L’empreinte environnementale du numérique

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Un constat sans appel

Chaque année, la technologie numérique consomme 10% de l’électricité mondiale, utilise 1’000 milliards de litres d’eau et rejette 4% des émissions de gaz à effet de serre (GES), soit l’équivalent du trafic aérien mondial. Mais finalement, qu’entendons-nous par numérique ? Et par pollution numérique ?

 

Un numérique omniprésent

Le numérique est composé des terminaux (smartphones, ordinateurs, écrans, téléviseurs), des centres de données (serveurs) et du réseau (Wi-Fi, 5G). Par conséquent, la pollution numérique représente l’impact environnemental (mais aussi social) de la fabrication, de l’utilisation et de la fin de vie de tous ces équipements. La transformation numérique de notre société et industrie s’accélère chaque jour. D’ici 2025, l’empreinte environnementale du numérique indicateurs devraient doubler, pour atteindre 8% des émissions mondiales. Tout autant que le transport routier. A cela, ajouter que le nombre de données numériques générées double tous les 18 mois (streaming, emails, IoT, IA, etc.).

 

La fabrication, l’étape la plus polluante

Elle représente environ 70% de l’impact CO2e du cycle de vie pour la plupart des équipements électroniques. Par exemple, pour fabriquer un smartphone de 200g, il faut utiliser 200 kg de ressources naturelles, soit 1’000 fois plus de ressources que de produit vendu. Pour un ordinateur portable de 2,5 kg, le ratio est de 350. Le numérique est un des secteurs consommant le plus de ressources naturelles par gramme de produit fabriqué.

 

L’utilisation et l’infrastructure associée

Un e-mail parcourt en moyenne 15’000 km avant d’atteindre son destinataire !

L’utilisation des équipements contribue aussi à l’impact environnemental. Malgré l’impression d’immatérialité, le Cloud est bien réel (et matériel). Il cache des millions d’ordinateurs et des milliers de centre de données pour acheminer ne serait-ce qu’un simple email ou une vidéo. Un email parcourt en moyenne 15’000 km avant d’atteindre son destinataire. D’ailleurs, en 2019, il y avait plus de 1,3 million de kilomètres de câbles sous-marins de fibre optique reliant les centres de données dans le monde, soit 32 fois le tour de la planète. Derrière l’apparence dématérialisée du Cloud, se cache une réalité bien physique.

 

Une fin de vie … négligée

Enfin, moins de 20% des appareils électroniques sont collectées pour le recyclage. Le processus est encore complexe et onéreux pour être rentable. Et pourtant, on compte 50 à 100 fois plus d’or dans une tonne de cartes électroniques que dans une tonne de minerai ! Une grande quantité d’équipements finissent encore dans des déchetteries illégales dans des pays en développement. La surconsommation d’équipements numériques catalyse le nombre de déchets et ainsi, la pollution numérique.

 

Le numérique responsable

Malgré son grand impact environnemental, la pollution numérique reste inconnue. Comment y faire face ? Le numérique responsable répond aux 2 enjeux majeurs actuels : la numérisation et le changement climatique. Il propose de nombreuses bonnes pratiques numériques pour réduire l’impact de nos équipements et de nos habitudes numériques. Pour cela, il est essentiel de sensibiliser la société, les gouvernements et l’industrie aux bonnes pratiques numériques. Par exemple, prolonger au maximum la durée de vie de nos équipements. Eviter les pièges tels que le Black Friday. S’il faut acheter, privilégier les équipements reconditionnés. Enfin, réduire sa consommation de données numériques, en visionnant par exemple les vidéos en ligne en qualité standard plutôt que HD. L’extension web gratuite Carbonalyzer calcule votre pollution numérique en ligne.

 

La sobriété

La sobriété numérique assurera la pérennité et la résilience de la numérisation à venir. En tant qu’entreprises engagées, prenons des mesures pour réduire notre impact numérique et travaillons vers une transformation numérique plus durable. Sans sobriété, il n’y aura pas de numérisation. 

 

Source image : Afrik21.africa – KENYA : la MUST mise sur la sensibilisation face à la pollution numérique.

 

Ivan Mariblanca Flinch

Ivan Mariblanca Flinch se questionne depuis longtemps sur la place des technologies dans notre quotidien. De nature optimiste mais réaliste, il a pour but de changer la culture et l’utilisation du numérique à l’échelle globale. Début 2020, il se lance dans le Numérique Responsable. Il démarre son projet Canopé, où rapidement d’autres personnes le rejoignent dans sa vision de réduire l’empreinte environnementale de la technologie. En quelques années, Canopé devient le référent suisse du Green IT et démarre ses activités à l’international. Aujourd’hui, Ivan fait partie des 30 experts européens reconnus par l’Institut européen du Numérique Responsable. Il est responsable du comité́ scientifique du Swiss Institute for Sustainable IT et est co-auteur du rapport « Numérique responsable en entreprise : où en est la Suisse ? ». A présent, Canopé accompagne les grandes entreprises, les PME et les administrations publiques dans leurs démarches Sustainable IT et dans leurs certifications. C’est en 2022 que Canopé fait le grand pas, en proposant une plateforme web, CircularIT, pour automatiser la mesure et la réduction de l’empreinte environnementale de l’IT ainsi que la sensibilisation des collaborateurs à la pollution numérique et aux bonnes pratiques associées. La plateforme est déjà disponible en 5 langues et est présente dans plusieurs pays.

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