Clonage et usurpation d’identité de site Web, hameçonnage et comment la cybercriminalité menace la propriété intellectuelle

À maintes reprises nous avons entendu dire qu’Internet a tout changé, depuis la façon dont nous communiquons, dont nous achetons, jusqu’à la manière dont nous faisons de la publicité, et tout cela est vrai, dans une certaine mesure bien entendu. Ainsi, pour des raisons de marketing, de crédibilité, de visibilité sur le marché et de confiance des clients ainsi que poussées par la demande croissante d’être présent en ligne, de plus en plus d’entreprises passent au numérique. En fait, il est devenu plus qu’impérieux d’avoir une présence en ligne, le site Web d’une entreprise étant comme une carte de visite. Pour faire court, si vous n’avez pas de site internet, vous n’existez pas sur le marché.

Avoir un site Web signifie qu’il peut vous aider, en plus de générer des affaires et des ventes, pour entrer en contact avec des clients potentiels, il peut augmenter régulièrement la valeur du nom de l’entreprise et permettre de cibler des publics spécifiques. Cependant, passer au numérique, pour de nombreuses entreprises, c’est exposer son site Web aux cyberattaques, qui visent souvent la confidentialité des données, la menace augmentant de façon exponentielle jusqu’à devenir une menace pour la propriété intellectuelle.

La propriété intellectuelle dans le contexte de la cybercriminalité

Les images, articles, contenus de blog, descriptions de produits et services, noms de domaine, designs de site Web et logos de marques, sont tous des actifs collatéraux exposés sur votre site Web et tous liés à une sorte de droit de propriété intellectuelle. Les entreprises ont investi beaucoup d’argent et de temps dans leurs marques et ont appris à leurs dépens l’effort qu’il y a fournir pour faire face aux atteintes à la propriété intellectuelle découlant du clonage de sites Web (cloning), de l’usurpation d’identité de site (spoofing) et de l’hameçonnage (phishing). Selon un article de Deloitte, les données sont la nouvelle monnaie commerciale du Web, ce qui signifie que les cybercriminels ciblent toutes les données, de la propriété intellectuelle aux données personnelles, des données financières en passant par celles de santé, qui sont monétisées via le Dark Web ou même contre des crypto-monnaies. À l’ère d’Internet, de plus en plus d’entreprises ont affaire à des problèmes de droit d’auteur et de contrefaçon de marque.

Le clonage de site Web fait référence au processus de création d’une copie ou d’une réplique d’un site Web déjà existant, comprenant le design, le contenu et toute autre caractéristique créative associée (nom de la marque, logo, images, textes, etc.) ainsi que le code. Pratiquement, n’importe quel site Web peut être copié, et il existe une tendance croissante à l’augmentation des activités de cybercriminalité et à la sophistication des moyens employés, de nombreux sites Web d’achats et de services bancaires en ligne étant ciblés dans les recherches Google. Pensez seulement à tous les outils de conception de sites Web qui utilisent principalement l’open source, ce qui permet aux cybercriminels de répliquer plus facilement les sites Web.

Un autre problème de propriété intellectuelle auquel les entreprises sont confrontées est l’usurpation de sites Web, ce qui signifie que les sites Web sont falsifiés pour ressembler au plus près aux sites authentiques, en utilisant parfois une adresse URL et un design très similaires, ce qui rend plus difficile leur distinction par les utilisateurs. Le faux site Web est généralement soit infesté de logiciels malveillants susceptibles de voler les informations de connexion, soit il contient un lien hypertexte qui vous redirige vers une page infestée et fait généralement partie d’un schéma d’attaque d’hameçonnage.

Et puis, donc, il y a l’hameçonnage, un problème de contrefaçon de marque et de cybersécurité auquel de nombreuses entreprises sont confrontées, par lequel les victimes sont amenées à révéler des informations personnelles et financières sensibles, telles que des coordonnées bancaires, en étant trompées par des sites Web ressemblant aux vrais et qui utilisent frauduleusement la marque d’un autre site Web. Par exemple, vous pourriez recevoir un e-mail de votre banque (ou du moins de ce qui semble être votre banque), avec la marque et la signature de la banque, vous informant que votre mot de passe a expiré, qu’il y a une activité inhabituelle associée à votre compte, vous demandant soit de changer votre mot de passe, soit de vérifier votre compte. Si vous cliquez sur l’un des hyperliens, l’hameçonneur a désormais accès à votre compte et à vos données personnelles et peut voler vos fonds ou demander une rançon.

En plus de perturber les affaires et de porter atteinte à la propriété intellectuelle, les conséquences des cyberattaques vont encore plus loin, parallèlement à la perturbation des relations publiques sur le marché, en affectant la valeur de la marque et la réputation de l’entreprise, nuisant à la relation avec le client, notamment si celui-ci devait subir des fuites de données et des pertes financières.

Police des marques

Votre marque représente votre réputation et parfois il ne suffit pas de la faire enregistrer pour protéger vos actifs. En ce sens, la cybercriminalité remet directement en cause les droits de propriété intellectuelle. Si vous pensez être en sécurité parce que vos droits de propriété intellectuelle sont protégés, détrompez-vous. Alors, êtes-vous bien équipé pour engager des poursuites judiciaires si la propriété intellectuelle de votre site Web est volée ou piratée ?

Il existe des moyens pour garder trace de la présence de votre site Web sur Internet et de vos droits de propriété intellectuelle, in extenso. Pour dissuader la contrefaçon de marque, vous devez lutter contre l’utilisation non autorisée de marques similaires ou copiées et vous assurer activement de faire respecter vos droits acquis :

(1) vous pourriez demander à des conseillers en propriété intellectuelle de vous fournir un service de veille qui pourrait surveiller toute utilisation illicite de votre marque. Cela pourrait s’avérer un outil efficace pour surveiller le dépôt de marques concurrentes, la présence sur Internet, l’utilisation du domaine et des médias sociaux, car les conseillers peuvent alerter les propriétaires d’entreprise au sujet de potentiels conflits.

(2) vous devez informer vos clients et vos employés sur les moyens utilisés par les cybercriminels afin qu’ils soient avertis en cas d’hameçonnage, de clonage ou d’usurpation d’identité de site.

(3) vous devez vous assurer que vous êtes prêt à envoyer des notifications aux contrevenants avant d’envoyer des lettres de demande de retrait et de prendre des mesures judiciaires.

Conclusion

Aussi brutal que cela puisse paraître, une entreprise vit ou meurt en fonction de la propriété intellectuelle qu’elle détient et protège. Ainsi, tant qu’une entreprise est présente en ligne, les propriétaires de sites Web et de propriété intellectuelle doivent être prêts à prendre toutes les mesures de précaution destinées à protéger leur investissement et leur réputation, d’autant plus que la cybercriminalité est devenue plus courante et plus complexe.

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Paul Cosmovici

Me Paul Cosmovici, avocat dans le domaine des marques, brevets et designs, travaille notamment pour des clients situés en Suisse, France, Allemagne, USA ou Royaume-Uni. Il a une grande expérience dans la stratégie liée à la propriété intellectuelle. Son expérience comprend la structuration de transactions commerciales, ainsi que la protection d’actifs de propriété intellectuelle. Me Paul Cosmovici conseille des entreprises menant des activités telles que pharmacies, aliments et boissons, FMCG, logiciels, banques, fonds d'investissement et universités publiques.

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