2019: une année historique pour les femmes

L’année 2019 arrive à sa fin, l’occasion de revenir sur un thème qui a fait l’actualité : la place des femmes dans la société, que ce soit dans le milieu politique ou économique. Le mouvement du 14 juin a fait beaucoup de bruit, suite de quoi les élections fédérales de cet automne ont débouché sur un record de femmes élues au Parlement. Qu’en est-il dans les entreprises ? A l’heure où le Parlement souhaite instaurer des quotas, nous constatons que les changements s’opèrent déjà de manière naturelle. Gentiment, mais sûrement.

 

14 juin 2019 : une date-clé

Le vendredi 14 juin 2019 restera une date importante dans l’histoire des femmes en Suisse, au même titre que la grève de 1991, jour pour jour 28 ans plus tôt. Aucun bilan officiel n’a été établi, mais l’Union syndicale suisse estime que 500’000 personnes auraient pris part à cette mobilisation, d’une façon ou d’une autre, dans toutes les régions de Suisse.

Que l’on soit en accord ou non avec la manière dont a été organisée cette journée – on peut se souvenir des débats autour du terme de « grève », entre autres – il est indéniable qu’elle a eu un effet, notamment au niveau politique. Avec une telle mobilisation, les revendications des femmes ne pouvaient pas rester sans réponse. C’est ainsi que peu de temps après le 14 juin, le Parlement a empoigné deux problématiques : celle des quotas de femmes dans les directions et les conseils d’administration et le congé paternité. Mais la plus grande répercussion a eu lieu en automne, lors des élections fédérales.

 

RTS, Forum, 14 juin 2019: “L’impact de la grève des femmes dans la politique suisse”

 

Un Parlement plus féminin

Le 20 octobre dernier, les élections fédérales ont apporté un vent de renouveau au Parlement et un record de femmes élues. Au Conseil national, la parité est presque atteinte, avec 41.2% de femmes. Quant au Conseil des Etats, 28.3% des élues sont des femmes, ce qui est encore loin de la moitié, mais représente tout de même le taux le plus haut jamais enregistré. A noter également que tous les cantons romands ont chacun élu un homme et une femme aux Etats.

Ces résultats exceptionnels prouvent que les personnes qui sont allées manifester le 14 juin ont également utilisé leur pouvoir électoral, afin d’obtenir un Parlement plus égalitaire et qui pourra représenter la vision des femmes au niveau politique. Il faudra voir ce que cette nouvelle législature nous réserve et quelles seront les réponses apportées par les nouvelles élues aux revendications de la population.

 

Source: © Le Parlement Suisse, www.parlament.ch

 

En économie, les choses bougent aussi

Qu’en est-il du milieu économique ? En juin dernier, quelques jours après la grève des femmes, le Conseil national et le Conseil des Etats ont accepté l’imposition d’un quota de femmes dans les conseils d’administration (au moins 30%) et dans les directions (au moins 20%) des entreprises cotées en bourse. Dans l’intervalle, nous observons que des changements ont lieu petit à petit et que toujours plus de femmes occupent des postes à responsabilités. Dans le canton de Fribourg par exemple, plusieurs structures économiques et associations professionnelles comptent des femmes à leur tête.

Pour permettre une égalité des chances entre femmes et hommes, un pilier de notre société actuelle, il faut que des changements, parfois importants, aient lieu dans les entreprises, sur le marché du travail, en politique et dans la société en général. Pour les entreprises dans lesquelles c’est possible, cela signifie par exemple instaurer le temps partiel pour les hommes comme pour les femmes, permettre des horaires flexibles ou encore développer le télétravail à plus large échelle. Du côté de la politique, le congé paternité est un thème actuel, tout comme la révision de l’imposition fiscale des revenus des couples mariés, ainsi que l’offre de places de crèche et d’accueil extrascolaire en suffisance, ou encore l’augmentation des déductions fiscales pour les frais de garde par des tiers.

 

En conclusion, nous ne pouvons pas nier que la société se dirige d’elle-même vers de nouveaux modes de fonctionnement et, que cela nous plaise ou non, on constate une prise de conscience renforcée sur l’égalité des chances et le rôle complémentaire des hommes et des femmes dans la société en général.