Un partenaire indissociable des entreprises

La Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie célèbre cette année ses 125 ans d’existence. Pour notre association, c’est l’occasion de revenir sur une longue et riche histoire qui se confond avec le développement économique du Canton.

Faites le test en vous promenant: demandez aux passants ce qu’est une Chambre de commerce et à quoi elle sert. Il y a bien des chances que la plupart de vos interlocuteurs ne sachent pas répondre à cette question. Et pourtant, ces associations de droit privé constituent un partenaire indissociable du monde de l’économie. La Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI), qui célèbre ses 125 ans cette année, n’a ainsi cessé de développer ses services pour le bien de ses membres et la prospérité du Canton.

La CVCI est ainsi active dans des domaines aussi divers que les caisses sociales, les services juridiques, la certification des exportations, la conjoncture, l’innovation, la formation professionnelle,  ainsi que dans l’appui aux entreprises, qu’il s’agisse de PME ou de multinationales. Cette année de jubilé nous donne l’occasion de mesurer le chemin parcouru par une association forte aujourd’hui de 3300 entreprises membres représentant le tiers des emplois privés du Canton.

Un appui solide pour les entreprises

A côté de toutes ces activités et de ces services, la CVCI a par ailleurs organisé des centaines de manifestations qui permettent de réseauter et d’accompagner les entreprises dans leur développement. Pendant la longue période du Covid, notre Chambre a plus que jamais justifié son existence en apportant appui, conseils et réponses à des entreprises parfois submergées par le doute et inquiètes devant tant d’incertitudes. En cette année de jubilé, elle se réjouit d’aller à la rencontre des Vaudois aux quatre coins du Canton. Le point d’orgue de ces célébrations se déroulera le 10 mai prochain à Beaulieu Lausanne, où nos membres et invités pourront échanger dans une ambiance joyeuse.

La CVCI, qui ne bénéficie d’aucune subvention, dispose en outre d’une liberté de ton et d’une indépendance d’esprit qui lui permet de faire résonner la voix de l’économie auprès des autorités fédérales et cantonales. Ce lobbyisme se révèle indispensable à une époque où, malheureusement, certains croient utile de décrier le monde de l’économie. Ces gens-là oublient un peu vite que les entreprises contribuent, par la création de richesse et d’emplois, à l’essor et à la pérennité de la Suisse.

Les budgets, eux aussi, connaissent des hauts et des bas

Confédération en tête, les collectivités publiques annoncent des déficits budgétaires pour ces prochaines années. Le poids de la dette Covid, notamment, se fait sentir dans les comptes. Faut-il s’en inquiéter? Pas vraiment. C’est même une opportunité pour redéfinir certaines priorités.

Il en va des caisses de l’Etat comme de l’âme humaine: les hauts et les bas peuvent alterner avec une plus ou moins grande constance. L’essentiel consiste à remonter la pente. Les annonces de déficits à venir se sont ainsi succédé ces dernières semaines dans notre pays. Après 2020 et 2021, la Confédération a également clôturé ses comptes 2022 dans le rouge: le déficit de financement s’élève à 4,3 milliards de francs, soit un écart par rapport au budget prévu de 1,9 milliard. C’est la première fois depuis 2005 que Berne ne parvient pas à maintenir un déficit dans le cadre du frein à l’endettement.

En cause, évidement: les dépenses considérables en lien avec la pandémie de Covid-19 ces deux dernières années. Le budget fédéral devra donc être assaini. Des mesures d’économie sont inévitables et déjà prévues. Le canton de Vaud n’échappe pas non plus aux effets des crises, même si elles ont ici plutôt trait à l’Ukraine, à l’énergie, à l’inflation et à la BNS. Le Grand Conseil a approuvé fin décembre le budget pour cette année, déficitaire à hauteur de 230 millions.

C’est grave, docteur? Sans se lancer dans des théories économiques complexes, je dirais qu’il n’y a pas péril en la demeure. Et cela pour une raison simple qui a pour nom politique anticyclique. Son principe est simple: lorsque les temps sont durs, on baisse les impôts et on augmente les dépenses pour stimuler l’économie et le pouvoir d’achat alors qu’en période faste, on diminue les dépenses et on relève les impôts – dans une mesure sans démesure – pour constituer des réserves. Dans le domaine fiscal, Vaud excelle d’ailleurs.

Rééquilibrer les dépenses

Après plusieurs années de vaches grasses, nous voilà donc dans un creux conjoncturel. C’est l’occasion de mettre en œuvre une politique budgétaire adaptée aux circonstances, de rééquilibrer les dépenses et de définir de nouvelles priorités qui permettront à l’économie de sortir de l’ornière. Car c’est bel et bien elle qui contribue à la prospérité de la collectivité. L’Etat doit donc adopter des mesures fortes en matière de formation, d’innovation et renforcer les conditions-cadres, tout en réfrénant sa tendance à faire croître sans cesse son personnel et l’aide sociale.

Le canton de Vaud a prévu dans le budget 2023 des investissements d’un peu plus d’un milliard de francs, «un niveau encore jamais atteint» selon la grande Argentière, Valérie Dittli. Malgré ces investissements et le déficit budgétaire prévu, la dette cantonale devrait rester stable à 975 millions de francs. Pas de quoi s’alarmer pour l’instant.

A propos de mesure anticyclique, il vous reste encore trois petites semaines pour signer notre initiative «Baisse d’impôts pour tous: redonner du pouvoir d’achat à la classe moyenne», qui vise à diminuer de 12% l’impôt cantonal. Un bon moyen de redonner du souffle à la consommation et à l’économie.

Dessine-moi un talent

 

Avec un chômage au plus bas, nous pourrions croire au plein emploi. Eh bien non! Des secteurs entiers de l’économie recherchent activement des collaborateurs. Dans certains d’entre eux, le Covid a manifestement laissé des traces, conduisant de nombreux professionnels à se réorienter vers d’autres activités. La restauration, l’hôtellerie et le secteur de la santé en souffrent aujourd’hui. Lorsque ce ne sont pas les réorientations, c’est tout simplement l’absence de formation adaptée ou de compétences précises qui fait défaut dans certaines branches. Ces derniers temps, le développement énergétique offre des exemples criants. On pourrait citer ainsi de nombreux domaines… Reste que les talents manquent.

Face à ce contexte et avec de plus en plus de difficultés à attirer les perles rares de l’étranger, l’occasion pourrait être saisie pour se tourner vers d’autres pratiques. Le canton de Vaud et la Suisse romande fourmillent de fondations ou d’associations pour l’insertion ou la réinsertion, qui de travailleurs de plus de 50 ans, de migrants ou de profils atypiques. La solution aux pénuries poussera peut-être les entreprises à franchir le pas d’un engagement conventionnel. Sortir du sentier battu des engagements sur la base de CV, pour franchir le pas et se tourner vers des profils inhabituels ne demandant qu’à faire profiter de leur motivation.

D’excellentes surprises

A l’heure où la diversité des profils, des approches et des parcours crée le dynamisme et l’innovation au sein des entreprises, ce type d’engagement présente toutes les facettes de l’audace mais très certainement d’excellentes surprises. Dernièrement la Fondation intégration pour tous (IPT) fêtait ses 50 ans. Cinquante années au service de l’emploi accompagnant des personnes dans l’évolution des parcours professionnels. Concilier les besoins et les exigences économiques avec les aspects humains: les profils atypiques constitueront peut-être l’opportunité du marché du travail de demain.