Où sont les femmes dans la Tech ?

Dans une actualité qui résonne autour du rôle égalitaire des femmes dans le monde économique, le sujet des femmes dans la Tech a toute sa pertinence. Thème vaste, au coeur des événements actuels, la parité hommes-femmes dans les entreprises (start-up, PME ou multinationales) est essentielle. Ces organisations ne pourraient en effet pas aussi bien fonctionner sans la diversité des genres, tout comme celle des opinions et des cultures.

Au sein des start-up (pour rappel, de petites entreprises technologiques qui doivent elles-mêmes financer leur croissance, par ex. via des investisseurs), les femmes sont 9% dans le monde à tenir le rôle de CEO, selon la Harvard Business Review. D’après un récent article de Startupticker.ch, en Suisse, plus de 80 start-up sont gérées par des femmes (voir schéma ci-dessous). Dans le dernier TOP100 des meilleures start-up suisses, 28 de ces jeunes entreprises ont été co-fondées par des femmes.


(Source: startupticker.ch)

Élargir le champ des possibles

Monter une start-up n’est pas qu’une affaire d’hommes. Il reste cependant du travail pour que les femmes soient plus nombreuses à choisir des études dans les sciences ou l’ingénierie, des filières qui mènent souvent à des positions de CEO ou de cadre dans les start-up. Même si les femmes représentent un peu plus de la moitié des étudiants en Suisse, elles sont en effet encore clairement sous-représentées dans les mathématiques, l’informatique, les sciences naturelles ou les technologies.  

Une piste consiste à sensibiliser garçons et filles pour élargir le champ des possibles en matière d’orientations scolaires, dès le plus jeune âge. Ceci devrait avoir un impact important sur le choix des études des filles tout comme celles des garçons, et construire la société de demain. La Conférence romande des bureaux de l’égalité vient d’ailleurs de lancer le projet « L’école de l’égalité, un choix d’activité pour une pédagogie égalitaire entre filles et garçons » (egalite.ch), pour mener à bien ce travail dans plusieurs cantons romands.

Le travail de sensibilisation se mène aussi dans les universités. Par exemple, la commission Polyquity de l’association des étudiants de l’EPFL Agepoly, est là pour permettre la discussion, l’échange et la confrontation d’idées liées aux discriminations sur le campus.

Des femmes et des modèles comme exemple

Autre piste de promotion des femmes dans la Tech, les groupements, mouvements et associations de femmes actives dans l’entrepreneuriat et les sciences, qui existent de par le monde (par ex. #WomenInTech). Leur travail permet de montrer des modèles positifs dans l’entrepreneuriat féminin, pour casser encore un peu plus les stéréotypes de genre (ou le réflexe “technologie et management = les hommes”). Dans le but de promouvoir des modèles de femmes entrepreneures, le programme d’aide aux start-up Venturelab publiait récemment un article sur les femmes à connaître dans la Tech suisse, et la liste est loin d’être exhaustive.

Autre constat: les femmes sont encore trop souvent découragées à poursuivre une activité professionnelle – qui plus est, fortement exigeante dans une start-up – lorsqu’elles ont des enfants. Un congé parental partagé constituerait un début de solution afin de favoriser la carrière des femmes.

Il est très important d’encourager les femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat, un métier passionnant où des entrepreneures font déjà leurs preuves. Dans le canton de Vaud par exemple, des start-up à forte croissance telles que Lunaphore, BestMile ou AgroSustain, sont gérées ou ont été co-fondées par des femmes. KITRO et Sun Bioscience ont été fondées chacune par un binôme de femmes.

Au-delà de l’enjeu évident d’égalité, encourager les femmes talentueuses désirant se lancer dans l’entrepreneuriat et l’innovation technologique est une véritable opportunité pour notre tissu économique. Dans un futur proche, start-up, PME et multinationales devront avoir la capacité de résoudre de nombreux défis et créer les industries de demain. Elles portent aussi la responsabilité de créer de nouveaux emplois. Ce dynamisme ne peut se faire sans la parité homme-femme avec comme vision, la société du futur.

 

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Patrick Barbey

Patrick Barbey dirige Innovaud, l'agence pour l'innovation du Canton de Vaud. Ingénieur EPFL au bénéfice d’un MBA en gestion de la technologie, il a fait partie de l'équipe fondatrice de plusieurs entreprises. Il s’implique aujourd’hui dans le conseil aux start-ups, PME et grandes organisations. Spécialités et intérêts : entrepreneuriat, technologie, innovation, start-ups, scale-ups, intelligence artificielle, technologies mobiles, réseaux intelligents, énergie et aérospatial.

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