Les NFT : de l’absurde à la révolution

La folie des NFT, ces « jetons numériques non fongibles », ne faiblit pas. Malgré son absurdité apparente liée à une forte spéculation, celles et ceux qui n’y voient qu’un effet de mode se trompent : ces certificats d’authenticité basés sur la blockchain et attribués à une œuvre numérique sont une révolution sur le marché de l’art et au-delà.

 

L’intérêt des NFT

Quel intérêt y a-t-il donc à acquérir un objet virtuel alors même qu’il peut être vu, partagé et disponible en un nombre d’exemplaires infini ? L’intérêt premier est d’en être le détenteur unique, certifié. Dans le monde « réel », l’heureux propriétaire de l’original d’une œuvre de Monnet exposée aux yeux de tous dans un musée ne peut être comparé à un autre propriétaire, tout aussi heureux, d’une copie – très réussie – de ce même tableau. Si vous comprenez ce principe, vous saisissez l’intérêt des NFT. Quant à savoir si l’œuvre en question est de l’art ou du cochon, c’est un autre débat.

 

 

Une industrie en manque de crédibilité

Actuellement, les NFT font l’objet d’une forte spéculation, minant leur crédibilité à court terme. Si l’acquisition d’un NFT est motivée par un hypothétique rendement financier, comme toute œuvre d’art, les fondamentaux restent, ou devraient rester inchangés : on acquière d’abord une œuvre parce qu’on l’aime et qu’elle nous procure de l’émotion. Si elle peut nous rapporter de l’argent ou en éblouir quelques-uns, c’est du bonus.  Ainsi à l’époque, acquérir une œuvre de Warhol était un bon moyen d’impressionner ses pairs. Aujourd’hui, avoir un personnage stylé, certifié unique par un NFT, relève du même mécanisme : je kiffe mon perso et j’impressionne mon cercle, ma communauté. Et c’est là qu’intervient l’un des intérêts majeurs des NFT et de la blockchain en général : la démocratisation de tout une industrie réservée jusque-là à des nantis. L’autre intérêt, dans le domaine de l’art, concerne les artistes eux-mêmes : grâce aux NFT, ils contrôlent mieux leur production et leurs prix, percevant des royalties à chaque revente.

 

De multiples applications possibles

Toujours pas convaincu ? Les exemples ne cessent de se multiplier : Dolce & Gabbana a lancé sa première collection en NFT, proposant des vêtements virtuels (certifiés, donc) pour vêtir… son avatar, la version numérique de soi-même. Quant à la vénérable Poste suisse, elle vient de créer une série de crypto-timbres de collection sous forme de NFT.

On aurait tort de cantonner les NFT aux seuls domaines artistiques car ils offrent de nouvelles perspectives dans de nombreux secteurs. Pour bien comprendre le potentiel, il convient de différencier la tokénisation (jetons numériques « classiques ») des NFT. Avec ces derniers, nous pouvons connaître le propriétaire de chaque jeton individuellement, ce qui n’est pas le cas des simples tokens. Sachant également que chaque NFT est unique et non reproductible, on peut imaginer de nombreuses applications business. Par exemple, un site e-commerce peut émettre un bon unique donnant droit à des avantages directement liés à ce jeton. Le champ des possibles étant immense, il n’est pas étonnant que ces nouveaux actifs numériques donnent le vertige – ou des boutons – à tant de monde.

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Alexandre Bonvin

Après des études au sein de la London School of Economics et un passage chez Investis Group, Alexandre Bonvin fonde Audacia en 2018. A la tête de cette « holding company », l’entrepreneur valaisan cherche à acquérir des sociétés actives dans l’e-commerce. Spécialiste du private equity et businessman dans l’âme, Alexandre regroupe ses nouvelles entités au sein de son pôle de compétences en marketing et commerce digital. Il les accompagne dans leur développement international avec l’appui des meilleurs talents du numérique.

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