le télétravail sous certaines conditions.

Quelles plus-values vous apportent ces changements mis en place?

Cela nous permet d’avoir une bonne réflexion sur l’organisation des tâches, et donc une meilleure gestion de celles-ci.

Cette démarche représente-t-elle un coût supplémentaire pour l’entreprise?

Oui. Tout d’abord parce que la certification a un coût, et puis cela implique aussi des heures de travail pour le suivi de la démarche. Mais c’est également un investissement qui nous ouvre des portes.

Vos collaborateurs vous soutiennent-ils dans cette démarche ou a-t-il fallu les convaincre?

Au début, nos collaborateurs craignaient parfois que cela leurs fasse perdre du temps. Mais notre direction soutient cette démarche et est prête à investir du temps pour la durabilité. Les employés ont maintenant complètement intégré cette notion de durabilité, et des réflexions sur le sujet sont menées par l’ensemble de l’équipe, qui nous fait parfois part de demandes spécifiques, notamment pour l’archivage des documents.

Comment communiquez-vous cet engagement auprès de vos clients? Et comment est-il perçu par ceux-ci?

Nous mettons en avant notre démarche, qui est bien perçue par les acteurs cantonaux et fédéraux, puisqu’ils intègrent explicitement des critères de durabilité dans leurs appels d’offre. Malheureusement, les communes ne le font pas encore. Mais nous espérons qu’elles intègrent davantage les aspects de durabilité dans leurs critères de sélection à l’avenir. Pour les communes et les privés, c’est encore majoritairement le critère financier qui est prépondérant.

Quels sont vos prochains objectifs en termes de durabilité?

Nous souhaitons continuer à nous améliorer ! Et également à mieux maîtriser le suivi de notre démarche et la transmission des bonnes pratiques à tous nos collaborateurs. Une réflexion sur l’archivage des documents est ainsi en cours, afin de réduire les impressions au strict nécessaire et de favoriser le travail avec le moins de papier dans le futur.

Pourquoi, à votre avis, les autres PME devraient aussi s’engager pour le développement durable?

Il s’agit d’une question de conscience et d’engagement. Il faut d’abord mettre en place de petites actions, car chaque geste compte, et s’engager petit à petit dans une démarche de durabilité.

L’engagement des entreprises : une nécessité

Les entreprises non seulement peuvent, mais doivent faire partie de la solution en matière de transition énergétique et plus largement en matière de transition écologique et sociale. Le témoignage de l’entreprise GÉO SOLUTIONS nous montre que cela est possible et que cela vaut la peine de saisir les opportunités de changement pour concrétiser une société durable.

 

Juliette Lerch

Rédactrice

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Romande Energie

Energéticien de référence et premier fournisseur d'électricité en Suisse romande, Romande Energie propose de nombreuses solutions durables dans des domaines aussi variés que la distribution d’électricité, la production d’énergies renouvelables, les services énergétiques, l’efficience énergétique, ainsi que la mobilité électrique.

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