«La clé, c’est de s’intéresser à ses collaborateurs»

Pour un nombre croissant de collaborateurs et de cadres, l’équilibre vie privée-vie professionnelle joue un rôle toujours plus important. Dans le même temps, de plus en plus de personnes hésitent ou renoncent à assumer des responsabilités de cadre. Tout cela est-il lié ? Les explications de Lise Grangier-Théoduloz, spécialiste Gestion de la Santé en Entreprise au Groupe Mutuel.

 

Groupe Mutuel : Le travail, et plus encore depuis la pandémie, revêt une importance différente de celle qui était la sienne il y a dix ou vingt ans. Les personnes sont aujourd’hui plus sensibles à l’équilibre entre travail et temps libre. Peut-on parler d’un « avant » et d’un « maintenant » ?

Lise Grangier-Théoduloz : Sans aucun doute. Avant, il était naturel de travailler à 100%. Aujourd’hui, de plus en plus de personnes choisissent des taux d’occupation moins élevés, afin d’accorder plus de temps à des activités extra-professionnelles.

 

Question de génération ?

Pas nécessairement. Plus jeunes et moins jeunes se mêlent ici. Disons que le travail à lui tout seul ne constitue plus une raison d’être.

 

On observe parallèlement une augmentation dans les entreprises de ce que l’on appelle le « désengagement ». Qu’entendre par là ?

Il s’agit d’un phénomène en soi, à ne pas confondre avec ce que nous venons d’évoquer au sujet de l’équilibre vie privée-vie professionnelle. Le désengagement, c’est ce qui se passe quand des collaborateurs ne vont pas s’impliquer plus que cela pour faire évoluer les choses ou trouver des solutions. C’est une façon de maintenir le statu quo.

 

 

Ce qui à terme prétérite l’entreprise…

Bien entendu. Le désengagement peut venir de deux choses: soit il succède à une phase de sur-engagement, où la personne peut avoir le sentiment d’être allée beaucoup trop loin dans son engagement pour l’entreprise; soit il s’agit d’un désengagement plus volontaire et librement décidé. On appelle cela la « démission silencieuse », le quiet quitting. Le risque étant que très vite la lassitude apparaisse, par manque de stimulation.

 

Les symptômes du désengagement ?

Quand le collaborateur s’exprime de manière dévalorisante sur son travail, ou quand il a tendance à moins réfléchir et à exécuter mécaniquement ses tâches. Cela se traduit aussi par un détachement vis-à-vis des collègues et des supérieurs et même de tout l’environnement. Le collaborateur participe peu ou pas à la vie de l’équipe, que ce soit dans le travail au quotidien ou les événements et sorties hors travail. Il n’émet que peu ou pas de nouvelles idées. Or l’entreprise a un grand rôle à jouer afin de motiver au mieux ses collaborateurs.

 

Ce phénomène du désengagement s’inscrit, on l’a dit, dans un contexte plus large, celui de l’équilibre vie privée-vie professionnelle et des nouvelles manières de travailler…

Oui, et il est important de préciser ici que le fait de travailler à temps partiel ne signifie nullement qu’il y aurait un désengagement. On peut tout à fait travailler à temps partiel et être pleinement motivé et engagé dans l’entreprise. Le message, c’est que, pour éviter à la fois le désengagement que l’on observe ici et là et répondre à ces nouveaux souhaits et exigences d’un travail mieux adapté à l’équilibre travail-vie personnelle, il s’agit pour l’entreprise d’imaginer de nouvelles approches, et notamment davantage de flexibilité.

 

 

Il pourrait y avoir un lien entre le fait qu’aujourd’hui les personnes ont moins envie d’être manager et que les exigences en matière d’équilibre vie privée-vie professionnelle ont beaucoup augmenté ?

Je pense, oui. Avant, la fonction de responsable était peut-être moins remise en doute et l’organisation du travail plus rigide facilitait le quotidien.  Aujourd’hui, avec les nouvelles façons de travailler et de vivre, le poste de manager et les responsabilités techniques, émotionnelles et organisationnelles qui lui incombent font peut-être moins rêver.

 

Il faudrait donc découpler les compétences techniques des compétences émotionnelles ?

En effet les compétences techniques à elles seules ne suffisent pas ou plus à être un bon chef. Pour certains, les compétences humaines d’un responsable sont innées et pour d’autres, elles doivent s’acquérir. Et les entreprises devraient davantage soutenir les managers dans leurs diverses tâches spécifiques, afin de leur accorder plus de temps pour soutenir leurs collaborateurs.

 

Ce qui fait aussi que des collaborateurs peuvent également très bien évoluer dans une entreprise sans devenir chef ?

Bien sûr. Cela implique aussi une évolution du regard social, qui revaloriserait en quelque sorte le statut de collaborateur. Tout le monde n’a pas nécessairement envie d’être chef. Dans une étude réalisée par BVA en 2019, 79% des salariés ne souhaitent pas devenir manager. Mais il est certain que ces collaborateurs regorgent de multiples talents afin de faire avancer l’entreprise. Il suffit de placer les bonnes personnes aux bons endroits. Et la clé pour cela est de s’intéresser à ses collaborateurs.

 

 

L’experte de ce blog – Lise Grangier-Théoduloz

Lise Grangier-Théoduloz est spécialiste Gestion de la Santé en Entreprise au Groupe Mutuel. Titulaire d’un bachelor HES en Économie d’entreprise et formatrice, elle travaille depuis 5 ans au Groupe Mutuel. Elle accompagne aujourd’hui les entreprises dans la mise en place de projets Gestion Santé en Entreprise, la réduction de l’absentéisme et la promotion du bien-être au travail.

En matière de bonheur au travail, jouer cartes sur table est toujours payant

Jusqu’à quel point la motivation des collaborateurs constitue-t-elle une question stratégique? Le point avec Nicolas Caloz, responsable Gestion Santé en Entreprise au Groupe Mutuel. 

 

Groupe Mutuel: La motivation, essentielle au bon fonctionnement d’une entreprise, se décline sur plusieurs axes, comme l’illustre la fameuse pyramide de Maslow (réd. voir ci-dessous).

Nicolas Caloz: Qu’est-ce qui motive les collaborateurs? C’est un ensemble de conditions remplies ou de besoins comblés. La motivation peut tenir à la rémunération, mais aussi à beaucoup d’autres facteurs. La motivation du collaborateur est parfaite quand tous les besoins, par exemple ceux énumérés sur la pyramide de Maslow, sont comblés.

La pyramide des besoins, dite pyramide de Maslow, est une représentation pyramidale de la hiérarchie des besoins qui interprète la théorie de la motivation basée à partir des observations réalisées dans les années 1940 par le psychologue Abraham Maslow).

 

A la question de savoir comment motiver au mieux un collaborateur, Jack Welch, président de General Electric de 1981 à 2001, avait un jour répondu: « A part le salaire, vous voulez dire ? »

Le salaire est très important, mais surtout à court ou moyen terme. Raison pour laquelle il faut combler d’autres besoins pour qu’à long terme l’engagement du collaborateur soit garanti. Mais Jack Welch a raison: à court terme, le salaire est un levier très puissant.

 

Le rapport au travail change aussi aujourd’hui, en particulier auprès des plus jeunes générations…

Le sentiment d’appartenance à l’entreprise semble en effet diminuer ici et là, auprès des plus jeunes générations, peut-être plus volatiles que les précédentes. Et le salaire demeure un élément important, comme on l’observe dans les raisons invoquées par ceux qui quittent une entreprise. Mais il y a aussi des gens qui quittent leur job pour moins de salaire mais plus de flexibilité ou d’autonomie.

 

En quoi le manager peut-il être utile dans ce contexte ?

C’est là où l’on peut parler d’une compétence-clé du manager, qui est celle de l’intelligence émotionnelle. Aujourd’hui, un manager proche de ses employés doit soigner la communication et prendre en considération la personne. Le manager agile ou doté d’une intelligence émotionnelle adapte sa manière de communiquer à la personne et non pas l’inverse.

 

Parmi les besoins primaires, il y a la stabilité, le bien-être à son poste de travail, à la fois physique et psychologique…

Dans cette pyramide de Maslow, comme dit, on ne peut pas en dissocier les éléments. Ensuite, chaque cas bien sûr est différent et chaque collaborateur est unique. La pondération des éléments va dépendre des personnes.

 

Donc en ce sens la motivation se joue sur un plan individuel et différencié…

C’est exactement cela. Or aujourd’hui, souvent, la situation des entreprises est complexe, et l’on essaie de prendre des mesures mais sans tenir compte d’une véritable stratégie. Il faut que la mesure soit en lien avec la culture de l’entreprise et des managers. Si on met des tables de ping pong mais que votre manager vous interdit de faire des pauses, la mesure perd tout son sens.

 

L’importance du manager est essentielle…

Des études récentes démontrent, comme nous l’avons déjà dit, que son rôle est déterminant dans la santé mentale des collaborateurs, au même titre que celui de leur conjoint. D’ailleurs si vous consultez la pyramide,  vous observerez que le manager peut avoir de l’influence positive sur la plupart des éléments.

 

Cela étant, la responsabilité du manager n’est pas illimitée non plus…

S’agissant par exemple de la rémunération, le manager ne peut agir que dans le cadre de ce qui lui est alloué en matière d’augmentation de salaire. Ou, s’il se trouve dans une entreprise ne favorisant pas la formation, il ne pourra dès lors pas en faire bénéficier ses collaborateurs. Mais je soulignerais un dernier point: l’importance de la transparence au moment de l’entretien d’engagement, pour éviter les fausses promesses ou d’enjoliver la situation. Jouer cartes sur table est toujours plus payant à terme, et pour l’entreprise et pour le collaborateur.

 

 

L’expert de ce blog – Nicolas Caloz

Responsable de la Gestion de la Santé en Entreprise au Groupe Mutuel, Nicolas Caloz compte 20 années d’expérience dans le domaine de l’assurance. Spécialiste breveté en assurances sociales et passionné par le domaine de la santé, il est titulaire d’un CAS en économie et politique de la santé et en Management de la Santé de l’Université de Lausanne. L’intérêt pour la branche, la bienveillance, un esprit pragmatique et le souci des actions concrètes et du détail guident ses réflexions au quotidien.

 

La santé mentale, une question d’équilibre

Il existe aujourdhui un flou entourant les aspects de santé mentale au travail. Le côté très actuel de la thématique fait que l’on a tendance à assimiler tout ce quon ne sait pas expliquer à des affections psychiques. Sur le terrain, la priorité numéro 1 reste en fait la répétition des absences. Mise en perspective avec Nicolas Caloz, responsable de la Gestion de la Santé en Entreprise (GSE) au Groupe Mutuel. 

 

Groupe Mutuel: En quoi le sondage réalisé par le Groupe Mutuel, auquel plus de 400 entreprises ont répondu, permet-il de percevoir plus exactement la réalité?

Nicolas Caloz: Contrairement à ce qu’on lit un peu partout, où l’augmentation des affections psychiques serait plus forte que celle des autres affections, nous ne faisons pas le même constat. Le Job Stress Index, publié en 2022, recoupe nos propres observations. Selon la perception générale actuelle, il y aurait plus de gens stressés, mais le Job Index indique qu’en réalité la part des personnes situées en zone «sensible» ou «critique» n’a que très légèrement augmenté ces dernières années.

Car il s’agit là d’un sujet où il est difficile de qualifier précisément les choses?

Oui. Jusqu’où va la responsabilité de l’employeur en la matière? Parle-t-on de pression au niveau du travail? De troubles dépressifs? Tout cela est très complexe. Même si en effet nous pensons que l’entreprise a une responsabilité dans ce domaine, encore faut-il être sûr de pouvoir en définir la nature exacte et les contours.

 

Quand on parle de santé mentale, tous les aspects de la vie sont concernés…

Il s’agit en effet d’une réalité multi-factorielle. Ce que de notre côté nous constatons, c’est que souvent des problèmes au niveau privé jouent un rôle important. Or si les conditions de travail sont éprouvées comme négatives, le travail devient alors le déclencheur de la crise faisant par exemple que la personne ne s’estimera plus en mesure de tenir ou de continuer.

Que propose-t-on comme mesures véritablement utiles et efficaces?

Il faut avoir conscience qu’en entreprise, on ne peut pas avoir une influence complète sur les collaborateurs. Quand nous parlons aujourd’hui de taux d’absence compressible et incompressible, c’est que le rayon d’action de l’entreprise n’est valable que jusqu’à un certain point, et que donc elle aussi a ses limites. Alors oui, l’entreprise peut faire un bout de chemin, mais elle ne va pas non plus résoudre tous les problèmes de chaque collaborateur touché par des difficultés privées. Si votre entreprise propose un management plutôt bienveillant et sain, cela va aider le collaborateur à se sentir à l’aise, de même que la flexibilité et tout ce qui fait partie des besoins fondamentaux des collaborateurs. Deux éléments s’avèrent alors centraux: l’écoute et la proximité.

En même temps, il y a cette étude récemment parue qui souligne l’influence très grande du manager sur la santé psychique du collaborateur, plus forte encore que celle exercée par le conjoint ou la conjointe du même collaborateur…

Oui, cette étude est très intéressante à ce titre, l’influence du manager est en effet très grande. Pour autant, il s’agit d’abord et avant de tout de ne pas stigmatiser l’employeur. Les questions de santé mentale ont toujours existé. Ce n’est pas qu’elles seraient soudain apparues à partir de 2020. Mais, aujourd’hui, il y a une vraie prise de conscience du sujet, devenu entretemps une problématique sociétale. Tout est une question d’équilibre, dans les faits et dans la perception.

 

 

Et la priorité est de s’attaquer aux vrais problèmes…

Aujourd’hui les employeurs ont de plus en plus de pression par rapport à l’exigence d’«employeur modèle». Il faut donc bien veiller à faire la différence entre ce que l’entreprise veut faire en termes de marketing et ce qu’elle entreprend réellement pour les collaborateurs. Pour s’attaquer aux vrais problèmes, oui, il faut du courage et un engagement de la direction qui vont au-delà du simple marketing.

Il s’agirait donc aussi de relativiser un peu les constats plutôt alarmistes dressés aujourd’hui?

Le grand sujet reste les absences de courte durée et comment les gérer. Après, ce qu’on savait déjà, et qui peut constituer un frein, ce sont les ressources et les moyens disponibles. Et ça, le sondage le confirme: sans moyens et ressources, il est difficile de progresser en matière de mesures en faveur de la santé mentale.

Quel rôle alors peut et doit jouer l’entreprise?

Elle doit soutenir le collaborateur. Mettre l’accent sur l’accompagnement, être capable de détecter les situations à risque. La clé, c’est la proximité, la proximité vécue. Je suis convaincu que l’accent mis sur l’accompagnement permet d’obtenir les meilleurs résultats.

 

 

L’expert de ce blog – Nicolas Caloz

Responsable de la Gestion de la Santé en Entreprise au Groupe Mutuel, Nicolas Caloz compte 20 années d’expérience dans le domaine de l’assurance. Spécialiste breveté en assurances sociales et passionné par le domaine de la santé, il est titulaire d’un CAS en économie et politique de la santé et en Management de la Santé de l’Université de Lausanne. L’intérêt pour la branche, la bienveillance, un esprit pragmatique et le souci des actions concrètes et du détail guident ses réflexions au quotidien.

 

Opsion, une prévoyance sûre et sur mesure

Opsion? Cette Fondation collective permet aux entreprises de créer une caisse de prévoyance dédiée à leur personnel. Cela tout en profitant d’économies d’échelle en raison du partage des coûts de structure avec les autres entreprises affiliées, une réassurance du risque décès et invalidité optimisée et la participation possible à un pool d’investissement. Explication avec Sébastien Brocard, directeur de la Fondation Collective Opsion du Groupe Mutuel.

 

Bonjour Sébastien, merci de votre disponibilité. La Fondation Collective Opsion concerne lensemble de la prévoyance professionnelle des employés, y compris des modèles portant sur la part sur-obligatoire comme Opsion Free, n’est-ce pas?

En effet, elle offre une flexibilité très importante puisque, en plus du ou des plans de prévoyance à la carte, il est possible de définir des paramètres tels que le taux de conversion ou le taux crédité annuellement sur les avoirs de vieillesse, la stratégie de placement et les gérants de fortune. L’entreprise affiliée maîtrise les décisions stratégiques de la prévoyance professionnelle des employés, sans pour autant devoir en supporter les responsabilités.

 

La prévoyance, ce ne sont pas seulement des chiffres et des tableaux. Sébastien, comment accompagnez-vous concrètement vos clients?

La flexibilité offerte par Opsion permet au client de prendre des décisions concernant le niveau des prestations, leur financement ou dans le domaine des placements. Notre équipe de consultants expérimentés, composée d’experts en caisse de pensions avec un diplôme fédéral, d’actuaires et de spécialistes en investissement, est là pour le soutenir. Je suis moi-même expert en caisse de pensions et analyste financier et je conseille les caisses de pensions autonomes ou les entreprises depuis près de 20 ans.

 

Vous êtes donc capables de comprendre les besoins du client et ses contraintes…

C’est exactement cela et c’est très important puisque l’objectif est de lui proposer les solutions les plus adaptées à sa situation et à sa stratégie, et cela de manière aussi simple et claire que possible. Ainsi, un client ne désirant pas s’impliquer dans la gestion de fortune peut se voir proposer une solution clé en main.

 

Une question loin d’être anodine pour un responsable d’entreprise: le pilotage dune caisse de prévoyance nécessite-t-il un engagement important de lentreprise?

La caisse de prévoyance est pilotée par une commission paritaire, soit un nombre égal de représentants des employés de l’entreprise et de l’employeur. Cette commission se réunit une à deux fois par ans pour prendre des décisions telles que le taux crédité sur les avoirs de vieillesse. Elle peut décider de sa stratégie de placement, son plan de prévoyance et même choisir son gérant de fortune. De plus, le conseiller en charge de la relation prépare tous les thèmes à discuter à l’avance avec des éléments chiffrés afin que la commission puisse aisément prendre une décision. Celle-ci se concentre donc uniquement sur les décisions stratégiques ayant une véritable valeur ajoutée pour la prévoyance des employés.

 

Aujourd’hui, en ce milieu d’année 2023, pourquoi serait-ce le bon moment de créer une caisse de prévoyance?

Le degré de couverture des fondations collectives ou communes a fortement diminué suite aux pertes financières de l’année 2022. Le moment est donc opportun pour créer une caisse de prévoyance dans Opsion. Ainsi, le rendement affecté à la reconstitution de la réserve permettant de faire face à un nouveau choc financier reste lié aux employés de l’entreprise. De plus, il sera plus rapide de reconstituer cette réserve dans une caisse de prévoyance. En effet, rappelons que pour chaque nouvelle entreprise s’affiliant une fondation classique, cette dernière doit financer la constitution de cette réserve à l’aide du rendement de la totalité de la fortune. L’arrivée de nouveaux clients entraîne un manque à gagner pour les assurés des clients existants. Cette dissolution du degré de couverture n’existe pas dans une fondation collective, où les caisses de prévoyance sont indépendantes les unes des autres.

 

Quels sont les éléments appréciés par les entreprises disposant dune caisse de prévoyance?

Nos clients apprécient la transparence fournie par le rapport annuel permettant de vérifier comment le financement est utilisé. Ils aiment pouvoir définir comment la fortune de leur retraite est investie, notamment en termes de durabilité et de vérifier que la performance réalisée est conforme. La possibilité d’être soutenu ou de challenger des spécialistes qui connaissent parfaitement le marché est également appréciée. Nos clients se rendent compte rapidement qu’avec notre soutien, ils peuvent aisément avoir une influence sur la prévoyance professionnelle de l’entreprise, et cela en toute sécurité, car ils sont accompagnés de spécialistes qui les conforte dans leurs choix.

 

 

L’expert de ce blog – Sébastien Brocard

Sébastien Brocard est directeur de la Fondation Collective Opsion, expert en caisse de pensions CSEP, actuaire ASA et analyste financier CIIA. Il est également responsable du conseil en prévoyance professionnelle aux entreprises et aux caisses de pension au sein de GM Pension Services. Avant de rejoindre Groupe Mutuel, Sébastien a travaillé auprès de différents cabinets suisses ou internationaux en tant que consultant en actuariat et en investissement pour les institutions de prévoyance. Sa longue expérience et ses connaissances à la fois du passif et de l’actif lui permet de soutenir ses clients sur l’ensemble de leurs problématiques et de leur proposer des solutions adaptées à leur besoin.

Le monde change, la prévoyance aussi

Le monde est entré dans une ère de changements. Et pour les entreprises, la prévoyance constitue de plus en plus un enjeu majeur. Vincent Claivaz, membre de la direction générale du Groupe Mutuel, en trace quelques lignes.

 

Le monde change, la prévoyance aussi. En ce début d’année, quel regard portez-vous sur ce qui nous attend en 2023 dans le domaine du 2ème pilier?

Une vue transverse est nécessaire concernant les personnes et les entreprises tant dans le domaine de la santé que de la prévoyance. Nous allons cette année nous attacher à considérer l’environnement dans lequel nous évoluons de manière un peu différente.

C’est-à-dire?

De manière générale, la période de la pandémie a clairement accéléré les changements dans les modes de vie et les conditions de travail. Le moment est ainsi arrivé pour les entreprises de reprendre en main la problématique de la prévoyance professionnelle et de découvrir de nouveaux modèles, ajustés à leurs attentes.

De nouvelles attentes dans les entreprises se sont-elles révélées en matière de 2ème pilier?

Pendant longtemps, il n’existait en réalité que deux solutions majeures. Soit une caisse propre à l’entreprise, gourmande en ressources et en responsabilités pour les conseils de fondation; soit une solution entièrement déléguée à un assureur, qui a procuré aux assurés un rendement inférieur au marché en raison d’une organisation spécifique des placements. Or justement, ces temps sont révolus et il s’agit aujourd’hui de passer à autre chose, en profitant de l’offre des fondations collectives ouvertes.

Qu’entendre par l’offre d’une fondation collective ouverte?

C’est une proposition nouvelle, destinée aux entreprises qui souhaitent participer aux décisions essentielles du 2ème pilier, tout en limitant l’engagement des ressources et les coûts. C’est une solution moderne et sûre, qui offre de nombreux avantages pour l’entreprise et ses collaborateurs. Nous entendons la faire découvrir plus largement en 2023.

Le changement réside-t-il uniquement dans les divers modèles de prévoyance que les entreprises pourraient choisir?

Des changements professionnels sont devenus plus fréquents, les modalités de travail des femmes ont elles aussi évolué, de même que celui des pères de famille. Et le besoin de flexibilité du temps de travail a aussi grandi. Tout cela impacte directement les couvertures de prévoyance de chacun et produit des effets qui ne se voient qu’à long terme. Dans un marché du travail qui se tend, les employeurs ont l’occasion d’utiliser la couverture de prévoyance comme un argument de poids dans le cadre du recrutement et de la fidélisation des talents. La question de la couverture et du taux d’intérêt apparaît de plus en plus souvent dans les entretiens d’embauche.

L’approche durable des investissements est dans l’air du temps…

Il ne s’agit justement pas d’un phénomène de mode. Mais bien d’une attitude foncièrement responsable, inscrite d’ailleurs chez nous dans une charte ESG depuis 2020. Les investissements doivent contribuer au respect de notre planète et des personnes qui y vivent, tout en conservant les attentes de rendement dues à nos assurés.

Le cadre de la prévoyance va-t-il changer en 2023?

La réforme du 2ème pilier est aujourd’hui bien engagée. Il est souhaitable que le nouveau cadre légal soit mis en place rapidement, qui prenne en compte l’augmentation de l’espérance de vie et les nouveaux modes de vie. Il faut garantir que la couverture de retraite demeure solide pour tous et se renforce pour les femmes et les petits revenus, cela tout en restant supportable pour les entreprises.

 

L’expert de ce blog – Vincent Claivaz

Vincent Claivaz est membre de la direction générale du Groupe Mutuel et y dirige le secteur Santé et Prévoyance Clients Entreprise, qui compte 28’000 sociétés clientes. Il a effectué ses études à l’Ecole Hôtelière de Lausanne, avant d’obtenir un diplôme en gestion hospitalière H+ ainsi que celui de l’IEP International Executive Program de l’INSEAD. Il commence sa carrière professionnelle dans le monde hospitalier avant d’assumer la direction de COSAMA (conférence d’assureurs suisses, maladie et accident) et de rejoindre quelques années plus tard la direction du Groupe Mutuel. Fortement impliqué dans l’économie valaisanne, Vincent Claivaz est homme de réseau et rassembleur, au bénéfice de 25 ans d’expérience dans le domaine des assurances.

Comment mettre en œuvre la prévoyance professionnelle de ses employés?

La mise en œuvre de la prévoyance professionnelle de ses employés est un sujet complexe. Les solutions disponibles sont nombreuses et présentent des intérêts bien distincts. Présentation en compagnie de Sven Ryan, responsable GM Pension Services au Groupe Mutuel.

Groupe Mutuel: Sven Ryan, pouvez-vous nous présenter les solutions les plus courantes en matière de prévoyance professionnelle?

Sven Ryan: La première est l’institution de prévoyance (IP) autonome. Elle résulte de la volonté d’un employeur de créer sa propre caisse. Il s’agit d’une entité juridique distincte de l’employeur, dirigée par un Conseil de fondation (CF), un organe composé d’autant de représentants des employés que de l’employeur. Cette IP n’est accessible qu’aux employés de l’entreprise. Elle offre de loin le plus grand niveau d’autonomie.

Le CF peut fixer librement les paramètres techniques et en particulier: le taux de conversion, la stratégie de placement, la rémunération des comptes épargne ou encore la distribution des excédents. Puisque les employés et l’employeur sont seuls responsables de la caisse, ils sont aussi les seuls responsables en cas de mauvaise gestion ou d’erreurs manifestes. Les experts du domaine ainsi que la surveillance permettent de réduire nettement ces risques, mais ils existent. Il s’agit en réalité de la seule solution qui n’a aucun but commercial.

S’il existe des IP autonomes, il existe aussi des IP collectives…

Cette structure s’adresse à tous les employeurs, sans solidarité entre eux. L’employeur peut, grâce à cette solution, créer une forme d’IP autonome au sein d’une structure existante. En fonction des caisses et des caractéristiques de l’entreprise, divers niveaux d’autonomie peuvent être retenus. L’intérêt principal réside dans la mise en commun des frais fixes, principalement les frais administratifs mais souvent également les placements.

Les provisions et réserves constituées suivent l’employeur en cas de résiliation de l’affiliation. Les représentants de l’employeur et des employés peuvent prendre des décisions au niveau de chaque société, mais nomment des délégués pour les décisions au niveau de la caisse. Cette solution permet principalement de réduire les coûts mais réduit l’autonomie de l’employeur et des employés. Cette solution s’adresse aux grandes et moyennes entreprises qui souhaitent un niveau d’autonomie à la carte, mais veulent mutualiser certains coûts.

Evoquons aussi l’IP commune, une structure proche des IP collectives…

La différence principale étant que tout repose ici sur la solidarité entre les employeurs. De ce fait, les paramètres principaux comme la stratégie de placement ou les taux de conversion sont identiques pour tous. Il s’agit de solutions qui s’adressent particulièrement aux petites entreprises qui souhaitent définir les prestations de prévoyance et le niveau des contributions, mutualiser les coûts mais ne disposent pas de la structure nécessaire à plus d’autonomie. Les risques existent mais sont portés par l’ensemble de l’institution de prévoyance.

Mentionnons également l’IP avec assurance complète, dont les solutions dassurance reposent sur la même base que les IP communes…

Là, cependant, les risques sont entièrement supportés par une compagnie d’assurance. De ce fait, l’employeur et les employés n’ont que très peu de risques de voir la situation financière de la Caisse se dégrader. Le coût de la sécurité se matérialise par des taux de conversions bas, des primes de risques élevées et des espérances de rémunération des comptes faibles. Cette solution s’adresse aux employeurs les moins ouverts au risque.

Lors de la création de la société ou de la première affiliation dun employé, lemployeur peut choisir librement linstitution de prévoyance qui lui correspond le mieux.

Oui. Et en cas de changement ultérieur, il doit obtenir l’accord des employés sur la solution, mais également le prestataire si la forme autonome n’est pas retenue.

 

L’expert de ce blog – Sven Ryan

Sven Ryan est actuaire de formation. Gradué en 2014, il exerce depuis dans le domaine du conseil aux institutions de prévoyance, compagnies d’assurance et entreprises. Il est actuaire ASA depuis 2018, devient actuaire responsable pour diverses compagnies d’assurance en Suisse romande et obtient son diplôme d’expert agréé en prévoyance professionnelle en 2021. Intégré au Groupe Mutuel avec le rachat de son précédent employeur, il est aujourd’hui responsable de GM Pension Services.

 

Les investissements durables et écologiques (2/2)

La politique d’investissement des sociétés administrées par le Groupe Mutuel est axée sur la prise en compte de l’environnement, des aspects sociaux et de la gouvernance d’entreprise (critères ESG ou Environnement, Social et Gouvernance). En avril 2021, le Groupe Mutuel a d’ailleurs obtenu une très bonne note pour ses placements financiers lors d’un audit externe indépendant. Le point avec Gérald Mayoraz, directeur de Groupe Mutuel Asset Management SA, société gérant les avoirs des entreprises du Groupe Mutuel.

 

Gérald Mayoraz, quels sont au Groupe Mutuel les critères de choix et la manière dont vous répartissez les risques en matière d’investissement?

Deux axes principaux nous guident. Le premier est celui de sortir peu à peu et de manière régulière des énergies à production de CO2, en particulier fossiles, et d’exclure de nos portefeuilles tout ce qui relève de l’ordre des armes. Cet axe inclut également de s’engager dans un dialogue actionnarial avec les entreprises sujettes à caution et d’aborder les investissements de manière à identifier les entreprises qui modifient d’ores et déjà leurs business modèles pour s’adapter à la régulation à venir.

Et le second axe?

Ce qui pour moi est très important est d’investir dans des entreprises ayant un impact, c’est-à-dire celles en mesure de créer, par exemple au niveau technologique, des solutions pouvant aider les entreprises dans ces phases de reconversion. Nous investissons également dans des entreprises ou des fonds ayant un impact social, situées dans des pays à bas taux de PIB par tête, cela pour contribuer à la création de micro-entreprises au niveau local et d’aider ainsi les personnes à se «financiariser» c’est-à-dire à s’intégrer dans un réseau de crédit et d’investissement. Cela permet d’influencer directement le bien-être de populations fragilisées par la pandémie et le dérèglement climatique.

Peut-on définir la part ou la pondération des placements durables par rapport à l’enveloppe globale?

C’est tout le défi. Nous sommes en train d’analyser des fournisseurs de « notes », qui doivent être indépendants, pour savoir à quelle notation correspondent chacun de nos investissements, au niveau de la production de CO2 et de l’impact sociétal. Nous aurons ainsi une image très claire du niveau auquel nous nous trouvons. L’objectif, dans les investissements à impact, est d’arriver à 15% environ de la fortune sous gestion.

Par ailleurs, l’objectif relatif à la production de CO2 est de respecter les conventions signées par la Suisse en termes de lutte pour le climat, soit les Accords de Paris.

Un mot sur la situation ESG des portefeuilles et les performances réalisées des placements de ces dernières années au Groupe Mutuel?

La situation des portefeuilles en termes de critères ESG est bonne. Nous avons un ratio de A sur une échelle allant de A+ à D. Cela ne veut pas dire que nous sommes arrivés au but, mais il s’agit d’une base qui doit nous permettre de nous améliorer encore sur ce chapitre. De manière générale, nous affichons des performances tout à fait en ligne avec ce que nous pouvons attendre des différentes stratégies de placement appliquées dans les sociétés gérées par le Groupe Mutuel.

En savoir plus sur la note ESG du Groupe Mutuel dans cette vidéo:

De bonnes nouvelles donc. Tout cela est conduit et géré par des hommes et des femmes bien réels, peut-on s’en faire une image? Qui sont-ils?

L’équipe en charge de la gestion des capitaux est composée de 9 personnes au sein de Groupe Mutuel Asset Management SA. Un des critères auxquels j’accorde une grande importance est d’ouvrir les yeux, de sortir, d’aller voir et apprendre ce qui se passe en dehors et de se tenir au plus près de l’évolution des possibilités d’investissements et des attentes de rendement futurs selon les types d’actifs. Nous avons un comité de placement, qui se réunit de manière régulière avec trois intervenants externes qui nous apportent aussi leur expertise dans les différents types d’actifs. C’est à partir de là que nous en arrivons à une décision d’allocation tactique, implémentée par la suite par notre équipe.

Le mot de la fin (provisoire, bien sûr)?

Je reprendrais la citation de Bertrand Piccard, quand il dit, je cite de mémoire, que si nous sommes bel et bien face à une crise climatique, il ne faut pas considérer cela seulement comme un problème ou sombrer dans la peur, mais bien aborder cette problématique comme une opportunité, qui doit permettre de contribuer à changer la manière d’investir en prenant en compte l’impact des entreprises sur le climat, l’environnement et le bien-être des personnes.

Je partage entièrement ce message positif. Dans le même temps, nous allons évidemment continuer de tout faire pour que les rendements des portefeuilles des sociétés gérées par le Groupe Mutuel correspondent aux objectifs de rentabilité nécessaires, en particulier dans le 2ème pilier.

 

(Re)lire la première partie de l’interview de Gérald Mayoraz «Le dérèglement climatique devrait être considéré comme une opportunité» (1/2)

 

L’expert de ce blog – Gérald Mayoraz

Après avoir travaillé à Genève, Zurich et Toronto dans le domaine bancaire de l’asset management, Gérald Mayoraz est revenu dans son Valais natal. Titulaire d’un diplôme fédéral d’analyste financier et de gestionnaire de fortune, il est actuellement CEO de Groupe Mutuel Asset Management SA, société dédiée à la gestion de fortune des entreprises du Groupe Mutuel. A ce titre, il conduit le département de gestion des capitaux de l’entreprise.

 

 

L’importance d’être à l’écoute du client

Il n’y a pas un jour qui passe sans que l’on ne parle d’expérience client, de distribution omnicanale, de parcours client et de satisfaction client. Qu’en est-il au Groupe Mutuel? Le point à bâtons rompus avec Marc-André Müller, directeur adjoint et responsable clients stratégiques et associations au Groupe Mutuel.

Bonjour Marc-André Müller, merci de votre disponibilité. Comment décririez-vous, en un mot, votre activité?

Je prends soin de mes clients, telle est ma devise. Il faut être disponible, très à l’écoute de son client et répondre rapidement à ses demandes. Je m’emploie au quotidien à parler vrai et avec clarté. J’aime beaucoup la devise de Nicolas Boileau: «Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement.» Quand vous voulez dire: il pleut, dites il pleut! Cela dit, cela n’est pas encore suffisant, le client vient avec une question ou un problème, qu’il attend que nous solutionnons. Il ne suffit ainsi pas de se déterminer sur la prise en charge ou non d’une prestation, mais d’aller un peu plus loin, par exemple pour l’orienter sur une autre assurance sociale ou un autre moyen de résoudre la problématique posée.

Comment voyez-vous l’évolution de votre activité ces dix dernières années?

Comme assureur de proximité, nous avons également vécu la nécessité de formaliser certains processus, certaines correspondances, parce que cela était un gage d’efficacité et que les normes ISO comme d’autres étaient demandées. Cette industrialisation doit par contre nous rendre très attentifs au risque de création de silos où le client n’est plus écouté dans sa globalité.

Laissons les silos dans nos campagnes! L’écoute active et la réponse pertinente aux questions de nos clients est assurée par la culture et les valeurs de notre entreprise que sont la bienveillance, la proactivité et la responsabilité. Ces valeurs, nous ne voulons pas les écrire, mais les vivre chaque jour par chacune et chacun des collaborateurs du Groupe Mutuel. C’est bien la clé du succès car la solidité d’une chaîne dépend de la résistance du plus faible de ses maillons!

Le Groupe Mutuel a l’objectif de se rapprocher encore plus du client?

Oui, la voix du client est en effet essentielle et pour ce faire nous venons de procéder, en deux temps, à un important sondage, d’abord auprès de quelque 3900 entreprises en septembre 2020, avec un sondage online, puis, en janvier et février 2021, avec des entretiens complets auprès de 37 entreprises pour en approfondir l’étude. Un sondage mené en deux temps, mais avec un seul objectif stratégique: écouter les attentes et besoins du client. Cette analyse a confirmé le caractère essentiel de la qualité, du suivi et de la fluidité d’information et de la rapidité du service sinistre.

C’est naturellement en particulier quand le besoin d’indemnisation se présente que nous sommes jugés et que se situe notre valeur ajoutée. Là aussi, la proximité joue un rôle central.

Enfin, une autre grande enquête menée par l’institut AmPuls sera soumise en fin d’été aux entreprises sur tout le territoire suisse pour prendre le pouls du marché des assurances santé.

Et pour le futur?

Je crois beaucoup aux interfaces que nous créons et allons créer entre les machines et les objets, la digitalisation comme on l’appelle parfois, la business intelligence qui vont nous libérer de tâches répétitives. Il faut néanmoins faire très attention que ces outils ne diminuent pas le contact, l’interactivité avec le client qui est primordiale et qui constitue d’ailleurs le sens de mon activité. C’est bien de connecter les machines si cela permet de mieux encore connecter les femmes et les hommes! L’être humain est et reste un animal social (Aristote), mais aussi sociable (Montesquieu). Nous l’avons vécu dans le cadre de cette dernière pandémie; distanciation spatiale mais pas sociale.

Votre plus grand défi?

Comme pour beaucoup d’entre nous, c’est faire la juste chose au bon moment. Cela demande d’avoir à l’esprit le principe 80/20 de Vilfredo Pareto, la loi sur la variété requise de William Ashby: «à trop vouloir simplifier et uniformiser, l’on en devient simpliste. Et enfin accepter avec philosophie la loi de Murphy lorsque l’erreur se répète parfois malheureusement dans une situation!

Les avantages d’être un client entreprise du Groupe Mutuel?

Nous avons la chance d’être l’unique assureur global de personnes en Suisse (assurance des soins LAMal et complémentaires, assurance-accidents et indemnité journalière en cas de maladie, prévoyance collective et individuelle, etc). Nous sommes le partenaire de référence en santé et en prévoyance pour chacune et chacun comme pour les entreprises. C’est un plus pour l’assureur perte de salaire que nous sommes de maîtriser le domaine des soins et pleinement connaître les fournisseurs de prestations. Nous nous focalisons sur l’assurance de personnes sous toutes ses formes, ce qui nous permet de mettre l’humain au coeur de notre métier.

Cette spécialisation nous a également permis de développer nombre d’outils pour activer le cours de la guérison et la reprise précoce du travail. Notre concept CorporateCare rencontre un vif succès et ce produit et les services qui l’entourent apportent une vraie plus-value.

 

Pas encore client?

Là maintenant contactez-nous aujourd’hui encore et rejoignez les 25’500 entreprises qui nous font confiance.

 

L’expert de ce blog – Marc-André Müller

Directeur Adjoint au Groupe Mutuel, Marc-André Müller est expert diplômé en assurance-maladie. Il a complété son cursus par une formation en économie et administration de la santé auprès de l’Université de Lausanne. Il a rejoint le Groupe Mutuel il y a plus de vingt ans en exerçant différentes fonctions de pilotage au niveau de la souscription et du règlement des sinistres LAA et perte de gain. Il assure aujourd’hui le bien-être des clients stratégiques. Il est également responsable du centre de services de Lausanne, fort de quelque 300 collaboratrices et collaborateurs. Il a été actif dans différentes commissions techniques de l’association suisse des assurances ASA et siège au conseil de fondation de la caisse supplétive LAA.

25’500 entreprises font confiance au Groupe Mutuel

Seul assureur global de personnes en Suisse, le Groupe Mutuel dispose d’une position de leader en santé individuelle (no 3) et en santé pour les entreprises (no 5). S’agissant en particulier des entreprises, la progression est impressionnante et les ambitions élevées, que ce soit en matière de perte de gain maladie, de LAA ou de prévoyance. Tour d’horizon avec Vincent Claivaz, membre de la Direction générale, responsable Santé et Prévoyance Clients Entreprises.

Les axes stratégiques mis en place au Groupe Mutuel ont conduit à une diversification des activités, lesquelles sont désormais centralisées dans le nouvel ensemble “Offres innovantes”, qui inclut depuis le 1er janvier 2021 tout ce qui touche à la santé et à la prévoyance, que ce soit en matière individuelle ou pour l’entreprise.

Dans le même temps, souhaitant élargir son offre en prévoyance professionnelle, le Groupe Mutuel a repris dès le 1er mai 2021 l’activité du Département Actuariat/Conseil/Gestion des Fondations de Swiss Risk & Care, ainsi que la société Opsion Sàrl et les mandats de gestion qui en découlent.

L’analyse des opportunités de croissance pour la prévoyance collective a en effet notamment mis en évidence l’intérêt de disposer d’une Fondation collective pour élargir la clientèle cible. Une solution de prévoyance de ce type est particulièrement appropriée pour les PME et grandes entreprises qui recherchent une liberté de choix et de la flexibilité dans leur stratégie de prévoyance. Cette clientèle est complémentaire à celle de Groupe Mutuel Prévoyance (GMP), qui vise, par sa structure de caisse commune, des entreprises qui recherchent la sécurité d’une gestion commune de la fortune et des risques.

Groupe Mutuel: Vincent Claivaz, comment se porte le secteur Entreprise du Groupe Mutuel ?

Vinvent Claivaz: En matière de perte de gain maladie, le Groupe Mutuel figure aujourd’hui au 4ème rang suisse, devant la plupart des assureurs privés, ce qui est tout à fait remarquable. Et la croissance continue. Nous enregistrons également une progression en LAA. Pour ce qui touche à la prévoyance, nous proposons désormais, avec la reprise de l’activité du Département Actuariat/Conseil/Gestion des Fondations de Swiss Risk & Care, un élargissement de la palette d’offres et la mise à disposition de nouvelles prestations à nos clients.

A quoi attribuer ces succès?

VC: Je dirais d’abord à la proximité. Celle du client comme celle du courtier. Je citerais aussi un ensemble de produits en ligne avec le marché, et un tarif qui tient la route. De même, un facteur très important est constitué par la stabilité de nos équipes, qu’il s’agisse des relationship managers sur le terrain, des gestionnaires contrats et sinistres, des responsables de la souscription ou encore de la direction du secteur. Toutes ces personnes sont là depuis longtemps et sont en dialogue constant avec l’entier de l’écosystème de la perte de gain, de la LAA, de la LPP, des courtiers entreprises et du monde économique. La stabilité est une clé du succès, c’est elle qui crée les conditions d’une confiance réciproque. Le dialogue est ouvert et collaboratif et notre priorité est de créer des solutions sur mesure pour chaque client et chaque courtier. Ainsi, chaque client Entreprise a un et un seul gestionnaire de sinistre, et ce gestionnaire connaît parfaitement ses spécificités.

Quelles sont les mesures prises pour atteindre les objectifs du futur? Vos visions stratégiques?

VC: Nos ambitions en matière de santé et prévoyance, aussi bien individuelle que collective, sont élevées. Comme dit, dans le cadre de nos “Offres innovantes”, nous continuons d’élargir notre palette de produits et de services pour le bien du client. L’acquisition dont nous parlons, effective au 1er mai 2021, porte donc sur l’acquisition de la société Opsion Sàrl, qui a le mandat de commercialisation des offres de la Fondation collective Open Pension et des Fondations associées Opsion 3a et Opsion Libre Passage. De même que des activités de prévoyance de Swiss Risk & Care du site de Vevey, à savoir la direction des Fondations Opsion, la gestion technique et comptable des Fondations Opsions et de 9 Fondations propres, de même que des mandats d’actuariat et d’expertise.

L’acquisition de la société Opsion Sàrl et des activités de prévoyance de SRC contribuera, dites-vous, aux ambitions stratégiques de croissance dans le domaine des Clients Entreprise. C’est ambitieux…

VC: Ambitieux, oui, et surtout réaliste. Par ailleurs, nous avons d’ores et déjà repositionné pour 2021 notre offre GMP, pour qu’elle colle au plus près aux attentes de la clientèle. Parallèlement, nous investissons de gros moyens dans des projets informatiques dans le but d’accélérer la digitalisation et d’interagir encore mieux avec le client et le courtier. “Entreprise 2023” est une initiative stratégique qui inclut la mise à niveau de tous les logiciels IT de notre secteur. Pour atteindre nos ambitieux objectifs, notre infrastructure IT doit être au top. En 2020, notre chiffre d’affaire a crû de près de 40 millions de francs. Notre succès se confirme donc année après année.

 

Un sondage pour mesurer la satisfaction du client

La voix du client est essentielle. Pour ce faire, le secteur Entreprise vient de procéder à un important sondage auprès de quelques 3900 entreprises. Avec l’objectif de se rapprocher encore plus du client. “Nous sommes très reconnaissants et remercions ces entreprises d’avoir pris le temps de répondre à ce sondage, qui va générer notre plan d’actions pour les prochaines années”, souligne Michelle Bender, responsable Etat-major clients Entreprise au Groupe Mutuel.

Deux axes en particulier sont ressortis de cette analyse: d’un côté, l’importance du courtier et de la confiance placée en lui; de l’autre, le caractère essentiel de la qualité, du suivi et de la fluidité d’information et de la rapidité du service sinistre. Car c’est bien aussi par le sinistre que la relation s’entretient avec le client, quand celui-ci a besoin de l’assurance. Chaque sinistre est un moment déterminant dans la relation avec le client, car c’est précisément là qu’il attend une attention particulière de la part de son assureur. Nous tenons alors à lui livrer le meilleur de notre savoir-faire, avec un service de qualité, une écoute attentive et un dialogue ouvert, ainsi qu’une rapidité d’exécution. En parallèle, les réflexions sont menées avec le client sur les solutions permettant de maîtriser les coûts, à l’aide de mesures de prévention par exemple. Là aussi, la proximité joue un rôle central.

En résumé, dans chacun de nos échanges avec nos clients, une question est essentielle: Si j’étais à sa place, comment souhaiterais-je que l’on réponde à ma préoccupation?

Le rendez-vous est d’ores et déjà pris en septembre pour les premières mesures en faveur des entreprises clientes du Groupe Mutuel et le sondage d’automne 2021.

 

L’expert de ce blog – Vincent Claivaz

Vincent Claivaz est membre de la direction générale du Groupe Mutuel et y dirige le secteur Santé et Prévoyance Clients Entreprises, qui est au service de 25’500 sociétés assurées auprès du Groupe Mutuel (assurance perte de gain, assurance accidents et prévoyance). Il a effectué ses études à l’Ecole Hôtelière de Lausanne, avant d’obtenir un diplôme en gestion hospitalière H+ ainsi que celui de l’IEP International Executive Program de l’INSEAD. Il commence sa carrière professionnelle dans le monde hospitalier avant d’assumer la direction de COSAMA (conférence d’assureurs suisses, maladie et accident) et de rejoindre, à 32 ans, la direction du Groupe Mutuel. Fortement impliqué dans l’économie valaisanne, Vincent Claivaz est homme de réseau et rassembleur, au bénéfice de 25 ans d’expérience dans le domaine des assurances.

CorporateCare vous accompagne dans la santé au travail

Les incapacités de travail font partie du quotidien des entreprises et leurs coûts sont élevés. Le Groupe Mutuel a développé un ensemble de mesures spécifiques qui vous soutiennent dans la gestion des absences et favorisent le retour au travail des collaborateurs. A condition toutefois de respecter le délai d’annonces des incapacités.

En Suisse, un employé est absent en moyenne plus d’une semaine par année pour cause de maladie ou d’accident. Le pilotage des absences proposé par le Groupe Mutuel s’inscrit notamment dans la démarche du programme CorporateCare, qui inclut l’analyse de la situation, l’instruction du cas, et la mise en place d’un suivi pour les cas complexes. Ce programme vous permet de réduire les coûts des absences par une gestion active et intégrée, d’augmenter la présence de votre personnel et de trouver l’équilibre entre la performance et le bien-être au travail. Avec cette approche, vous optez ainsi pour un management bienveillant.

Les trois étapes du programme CorporateCare

La première consiste en une gestion de vos incapacités de travail, au cours de laquelle votre gestionnaire attitré pilote de manière efficace et rapide vos annonces d’absences. Cette démarche vous garantit un suivi individuel des cas annoncés. Pour ce faire, votre gestionnaire peut compter sur l’expertise de plusieurs métiers et compétences : médecins-conseils, case managers, inspecteurs de sinistres, spécialistes de la lutte contre la fraude et médiateurs. Dès l’annonce d’une absence et en parfaite collaboration avec la personne de contact au sein de votre entreprise, le Groupe Mutuel se charge des étapes d’instruction et vous libère de toute contrainte. Les cas complexes font l’objet d’un suivi spécifique et d’une coordination avec les institutions impliquées (AI, assurance chômage, caisse de pension, etc.).

La deuxième étape, elle, vous propose une analyse détaillée de votre sinistralité, où nos spécialistes en Gestion de la Santé au Travail suivent et analysent l’évolution de celle-ci. Grâce à des reportings précis, ces experts sont en mesure de vous fournir des indicateurs précieux sur les causes des absences au sein de votre entreprise. Ils vous proposent un bilan complet pour prioriser au mieux les mesures à mettre en place. Et ils déterminent avec l’employeur les actions à réaliser, allant de la mesure spécifique et du processus de gestion des absences à l’implémentation d’un programme complet de santé en entreprise.

Enfin, la troisième étape vous offre un soutien étroit dans la mise en place de mesures d’accompagnement. Nos spécialistes vous libèrent de toutes les démarches administratives. Ils vous soutiennent dans la mise en oeuvre et l’organisation des mesures visant à mieux maîtriser vos absences, promouvoir la santé dans votre entreprise ou prévenir les accidents. Ces actions sont réalisées en fonction de vos besoins et avec votre collaboration. Elles permettent de diminuer voire de supprimer les facteurs de risques pour réduire le nombre d’arrêts de travail. Elles augmentent la performance de vos équipes en renforçant le «capital-santé», la résistance et la motivation de tous vos collaborateurs. Les cadres, eux, sont également formés à mieux gérer les absences au sein de leurs équipes. Enfin, des évaluations et mesures régulières de l’impact des actions entreprises sont réalisées.

 


L’exemple de Tertianum

Tertianum s’occupe de personnes âgées dans 84 sites répartis dans toute la Suisse (1835 appartements et 3270 lits médicalisés). Parmi les leaders du marché, le groupe emploie 4860 collaborateurs motivés et bien formés (âge moyen: 42 ans, 76% de femmes, 24% d’hommes, 94 nationalités). Ayant procédé en collaboration avec le Groupe Mutuel à l’implémentation d’un programme complet de CorporateCare, les institutions Tertianum en Romandie ont ainsi pu enregistrer une réduction notable du taux d’absentéisme, ainsi qu’une augmentation de la qualité des performances des collaborateurs et de la satisfaction de ceux-ci au travail. Expérience concluante donc, en sachant bien sûr que le défi s’inscrit dans la continuité. Pour Tertianum, «le Groupe Mutuel a toujours proposé et offert concrètement son soutien. Sa contribution a été très importante pour la formation. Il nous a donné les boîtes à outils et des soutiens concrets.»


 

Envie d’en savoir plus? Contactez-nous!

Groupe Mutuel

Nicolas Caloz

Entreprise & Prévoyance
058/758 51 05
[email protected]
www.groupemutuel.ch

 

L’expert de ce blog – Nicolas Caloz

Responsable CorporateCare et cadre supérieur au Groupe Mutuel, Nicolas Caloz compte 20 années d’expérience dans le domaine de l’assurance. Spécialiste breveté en assurances sociales et passionné par le domaine de la santé, il est titulaire d’un CAS en économie et politique de la santé de l’Université de Lausanne. Une prochaine formation en management de la santé complètera bientôt son parcours académique. L’intérêt pour la branche, la bienveillance, un esprit pragmatique et le souci des actions concrètes et du détail guident ses réflexions au quotidien.