Les terres rares : une bénédiction économique, un désastre écologique.

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Les terres rares sont devenues des éléments essentiels de notre technologie. Cependant, leur extraction entraîne des coûts environnementaux et humains majeurs, souvent négligés par la société et industrie.

Ivan Mariblanca Flinch, fondateur de Canopé.

Les terres rares

Les terres rares ont commencé à être exploitées dès les années 1970. Elles sont composées de 17 éléments : scandium, yttrium, lanthane, cérium, praséodyme, néodyne, samarium, europium, gadolinium, terbium, dysprosium, holmium, erbium, thulium, ytterbium, lutécium et prométhéum. Il s’agit de métaux associés aux métaux abondants, mélangés à eux dans l’écorce terrestre, mais présents dans des proportions souvent infimes.  Les terres rares coûtent cher : 1 kg de Gallium vaut environ 150 dollars, soit 9’000 fois plus que le fer. Le Germanium coûte 10 fois plus que le gallium.

L’impact environnemental

L’extraction des terres rares est un processus intensif nécessitant l’utilisation de produits chimiques toxiques, dont beaucoup sont rejetés dans l’environnement. En Chine, cela a conduit à une contamination généralisée de l’eau, de l’air et des sols. Les déchets toxiques issus de l’extraction des terres rares ont été liés à des problèmes de santé graves, notamment des cancers, des maladies neurologiques et des problèmes de reproduction.

De plus, l’extraction des terres rares consomme une grande quantité d’énergie. La Chine, qui dépend encore largement du charbon pour sa production d’énergie, émet une grande quantité de gaz à effet de serre dans le processus. Cela contribue au changement climatique, un problème mondial qui nécessite une action urgente.

Le coût humain

Outre l’impact environnemental, l’extraction des terres rares entraîne un coût humain significatif. Les travailleurs des mines de terres rares sont souvent exposés à des conditions de travail dangereuses et à des produits chimiques toxiques. De plus, l’industrie est souvent liée à des violations des droits de l’homme, notamment le travail des enfants et le travail forcé.

En Chine, où la majorité des terres rares sont extraites, les conditions de travail dans les mines et les usines sont souvent précaires. Les travailleurs sont souvent mal payés et travaillent de longues heures dans des conditions dangereuses. De plus, les communautés locales sont souvent déplacées pour faire place à l’exploitation minière, sans compensation adéquate.

Vers une production plus responsable

Malgré ces constats alarmants, la demande de terres rares continue de croître, alimentée par notre dépendance croissante à la technologie. Il est donc crucial de prendre conscience de ces impacts et de faire preuve d’une consommation plus responsable.

Il est nécessaire de trouver des alternatives aux terres rares, de développer des technologies plus propres pour leur extraction, d0implémenter la sobriété numérique et de mettre en place des réglementations plus strictes pour minimiser les dégâts environnementaux.

Conclusion

L’extraction et la production des terres rares ont un coût environnemental et humain qui va bien au-delà du prix que nous payons pour les produits technologiques qui les contiennent. Il est impératif que nous trouvions un équilibre entre le développement économique et la protection de l’environnement et des droits de l’homme.

La production de terres rares représente un enjeu majeur dans l’empreinte carbone totale de l’industrie numérique et technologique. Chaque produit contenant des terres rares est le résultat d’un processus mondial complexe qui implique l’extraction de minerais, la fabrication de composants, l’assemblage et le transport, un voyage qui fait plusieurs fois le tour de la planète.

Il est donc essentiel de repenser notre relation avec ces matériaux précieux et de trouver des solutions pour minimiser leur impact écologique numérique sur notre planète et sur les personnes impliquées dans leur production. Cela pourrait impliquer de favoriser des modèles économiques plus durables, de développer des technologies de recyclage plus efficaces et de promouvoir une consommation plus responsable. En entreprise comme à la maison, il est essentiel de prolonger la durée de vie des équipements.

 

Sources :

1 – Livre : La guerre des métaux rares. Auteur : Guillaume Pitron.

 

Ivan Mariblanca Flinch

Ivan Mariblanca Flinch se questionne depuis longtemps sur la place des technologies dans notre quotidien. De nature optimiste mais réaliste, il a pour but de changer la culture et l’utilisation du numérique à l’échelle globale. Début 2020, il se lance dans le Numérique Responsable. Il démarre son projet Canopé, où rapidement d’autres personnes le rejoignent dans sa vision de réduire l’empreinte environnementale de la technologie. En quelques années, Canopé devient le référent suisse du Green IT et démarre ses activités à l’international. Aujourd’hui, Ivan fait partie des 30 experts européens reconnus par l’Institut européen du Numérique Responsable. Il est responsable du comité́ scientifique du Swiss Institute for Sustainable IT et est co-auteur du rapport « Numérique responsable en entreprise : où en est la Suisse ? ». A présent, Canopé accompagne les grandes entreprises, les PME et les administrations publiques dans leurs démarches Sustainable IT et dans leurs certifications. C’est en 2022 que Canopé fait le grand pas, en proposant une plateforme web, CircularIT, pour automatiser la mesure et la réduction de l’empreinte environnementale de l’IT ainsi que la sensibilisation des collaborateurs à la pollution numérique et aux bonnes pratiques associées. La plateforme est déjà disponible en 5 langues et est présente dans plusieurs pays.

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