Quels sont les enseignements du coronavirus pour les entreprises?

Les incidences économiques du coronavirus sont très importantes pour les entreprises et indépendants qui se retrouvent en très grande difficulté. Mais comme dans chaque crise, il est également possible d’en retirer des enseignements. Voici donc un petit tour d’horizon de ce que les entreprises ont pu apprendre de cette pandémie. Il y aura un avant et un après coronavirus

 

Télétravail et digitalisation

Afin de respecter les normes et recommandations de l’OFSP et du Conseil fédéral, de nombreuses entreprises ont mis en place le télétravail pour leurs employés, du moins quand cela était possible pour les métiers concernés.

De nombreuses entreprises ont mis en place le télétravail pour leurs employés.

Ainsi, par la force des choses, même des secteurs qui n’avaient jamais envisagé cette manière de travailler, et dans lesquels le télétravail semblait impossible, ont réussi à mettre un système fonctionnel en place en un temps record. Ces pratiques sont en lien avec le système de travail actuel, qui tend vers une meilleure conciliation entre vie familiale et vie professionnelle, et demandé par de nombreux employés. Nul doute donc que ce bond en avant, quelque peu forcé, a ouvert la voie pour le futur.

Dans la même veine, la digitalisation en règle générale s’est accélérée, les professionnels ayant rapidement besoin d’outils digitaux pour continuer leurs tâches quotidiennes, que ce soit la gestion de projet et d’équipes, le partage de documents, ou encore la tenue de séances. Tout le monde a ainsi pu se rendre compte que la visioconférence était une possibilité à exploiter et que, bien qu’elle comporte encore certains dysfonctionnements, elle peut permettre d’économiser de nombreux trajets, ce qui la rend intéressante pour gagner du temps et pour l’écologie.

 

Des services qui se réinventent

Dans plusieurs secteurs, les mesures énoncées par le Conseil fédéral – comme les fermetures d’établissements, par exemple – et la baisse de clients appelés à rester à la maison, ont poussé les entreprises à réinventer leurs services. C’est le cas par exemple de certains restaurants qui, ne pouvant plus accueillir de clientèle sur place, proposent leurs repas à l’emporter ou en livraison à domicile. De nombreux producteurs et commerçants se sont également mis à ces nouveaux systèmes. Certains se sont même regroupés pour proposer des paniers complets et variés aux clients.

Dans les services et les administrations également, la fermeture de la plupart des guichets a conduit à la mise à disposition de nombreux nouveaux formulaires en ligne et la communication par téléphone ou email. Et, bien entendu, le secteur de l’enseignement a dû faire preuve de beaucoup de créativité pour permettre aux élèves de suivre les cours du mieux possible, malgré l’interdiction des leçons en présentiel.

 

RTS, La Matinale, 1er avril 2020 “Ces entreprises qui se réinventent pendant la crise du coronavirus”

 

Une législation à améliorer

La crise économique liée à la pandémie a mis en lumière plusieurs dysfonctionnements dans la législation actuelle, notamment dans le cadre des soutiens aux indépendants et aux propriétaires-dirigeants de sociétés anonymes ou Sàrl. Si les mesures prises rapidement sont temporaires, le temps de la lutte contre le coronavirus, elles pourront certainement offrir des pistes afin d’améliorer la législation sur le long terme.

 

Réactivité, agilité et solidarité

Finalement, ce qui a été frappant face à la crise du coronavirus, c’est la manière dont les entreprises ont réagi, avec rapidité, agilité et souplesse. L’évolution à grande vitesse de la pandémie – et donc l’instauration des mesures pour tenter de l’endiguer – a forcé tous les secteurs à trouver des solutions pratiquement du jour au lendemain, pour survivre en attendant l’aide du gouvernement. Cela a révélé la propension des entreprises à pouvoir rebondir, et nul doute que ces qualités leur seront encore bien essentielles dans les temps à venir. De plus, certaines entreprises vont bénéficier du fait de pouvoir remplacer des fournisseurs étrangers qui ne sont pas en mesure de livrer. Quelques-unes supposent que la chaîne d’approvisionnement sera revue après la crise et que des mesures seront prises pour éviter d’être dépendantes de quelques fournisseurs, notamment étrangers.

Les consommateurs ont fait preuve de solidarité avec les petits commerçants et les producteurs locaux.

Le dernier aspect qui a été révélé avec cette crise est la solidarité, au niveau personnel entre les individus, bien entendu, mais également au niveau économique, avec une entraide entre les entreprises et indépendants. Et puis, les consommateurs ont eux aussi fait preuve de solidarité avec les petits commerçants et les producteurs locaux, redécouvrant une manière de consommer plus proche de leurs valeurs. Nous pouvons maintenant espérer que cette manière de fonctionner durera au-delà de la crise.

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Nadine Gobet

Nadine Gobet est directrice de la Fédération Patronale et Economique à Bulle, qui emploie 44 collaboratrices et collaborateurs et est active dans le domaine des assurances sociales, l’offre de différents services aux chefs d’entreprise et la gestion d’associations professionnelles et économiques et de manifestations. Nadine Gobet est également députée PLR au Grand Conseil fribourgeois.

3 réponses à “Quels sont les enseignements du coronavirus pour les entreprises?

  1. Très bonne analyse que nous partageons totalement. Dans le même temps, nous notons aussi que les dirigeants et décideurs changent leur mode de travail. Ils semblent par exemple plus enclins à adopter nos sessions en ligne de conseil stratégique opérationnel. Depuis février, pour des prospects/clients dans différents pays, nous proposons une sorte de guichet “conseil stratégique” opérationnel à la demande. Nous intervenons avec les équipes pour élaborer des solutions concrètes afin de continuer l’activité ou de préparer l’entreprise au mieux, au moment où la crise sanitaire sera endiguée. En temps “normal” telle proposition aurait semblé étrange.

  2. Très bonne article, mais je pense qu’on doit réfléchir sur le performance du secteur de l’enseignement, à mon avis à été le dernier dans la queque par rapports aux mises en place de resources technologiques. ce sera quelque chose à analyser si nous voulons un changement de paradigme.

  3. Les évènements imprévus et subits dont l’impact économique et sociale est fort et
    anxiogène font apparaitre de façon plus marquée et plus concentrée les adaptations et inovations mises en place par les entreprises. En temps “normal”, ces modifications sont moins visibles. On y est peut-être aussi moins sensible.Cela démontre également la forte capacité et la volonté ferme des entrepreneurs et des collaborateurs (-trices) à trouver des parades aux évènements contraires. C’est aussi un signe de qualité du tissu économique, de la bonne formation des personnes et de l’esprit entrepreneurial. Il faut veiller à ne pas détruire cela. Les associations et les fédérations patronales doivent défendre leurs professionnels (-les) et le monde politique doivent veiller à ce que leurs décisions n’incitent pas à mettre en place des contraintes ou surveillances supplémentaires et inutiles.
    Faudrait-il également permettre ou “contraindre” les entreprises à créer un “fonds de crise” déductible fiscalement disposant d’un actif financier disponible?
    Actuellement, les sociétés qui tentent de créer des réserves “latentes” ou provisions font l’objet de reprises fiscales, même pour des montants insignifiants. La prudence n’est pas bien considérée par ces autorités.
    Affaire à suivre…

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