L’égalité en matière de salaire se profile

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Les entreprises de plus de cent personnes ont désormais l’obligation de se soumettre tous les quatre ans à une analyse de l’égalité salariale depuis la révision de la loi sur l’égalité. Les premiers résultats, réjouissants, montrent que les pratiques véritablement discriminatoires dans ce domaine sont rarissimes.

Celles et ceux qui se penchent sur les statistiques relatives à l’égalité salariale peuvent avoir le sentiment que celle-ci progresse à un rythme bien trop lent. C’est en tout cas ce que laissent entendre trop souvent les syndicats dans leurs messages. La lecture du communiqué de presse de l’Office fédéral de la statistique (OFS) du 22 novembre dernier est révélatrice de cette perception erronée. L’enquête suisse sur la structure des salaires de cet office révèle que les femmes gagnaient en moyenne 18% de moins que leurs collègues masculins dans l’économie générale, soit à peine 1% de mieux entre 2020 et 2022.

L’Union patronale suisse (UPS) dénonce ces statistiques et les déclarations sur les discriminations salariales, estimant qu’elles sont «extrapolées» depuis des années. «La comparaison nationale de l’ensemble des salaires des hommes et des femmes laisse en effet de côté des caractéristiques essentielles telles que l’expérience professionnelle effective», clame l’UPS. C’est si vrai que les premiers résultats connus de l’analyse de l’égalité salariale découlant de la révision de la loi sur l’égalité dépeignent un tableau bien plus positif et prouvent que les entreprises pratiquant une culture salariale discriminatoire sont rarissimes.

Grande crédibilité des entreprises

Une première analyse de l’Université de St-Gall démontre ainsi que 97% des entreprises examinées respectent les nouvelles prescriptions légales en vigueur depuis le 1er juillet 2020. Les retours d’expérience démontrent que les sociétés bénéficient d’une grande crédibilité en la matière, d’autant plus que les résultats de l’analyse salariale en entreprise sont vérifiés par un organisme indépendant. Les moutons noirs, car il y en a hélas toujours, ne sont pas légion.

L’égalité salariale se profile donc, les chiffres en attestent. Les entreprises sont conscientes de la nécessité de tendre rapidement vers cet objectif, d’autant plus que le marché du travail s’assèche, notamment en raison de la retraite massive des baby-boomers. Les entreprises suisses ont plus que jamais besoin des femmes. L’économie s’engage d’ailleurs pour davantage de places d’accueil de même que pour l’aménagement des horaires de travail. Des incitations dans le domaine de la fiscalité permettraient de renforcer ce mouvement. L’initiative fiscale vaudoise demandant une baisse de 12% de l’impôt cantonal, dont la récolte de signatures se poursuit avec succès, ainsi que le projet fédéral d’imposition individuelle, vont du reste dans ce sens.

Philippe Miauton

Philippe Miauton dirige depuis le 1er mai 2022 la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI), après en avoir été directeur adjoint et secrétaire général durant cinq ans. Au printemps 2022, il a également été élu député PLR au Grand Conseil vaudois. Agé de 43 ans et père de deux enfants, il a précédemment été journaliste et correspondant fédéral, ainsi que secrétaire politique et porte-parole aux échelons national et cantonal. Titulaire d’un master, Philippe Miauton a étudié la philosophie et les sciences politiques à l’Université de Fribourg et à l’Université de Lausanne.

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