les 10 critères d’un responsable RH pour bien choisir un prestataire de formation

Il existe dix points à considérer lorsqu’un responsable RH doit répondre à la question d’un collaborateur du type : quel institut de formation me conseillez-vous. Il vaut toujours la peine de faire ce travail d’évaluation de façon sérieuse.

Plus de 16’000 personnes débutent chaque année des cours préparatoires à un examen de brevet ou de diplôme fédéral. La plupart du temps, le choix de la formation est motivé par une volonté de faire progresser sa carrière ; les brevets et diplômes étant destinés, le plus souvent, à des cadres ou de futurs cadres. Dans près de 90% des cas, les personnes qui suivent ce type de formation sont en emploi et, très souvent, cette démarche s’effectue en concertation avec l’employeur qui peut apporter un soutien, sous différentes formes.

Faire le bon choix dans un contexte de très forte concurrence

Le marché de la formation continue étant très concurrentiel, chaque candidat a généralement le choix, dans sa région, entre trois ou quatre prestataires différents. Il est parfois difficile de faire un choix et ce sont dès lors les services RH qui sont confrontés à la question : quel institut me recommandez-vous ?

À mon avis, les éléments les plus pertinents à prendre en compte au moment de recommander ou de choisir un prestataire sont les suivants.

Formation en présentiel ou en ligne

La première question qui se pose, avec d’autant plus de pertinence que l’enjeu est très actuel, est de savoir si la personne qui va se lancer dans une formation allant de 400 périodes à parfois 1’000 périodes de cours sera plus à l’aise avec des cours donnés essentiellement en classe ou plutôt à distance.  Certaines personnes ne sont pas du tout en phase avec les cours en ligne et « décrochent très vite » sans un groupe structuré et encadrant qui les soutient et les motive. D’autres sont plus autonomes et vont suivre des cours essentiellement à distance avec une grande facilité. Le responsable RH qui connaît généralement bien la personne qu’il a en face de lui peut être de bons conseils sur cette question très personnelle.

La disponibilité

Que cela soit en ligne ou en présentiel, il est essentiel de bien vérifier la compatibilité de son agenda professionnel et privé avec l’horaire et la périodicité des cours proposés. Très rares sont les candidats qui réussissent un examen fédéral de brevet ou de diplôme sans avoir suivi au moins 70% des cours, sachant que la part de travail personnel reste importante, en plus des matières enseignées. La disponibilité pour le suivi des cours est donc un facteur essentiel.

L’infrastructure de formation

Lorsque l’on doit suivre des centaines d’heures de cours en présentiel, le cadre dans lequel se déroule la formation est important. Des locaux difficilement accessibles, mal adaptés, soit par la taille soit par l’environnement immédiat, deviennent vite un facteur de démotivation et de stress. De même, si le lieu des cours change très souvent, d’un hôtel à l’autre, d’une salle de classe dans une école en soirée à une salle de séminaire dans un centre de congrès, les risques sont importants de n’être jamais au bon endroit au bon moment. On sait aussi que les repères fixes ou la routine enlèvent le stress de l’apprentissage d’une matière nouvelle, pouvoir compter sur des locaux fixes est un réel avantage. De beaux locaux, facilement accessibles, avec un accueil et des salles adaptées à l’enseignement sont donc très importants dans les critères de choix.

La qualité des chargés de cours

Le plus souvent, on peut obtenir des indications sur les chargés de cours qui interviendront dans son cursus, soit sur Internet, soit auprès de l’institut de formation directement. Lorsque l’on se forme en vue de passer un examen fédéral dans des domaines très précis ou des métiers spécifiques, le fait de pouvoir compter pour sa formation sur des intervenants qui pratiquent la matière qu’ils enseignent est une réelle plus-value. Le responsable RH sera donc bien inspiré d’approfondir cette question avec beaucoup d’attention.

La clarté dans l’affichage du prix, attention au prix d’appel

Il existe une réelle concurrence entre les instituts de formation en Suisse romande et la transparence des prix n’est pas assurée par tous les prestataires. La question que doit se poser le responsable RH ou la personne qui va suivre le cours est la suivante : ai-je du premier coup d’œil la connaissance du prix total du cours, avec l’ensemble des prestations ? Si ce n’est pas le cas, le risque est réel que le prix affiché soit un prix d’appel et que le candidat découvre ensuite des modules « indispensables » à acheter en plus, des examens en blanc à payer à l’unité, des supports de cours pour plusieurs milliers de francs, etc. Au bout du compte, la facture finale peut être très salée, avec des frais additionnels représentant jusqu’à 40% de plus-value.

Examiner le ratio prix – nombre de périodes enseignées

Il faut toujours comparer ce que l’on obtient pour un prix donné. Un cours préparatoire à un brevet fédéral commercialisé 10’000.- et proposant 400 périodes de cours n’assurera pas la même prestation qu’un cours proposé au même prix, mais avec 300 périodes de formation. Sachant que les exigences de l’examen sont identiques pour tous, l’effort de formation individuel sera donc forcément différent.

Les conditions de résiliation du contrat ou d’interruption de la formation

Lors de cursus se déroulant sur des périodes allant de 12 à 36 mois, il peut arriver nombre d’évènements professionnels ou privés qui peuvent amener une personne à arrêter sa formation ou à l’interrompre pour la reprendre ensuite. Il est important d’obtenir de l’institut de formation des engagements clairs sur sa politique financière dans de tels cas.

Une visite du prestataire s’impose

On ne peut que recommander d’effectuer une visite du prestataire de cours lors d’une séance d’information par exemple. Cela permet de découvrir les locaux où auront lieu les cours, de tester l’accueil et le professionnalisme des présentations, de discuter directement avec les responsables. Une visite n’engage à rien, mais elle va éveiller le « sixième sens » du candidat qui lui dira immédiatement si un lien de confiance peut ou non se tisser. Cette confiance est en effet indispensable avant de se lancer.

Écouter le bouche-à-oreille

La Suisse romande est une petite région et les instituts de formation ont tous une réputation, donnée par des clients actuels ou d’anciens clients. Cette renommée est généralement assez fiable et mérite donc toute l’attention du responsable RH qui peut aussi solliciter son réseau cas échéant.

Bannir l’indication des taux de réussite

Arrêter le choix d’un prestataire sur la base des taux de réussite aux examens qu’il affiche sur les réseaux sociaux ou dans des brochures de promotion est certainement une mauvaise idée. Premièrement, les commissions d’examen ne communiquent pas systématiquement aux instituts les résultats de leurs élèves. D’autre part, certains élèves s’inscrivent aux examens sans préciser l’institut dans lequel ils ont suivi les cours. Finalement, il ne faut pas oublier que l’on n’affiche que les statistiques qui nous arrangent, jamais celles qui nous dérangent. Lorsque tous les instituts annoncent des taux de réussite supérieurs à 80%, il est sage de ne plus considérer cet indicateur comme pertinent. Il vaudrait mieux s’intéresser au taux de recommandation d’anciens élèves, car on peut avoir vécu une formation extraordinaire et échouer quand même à l’examen ou renoncer à se présenter à celui-ci.

En guise de conclusion

Il existe dix points à considérer lorsqu’un responsable RH doit répondre à la question d’un collaborateur du type : quel institut de formation me conseillez-vous ? Ce sont les mêmes questions pour toute personne désirant se lancer dans une formation certifiante représentant un réel investissement financier. Il vaut donc la peine de faire ce travail d’évaluation de façon sérieuse, en n’omettant aucun des points évoqués dans cet article et on peut bien sûr en ajouter d’autres.

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Frédéric Bonjour

Membre de la direction du Centre Patronal depuis 2013 Frédéric Bonjour est responsable du marketing et des ventes, ainsi que de la marque Romandie Formation appartenant au Centre Patronal . Avec une offre de près de 30 brevets et diplômes fédéraux et quelques 300 chargés de cours, les enjeux de la formation des cadres en entreprise sont son quotidien.

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