Les budgets, eux aussi, connaissent des hauts et des bas

Confédération en tête, les collectivités publiques annoncent des déficits budgétaires pour ces prochaines années. Le poids de la dette Covid, notamment, se fait sentir dans les comptes. Faut-il s’en inquiéter? Pas vraiment. C’est même une opportunité pour redéfinir certaines priorités.

Il en va des caisses de l’Etat comme de l’âme humaine: les hauts et les bas peuvent alterner avec une plus ou moins grande constance. L’essentiel consiste à remonter la pente. Les annonces de déficits à venir se sont ainsi succédé ces dernières semaines dans notre pays. Après 2020 et 2021, la Confédération a également clôturé ses comptes 2022 dans le rouge: le déficit de financement s’élève à 4,3 milliards de francs, soit un écart par rapport au budget prévu de 1,9 milliard. C’est la première fois depuis 2005 que Berne ne parvient pas à maintenir un déficit dans le cadre du frein à l’endettement.

En cause, évidement: les dépenses considérables en lien avec la pandémie de Covid-19 ces deux dernières années. Le budget fédéral devra donc être assaini. Des mesures d’économie sont inévitables et déjà prévues. Le canton de Vaud n’échappe pas non plus aux effets des crises, même si elles ont ici plutôt trait à l’Ukraine, à l’énergie, à l’inflation et à la BNS. Le Grand Conseil a approuvé fin décembre le budget pour cette année, déficitaire à hauteur de 230 millions.

C’est grave, docteur? Sans se lancer dans des théories économiques complexes, je dirais qu’il n’y a pas péril en la demeure. Et cela pour une raison simple qui a pour nom politique anticyclique. Son principe est simple: lorsque les temps sont durs, on baisse les impôts et on augmente les dépenses pour stimuler l’économie et le pouvoir d’achat alors qu’en période faste, on diminue les dépenses et on relève les impôts – dans une mesure sans démesure – pour constituer des réserves. Dans le domaine fiscal, Vaud excelle d’ailleurs.

Rééquilibrer les dépenses

Après plusieurs années de vaches grasses, nous voilà donc dans un creux conjoncturel. C’est l’occasion de mettre en œuvre une politique budgétaire adaptée aux circonstances, de rééquilibrer les dépenses et de définir de nouvelles priorités qui permettront à l’économie de sortir de l’ornière. Car c’est bel et bien elle qui contribue à la prospérité de la collectivité. L’Etat doit donc adopter des mesures fortes en matière de formation, d’innovation et renforcer les conditions-cadres, tout en réfrénant sa tendance à faire croître sans cesse son personnel et l’aide sociale.

Le canton de Vaud a prévu dans le budget 2023 des investissements d’un peu plus d’un milliard de francs, «un niveau encore jamais atteint» selon la grande Argentière, Valérie Dittli. Malgré ces investissements et le déficit budgétaire prévu, la dette cantonale devrait rester stable à 975 millions de francs. Pas de quoi s’alarmer pour l’instant.

A propos de mesure anticyclique, il vous reste encore trois petites semaines pour signer notre initiative «Baisse d’impôts pour tous: redonner du pouvoir d’achat à la classe moyenne», qui vise à diminuer de 12% l’impôt cantonal. Un bon moyen de redonner du souffle à la consommation et à l’économie.