La porte d’entrée des PME vers la durabilité

Le Canton et les associations économiques, dont la CVCI, lancent la plateforme numérique Viva. Ce portail permet aux entreprises de s’informer sur les différents enjeux durables et les aides financières qui peuvent accompagner leurs démarches.

S’engager sur la voie de la durabilité est devenu impératif pour l’économie à l’aune des défis climatiques et énergétiques qui se profilent. Mais comment procéder? Les entreprises vaudoises disposent depuis peu d’un outil précieux pour s’inscrire dans une telle démarche: la plateforme Viva. Ce portail, initié par l’Etat de Vaud et soutenu par les associations économiques cantonales, rassemble une communauté d’entrepreneurs conscients de l’économie de demain.

Cette plateforme numérique permet aux entreprises de prendre connaissance des différents enjeux de la durabilité et des aides financières qui peuvent accompagner leurs démarches. Elle invite en outre à la collaboration et au partage d’expériences. «Tout comme il y a dix ans avec la création d’Innovaud, le canton de Vaud se dote aujourd’hui d’une porte d’entrée vaudoise de l’économie durable qui cartographie les soutiens et valorise les initiatives des entreprises en matière de durabilité », a déclaré Raphaël Conz, directeur du Service de la promotion de l’économie et de l’innovation (SPEI), lors du lancement du portail.

Cette plateforme fait partie d’un ensemble de mesures destinées à soutenir la transition de l’économie vaudoise vers la durabilité. Elle est financée par le Fonds de soutien à l’économie durable, rattaché au SPEI. Doté de 25 millions de francs, il est notamment destiné à soutenir les mandats d’accompagnement en durabilité, les projets collaboratifs durables, ainsi que le développement de nouvelles offres durables. De nombreuses sociétés ont déjà bénéficié de ces trois types d’aides financières directes.

Un complément précieux

Si ces aides ont leur raison d’être, la création d’une plateforme d’informations représente un complément précieux pour accélérer le mouvement au sein des entreprises. Dans l’une de ses récentes études conjoncturelles, la CVCI a d’ailleurs constaté que le manque de ressources compétentes à l’interne, ainsi que le manque d’informations pour enclencher le processus, représentent pour les entreprises des écueils importants à la mise en place d’actions – ou de projets – de nature durable.

Le lancement de la plateforme Viva constitue aussi une invitation à tous les acteurs économiques vaudois à rejoindre la dynamique de cette communauté. La campagne de communication sur cette plateforme ne fait que commencer. Elle s’ajoute aux différentes démarches entamées par la CVCI pour répondre aux changements induits par le développement durable.

https://www.viva-vaud.ch/

Oui, environnement et économie riment

La «loi climat» constitue un compromis entre des mesures favorables à l’environnement et aux entreprises. La protection climatique serait renforcée grâce à des objectifs intermédiaires et à long terme, des investissements et la promotion de l’innovation.  

Il y a deux ans le peuple suisse rejetait certes de justesse, mais avec fracas la loi sur le CO2, compliquant l’atteinte des obligations internationales en matière climatique de notre pays. Donné gagnant par les instituts de sondage, ce texte avait fini par perdre des partisans au fil des semaines. Les arguments financiers avancés par les opposants avaient fait pencher la balance dans une période de crise marquée par le coronavirus.

Le 18 juin prochain, les citoyens auront l’occasion de se prononcer sur un projet qui aura longuement occupé le Parlement: la loi fédérale sur les objectifs en matière de protection du climat, sur l’innovation et sur le renforcement de la sécurité énergétique. Cette loi constitue un pur produit de compromis helvétique sous forme de contre-projet à l’initiative pour les glaciers. Elle est d’ailleurs soutenue par la grande majorité des partis et les associations économiques, car elle permettrait à la Suisse d’affirmer ses engagements. La protection de l’environnement serait renforcée grâce à des objectifs intermédiaires et à long terme, des investissements et la promotion de l’innovation. Les entreprises artisanales et industrielles qui utilisent des technologies innovantes à des fins de production ménageant le climat bénéficieraient d’un soutien s’élevant à 1,2 milliard de francs. L’économie, il faut le rappeler, fournit déjà des efforts conséquents puisqu’elle a déjà réduit ses émissions de plus de 30% depuis 1990. Cette manne contribuerait donc à soutenir cette démarche.

Dépendance aux énergies fossiles réduite

Par ailleurs, ce texte propose des mesures concrètes incitant au remplacement des chauffages. L’assainissement des bâtiments, à titre d’exemple, est encouragé pour améliorer l’efficacité énergétique. Le remplacement des chauffages fonctionnant au mazout, au gaz ou à l’électricité sera encouragé à hauteur de 2 milliards de francs. La Suisse prendrait ainsi la direction de la neutralité carbone sans nouvelles interdictions ou taxes. La «loi climat» diminuerait notre dépendance vis-à-vis du pétrole et du gaz importés de l’étranger.

La Suisse a signé et ratifié l’Accord de Paris de 2015, qui vise à réduire à zéro net les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Elle doit se donner les moyens d’y parvenir. Dans ce contexte, la CVCI soutient ce contre-projet. Moins restrictif que l’initiative pour les glaciers, ce texte est davantage orienté vers des solutions pragmatiques en phase avec les réalités que vivent les entreprises.

Il faut être clair: un rejet coûterait cher à la collectivité dans la mesure où la Suisse devra, tôt ou tard, respecter les Accords internationaux qu’elle a ratifiés. Il faut agir pour le climat et cette loi constitue sans nul doute un instrument adéquat pour poursuivre des efforts indispensables. Protéger le climat, c’est aussi saisir les opportunités qu’offre cette législation aux entreprises et aux particuliers pour un développement économique encore plus durable.

J’ajouterais enfin que le succès de la politique de décarbonation suppose la sécurité de l’approvisionnement en énergie à faibles émissions, comme l’électricité en priorité. Sa production doit donc être garantie, à défaut de quoi toute ambition climatique sera vouée à l’échec.