4 astuces pour stimuler l'innovation en entreprise

Innover en entreprise : 4 astuces pour stimuler l’innovation !

Tu rêves de transformer ton entreprise en véritable pépinière d’idées novatrices ? La clé du succès réside dans l’innovation, et il est temps d’en faire ta priorité ! Alors, comment stimuler l’innovation au sein de ta société et propulser tes équipes vers de nouveaux sommets ? Accroche-toi, voici mes 4 astuces pour devenir un véritable maître de l’innovation en entreprise !

🧑‍🌾 Développer un terrain propice à l’impossible 🧑‍🌾

Encourager la prise de risques et l’apprentissage (ou comment devenir le roi du FAIL)

L’échec, ce vilain mot qui fait peur à tant de gens, est en réalité un puissant moteur d’apprentissage, et donc d’innovation. Pour que tes collaborateurs osent proposer des idées nouvelles, il faut les inciter à prendre des risques et montrer, par la pratique et en toute transparence, que ton entreprise accepte et valorise l’apprentissage. Alors on est d’accord, on parle de prise de risque intelligente et et pas d’échec qui met en péril l’entreprise et les personnes… Je précise au cas où 😉 En gros, transforme l’échec comme une expérience enrichissante et fais-en un tremplin vers le succès.

Favoriser la diversité et l’inclusivité (mieux que la recette d’un cocktail)

Tu veux de l’innovation ? Alors, mise sur la diversité ! Rien de tel que de mixer les talents, les origines, les compétences et les points de vue pour créer une véritable explosion de créativité. La diversité, c’est comme les ingrédients d’un cocktail : plus il y en a, plus la saveur est délicieuse. Alors, invite tout le monde à la fête de l’innovation !

Développer l’intelligence collective et le partage des connaissances (la force du “nous”)

L’intelligence collective, c’est comme une équipe de super-héros : chacun apporte sa pierre à l’édifice. Pourquoi garder jalousement ses connaissances quand on peut les partager et les enrichir mutuellement ? Met en place des rituels de partage, des groupes d’échange des ateliers de créativité… Bref, fais en sorte que l’échange d’idées et de connaissances soit aussi naturel que de se dire bonjour le matin !

💡 Créer ta machine à innovation💡

Organiser des ateliers de créativité et des hackathons (là où naissent les idées de génie)

Les ateliers de créativité et les hackathons sont les incubateurs d’idées par excellence. Il s’agit de rassembler des personnes aux compétences variées autour d’un défi à relever en un temps limité. En mettant en place ces événements, tu verras des idées folles et innovantes éclore sous tes yeux ébahis. Et qui sait, peut-être qu’une révolution se prépare dans ton entreprise !

Implémenter des méthodes agiles et des outils collaboratifs (quand les post-it deviennent tes meilleurs amis)

Les méthodes agiles et les outils collaboratifs sont les instruments de prédilection pour booster l’innovation. Fini les longues réunions soporifiques et les projets qui traînent en longueur ! Avec ces méthodes, tu peux dire bonjour à la flexibilité, l’adaptabilité et la réactivité. Alors, fais-toi plaisir : sors les post-it de toutes les couleurs, les tableaux blancs interactifs, les applications de prototypage et part tester toutes tes idées sur le terrain.

Valoriser et récompenser les comportements favorables à l’innovation (parce que tout le monde aime les compliments)

La culture d’entreprise ne se décrète pas. Elle se construit dans le temps avec les comportements que tu favorises et ceux que tu réprimes. Et si tu veux une culture d’innovation, il va falloir la nourrir par les encouragements et les félicitations qu’il faut. Alors, n’hésite pas à mettre en place un système de reconnaissance ou de valorisation pour amplifier les comportements favorables à l’innovation: reconnaissance publique, mise en avant dans la communication interne, bonus, formations, opportunités de développement, programme de mentorat … Bref, montre à tes collaborateurs que leurs comportements valent de l’or et sont souhaités par tous !

🤝 Favoriser la collaboration et les partenariats 🤝

Collaborer avec des startups et des centres de recherche (des alliés de choc)

Qui a dit qu’une entreprise devait innover seule dans son coin ? Pour booster ta créativité, n’hésite pas à t’associer à des startups ou des centres de recherche. Ils sont souvent à la pointe de l’innovation et peuvent t’apporter des idées fraîches et révolutionnaires. Alors, fais tomber les barrières et pars à la rencontre de tes futurs partenaires d’innovation !

Participer à des événements d’innovation et des conférences (parce qu’apprendre, c’est la vie)

Pour rester au top de l’innovation, rien de tel que de participer à des événements spécialisés et des conférences. Ils sont l’occasion de rencontrer des experts, d’échanger des idées, de découvrir de nouvelles tendances et de s’enrichir intellectuellement. Et qui sait, peut-être que tu y trouveras l’inspiration pour ta prochaine idée de génie !

Encourager la veille technologique et sectorielle (quand la connaissance devient ton superpouvoir)

Le monde est un vaste terrain de jeu pour l’innovation. Alors pourquoi resté enfermé dans ta bulle ? Au lieu de réinventer la roue à chaque fois, va voir ce qui se passe ailleurs et ouvre-toi aux meilleures pratiques. La curiosité est un atout précieux pour élargie tes horizons et s’inspirer de ce qui se fait de mieux ailleurs ! Comme le disait Pablo Picasso, “Les bons artistes copient, les grands artistes volent.”

🦹  Transformer tes collaborateurs en super-héros de l’innovation 🦹

Offrir des formations en lien avec l’innovation et la créativité (par ce que l’apprentissage, ça décoiffe !)

On n’est jamais trop vieux pour apprendre, n’est-ce pas ? Alors, pour encourager l’innovation au sein de ton entreprise, propose des formations en lien avec la créativité et l’innovation. Tu verras, tes collaborateurs vont adorer acquérir de nouvelles compétences et se transformer en véritables champions de l’innovation. En avant, les génies en herbe !

Mettre en place un programme de mentorat et d’intrapreneuriat (quand les employés deviennent des entrepreneurs)

Pour stimuler l’innovation, rien de tel que de donner à tes collaborateurs l’opportunité de devenir intrapreneurs (i-e un entrepreneur au sein d’une entreprise). En mettant en place un programme de mentorat, tu les encourages à développer leurs propres projets innovants. Ainsi, chacun peut exprimer sa créativité et s’épanouir professionnellement. Qui a dit que l’entreprise n’était pas un terrain de jeu pour les entrepreneurs ?

Encourager la mobilité interne et les opportunités d’apprentissage (parce qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même)

Enfin, n’oublie pas de promouvoir la mobilité interne et les opportunités d’apprentissage. En permettant à tes collaborateurs de changer de poste, de se former et d’acquérir de nouvelles compétences, tu favorises l’innovation et la créativité. Alors, fais confiance à tes troupes et laisse-les explorer de nouveaux horizons professionnels. Tu verras, ils te le rendront bien !

Voilà, tu as maintenant toutes les clés en main pour devenir un maître de l’innovation. Alors, n’attends plus et mets en pratique ces conseils pour transformer ton entreprise en véritable machine à idées. Et surtout, n’oublie pas : l’innovation, c’est avant tout une aventure humaine. Alors, fais confiance à tes collaborateurs, écoute-les, encourage-les et amuse-toi en chemin. Après tout, l’innovation, c’est aussi ça : se réinventer et s’épanouir ensemble !

Pour innover, il suffit d’observer

“Celui qui ne sait pas d’où il vient ne peut savoir où il va”. Cette phrase d’Otto von Bismarck est certes essentielle dans la vie mais elle est encore plus vraie dans l’innovation. Les histoires d’innovation passées sont une source incroyable d’apprentissage. Et c’est pour cette raison que je souhaite partager avec toi dans ce post l’incroyable histoire de Melitta Bentz. Son histoire fait partie des mes préférées en innovation  car c’est une des rares histoires en innovation qui concerne une femme, mais aussi où plus de 100 ans plus tard, le monde utilise toujours son invention.

Le Contexte

Bon imagine-toi que nous sommes au début des années 1900. Période ou il y a énormément d’invention et notamment la tour Eiffel qui se hisse progressivement.
L’automobile remplace le cheval, l’électricité remplace le pétrole, et le téléphone remplace le morse, etc.

Et si tu avais envie de boire une bonne tasse de café chaud. Pas de problème ! Il suffisait de piler les grains de café, de mettre tout ca dans ta tasse avec de l’eau chaude Quoi ? J’ai oublie le filtre a café ? Nan pas du tout. Ca n’existe tout simplement pas encore. A cette époque, le café était prépare comme du the i-e que l’on trempait un sachet de café en poudre dans de l’eau bouillante. Et donc, il y avait beaucoup de place pour l’erreur: sur-infusion, sous-infusion et beaucoup de marc au fond de la tasse.  À cette époque, certaines personnes essayaient de filtrer leur café avec des filtres en tissu, mais le matériau était beaucoup trop poreux et pas du tout facile a nettoyer. Résultat, le marc se collait à tes dents et la boisson était si amer que tu fronçais les sourcils pour le boire. Seul le besoin d’avoir de la caféine dans le corps poussait les gens de l’époque à en boire.

La Découverte

En 1908, une Allemande nommée Melitta Bentz commença a en avoir marre du café amer et qui te donnait un sourire ravageur. Convaincu qu’il devait exister un meilleur moyen, Melitta s’est donc mise à la recherche d’idées. Mais sans grand succès. Un jour, alors que son fils rentrait de l’école pour faire ses devoirs, elle observa la manière dont il utilisait son papier buvard. Le matériau, conçu pour nettoyer et absorber l’excès d’encre, était épais, absorbant et jetable.

Inspirée, Melitta déchira une feuille de papier buvard, perça des trous dans une marmite en laiton avec un clou, plaça la marmite sur une tasse, le papier à l’intérieur, le remplie de café moulu, ajouta de l’eau chaude. Et là… la boisson résultante était lisse, sans marc et avec un filtre que l’on peut jeter après. Melitta venait d’inventer le filtre à café en papier.

Et plus de cent ans plus tard, il reste l’un des éléments les plus populaires et les meilleurs pour la préparation du café.

Ce qu’il faut retenir de cette histoire

La pensée commune voudrait que l’idée d’innovation vienne instantanément comme un éclair de génie, une illumination divine qui changerait le monde du jour au lendemain. Mais la réalité est bien différente. La recette d’une grande innovation commence généralement par une frustration à résoudre, puis une bonne dose d’observation, et le tout saupoudrer de beaucoup d’expérimentations.

Sauver des vies n’a pas suffi

“Celui qui ne sait pas d’où il vient ne peut savoir où il va”. Cette phrase d’Otto von Bismarck est certes essentielle dans la vie mais elle est encore plus vraie dans l’innovation. Les histoires d’innovation passées sont une source incroyable d’apprentissage. Et c’est pour cette raison que je souhaite partager avec toi dans ce post l’incroyable histoire d’Ignaz Semmelweis. Son histoire fait partie des mes préférées en innovation  car c’est une des rares histoires en innovation où il est question de vie ou de mort, que la preuve d’innovation est totalement irréfutable, et que malgré tout ça, l’innovation ne passera pas

Le Contexte

Ignaz est un médecin d’origine hongroise du 19ème siècle qui fit l’essentiel de sa carrière à l’hôpital de Vienne en Autriche. En 1843, le taux de mortalité dans les services de natalité est hyper élevé. En gros, une femme sur 5 meurt quelques jours après avoir accouché d’une fièvre que l’on appelle la “fièvre puerpérale”. À l’époque, on ignore tout des microbes et de ce qui provoque cette fièvre. Et rien ne réussit à réduire ce taux de mortalité.

La Découverte

Et pourtant, Ignaz trouve la solution par hasard en 1846. Son collègue médecin et ami de longue date, se retrouve atteint d’une fièvre mortelle après s’être entaillé la main avec son scalpel. Ignaz se rend à l’hôpital sur son lit de mort et là il fait une observation ! Il constate que son ami souffre des mêmes symptômes que les femmes enceintes. Dès lors, tout devient clair pour lui. Il émet l’hypothèse que ce sont les médecins qui contaminent les femmes enceintes avec des agents pathogènes qu’ils transportent depuis les salles de dissection.

Ah oui, j’ai oublié de préciser que, à l’époque, les médecins faisaient des dissections entre deux accouchements. Pardon ? Tu me demandes s’ils se lavaient les mains avant de s’occuper des femmes enceintes ? AHAHAHAHAHAHAH ! Que tu es drôle !!!

Bon revenons à Ignaz … Très vite il trouve une manière simple de valider son hypothèse dans son service. Il demande à chaque personne de se laver obligatoirement à la javel avant d’entrer dans les salles d’accouchement. Et cette règle produit un effet immédiat: de mars à août 1848, zéro décès !

L’évangélisation infructueuse

Fier de cette découverte, Ignaz s’empresse de la communiquer à tous ses confrères médecins dans le but de sauver un maximum de femmes. Malgré les preuves existantes, son innovation fut saccager par l’esprit conservateur de l’époque.

En effet, pour le corps médical de l’époque, l’idée d’Ignaz est une provocation, une insulte ! Le médecin existe pour sauver des vies. C’est donc impossible qu’il puisse donner la mort. Et la salissure est l’expression visible de l’expérience du médecin. En gros, plus le médecin à des tâches visibles, plus c’est un bon médecin qui pratique régulièrement. Et là, Ignaz s’attaque en frontal au système de valeurs des médecins de l’époque.

Résultat, l’idée de se laver à la javel ne passe pas, Ignaz est radié du corps médical, attaqué et discrédité à cause de ses origines hongroises. Il essaya tout de même de lutter un an de plus mais, en 1850, ayant perdu tout espoir, triste et déçu, il quitte Vienne pour Pest sans prévenir ses amis les plus proches où il décèdera quelques années plus tard.

NAAAAAAAAAAAAANNNNNNNNN POURQUOI !!!

Oui je sais c’est triste … surtout que l’on est 20 ans avant la découverte des microbes par Pasteur. À l’époque dans chaque pays environ, c’est 900’000 naissances par an. Ignaz aurait donc théoriquement pu sauver 4 000 000 de femmes entre temps…

NAAAAAAAAAAAAANNNNNNNNN POURQUOI !!!

Ce qu’il faut retenir de cette histoire

Premièrement, il faut comprendre qu’une innovation de rupture (i-e qui change les règles du jeu) est toujours vécu par la société comme une provocation, une insulte. Et cela peut entraîner des réactions très vives. On pourrait penser que les réactions subies par Ignaz sont celles d’un ancien temps ? Et pourtant, c’est bien la nature humaine qui se répète. Repense à l’arrivé du peer-to-peer avec Napster où tu pouvais rester plus longtemps en prison qu’un violeur. Où plus récemment aux chauffeurs de taxi à Paris qui callaissaient les clients des VTC et d’Uber. Plus tu tiens une innovation de rupture, plus il faudra te préparer à encaisser des réactions vives d’une partie de la population.

Deuxièmement, il faut avoir conscience qu’une innovation est floue au début même pour son créateur. On sait que l’on tient quelque chose qui fonctionne, mais on ne peut pas l’expliquer parfaitement et de manière rationnelle. Ignaz a découvert les microbes 20 ans avant Pasteur ! Il sait que se laver à la javel permet d’éviter la fièvre puerpérale mais il ne peut pas expliquer pourquoi. Et de ce fait, l’innovation est très vulnérable aux agressions extérieures à ses débuts et n’importe quel argument peut la déstabiliser. D’où l’importance de protéger l’innovation jusqu’à un certain niveau de maturité sous peine de tuer le bébé dans l’œuf.

Innover, oui mais à quel prix?

De nos jours, l’innovation est placée comme le saint graal de toute société qui se respecte. La capacité à innover est souvent le signe d’un pays en bonne santé et qui a de l’avenir. Toutefois, derrière cette vision idyllique se cache une part sombre que l’on a tendance à oublier. Aujourd’hui, je te propose d’explorer cet aspect en s’appuyant sur un magnifique livre intitulé « de quoi la créativité est-elle le nom » écrit par Miguel Aubouy. Faire grandir notre société par l’innovation, oui mais à quel prix ?

Pour commencer, faisons un rapide saut dans le temps jusqu’au 16 juillet 1945 dans l’état du nouveau Mexique aux USA. Suite à une lettre signée par Albert Einstein et adressée au président des États-Unis, Franklin Roosevelt, le projet Manhattan est mis au point dans le but de créer la 1ère bombe atomique.

Jornada del Muerto Alamogardo

C’est ici, sur la base aérienne d’Alamogordo et plus particulièrement  dans le désert Jornada del Muerto que la première bombe atomique, Gadget, explose lors d’un test baptisé Trinity.

Face à cette boule de feu, l’effroi entraina un long moment de silence. La petite histoire dit que Kenneth Bainbridge, le responsable des essais, creva le silence en disant : Now we are all sons of b*tches (« À partir de maintenant, nous sommes tous des fils de p*tes »)

Lorsque j’ai découvert cette histoire dans le livre de Miguel Aubouy, je me suis dit « comment peut-on arriver à s’auto-insulter lorsque l’on concrétise son innovation ? » Pour trouver une réponse à cette question, nous devons explorer la mise en pratique de l’innovation dans notre société.

L’innovation que l’on connaît, celle de notre société occidentale, est l’innovation de la variation. Innover, c’est produire quelque chose d’original qui renouvelle notre représentation du monde et nous fait grandir.

  • C’est l’ampoule qui apporte sécurité et efficience aux personnes
  • C’est la presse d’impression qui permet de diffuser la connaissance à grande échelle
  • C’est la pénicilline qui sauvera des millions de soldats pendant la 1ère guerre mondiale

Et pourtant, derrière cette vision idyllique se cache une part sombre que l’on a tendance à oublier : notre conception de l’innovation produit la destruction. On ne peut apporter un nouveau savoir sans condamner un ensemble de savoir plus anciens ou apporter des effets secondaires indésirables.

  • C’est Facebook qui connecte deux milliards de personnes en même temps qu’il met en péril les régimes démocratiques
  • C’est Airbnb qui permet de voyager de maison en maison partout dans le monde, en même temps qu’il empêche les personnes les plus fragiles de vivre dans les grandes villes
  • C’est Amazon qui simplifie les achats en ligne en même temps qu’il pousse à la faillite les commerces locaux.

Plus on innove, plus on créé du chaos.

La bonne nouvelle (ou pas) est que notre société a pris très rapidement conscience de cette corrélation entre innovation et destruction. C’est pour cela que nous avons mis en place, ce que Miguel appelle dans son livre le principe de séparation des effets. L’idée est simple : nous gardons chez nous les effets désirables de l’innovation tout en déportant autre part les effets indésirables.

Et il y a un très bel exemple historique expliqué dans le livre autours de l’invention de la soude industrielle par Nicolas Leblanc, chirurgien et chimiste français. De nos jours, les cristaux de soude sont devenu banale. Et pourtant, il fut l’or blanc du XIXe siècle dont sa production industrielle a permis l’essor de quatre industries majeures : le textile, le papier, le verre et le savon.

L’invention de Nicolas Leblanc est top car il suffit seulement de 2 étapes pour produire à échelle industrielle de la soude : faire réagir de l’acide sulfurique avec du sel de mer pour produire du sulfate de sodium, pour faire réagir le sulfate de sodium avec un mélange de calcaire et de charbon de bois pour produire de la soude. Seul soucis, pour cents tonnes de soude produite, il s’échappait 75 tonnes d’acide chlorhydrique sous la forme d’un gaz corrosif. En 1846, dans la ville de Liverpool où était concentrée la plupart des usines de soude de l’Angleterre, ce gaz provoquaient des pluies acides et la mort lente de toute organisme vivant.

D’un côté, les riches habitants de Londres bénéficiaient de chemises blanches, de savon odorant et pouvaient faire rentrer la lumière dans leurs maisons avec toujours plus de fenêtres. De l’autre côté, les familles pauvres de Liverpool payaient les effets indésirables de cette innovation en crachant toujours plus de sang.

Tu pourrais te dire que cette façon de faire est révolue. Et pourtant, elle perdure aujourd’hui mais en s’éloignant :

  • C’est notre pot de Nutella qui entraine la déforestation de la Malaisie
  • C’est notre lune de miel aux Seychelles qui fait grandir une île poubelle
  • C’est notre énergie “verte” qui pollue la Mongolie

Mais revenons à la réaction de Kenneth. Si on y réfléchit un peu plus après ce que l’on vient de se dire, on pourrait dire qu’il s’est simplement rendu compte, à ce moment précis, qu’ils étaient allés trop loin…

Alors certes, nous pourrions continuer appliquer le principe de séparation des effets pendant longtemps. Sauf que l’innovation, comme on l’a connait en occident, produit toujours plus d’innovation à un rythme toujours plus rapide. Et on arrive à un tel point où on considère aujourd’hui qu’il y a aura un saut technologique aussi important entre l’homme de Neandertal et nous, qu’entre nous et nos enfants. Malheureusement (ou heureusement), cette course à l’innovation a rendu caduque le principe de séparation des effets. Le plus gros retour de flamme que nous avons eu ces dernières années s’appelle le réchauffement climatique.

Dès lors que pouvons-nous faire ? Devons-nous simplement arrêter d’innover ? Comme toujours, la vérité se trouve à mi-chemin. Et le livre de Miguel Aubouy apporte un début de réponse en citant une histoire de la mythologie grecque: l’Odyssée d’Ulysse. Lorsque Ulysse est enfin de retour à son palais après tant d’année, sa femme Pénélope ne le reconnaît pas tant de temps s’est écoulé depuis qu’elle l’a vu la dernière fois. Afin de savoir si c’est bien lui, Pénélope le teste en demandant, en sa présence, que l’on déplace dans une autre chambre leur lit qui avait été fabriqué par Ulysse. Ulysse s’écrit « mais c’est impossible ! J’avais construit notre chambre à l’endroit d’un olivier qui poussait. L’un des montants de notre lit est fait dans le bois de cet arbre que j’ai laissé en place. Le lit s’enfonce dans la terre d’Ithaque. On ne peut pas le déplacer ». Par sa réponse, Ulysse évite le piège et prouve son identité.

Je trouve cet exemple intéressant car ce lit représente à mon sens l’équilibre que nous devons trouver en innovation. Nous avons l’impression que nous vivons dans un monde fous car nous avons poussé à l’extrême l’innovation tout oubliant notre identité, d’où nous venons, nos valeurs. Et c’est pour cette raison que nous devons développer une nouvelle forme d’innovation, celle de la permanence. Ce type d’innovation a pour mission de faire perdurer certaines valeurs/éléments qui ont toujours existé et que nous souhaitons garder dans un monde en constante évolution.

Oui à l’innovation mais à une innovation raisonnée et durable aussi bien au niveau de l’environnement, de la société et de l’économie . La terre nous rappelle vivement depuis plusieurs années qu’aucune innovation ne prévaut dans l’économie de la vie. À nous de saisir cette opportunité…